Les relations villes-campagnes: histoire d'une question politique et scientifique
In: Logiques sociales
3801 Ergebnisse
Sortierung:
In: Logiques sociales
International audience ; L"économie circulaire est une notion fortement mise en avant par un ensemble de politiques publiques françaises depuis la conférence environnementale de 2013. Introduite dans le débat national à partir de 2006(Fan, Bourg, et Erkman 2006)sa définition reste incomplète et critiquée (Buclet 2015; Arnsperger et Bourg 2016; Ghisellini, Cialani, et Ulgiati 2016). Si l"entrée en matière est souvent écologique, l"argument décisif pour construire des politiques en la matière est plutôt socio-économique. Protéger l"environnement planétaire en limitant la consommation de ressources naturelles et développer le territoire en incitant à la création d"emplois non délocalisables : tels sont les arguments promotionnels de l"économie circulaire. Au-delà de cette appropriation sociale, l"enjeu de l"accentuation d"une circularité du modèle économique, réside dans la capacité à boucler les cycles biogéochimiques à une échelle donnée. Sans rentrer dans les débats autour de la pertinence socio-économique et écologique d"un tel bouclage de flux 1 , il est déjà nécessaire d"identifier la façon dont ces flux circulent, ainsi que leur ancrage territorial. Les situations sont en effet très variées selon les territoires et selon les types de matières prises en compte. Le manque de définition de l"économie circulaire se caractérise notamment dans les interrogations qui persistent autour de sa dimension territoriale. Cet article 2 cherchera donc à comprendre quels outils peuvent permettre de mesurer la dimension territoriale d"une circularisation des circuits économiques, et d"en analyser les résultats sur deux études de cas. Pour cela, nous évoquerons tout d"abord le métabolisme territorial comme méthodologie d"identification des flux, avant d"en comprendre les effets sur les villes de Rennes et du Mans. Enfin, dans une troisième partie conclusive, nous reviendrons sur la caractérisation des relations villes-campagnes, dans le cadre d"un nouvel agenda politique d"économie circulaire, que le concept de métabolisme territorial peut participer à explorer. 1. Le métabolisme territorial ou comment caractériser les liens entre la ville et son hinterland L"une des méthodes pour mettre en avant la relation ville-campagne serait d"en estimer la matérialité, c"est-à-dire identifier l"ensemble des flux de matières et d"énergie qui la traversent. La méthodologie du métabolisme territorial permet d"atteindre ce genre d"objectif, avec toutefois une difficulté à territorialiser l"origine et la destination de ces flux. La notion d"hinterland, remise au goût du jour, permet de compléter cette approche afin d"avoir une vision plus précise de la relation matérielle entre un espace urbain et son environnement spatial.
BASE
International audience ; L"économie circulaire est une notion fortement mise en avant par un ensemble de politiques publiques françaises depuis la conférence environnementale de 2013. Introduite dans le débat national à partir de 2006(Fan, Bourg, et Erkman 2006)sa définition reste incomplète et critiquée (Buclet 2015; Arnsperger et Bourg 2016; Ghisellini, Cialani, et Ulgiati 2016). Si l"entrée en matière est souvent écologique, l"argument décisif pour construire des politiques en la matière est plutôt socio-économique. Protéger l"environnement planétaire en limitant la consommation de ressources naturelles et développer le territoire en incitant à la création d"emplois non délocalisables : tels sont les arguments promotionnels de l"économie circulaire. Au-delà de cette appropriation sociale, l"enjeu de l"accentuation d"une circularité du modèle économique, réside dans la capacité à boucler les cycles biogéochimiques à une échelle donnée. Sans rentrer dans les débats autour de la pertinence socio-économique et écologique d"un tel bouclage de flux 1 , il est déjà nécessaire d"identifier la façon dont ces flux circulent, ainsi que leur ancrage territorial. Les situations sont en effet très variées selon les territoires et selon les types de matières prises en compte. Le manque de définition de l"économie circulaire se caractérise notamment dans les interrogations qui persistent autour de sa dimension territoriale. Cet article 2 cherchera donc à comprendre quels outils peuvent permettre de mesurer la dimension territoriale d"une circularisation des circuits économiques, et d"en analyser les résultats sur deux études de cas. Pour cela, nous évoquerons tout d"abord le métabolisme territorial comme méthodologie d"identification des flux, avant d"en comprendre les effets sur les villes de Rennes et du Mans. Enfin, dans une troisième partie conclusive, nous reviendrons sur la caractérisation des relations villes-campagnes, dans le cadre d"un nouvel agenda politique d"économie circulaire, que le concept de métabolisme territorial peut participer à explorer. 1. Le métabolisme territorial ou comment caractériser les liens entre la ville et son hinterland L"une des méthodes pour mettre en avant la relation ville-campagne serait d"en estimer la matérialité, c"est-à-dire identifier l"ensemble des flux de matières et d"énergie qui la traversent. La méthodologie du métabolisme territorial permet d"atteindre ce genre d"objectif, avec toutefois une difficulté à territorialiser l"origine et la destination de ces flux. La notion d"hinterland, remise au goût du jour, permet de compléter cette approche afin d"avoir une vision plus précise de la relation matérielle entre un espace urbain et son environnement spatial.
BASE
International audience ; L"économie circulaire est une notion fortement mise en avant par un ensemble de politiques publiques françaises depuis la conférence environnementale de 2013. Introduite dans le débat national à partir de 2006(Fan, Bourg, et Erkman 2006)sa définition reste incomplète et critiquée (Buclet 2015; Arnsperger et Bourg 2016; Ghisellini, Cialani, et Ulgiati 2016). Si l"entrée en matière est souvent écologique, l"argument décisif pour construire des politiques en la matière est plutôt socio-économique. Protéger l"environnement planétaire en limitant la consommation de ressources naturelles et développer le territoire en incitant à la création d"emplois non délocalisables : tels sont les arguments promotionnels de l"économie circulaire. Au-delà de cette appropriation sociale, l"enjeu de l"accentuation d"une circularité du modèle économique, réside dans la capacité à boucler les cycles biogéochimiques à une échelle donnée. Sans rentrer dans les débats autour de la pertinence socio-économique et écologique d"un tel bouclage de flux 1 , il est déjà nécessaire d"identifier la façon dont ces flux circulent, ainsi que leur ancrage territorial. Les situations sont en effet très variées selon les territoires et selon les types de matières prises en compte. Le manque de définition de l"économie circulaire se caractérise notamment dans les interrogations qui persistent autour de sa dimension territoriale. Cet article 2 cherchera donc à comprendre quels outils peuvent permettre de mesurer la dimension territoriale d"une circularisation des circuits économiques, et d"en analyser les résultats sur deux études de cas. Pour cela, nous évoquerons tout d"abord le métabolisme territorial comme méthodologie d"identification des flux, avant d"en comprendre les effets sur les villes de Rennes et du Mans. Enfin, dans une troisième partie conclusive, nous reviendrons sur la caractérisation des relations villes-campagnes, dans le cadre d"un nouvel agenda politique d"économie circulaire, que le concept de métabolisme ...
BASE
International audience ; L"économie circulaire est une notion fortement mise en avant par un ensemble de politiques publiques françaises depuis la conférence environnementale de 2013. Introduite dans le débat national à partir de 2006(Fan, Bourg, et Erkman 2006)sa définition reste incomplète et critiquée (Buclet 2015; Arnsperger et Bourg 2016; Ghisellini, Cialani, et Ulgiati 2016). Si l"entrée en matière est souvent écologique, l"argument décisif pour construire des politiques en la matière est plutôt socio-économique. Protéger l"environnement planétaire en limitant la consommation de ressources naturelles et développer le territoire en incitant à la création d"emplois non délocalisables : tels sont les arguments promotionnels de l"économie circulaire. Au-delà de cette appropriation sociale, l"enjeu de l"accentuation d"une circularité du modèle économique, réside dans la capacité à boucler les cycles biogéochimiques à une échelle donnée. Sans rentrer dans les débats autour de la pertinence socio-économique et écologique d"un tel bouclage de flux 1 , il est déjà nécessaire d"identifier la façon dont ces flux circulent, ainsi que leur ancrage territorial. Les situations sont en effet très variées selon les territoires et selon les types de matières prises en compte. Le manque de définition de l"économie circulaire se caractérise notamment dans les interrogations qui persistent autour de sa dimension territoriale. Cet article 2 cherchera donc à comprendre quels outils peuvent permettre de mesurer la dimension territoriale d"une circularisation des circuits économiques, et d"en analyser les résultats sur deux études de cas. Pour cela, nous évoquerons tout d"abord le métabolisme territorial comme méthodologie d"identification des flux, avant d"en comprendre les effets sur les villes de Rennes et du Mans. Enfin, dans une troisième partie conclusive, nous reviendrons sur la caractérisation des relations villes-campagnes, dans le cadre d"un nouvel agenda politique d"économie circulaire, que le concept de métabolisme ...
BASE
International audience ; L"économie circulaire est une notion fortement mise en avant par un ensemble de politiques publiques françaises depuis la conférence environnementale de 2013. Introduite dans le débat national à partir de 2006(Fan, Bourg, et Erkman 2006)sa définition reste incomplète et critiquée (Buclet 2015; Arnsperger et Bourg 2016; Ghisellini, Cialani, et Ulgiati 2016). Si l"entrée en matière est souvent écologique, l"argument décisif pour construire des politiques en la matière est plutôt socio-économique. Protéger l"environnement planétaire en limitant la consommation de ressources naturelles et développer le territoire en incitant à la création d"emplois non délocalisables : tels sont les arguments promotionnels de l"économie circulaire. Au-delà de cette appropriation sociale, l"enjeu de l"accentuation d"une circularité du modèle économique, réside dans la capacité à boucler les cycles biogéochimiques à une échelle donnée. Sans rentrer dans les débats autour de la pertinence socio-économique et écologique d"un tel bouclage de flux 1 , il est déjà nécessaire d"identifier la façon dont ces flux circulent, ainsi que leur ancrage territorial. Les situations sont en effet très variées selon les territoires et selon les types de matières prises en compte. Le manque de définition de l"économie circulaire se caractérise notamment dans les interrogations qui persistent autour de sa dimension territoriale. Cet article 2 cherchera donc à comprendre quels outils peuvent permettre de mesurer la dimension territoriale d"une circularisation des circuits économiques, et d"en analyser les résultats sur deux études de cas. Pour cela, nous évoquerons tout d"abord le métabolisme territorial comme méthodologie d"identification des flux, avant d"en comprendre les effets sur les villes de Rennes et du Mans. Enfin, dans une troisième partie conclusive, nous reviendrons sur la caractérisation des relations villes-campagnes, dans le cadre d"un nouvel agenda politique d"économie circulaire, que le concept de métabolisme ...
BASE
In: Annales: histoire, sciences sociales, Band 61, Heft 4, S. 901-924
ISSN: 1953-8146
RésuméDans les hautes terres de la Palestine ottomane, le contrat salam fut le principal mécanisme utilisé pour garantir l'offre future de récoltes pour la consommation, l'industrie ou le commerce – trois activités clefs sans lesquelles aucune ville ne pouvait subsister dans une société basée sur l'agriculture. L'une des raisons pour laquelle les contrats salam étaient populaires est que, en milieu rural, la plupart des autres formes d'investissement en capital nécessitaient qu'un bien immeuble servît de garantie. Or, les paysans ne possédant pas les terres qu'ils cultivaient en dehors du périmètre du village, ils avaient bien peu de chose à offrir en retour contre de l'argent, à l'exception de la livraison future de leurs récoltes. Un processus de systématisation et de standardisation des flux en capital permit à ceux qui ne disposaient que de faibles capitaux – détaillants, artisans et, surtout, un groupe croissant de villageois aisés – d'avoir accès au contrat salam. Celui-ci ouvre de larges perspectives sur les réseaux sociaux, les relations de pouvoir qui déterminent les droits d'accès à l'excédent agricole, et sur l'économie politique. Il est en effet possible d'établir un lien entre le contrat salam et la transformation de l'État ottoman, en voie de centralisation – en particulier la façon dont le pouvoir politique fut exercé, au cours du xixe siècle, et la manière dont il s'adapta aux conditions locales.
In: Etudes rurales: anthropologie, économie, géographie, histoire, sociologie ; ER, Band 78, Heft 1, S. 257-267
ISSN: 1777-537X
L'apparent regain d'activité des marchés urbains de producteurs est-il le signe de nouvelles relations entre ville et campagne ? Une étude de quelques marchés en Savoie semble montrer que la modernisation des structures de la production légumière se réalise sur des circuits à plus grande échelle, et que l'accroissement des vendeurs d'origine agricole est directement lié à un comportement de pré-retraite des polyculteurs âgés, proches de la ville et qui n'auront pas de successeurs. L'étude fait également ressortir la stabilité des groupes sociaux fréquentant le marché et le faible impact des phénomènes de mode, comme ceux de l'idéologie écologique, sur son fonctionnement.
In: Études rurales: anthropologie, économie, géographie, histoire, sociologie ; ER, Band 78 -- 79 -- 80, S. 257-267
ISSN: 0014-2182
In: Géographie, économie, société, Band 22, Heft 3-4, S. 373-397
ISSN: 1958-5802
In: Vie sociale: cahiers du CEDIAS, Band 22, Heft 2, S. 139-143
In: Etudes rurales: anthropologie, économie, géographie, histoire, sociologie ; ER, Heft 201, S. 245-247
ISSN: 1777-537X
In: Etudes rurales: anthropologie, économie, géographie, histoire, sociologie ; ER, Heft 188
ISSN: 1777-537X
Les campagnes des pays des Suds ont longtemps été étudiées au prisme de leur fonction productive. Toutefois, comme l'insécurité alimentaire ne relève pas seulement d'une question de production mais d'autres facteurs, tels que la vulnérabilité économique des populations (Sen, 1982) ou la circulation des denrées, Jean-Louis Chaléard a perçu les limites d'une analyse focalisée sur les rendements pour comprendre les défaillances de l'approvisionnement agricole des grandes villes. L'approvisionnement est défini comme « le processus d'acheminement des productions jusqu'à la ville et leur distribution à l'intérieur de l'espace urbain » (Douzant-Rosenfeld et Grandjean, 1996). Cette notion permet l'analyse conjointe de la production agricole et de sa commercialisation, mais plusieurs approches sont possibles. À une approche filière, centrée sur les produits et privilégiée par les agronomes, Jean-Louis Chaléard a préféré une approche innovante par les réseaux et les circuits marchands, menée au sein des marchés (Chaléard, 1996) : il s'est intéressé au commerçant et à l'agriculteur- marchand, ainsi qu'à leurs logiques propres, en tenant compte de leurs caractéristiques individuelles et collectives, de leur mobilité, des types de produits commercialisés, des modes de transport et des formes d'agricultures pratiquées.
BASE
Les campagnes des pays des Suds ont longtemps été étudiées au prisme de leur fonction productive. Toutefois, comme l'insécurité alimentaire ne relève pas seulement d'une question de production mais d'autres facteurs, tels que la vulnérabilité économique des populations (Sen, 1982) ou la circulation des denrées, Jean-Louis Chaléard a perçu les limites d'une analyse focalisée sur les rendements pour comprendre les défaillances de l'approvisionnement agricole des grandes villes. L'approvisionnement est défini comme « le processus d'acheminement des productions jusqu'à la ville et leur distribution à l'intérieur de l'espace urbain » (Douzant-Rosenfeld et Grandjean, 1996). Cette notion permet l'analyse conjointe de la production agricole et de sa commercialisation, mais plusieurs approches sont possibles. À une approche filière, centrée sur les produits et privilégiée par les agronomes, Jean-Louis Chaléard a préféré une approche innovante par les réseaux et les circuits marchands, menée au sein des marchés (Chaléard, 1996) : il s'est intéressé au commerçant et à l'agriculteur- marchand, ainsi qu'à leurs logiques propres, en tenant compte de leurs caractéristiques individuelles et collectives, de leur mobilité, des types de produits commercialisés, des modes de transport et des formes d'agricultures pratiquées.
BASE