De de Gaulle à Pompidou, lorsque l'État s'opposait aux élus locaux : l'exemplarité du Grand Paris
National audience ; L'année 1964 constitue une rupture dans l'histoire des relations Paris-Banlieues. Le Grand Paris, qui fédérait depuis le XIXe siècle dans une seule et même assemblée délibérative, élus parisiens et banlieusards, est démembré à la faveur d'un nouveau découpage administratif et d'une nouvelle géopolitique. La réforme administrative du 10 juillet 1964 met ainsi fin à l'expérience historique du département et de la préfecture de la Seine, un État dans l'État, dont l'existence fut jugée incompatible avec l'institutionnalisation d'une nouvelle entité politique et technique, le district de la région parisienne fondé en 1961. La loi de 1964, qui s'inscrit dans la politique des grands chantiers d'aménagement du territoire de la Ve République, a fait date dans l'histoire de la région parisienne. Sa légitimité a été âprement critiquée. Les élus parisiens dans leur majorité s'étaient opposés à cette réforme qui les coupait de leurs voisins banlieusards. Mais cette réforme apparaît également à bien des égards comme une loi de compromis. Son application met en évidence la place singulière qu'occupe le parti communiste sur la scène politique de l'agglomération parisienne et la normalisation des relations que ses élus entretiennent avec les représentants du pouvoir gaulliste.