International audience ; La figure de l'habitant constitue ainsi une catégorie « désidéologisée » du jeu politique, autorisant celui qui en fait usage à mobiliser conjointement des segments électoraux autrement définis comme antagonistes, afin de maximiser les votes favorables.La référence à la demande de l'habitant, les dispositifs et les discours présentés comme « réponse » à cette « demande », loin d'être le résultat du constat de « besoins » objectifs et de « solutions » adaptées, découlent en pratique du travail de mobilisation électorale contraint par l'état des rapports de force entre des acteurs politiques en interdépendance.
The purpose of this thesis is to study the workings of what is usually called "langue de bois" in French (Newspeak or Doublespeak) in the field of politics in the United Kingdom. The collocation refers to a set of strategies implemented within political discourse, according to various modes, for manipulative purposes. We propose to differentiate between Newspeak-like strategies and linguistic processes belonging to the realm of contemporary political speech (CPS) which circulates a dominant ideology insidiously. Although no process, be it linguistic or rhetorical, is inherently manipulative, CPS fulfils various functions depending on the context (linguistic, generic, situational). The study of a corpus of general election manifestos compared to a corpus of editorials aims at uncovering the semiolinguistic workings of CPS, the expression of how ideological values and/or linguistic manipulation are constructed. Our linguistic study is conducted through the lens of the Theory of Predicative and Enunciative Operations (A. Culioli), supported by comparisons with other linguistic theories (Discourse Analysis and semiotics). The linguistic phenomena are contextualized by means of other disciplines (sociology and political sciences). Considering the fact that ideological meaning and values designed to be recognized, reconstructed and interpreted, are constructed through and by uttering, we show, through the analysis of markers (WILL, SHALL, WOULD, and the pronouns YOU, WE, I) and of notions (/change/ and /be green/), that co-enunciation is essential to the understanding of manipulative strategies that are implemented within CPS. The fundamental operations of "representation", "referencing", "regulation" (Culioli) and naturalisation/forgetting processes (Barthes/Pécheux) that are implemented within the texts arise in various forms. Among these forms, markers of anticipatory paratextual adjustment, and the scrambling of boundaries between the levels of specification of the subjective parameter of the situation of uttering ...
International audience ; Cette contribution entend traiter la parole politique méditerranéenne en France sur le temps long : 1881-2002. Le corpus étudié rassemble toutes les professions de foi de tous les députés français du pourtour méditerranéen sur plus d'un siècle. Systématiquement traquées, scannées et océrisées dans le Barodet depuis la naissance de la III e République, les professions de foi, premier et deuxième tour, que nous avons rassemblées couvrent 28 législatures de 1881 à 2002, et 12 départements de l'arc méditerranéen des Pyrénées-Orientales à la Corse, de la Lozère aux Bouches-du-Rhône ; elles s'élèvent au nombre de 1523 et représentent 1 613 042 mots.Deux arguments centraux seulement seront discutés dans ce chapitre : la diachronie, ry la diatopie.(1) C'est d'abord le temps, les rythmes, la chronologie du corpus qui seront mis à l'épreuve. Si les trois Républiques semblent devoir scander naturellement l'organisation du corpus, avec un fort soupçon que le régime institutionnel informe les discours, nous établirons une chronologie endogène aux professions de foi étudiées en comparant les 28 législatures. Ce sera alors la dialectique entre permanence et changement, rupture et continuité qui sera travaillée sur un temps politique long de 121 ans.(2) C'est ensuite l'espace, la (dis)continuité territoriale, la géographie qui seront pris en compte. De manière synchronique et sur une longue durée (les trois Républiques), les 12 départements méditerranéens sélectionnés seront comparés. C'est l'identité du discours méditerranéen - unité ou pluralité ? - qui sera alors discutée. Les zones de clivages - littoral/pays intérieur ; est/ouest de part et d'autre du Rhône ; départements urbains/départements ruraux, etc. - seront décrites dans leurs expressions discursives
International audience ; Cette contribution entend traiter la parole politique méditerranéenne en France sur le temps long : 1881-2002. Le corpus étudié rassemble toutes les professions de foi de tous les députés français du pourtour méditerranéen sur plus d'un siècle. Systématiquement traquées, scannées et océrisées dans le Barodet depuis la naissance de la III e République, les professions de foi, premier et deuxième tour, que nous avons rassemblées couvrent 28 législatures de 1881 à 2002, et 12 départements de l'arc méditerranéen des Pyrénées-Orientales à la Corse, de la Lozère aux Bouches-du-Rhône ; elles s'élèvent au nombre de 1523 et représentent 1 613 042 mots.Deux arguments centraux seulement seront discutés dans ce chapitre : la diachronie, ry la diatopie.(1) C'est d'abord le temps, les rythmes, la chronologie du corpus qui seront mis à l'épreuve. Si les trois Républiques semblent devoir scander naturellement l'organisation du corpus, avec un fort soupçon que le régime institutionnel informe les discours, nous établirons une chronologie endogène aux professions de foi étudiées en comparant les 28 législatures. Ce sera alors la dialectique entre permanence et changement, rupture et continuité qui sera travaillée sur un temps politique long de 121 ans.(2) C'est ensuite l'espace, la (dis)continuité territoriale, la géographie qui seront pris en compte. De manière synchronique et sur une longue durée (les trois Républiques), les 12 départements méditerranéens sélectionnés seront comparés. C'est l'identité du discours méditerranéen - unité ou pluralité ? - qui sera alors discutée. Les zones de clivages - littoral/pays intérieur ; est/ouest de part et d'autre du Rhône ; départements urbains/départements ruraux, etc. - seront décrites dans leurs expressions discursives
International audience ; Cette contribution entend traiter la parole politique méditerranéenne en France sur le temps long : 1881-2002. Le corpus étudié rassemble toutes les professions de foi de tous les députés français du pourtour méditerranéen sur plus d'un siècle. Systématiquement traquées, scannées et océrisées dans le Barodet depuis la naissance de la III e République, les professions de foi, premier et deuxième tour, que nous avons rassemblées couvrent 28 législatures de 1881 à 2002, et 12 départements de l'arc méditerranéen des Pyrénées-Orientales à la Corse, de la Lozère aux Bouches-du-Rhône ; elles s'élèvent au nombre de 1523 et représentent 1 613 042 mots.Deux arguments centraux seulement seront discutés dans ce chapitre : la diachronie, ry la diatopie.(1) C'est d'abord le temps, les rythmes, la chronologie du corpus qui seront mis à l'épreuve. Si les trois Républiques semblent devoir scander naturellement l'organisation du corpus, avec un fort soupçon que le régime institutionnel informe les discours, nous établirons une chronologie endogène aux professions de foi étudiées en comparant les 28 législatures. Ce sera alors la dialectique entre permanence et changement, rupture et continuité qui sera travaillée sur un temps politique long de 121 ans.(2) C'est ensuite l'espace, la (dis)continuité territoriale, la géographie qui seront pris en compte. De manière synchronique et sur une longue durée (les trois Républiques), les 12 départements méditerranéens sélectionnés seront comparés. C'est l'identité du discours méditerranéen - unité ou pluralité ? - qui sera alors discutée. Les zones de clivages - littoral/pays intérieur ; est/ouest de part et d'autre du Rhône ; départements urbains/départements ruraux, etc. - seront décrites dans leurs expressions discursives
Dans le sillage de la sociologie des normes internationales, les recherches portant sur les organisations 1 dites de « promotion » et de « construction de la démocratie » se sont multipliées au cours de ces dernières années. Qu'elles s'intéressent aux trajectoires idéologiques des nouveaux promoteurs du démocratiquement correct ou qu'elles privilégient une approche ethnographique de leur action en situation de « passage à la démocratie », ces recherches insistent le plus souvent sur le versant exogène d'une intervention qualifiée, en langage indigène, de « démocratisante ». En scrutant les discours et les pratiques – de « notation », de « surveillance électorale » ou de « training civique » – déployés par le personnel statutaire de ces organisations, il s'agit le plus souvent de les rapporter à une vision idéologique, donc biaisée, des réalités politiques extra-occidentales, et ce faisant de dénoncer en termes moralisateurs l'hypocrisie d'une hégémonie impérialiste ou la naïveté coupable d'un altruisme déplacé. La cible de l'analyse est dès lors le rapport ambigu du monde occidental aux « pays émergents », rapport actualisé en la personne du représentant itinérant du NDI ou de la Fondation Soros. [Premier paragraphe]
Dans le sillage de la sociologie des normes internationales, les recherches portant sur les organisations 1 dites de « promotion » et de « construction de la démocratie » se sont multipliées au cours de ces dernières années. Qu'elles s'intéressent aux trajectoires idéologiques des nouveaux promoteurs du démocratiquement correct ou qu'elles privilégient une approche ethnographique de leur action en situation de « passage à la démocratie », ces recherches insistent le plus souvent sur le versant exogène d'une intervention qualifiée, en langage indigène, de « démocratisante ». En scrutant les discours et les pratiques – de « notation », de « surveillance électorale » ou de « training civique » – déployés par le personnel statutaire de ces organisations, il s'agit le plus souvent de les rapporter à une vision idéologique, donc biaisée, des réalités politiques extra-occidentales, et ce faisant de dénoncer en termes moralisateurs l'hypocrisie d'une hégémonie impérialiste ou la naïveté coupable d'un altruisme déplacé. La cible de l'analyse est dès lors le rapport ambigu du monde occidental aux « pays émergents », rapport actualisé en la personne du représentant itinérant du NDI ou de la Fondation Soros. [Premier paragraphe]
For historians dealing with text, the changeover from paper to digital sources represents a major change. By expanding text archives - turned into hypertexts, un-linear and denaturalised -, the digital increases the navigation capabilities within corpora, reveals new linguistics aspects that can be observed, and transforms our reading practices. Logometry, the method using computer-assisted reading, has been contributing to these evolutions over the last four decades by proposing tools that combine qualitative reading and quantitative approaches to digital corpora, with the goal of formalising the hermeneutic interpretive process. This article will present its principle functions through its application to a corpus of electoral manifestos written under the Fifth Republic (1958-2007). ; SCOPUS: re.j ; info:eu-repo/semantics/published
Depuis le début du siècle, on assiste à une levée de bouclier contre l'ingénierie électoral. On en dénonce des faiblesses, de plus en plus manifestes. Mais ce constat est autant implacable qu'il est tout autant pertinent de s'interroger si l'enjeu démocratique des élections ne va pas au-delà du simple instant calendaire de « sélection crédible » des représentants. Le discours sur la banalisation absolue de l'enjeu démocratique des élections n'est-il pas théoriquement paradoxal à l'essence-même de la démocratie représentative dans la mesure où il réduirait l'ingénierie électoral en un simple moment de recrutement du personnel politique ? Il est vrai que les irrégularités, généralement systémiques, observées lors les processus électoraux dans les pays dits de jeune démocratie en particulier, compromettent gravement leur crédibilité. Cela rend légitime le doute du rapport des scrutins à la démocratie. Nonobstant la viabilité de cette approche, sa rationalité absolue est toutefois contestable à double titre. Elle est d'abord contestable compte tenue de l'historicité du projet démocratique et de la motivation du recours à l'ingénierie électorale comme mécanisme de sélection des gouvernants. A cet égard, nous établissons que la démocratie ne peut être réduite à un moment calendaire spécifique. Elle est également contestable compte tenu du but du projet démocratique représentatif. A cet égard, nous reconnaissons en effet que les conditions de sélection des élus sont incontestablement déterminantes de la viabilité du projet démocratique. Cependant, au-delà du moment calendaire de sélection, la qualité de gouvernement assurée par les représentants élus constitue l'enjeu fondamental. Par conséquent, les pratiques électorales et, plus largement, les mécanismes de demande permanente de démocratie sont les constantes les plus déterminantes d'une démocratie.
En déposant sa candidature aux élections présidentielles guatémaltèques, Rigoberta Menchú a accepté d'endosser une lourde responsabilité :la représentation au sein de la politique partisane de deux identités collectives minorisées, à savoir les femmes et les indigènes mayas. Partant du postulat théorique que les discours politiques sont les instruments d'une reconfiguration symbolique des rôles et des places en politique, cet article analyse la façon dont la militante indigène a construit sa rhétorique dans le but de promouvoir la reconnaissance de deux identités marginalisées. Au cœur de tout son discours politique, on retrouve un paradigme dominant :celui de la complémentarité. L'argumentation en termes de complémentarité lui permet de combiner deux revendications a priori peu compatibles, l'appel à un respect des différences (tant de genre que de culture) et la promotion d'une politique égalitariste. Ce paradigme, que l'on observe déjà dans son livre-témoignage sur la vie des mayas durant la guerre civile, traverse sa campagne électorale avec une remarquable cohérence. Néanmoins, sa candidature se soldera par une déroute électorale. Sans prétendre apporter de réponses définitives, l'article soulève quelques questions à même d'éclairer les raisons d'un tel échec. ; info:eu-repo/semantics/published
t. 5. Discours sur la politque extérieure et coloniale (2. ptie.) Affaires tunisiennes (suite et fin) Congo. Madagascar. Égypte. Tonkin. Trois préfaces.--t. 6. Discours sur la politique intérieure (jusqu'au 30 mars 1885) Discussions économiques et financières. Revision de lois constitutionnelles. Loi électorale du Séat.--t. 7. Discours sur la politique intérieure (2. ptie.) dupuis le 30 mars 1885. La lutte contre le Boulangisme. Les dernières années. La présidence du Sénat. ; t. 1. Le second empire. La guerre et la Commune.--t. 2. L'Assemblée nationale. Les ministères Dufaure et jules simon. Le ré gime du 16 mai. Le second ministère Dufaure.--t. 3. Les lois scolaires (1. ptie.): La loi sur la liberté de l'enseignement supérieur. L'article 7. Les décrets. La loi sur le Conseil supérieur. La loi sur les titres de capacité.--t. 4. Les lois scolaires (suit et fin): Louis sur l'enseignement des jeunes filles, sur la gratuité, l'obligation et la laïcité de l'enseignement primaire, sur la caisse des écoles. Discours divers sur les questions scolaires. Discours sur la politique extérieure et coloniale: affaires grecques. Affaires tunisiennes (1. ptie.) ; Mode of access: Internet.
Cet article propose une synthèse de l'historiographie des investissements des patrons et milieux d'affaires français dans l'arène politique sur le temps long, depuis le milieu du XIXe siècle. En abordant les manières dont les historiens et les chercheurs en sciences sociales ont saisi cette question, il s'agit d'éclairer les motifs d'entrée et la place de ces hommes de l'économie et de l'industrie dans la compétition électorale, au-delà des discours itératifs sur l'« influence » patronale en politique. Apparaissent des enjeux de périodisation (y a-t-il un temps des patrons en politique ?), dont l'analyse permet de revenir sur les frontières entre univers politique et économique, au niveau des scènes et des échelles d'interactions repérées.
L'analyse des instrumentalisations politiques du passé soviétique en Russie, fondée sur l'exemple de deux campagnes électorales présidentielles en Russie (1996 et 2012), fait ressortir les ruptures et les continuités entre ces deux périodes (notamment à travers les représentations des révolutions ou les usages de la symbolique religieuse). En s'appuyant essentiellement sur une étude du discours et des matériaux de campagne des deux candidats, l'article soutient que l'évolution des usages du passé dans les luttes politiques reflète « le tournant mémoriel », construisant les images sensiblement différentes de l'époque soviétique.
Cette proposition s'inscrit dans l'axe 3 « Politique polyTIC ». Elle s'intéresse aux usages du dispositif Twitter par des députés européens français, britanniques et espagnols en période de pré-campagne électorale (octobre 2013 – février 2014). Plus spécifiquement, l'objectif est d'analyser les procédés utilisés par les députés pour construire leur identité à la fois comme professionnel politique mais aussi comme membre d'un collectif (groupe politique, pays, institution) sur Twitter. Wodak constate que les identités peuvent être utilisées comme des ressources dans le discours (2011, p.111) tandis que Graham et al. estiment que Twitter offre un canal de communication pour communiquer sa personnalité (2013). Il s'agit ici d'éprouver ces observations à l'aide d'un corpus étendu. L'approche est linguistique et communicationnelle, et s'arrête sur une période déterminante d'avant campagne puisque c'est précisément la période pendant laquelle les députés négocient leur position sur les listes électorales et doivent par conséquent démontrer leur capacité à représenter le parti tout en se profilant de manière individuelle. Pour ce faire, nous nous intéressons à l'utilisation des stratégies linguistiques mises en œuvre pour construire l'identité politique (Zupnik, 1994 ; Fetzer & Bull, 2008 ; Blas Arroyo, 2011) et au positionnement de l'émetteur (Goffman, 1981). Ainsi, nous souhaitons montrer que l'auto-référence mais surtout les généralisations et les références abstraites au parti contribuent à construire l'identité discursive. Paveau (2012, 2013) introduit des notions de technodiscursivité et technologie discursive que nous reprenons ici, notamment pour éclairer le rôle des hashtags spécifiques au parti ou à l'institution (Brus & Burgess, 2011) mais également le rôle de la description de profil dans la construction de l'identité discursive sur Twitter. Pour compléter l'analyse linguistique, nous abordons également les stratégies communicationnelles qui se déploient sur Twitter (Jackson & Lilleker, 2011 ; Saebo, 2011 ; Grusell & Nord, 2012). En ce sens, nous sommes attentives aux formes de présence, de gestion du temps, de positionnement du compte, etc. (Domenget, 2012a). Nous tenterons pour ce faire d'établir une typologie précisant les figures de députés - usagers de Twitter - qui se distinguent (pour des propositions de typologies, voire aussi Domenget, 2012a). L'approche est interactionniste et prend donc en compte la manière dont les individus agissent avec le dispositif en fonction du sens que celui-ci a pour eux (Flichy, 2008). Aussi notre proposition mobilisera également les apports d'une recherche qualitative (observation participante et entretiens semi-directifs) menée entre 2009 et 2013 au Parlement européen sur l'inscription du dispositif Twitter dans les pratiques des professionnels politiques. Finalement, la démarche comparative qui prend en compte les usages de députés issus de trois pays différents permet de mieux appréhender l'impact du contexte national sur la manière dont les députés se profilent. Elle témoigne également de l'importance du rôle de la langue dans l'analyse de Twitter comme dispositif socio-technique de communication. (Williams & al., 2013 ; Barton & Lee, 2013) L'analyse des pratiques discursives est d'autant plus importante que les manières de faire des acteurs sont indissociables des discours qui les fondent. Bien que nous nous intéressons ici spécifiquement à l'usage - communicationnel et linguistique - de Twitter par des députés européens, nous pensons que notre travail peut enrichir la réflexion sur la nature du contact que le professionnel politique tente d'établir avec son public de façon plus générale. Il permet également d'éclairer les procédés de mise en visibilité de production de contenu et de présentation de soi des députés européens sur Twitter (Domenget, 2012b). Références Barton, D. & Lee, C. (2013). Language online. Investigating Digital Texts and Practices. London & New York: Routledge Blas Arroyo, J.L. (2011). Políticos en conflicto: una aproximación pragmático-discursiva al debate electoral cara a cara. Frankfurt am Main: Peter Lang. Bruns, A. & Burgess, E. (2011). The use of Twitter hashtags in the formation of ad hoc publics. In 6th European Consortium for Political Research General Conference, 9. University of Iceland, Reykjavik. http://eprints.qut.edu.au/46515 Domenget, JC. (2012a). Construire l'usager de Twitter : producteur-utilisateur, abonné, expert ?. 8e colloque international EUTIC, Publics et pratiques médiatiques, Université de Lorraine, 17-19 octobre 2012. Domenget, JC. (2012b). L'incertitude des usages de Twitter. Actes du Congrès AISLF, Rabat, 6-12 juillet 2012, pp. 161-169 Fetzer, A. & Bull, P. (2008). 'Well, I answer it by simply inviting you to look at the evidence'. The Strategic Use of Pronouns in Political Interviews. Journal of Language and Politics 7 (2): 271-89. Flichy, P. (2008). Technique, usage et représentations. Réseaux, Vol. 2, n°148-149, pp.147-174. Goffman, E. (1981) Forms of talk. Philadelphia: University of Pennsylvania Press Graham, T. Jackson, D. & Broersma, M. (2013). New platform, old habits? Candidates' use of Twitter during the 2010 British and Dutch general election campaigns. ECREAN Political Communication Section Conference, Milan Grusell, M. & Nord, L. (2012). Three attitudes to 140 characters: The use and views of Twitter in political party communications in Sweden. Public Communication Review. Vol.2 N°2, 48-61 Jackson, N. & Lilleker, D. (2011). Microblogging, Constituency Service and Impression management: UK MPs and the Use of Twitter. Journal of Legislative Studies. Vol.17, n°1: 86-105 Paveau , M.-A. (2013). Technodiscursivités natives sur Twitter. Une écologie du discours numérique, in Epistémé n°9, Revue internationale de sciences sociales appliquées, Séoul : Université Korea - Center for Applied Cultural Studies : 139-175 Paveau, M-A. (2012). Genre de discours et technologie discursive. Tweet, twittécriture et twittérature. http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00824817. Saebo, O. (2011). Understanding Twitter Use among Parliament Representatives: A Genre analysis. In Tambouris, E., Macintosh, A. & de Bruijn, H. (eds.). Electronic participation: Third IFIP WG 8.5 Intenational Conference, ePart 2011. Berlin: Springer, 1-12 Williams S.A., Terras, M & Warwick, C. (2013). What people study when they study Twitter: classifying Twitter related academic papers. Journal of Documentation, 69(3) Wodak, R. (2011). The Discourse of Politics in Action. Palgrave Macmillan Zupnik, Y.-J. (1994). A Pragmatic Analysis of the Use of Person Deixis in Political Discourse. Journal of Pragmatics 21: 339-83.
Cette proposition s'inscrit dans l'axe 3 « Politique polyTIC ». Elle s'intéresse aux usages du dispositif Twitter par des députés européens français, britanniques et espagnols en période de pré-campagne électorale (octobre 2013 – février 2014). Plus spécifiquement, l'objectif est d'analyser les procédés utilisés par les députés pour construire leur identité à la fois comme professionnel politique mais aussi comme membre d'un collectif (groupe politique, pays, institution) sur Twitter. Wodak constate que les identités peuvent être utilisées comme des ressources dans le discours (2011, p.111) tandis que Graham et al. estiment que Twitter offre un canal de communication pour communiquer sa personnalité (2013). Il s'agit ici d'éprouver ces observations à l'aide d'un corpus étendu. L'approche est linguistique et communicationnelle, et s'arrête sur une période déterminante d'avant campagne puisque c'est précisément la période pendant laquelle les députés négocient leur position sur les listes électorales et doivent par conséquent démontrer leur capacité à représenter le parti tout en se profilant de manière individuelle. Pour ce faire, nous nous intéressons à l'utilisation des stratégies linguistiques mises en œuvre pour construire l'identité politique (Zupnik, 1994 ; Fetzer & Bull, 2008 ; Blas Arroyo, 2011) et au positionnement de l'émetteur (Goffman, 1981). Ainsi, nous souhaitons montrer que l'auto-référence mais surtout les généralisations et les références abstraites au parti contribuent à construire l'identité discursive. Paveau (2012, 2013) introduit des notions de technodiscursivité et technologie discursive que nous reprenons ici, notamment pour éclairer le rôle des hashtags spécifiques au parti ou à l'institution (Brus & Burgess, 2011) mais également le rôle de la description de profil dans la construction de l'identité discursive sur Twitter. Pour compléter l'analyse linguistique, nous abordons également les stratégies communicationnelles qui se déploient sur Twitter (Jackson & Lilleker, 2011 ; Saebo, 2011 ; Grusell & Nord, 2012). En ce sens, nous sommes attentives aux formes de présence, de gestion du temps, de positionnement du compte, etc. (Domenget, 2012a). Nous tenterons pour ce faire d'établir une typologie précisant les figures de députés - usagers de Twitter - qui se distinguent (pour des propositions de typologies, voire aussi Domenget, 2012a). L'approche est interactionniste et prend donc en compte la manière dont les individus agissent avec le dispositif en fonction du sens que celui-ci a pour eux (Flichy, 2008). Aussi notre proposition mobilisera également les apports d'une recherche qualitative (observation participante et entretiens semi-directifs) menée entre 2009 et 2013 au Parlement européen sur l'inscription du dispositif Twitter dans les pratiques des professionnels politiques. Finalement, la démarche comparative qui prend en compte les usages de députés issus de trois pays différents permet de mieux appréhender l'impact du contexte national sur la manière dont les députés se profilent. Elle témoigne également de l'importance du rôle de la langue dans l'analyse de Twitter comme dispositif socio-technique de communication. (Williams & al., 2013 ; Barton & Lee, 2013) L'analyse des pratiques discursives est d'autant plus importante que les manières de faire des acteurs sont indissociables des discours qui les fondent. Bien que nous nous intéressons ici spécifiquement à l'usage - communicationnel et linguistique - de Twitter par des députés européens, nous pensons que notre travail peut enrichir la réflexion sur la nature du contact que le professionnel politique tente d'établir avec son public de façon plus générale. Il permet également d'éclairer les procédés de mise en visibilité de production de contenu et de présentation de soi des députés européens sur Twitter (Domenget, 2012b). Références Barton, D. & Lee, C. (2013). Language online. Investigating Digital Texts and Practices. London & New York: Routledge Blas Arroyo, J.L. (2011). Políticos en conflicto: una aproximación pragmático-discursiva al debate electoral cara a cara. Frankfurt am Main: Peter Lang. Bruns, A. & Burgess, E. (2011). The use of Twitter hashtags in the formation of ad hoc publics. In 6th European Consortium for Political Research General Conference, 9. University of Iceland, Reykjavik. http://eprints.qut.edu.au/46515 Domenget, JC. (2012a). Construire l'usager de Twitter : producteur-utilisateur, abonné, expert ?. 8e colloque international EUTIC, Publics et pratiques médiatiques, Université de Lorraine, 17-19 octobre 2012. Domenget, JC. (2012b). L'incertitude des usages de Twitter. Actes du Congrès AISLF, Rabat, 6-12 juillet 2012, pp. 161-169 Fetzer, A. & Bull, P. (2008). 'Well, I answer it by simply inviting you to look at the evidence'. The Strategic Use of Pronouns in Political Interviews. Journal of Language and Politics 7 (2): 271-89. Flichy, P. (2008). Technique, usage et représentations. Réseaux, Vol. 2, n°148-149, pp.147-174. Goffman, E. (1981) Forms of talk. Philadelphia: University of Pennsylvania Press Graham, T. Jackson, D. & Broersma, M. (2013). New platform, old habits? Candidates' use of Twitter during the 2010 British and Dutch general election campaigns. ECREAN Political Communication Section Conference, Milan Grusell, M. & Nord, L. (2012). Three attitudes to 140 characters: The use and views of Twitter in political party communications in Sweden. Public Communication Review. Vol.2 N°2, 48-61 Jackson, N. & Lilleker, D. (2011). Microblogging, Constituency Service and Impression management: UK MPs and the Use of Twitter. Journal of Legislative Studies. Vol.17, n°1: 86-105 Paveau , M.-A. (2013). Technodiscursivités natives sur Twitter. Une écologie du discours numérique, in Epistémé n°9, Revue internationale de sciences sociales appliquées, Séoul : Université Korea - Center for Applied Cultural Studies : 139-175 Paveau, M-A. (2012). Genre de discours et technologie discursive. Tweet, twittécriture et twittérature. http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00824817. Saebo, O. (2011). Understanding Twitter Use among Parliament Representatives: A Genre analysis. In Tambouris, E., Macintosh, A. & de Bruijn, H. (eds.). Electronic participation: Third IFIP WG 8.5 Intenational Conference, ePart 2011. Berlin: Springer, 1-12 Williams S.A., Terras, M & Warwick, C. (2013). What people study when they study Twitter: classifying Twitter related academic papers. Journal of Documentation, 69(3) Wodak, R. (2011). The Discourse of Politics in Action. Palgrave Macmillan Zupnik, Y.-J. (1994). A Pragmatic Analysis of the Use of Person Deixis in Political Discourse. Journal of Pragmatics 21: 339-83.