National audience ; La multiplication des crises sanitaires rappelle presque chaque semaine l'importance de l'action des administrations dans la gestion et la communication des risques (mesures d'interdiction, embargos, fermetures d'établissements, numéros verts, avertissements aux consommateurs et usagers). Ces actions visibles ne constituent cependant que la partie émergée du travail administratif et sont conditionnées par deux éléments : un contexte qualifié de « crise », souvent caractérisé par une polémique médiatique et l'implication des acteurs politiques les plus légitimes (ministres, Président de la République, députés). Le monde décrit dans cet article n'est pas sans rapport avec cette visibilité tout en étant largement autonome : c'est de l'intérieur de l'administration que se fera l'examen des contraintes pesant sur la production réglementaire dans le domaine sanitaire. Pour ce faire, l'analyse sociologique doit pratiquer un double décalage. D'une part, il faut se centrer sur des textes souvent considérés comme peu dignes d'intérêt dans la recherche juridique, en raison de leur place marginale dans la hiérarchie des normes : les circulaires et notes de service, qui constituent néanmoins en pratique des appuis essentiels pour l'action des agents publics et privés. D'autre part, on doit s'intéresser à des acteurs relativement invisibles de l'action publique, les agents d'administration centrale qui constituent des intermédiaires essentiels de la mise en oeuvre des politiques sanitaires.
Although veterinary practice in zoological institutions accounts for only a small percentage of veterinary services in France, it is subject to complex national, European and international regulations relating to the care, husbandry and exchange of wild animals in captivity. The legislation on zoological veterinary medicine is based mostly on the legal definition of veterinary practice. In addition to the use of devices subject to special regulations (x-rays, remote injection devices), the zoo vet also uses drugs (permanent use of the "cascade", occasional use of imports) within the limits prescribed by the law on pharmacy. The vet must know the rules and regulations applicable to the kind of institution he is working with, the institution being also subject to regulatory obligations on medical care, identification and registers. The vet's healthcare duties, recently redefined on a European level, remain complex but essential, particularly when treating (re)-emerging diseases. ; Même si l'activité vétérinaire en parc zoologique représente un pourcentage assez restreint de la pratique professionnelle en France, elle se place au cœur d'un faisceau complexe de législations nationales, européennes et internationales régissant les soins, la détention et les échanges d'animaux sauvages en captivité. La législation vétérinaire appliquée à l'exercice en parc zoologique relève, pour l'essentiel, de la définition juridique de l'acte vétérinaire. Outre l'utilisation d'outils soumis à réglementation (radiographie, téléinjection), le vétérinaire de parc zoologique fait aussi une utilisation du médicament (recours permanent à la « cascade », recours occasionnel aux importations) dans les limites contraignantes prévues par la loi sur la pharmacie. Il doit connaître les cadres réglementaires qui régissent le type d'établissement où il officie, lequel doit aussi tenir un certain nombre d'engagements envers les autorités (soins, marquage, registre). Ses missions sanitaires, récemment refondues dans un contexte européen, restent complexes mais primordiales, notamment face aux maladies (ré)émergentes.
Selon l'Office International des Epizooties (OIE) une maladie émergente désigne une maladie grave récemment reconnue, dont la cause peut, ou non, avoir déjà été établie, et qui est susceptible de se propager au sein d'une population ou entre des populations, par exemple à l'occasion d'échanges internationaux d'animaux aquatiques et/ou de produits d'animaux aquatiques. Si les maladies émergentes qui affectent la santé humaine ont été très étudiées, celles qui touchent les organismes marins et les organismes aquacoles d'intérêt économique en particulier sont en revanche peu documentées. C'est en restreignant l'émergence aux seules maladies infectieuses que seront présentés de façon non exhaustive quelques scénarios de l'émergence des maladies chez les organismes d'intérêt aquacole en les illustrant par trois exemples disponibles dans la littérature scientifique : l'un relatif à l'apparition d'un agent pathogène chez un nouvel hôte avec le cas de l'herpesvirus de la carpe Koï, l'autre à l'évolution d'un agent pathogène existant avec le cas de la vibriose à Vibrio nigripulchritudo sévissant dans les élevages de crevettes pénéides de Nouvelle-Calédonie et enfin le dernier lié à l'introduction d'un pathogène préexistant avec le cas de Bonamia ostreae infectant l'huître plate Ostrea edulis. Les causes d'émergence de maladies sont multiples et font intervenir de façon intercurrente l'agent pathogène, l'environnement, l'hôte ou les espèces hôtes et des facteurs anthropiques. Dans le milieu marin, ces causes sont bien souvent méconnues. Dans ce contexte le développement des réseaux de surveillance et des techniques de diagnostic revêtent un intérêt considérable afin d'anticiper, de prévenir et/ou d'intervenir sur l'émergence des maladies en limitant leur conséquences sanitaires, écologiques et politiques. ; According to the world organisation for animal health (OIE) an emerging disease is defined as a recently admitted serious illness, whose aetiology can, or not, have already been established, and which is likely to be propagated within a population or between populations, for example at the time of international exchanges of aquatic animals and/or products of aquatic animals. Even though the emerging diseases that affect human health have been much studied, those which affect marine organisms and species of aquaculture interest in particular are poorly documented. By restricting emergence to only infectious diseases, we aim at presenting in a non-exhaustive way some scenarios of the emergence of the diseases of aquacultured species by illustrating them with three examples available in the scientific literature: one relating to the appearance of a pathogenic agent in a new host with the case of the herpesvirus of the Koi carp, the other with the evolution of a pre-existing pathogenic agent with the case of shrimp vibriosis due to Vibrio nigripulchritudo in New Caledonia, and the last example relating to the introduction of one pathogenic pre-existing pathogen in an unscathed area with the case of Bonamia ostreae infecting the flat oyster Ostrea edulis. The causes of the emergence of diseases are multiple and implicate in an intercurrent way pathogenic agents, the environment, the host or host species and anthropogenic factors. In the marine environment, these causes are very often ignored. In this context, the development of zoosanitary surveillance networks and diagnostic tools present a considerable interest in order to anticipate, prevent and/or intervene on the emergence of the diseases by limiting their sanitary, ecological and political consequences.
De nouvelles infections d'origine virale ont emerge de ruaniere reguliere ces demieres annees. Elles ont en comruun, pour la plupart, d'etre zoonotiques et de posseder un reservoir dans lafaune sauvage. On peut citer comrue exemples!es infections par Jes virus Hendra et Nipah en Australasie a I'origine de la decouverte d'un nouveau genre de virus panni les Paramyxoviridae et, plus recemruent, !'infection par le coronavirus responsable du SARS. En dehors de ces infections de decouverte recente, d'autres infections animales eventuellement zoonotiques reemergentes OU non sont introduites OU reintroduites dans des regions OU elles etaient absentes; on peut citer la fievre aphteuse et la fievre catarrhale ovine (Bluetongue) en Europe occidentale, la fievre de West Nile aux Etats Unis et en Europe ainsi que la fievre de la vallee du Rift qui etend regulierement son territoire d'origine. Les chiropteres qui representent pres de 25 % de !'ensemble des especes de manuniferes apparaissent souvent comme le reservoir sauvage d'origine de beaucoup de ces infections. Les eludes phylogenetiques ont par exemple montre que Jes Lyssavirus des chauve-souris constituaient tres vraisemblablement Jes ancetres de tous les Lyssavirus connus y compris ceux responsables des rages terrestres. Ceci est facilite par le fait que!es virus, tout particulierement les virus a ARN, evoluent tres rapidement, beaucoup plus rapidement que leurs h6tes respectifs au point de constituer des populations de quasi-especes. A ces menaces biologiques perrnanentes s'ajoutent actuellement celles du bio- et de l'agroterrcirisme. En depit de leur extreme variabilite,!es virus d'un meme genre possedent des sequences extremement conservees et les techniques moleculaires actuelles comme la reaction de polymerisation en chaine (PCR) et ]es microarrays perrnettent de partir a la decouverte de nouveaux virus. Ce type de recherche doit se concenter sur la faune sauvage, reservoir potentiel de nombreuses especes virales non encore decrites. Il faudra par la suite trouver le meilleur moyen de prevenir Ietransfert de ces infections «sauvages» vers les animaux domestiques ou l'homrue tout en preservant la biodiversite. Pour ce qui concerne les especes animales domestiques, il devient de moins en moins acceptable d'abattre systematiquement, parfois massivement, Jes especes receptives en vue d'eliminer une infection consideree comme exotique. De nouveaux espoirs son!apparus en sante animale par le developpement de vaccins qui autorisent la distinction ulrerieure entre Jes anirnaux infecres ou simplement vaccines. De tels vaccins sont actuellement disponibles pour la rhinotracheite infectieuse bovine, la rualadie d'Aujeszky chez le pore, la peste porcine classique, la fievre aphteuse et la grippe aviaire.Tous ne possedent cependant pas encore les caract6ristiques necessaires aune application au niveau individuel sur le terrain ou une efficacit6 comparable aux vaccins classiques. Tous doivent par contre etre associes a un test diagnostique compagnon. Certaines infections animales comme la peste bovine peuvent etre eliminees par la imple application d'une politique de vaccination systematique; la peste bovine est meme en passe d'etre la seconde infection animale eradiquee apres la variole hurnaine parce qu'elle partage toutes Jes caracteristiques epidemiologiques de cette derniere, en particulier I' absence 'un reservoir sauvage de !'infection. Malheureusement, toutes les infections animales ne possedent pas cette même caracteristique; la peste porcine classique est a present solidement implantee chez le sanglier ( Sus scrofa) en Europe et ne pourra etre eliminee chez le porc sans etre contrôlee dans l'espece sauvage correspondante. Heureusement, !'elimination de la rage sylvatique dans certains pays d'Europe occidentale et dans certains etats des Etats-Unis a demontre qu'il etait parfois possible d'eliminer une infection d'une espece sauvage par I'emploi d'un vaccin recombinant. ; Peer reviewed
Intro -- Sommaire -- Préface -- Introduction -- 1. Biogéographie et écologie de l'émergence. Serge Morand -- Caractéristiques des maladies infectieuses émergentes -- Les facteurs d'émergence et les changements globaux -- La prochaine peste est-elle certaine ? -- 2. De l'émergence aux émergences. Le cas de la pandémie grippale. Nathalie Brender, Claude Gilbert -- Une réappropriation du problème par l'OMS -- Un problème en quête d'auteurs : le cas français -- Émergences en question -- 3. L'avenir, « cible mouvante ». Les États-Unis, le risque NRBC et la méthode des scénarios : 1995-2008. Patrick Zylberman -- Le contexte global -- Le contexte immédiat -- Heurs et malheurs du triomphalisme -- Bill Clinton et le risque NRBC -- Bush Jr : de la prévention à la preparedness -- Les scénarios et la logique du pire -- L'emprise de la fiction -- 4. L'action collective face au défi des zoonoses émergentes. Muriel Figuié -- Les zoonoses émergentes : risques collectifs modernes et action collective -- Quels motivations et freins à la collaboration entre individus ? -- Quels défis à l'élargissement des collectifs ? -- Un nouveau paradigme pour la santé animale ? -- Quels objectifs pour l'action collective contre les zoonoses émergentes? -- 5. Surveiller l'émergence : défis et contradictions. François Roger -- Rupture ou transition épidémiologique ? -- Mais où est donc passée la 7e pandémie ? -- Le hussard sur le toit -- Black swan et perfect storm -- Surveiller à tout prix ? -- Extension du domaine de la lutte -- Références bibliographiques -- Liste des sigles -- Liste des auteurs.
SRAS, grippes aviaires, virus Ébola, Mers-Cov. Depuis quelques dizaines d'années, les maladies infectieuses font l'objet d'une attention croissante de la part des scientifiques, des gestionnaires de risques, des médias et du public. Comment expliquer que les maladies infectieuses ne cessent d'émerger ? Et quels sont les défis que cette situation génère ? A travers cinq chapitres, des spécialistes analysent, depuis leurs différents domaines scientifiques, les dynamiques écologiques, sociales, institutionnelles et politiques associées aux maladies infectieuses émergentes. Mais plus qu'un éclairage pluridisciplinaire, cet ouvrage montre comment les concepts, les résultats scientifiques et les plans d'action des agences internationales ou gouvernementales se construisent et se répondent. Dans un langage clair et accessible, l'ouvrage explore les continuités mais aussi les réorganisations produites par la notion de maladie infectieuse émergente, tant dans l'activité collective que dans notre rapport au monde biologique. Il montre également les défis, mais aussi les opportunités dont se saisissent les acteurs qui y sont confrontés.
La thèse vise à comprendre comment une diversité de définitions d'une maladie émergente et complexe, la Borréliose de Lyme, se construisent aujourd'hui dans un grand nombre de lieux. Ces définitions sont parfois concurrentes, parfois étrangères l'une à l'autre ; parfois médiatisées, parfois confinées dans des espaces discrets. Pour comprendre cette diversité, je mobilise le concept de pratique développé par Stengers (2006). J'ai accédé aux processus de connaissance mis en œuvre par les praticiens à travers les deux versants qui définissent une pratique : les obligations, qui renvoient à leur manière spécifique d'interroger l'objet ou l'être dont ils cherchent à apprendre quelque chose ; les exigences qui opèrent des exclusions et tracent des frontières entre pratiques. Cette grille d'analyse s'applique à des groupes de taille variable, professionnels ou non, mandatés ou pas par le politique, de même qu'aux vivants non-humains. La première partie situe la maladie de Lyme dans le champ des maladies et définit sa spécificité en regard des « maladies environnementales » qui ont pour cause les pollutions industrielles. En tant que maladie infectieuse ayant pour vecteur une tique et pour réservoir la faune sauvage, la maladie de Lyme présente davantage les traits d'une « maladie écologique » qui renouvelle l'attribution des responsabilités, les modes de gestion, la nature des entités incriminées ainsi que l'identité des praticiens impliqués. À partir de ce constat, j'ai fait l'hypothèse d'une « écologisation des problèmes sanitaires » : les problématiques environnementales s'immiscent dans d'autres secteurs. J'ai interrogé cette écologisation thématique à la lumière de « l'écologisation des pratiques » que Stengers définit comme un mode de relation entre pratiques qui remplace les exclusions par des coordinations pour produire des savoirs nouveaux, dynamiques et irréductibles à chaque pratique. La deuxième partie expose les pratiques de quatre groupes de praticiens : les malades chroniques qui échangent sur Internet, les infectiologues, les ticologues et les écologues généticiens des populations. L'analyse révèle l'existence de deux espaces de discussions marqués par des relations distinctes : dans le premier, médical, diagnostic et curatif, les définitions de la maladie s'opposent tandis qu'elles se chevauchent dans le second, environnemental, épidémiologique et préventif. Ces deux espaces entretiennent peu de relations entre eux. La troisième partie s'intéresse aux interractions entre praticiens. À travers un groupe de travail, un lieu, un concept et des techniques diagnostiques, j'interroge la rencontre effective entre pratiques environnementales et médicales. L'essentiel des collaborations entre acteurs environnementaux et médicaux portent sur la prévention de la maladie. Les savoirs écologiques, comme ceux des malades, ont pourtant un potentiel pour une autre élaboration du diagnostic de ces maladies. Cette analyse montre que des frictions apparaissent lorsque des praticiens interrogent un même vivant sur des modes différents. À l'inverse, une sympathie se manifeste entre praticiens dès lors qu'ils interrogent sur le même mode des vivants différents. Plus qu'une écologisation du sanitaire, la thèse met en évidence un processus de « sanitarisation de l'écologie ». En effet, ce sont les praticiens rattachés à l'écologie qui s'immiscent dans la thématique des « maladies infectieuses émergentes ». Les savoirs qu'ils produisent tendent à dépeindre un ensemble de maladies variables dans le corps et le milieu, qui rappelle la définition par les malades, sans que ces groupes de praticiens disposent à ce jour d'espace de rencontre.
Le 18 décembre 2008, l'Assemblée générale des Nations Unies a reconnu la drépanocytose comme " priorité de santé publique " . Un siècle après son identification par le médecin américain J.B. Herrick publiée en 1910, la drépanocytose, maladie génétique " parmi les plus meurtrières " et " l'une des plus fréquentes au monde " selon le texte de la résolution , a fait son entrée sur la scène internationale aux côtés de la tuberculose, du sida et du paludisme. La nouvelle passe inaperçue, à part de rares entrefilets dans la presse africaine. La drépanocytose sort de l'ombre mais pas forcément du " ghetto ". Maladie plusieurs fois millénaire dans les pays du Sud, " émergente " dans d'autres lieux situés plus au Nord, ainsi que dans les politiques publiques de santé des Etats concernés, c'est aussi l'une des moins connue du public. Ceci constitue un premier paradoxe. Un autre paradoxe est que cette maladie a fait couler beaucoup d'encre chez les scientifiques depuis un siècle, à mains égards considérée comme emblématique de l'histoire scientifique dans les domaines de l'hématologie, de la biologie moléculaire et de la génétique des populations. Selon nous, elle est aussi emblématique du processus de mondialisation des échanges et du contexte d'hégémonie des pays occidentaux dans lequel ces échanges ont pris place. Aussi ces paradoxes ne sont qu'apparents et nous proposons d'en examiner les prémisses historiquement construites. Dans cette construction il nous apparaît que la question des savoirs, la façon dont ils sont produits et dont ils circulent, joue un rôle non négligeable. Nous allons donc tenter d'appréhender la façon dont les savoirs mondialisés participent d'un processus d'échanges inégalitaires, voire participent de la production d'inégalités. Nous décrirons d'abord les flux de gènes découlant de la circulation des personnes et la circulation des savoirs relatifs à cette maladie entre continents, puis ses effets aux plans local et global en termes de transformations sociales et d'inégalités produites, enfin ...
Le 18 décembre 2008, l'Assemblée générale des Nations Unies a reconnu la drépanocytose comme " priorité de santé publique " . Un siècle après son identification par le médecin américain J.B. Herrick publiée en 1910, la drépanocytose, maladie génétique " parmi les plus meurtrières " et " l'une des plus fréquentes au monde " selon le texte de la résolution , a fait son entrée sur la scène internationale aux côtés de la tuberculose, du sida et du paludisme. La nouvelle passe inaperçue, à part de rares entrefilets dans la presse africaine. La drépanocytose sort de l'ombre mais pas forcément du " ghetto ". Maladie plusieurs fois millénaire dans les pays du Sud, " émergente " dans d'autres lieux situés plus au Nord, ainsi que dans les politiques publiques de santé des Etats concernés, c'est aussi l'une des moins connue du public. Ceci constitue un premier paradoxe. Un autre paradoxe est que cette maladie a fait couler beaucoup d'encre chez les scientifiques depuis un siècle, à mains égards considérée comme emblématique de l'histoire scientifique dans les domaines de l'hématologie, de la biologie moléculaire et de la génétique des populations. Selon nous, elle est aussi emblématique du processus de mondialisation des échanges et du contexte d'hégémonie des pays occidentaux dans lequel ces échanges ont pris place. Aussi ces paradoxes ne sont qu'apparents et nous proposons d'en examiner les prémisses historiquement construites. Dans cette construction il nous apparaît que la question des savoirs, la façon dont ils sont produits et dont ils circulent, joue un rôle non négligeable. Nous allons donc tenter d'appréhender la façon dont les savoirs mondialisés participent d'un processus d'échanges inégalitaires, voire participent de la production d'inégalités. Nous décrirons d'abord les flux de gènes découlant de la circulation des personnes et la circulation des savoirs relatifs à cette maladie entre continents, puis ses effets aux plans local et global en termes de transformations sociales et d'inégalités produites, enfin ...
Le 18 décembre 2008, l'Assemblée générale des Nations Unies a reconnu la drépanocytose comme " priorité de santé publique " . Un siècle après son identification par le médecin américain J.B. Herrick publiée en 1910, la drépanocytose, maladie génétique " parmi les plus meurtrières " et " l'une des plus fréquentes au monde " selon le texte de la résolution , a fait son entrée sur la scène internationale aux côtés de la tuberculose, du sida et du paludisme. La nouvelle passe inaperçue, à part de rares entrefilets dans la presse africaine. La drépanocytose sort de l'ombre mais pas forcément du " ghetto ". Maladie plusieurs fois millénaire dans les pays du Sud, " émergente " dans d'autres lieux situés plus au Nord, ainsi que dans les politiques publiques de santé des Etats concernés, c'est aussi l'une des moins connue du public. Ceci constitue un premier paradoxe. Un autre paradoxe est que cette maladie a fait couler beaucoup d'encre chez les scientifiques depuis un siècle, à mains égards considérée comme emblématique de l'histoire scientifique dans les domaines de l'hématologie, de la biologie moléculaire et de la génétique des populations. Selon nous, elle est aussi emblématique du processus de mondialisation des échanges et du contexte d'hégémonie des pays occidentaux dans lequel ces échanges ont pris place. Aussi ces paradoxes ne sont qu'apparents et nous proposons d'en examiner les prémisses historiquement construites. Dans cette construction il nous apparaît que la question des savoirs, la façon dont ils sont produits et dont ils circulent, joue un rôle non négligeable. Nous allons donc tenter d'appréhender la façon dont les savoirs mondialisés participent d'un processus d'échanges inégalitaires, voire participent de la production d'inégalités. Nous décrirons d'abord les flux de gènes découlant de la circulation des personnes et la circulation des savoirs relatifs à cette maladie entre continents, puis ses effets aux plans local et global en termes de transformations sociales et d'inégalités produites, enfin ...
Le 18 décembre 2008, l'Assemblée générale des Nations Unies a reconnu la drépanocytose comme " priorité de santé publique " . Un siècle après son identification par le médecin américain J.B. Herrick publiée en 1910, la drépanocytose, maladie génétique " parmi les plus meurtrières " et " l'une des plus fréquentes au monde " selon le texte de la résolution , a fait son entrée sur la scène internationale aux côtés de la tuberculose, du sida et du paludisme. La nouvelle passe inaperçue, à part de rares entrefilets dans la presse africaine. La drépanocytose sort de l'ombre mais pas forcément du " ghetto ". Maladie plusieurs fois millénaire dans les pays du Sud, " émergente " dans d'autres lieux situés plus au Nord, ainsi que dans les politiques publiques de santé des Etats concernés, c'est aussi l'une des moins connue du public. Ceci constitue un premier paradoxe. Un autre paradoxe est que cette maladie a fait couler beaucoup d'encre chez les scientifiques depuis un siècle, à mains égards considérée comme emblématique de l'histoire scientifique dans les domaines de l'hématologie, de la biologie moléculaire et de la génétique des populations. Selon nous, elle est aussi emblématique du processus de mondialisation des échanges et du contexte d'hégémonie des pays occidentaux dans lequel ces échanges ont pris place. Aussi ces paradoxes ne sont qu'apparents et nous proposons d'en examiner les prémisses historiquement construites. Dans cette construction il nous apparaît que la question des savoirs, la façon dont ils sont produits et dont ils circulent, joue un rôle non négligeable. Nous allons donc tenter d'appréhender la façon dont les savoirs mondialisés participent d'un processus d'échanges inégalitaires, voire participent de la production d'inégalités. Nous décrirons d'abord les flux de gènes découlant de la circulation des personnes et la circulation des savoirs relatifs à cette maladie entre continents, puis ses effets aux plans local et global en termes de transformations sociales et d'inégalités produites, enfin ...
Le 18 décembre 2008, l'Assemblée générale des Nations Unies a reconnu la drépanocytose comme " priorité de santé publique " . Un siècle après son identification par le médecin américain J.B. Herrick publiée en 1910, la drépanocytose, maladie génétique " parmi les plus meurtrières " et " l'une des plus fréquentes au monde " selon le texte de la résolution , a fait son entrée sur la scène internationale aux côtés de la tuberculose, du sida et du paludisme. La nouvelle passe inaperçue, à part de rares entrefilets dans la presse africaine. La drépanocytose sort de l'ombre mais pas forcément du " ghetto ". Maladie plusieurs fois millénaire dans les pays du Sud, " émergente " dans d'autres lieux situés plus au Nord, ainsi que dans les politiques publiques de santé des Etats concernés, c'est aussi l'une des moins connue du public. Ceci constitue un premier paradoxe. Un autre paradoxe est que cette maladie a fait couler beaucoup d'encre chez les scientifiques depuis un siècle, à mains égards considérée comme emblématique de l'histoire scientifique dans les domaines de l'hématologie, de la biologie moléculaire et de la génétique des populations. Selon nous, elle est aussi emblématique du processus de mondialisation des échanges et du contexte d'hégémonie des pays occidentaux dans lequel ces échanges ont pris place. Aussi ces paradoxes ne sont qu'apparents et nous proposons d'en examiner les prémisses historiquement construites. Dans cette construction il nous apparaît que la question des savoirs, la façon dont ils sont produits et dont ils circulent, joue un rôle non négligeable. Nous allons donc tenter d'appréhender la façon dont les savoirs mondialisés participent d'un processus d'échanges inégalitaires, voire participent de la production d'inégalités. Nous décrirons d'abord les flux de gènes découlant de la circulation des personnes et la circulation des savoirs relatifs à cette maladie entre continents, puis ses effets aux plans local et global en termes de transformations sociales et d'inégalités produites, enfin les réactions et mobilisations comme remèdes aux inégalités. On portera une attention aux temporalités du processus de mondialisation selon la nature et les lieux des échanges, en se questionnant sur les effets produits par les éventuelles différences de temps et d'espaces
Vaccination is an option among the different tools against animal vector-borne diseases. The animal health care industry is often involved in manufacturing vaccines to prevent enzootic diseases (as leishmaniosis) or emerging diseases (as Blue Tongue and Schmallenberg diseases). Cooperation with scientific experts or institutes and governmental organizations is quite essential to coordinate management of such vectorial diseases : examples of networks in terms of research and field application are mentioned. The development of vaccines by the healthcare companies generally takes 7 to 10 years, sometimes more, but, in case of emerging diseases, could be achieved within a few months, with fast availability of such vaccines on the field due to special authorization. Then issues for the pharmaceutical companies are discussed, either on a scientific (R and D) basis or on an economical point of view (Return On Investment). Finally, numerous initiatives are taken by the pharmaceutical industry to favor collaborations in a spirit of open innovation for tomorrow's innovations. ; La vaccination constitue un des outils de lutte contre les maladies vectorielles animales. L'industrie du médicament vétérinaire est souvent impliquée dans la conception et la mise à disposition de vaccins destinés à la prévention de maladies vectorielles chroniques (leishmaniose) ou émergentes (Fièvre Catarrhale Ovine, maladie de Schmallenberg). La coopération de l'industrie avec des experts ou institutions scientifiques et avec les organisations gouvernementales est essentielle dans la coordination et la gestion de ces maladies : des exemples de réseaux et de partenariats sont abordés ici. La réalisation de vaccins contre ces maladies vectorielles demande en général sept à dix ans voire plus, mais dans le cas de maladies émergentes, un vaccin peut être développé en quelques mois et rendu disponible sur le terrain grâce à des formes spécifiques d'autorisation délivrées par l'Agence du médicament. Les conséquences pour l'industrie pharmaceutique vétérinaire sont discutées, aussi bien en terme scientifique qu'économique (retour sur investissement). Enfin, de nombreuses initiatives sont prises par l'industrie pharmaceutique pour favoriser les collaborations dans un esprit d'innovation ouverte afin de faire émerger les innovations de demain.
National audience ; According to the world organisation for animal health (OIE) an emerging disease is defined as a recently admitted serious illness, whose aetiology can, or not, have already been established, and which is likely to be propagated within a population or between populations, for example at the time of international exchanges of aquatic animals and/or products of aquatic animals. Even though the emerging diseases that affect human health have been much studied, those which affect marine organisms and species of aquaculture interest in particular are poorly documented. By restricting emergence to only infectious diseases, we aim at presenting in a non-exhaustive way some scenarios of the emergence of the diseases of aquacultured species by illustrating them with three examples available in the scientific literature: one relating to the appearance of a pathogenic agent in a new host with the case of the herpesvirus of the Koi carp, the other with the evolution of a pre-existing pathogenic agent with the case of shrimp vibriosis due to Vibrio nigripulchritudo in New Caledonia, and the last example relating to the introduction of one pathogenic pre-existing pathogen in an unscathed area with the case of Bonamia ostreae infecting the flat oyster Ostrea edulis. The causes of the emergence of diseases are multiple and implicate in an intercurrent way pathogenic agents, the environment, the host or host species and anthropogenic factors. In the marine environment, these causes are very often ignored. In this context, the development of zoosanitary surveillance networks and diagnostic tools present a considerable interest in order to anticipate, prevent and/or intervene on the emergence of the diseases by limiting their sanitary, ecological and political consequences. ; Selon l'Office International des Epizooties (OIE) une maladie émergente désigne une maladie grave récemment reconnue, dont la cause peut, ou non, avoir déjà été établie, et qui est susceptible de se propager au sein d'une population ou ...
Près de vingt ans après le numéro de la revue Hérodote consacré à l'Afrique médiane où seuls les aspects humanitaires et sanitaires liés au conflit rwandais avaient été abordés, décrire la situation sanitaire actuelle de la République démocratique du Congo est un observatoire pour juger du développement de ce pays sur la période. Des affections, la rougeole, les endémies prioritaires, le paludisme, l'infection à VIH-sida, la tuberculose et deux maladies émergentes épidémiques, la maladie à virus Ebola et la maladie à coronavirus 2019, montrent que ce vaste pays se remet encore des conflits des années 1990, et a du mal à se développer et à sortir de la pauvreté. Les carences du système de santé sont encore grandes, bien que la part du budget de l'État alloué à la santé ait été nettement améliorée. L'accès aux soins et aux activités de prévention est difficile, notamment pour les femmes et les enfants. Grâce à l'aide internationale les endémies prioritaires commencent à reculer et certaines épidémies peuvent être contrôlées, notamment la maladie à virus Ebola.