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Die Analyse stützt sich auf die Ergebnisse einer Umfrage, die vom Centre d'etudes en sciences sociales de la defense finanziert und 2005 gemeinsam von französischen und deutschen Forschern des Sozialwissenschaftlichen Instituts der Bundeswehr durchgeführt worden ist. Mehr als 70 auf leitenden Fragen basierende Interviews sind mit deutschen und französischen Militärangehörigen geführt worden, die Stellungen auf unterschiedlichen Verantwortungsebenen innehatten und bei verschiedenen deutsch-französischen Einrichtungen tätig gewesen sind (Zentrale Generalstäbe, Botschaften, Schulen, operative Verbände). Die Intensität und die Originalität der Kooperation, die Frankreich und Deutschland entwickelt haben, sind nicht zu bestreiten. Doch die Häufigkeit des Austausches und die Verbesserung der Kenntnis des anderen konnten die überkommenen Mechanismen des interkulturellen Austausches und vor allem die Rolle der stereotypen Wahrnehmung nicht ausräumen. Die affektive Bedeutung tritt im militärischen Alltag hinter einem klaren Pragmatismus zurück. Es würde sich daher lohnen, die Funktionsweisen der deutsch-französischen Kooperation näher zu untersuchen. In den Interviews tauchten Zweifel auf, ob die besondere "deutsch-französische" Kompetenz beibehalten und weiterentwickelt werde. Der Aufbau einer europäischen Verteidigung würde sicher nicht dazu führen, dass das Interesse an der deutsch-französischen Kooperation gänzlich verloren geht, wohl aber dazu, dass ihre Einzigartigkeit infrage gestellt wird. Wenn sich die Häufigkeit der interkulturellen Begegnungen auf professioneller Ebene weiter erhöht, könnte das zum Beispiel zur Übernahme von formalisierten Modellen führen, wie sie bereits innerhalb der NATO vorhanden sind. (ICF2)

Anhand der Analyse der Funktionsweise der Strukturen deutsch-französischer Militärkooperation wird verdeutlicht, dass eines der Probleme, die mit den Grundsätzen ihrer Konzeption selbst verbunden sind, fortbesteht: das Festhalten an der nationalen Souveränität. In der Tat war niemals die Rede davon, die beiden Militärorganisationen zu "fusionieren" und umzubauen. Aus dieser Perspektive erscheint es nur logisch, dass wiederkehrende Probleme fortbestehen. Diese betreffen insbesondere die Bedeutung von ad hoc-Organisationsformen und die Vielfalt an organisatorischen Lösungen, die einer einheitlichen Steuerung und Koordinierung der Kooperation entgegenstehen, die Schwerfälligkeit (Doppelung bestimmter französischer und deutscher Dienststellen) und Verlangsamung der Arbeitsprozesse durch die Aufrechterhaltung nationaler Organisationsrahmen, das Fehlen von wahren Qualifikationsstandards - Symptom hierfür ist die Bedeutung der "Persönlichkeit" des Akteurs (informelle Netzwerke, eigene Kultur und individuelle Erfahrungen) und das halb strukturierte Koordinierungssystem (doppelte Hierarchieebenen), das zu einer Dezentralisierung der Entscheidungsprozesse führt. Wenn die Zukunft der Kooperation in einer Verstärkung und Verlängerung der Ende der 1980er Jahre begonnenen Dynamik besteht, lassen sich, so die These, etliche der angesprochenen Probleme nicht einfach durch Harmonisierung lösen, sondern nur durch eine gemeinsame und koordinierte Umstrukturierung beider Organisationen. Von den politischen Implikationen einmal abgesehen legen die Verfasser eine Verstärkung bereits begonnener Initiativen nahe, die abzielen müsste auf eine Standardisierung der französischen und deutschen Strukturen, eine Stärkung der Rolle der deutsch-französischen Steuerungsinstanzen, eine Standardisierung der Aus- und Weiterbildung der deutschen und französischen Soldaten, die Aufstellung eindeutiger Kriterien für die Rekrutierung der wichtigsten Akteure der Kooperation sowie die Aufwertung dieser Laufbahnen und Betonung der damit verbundenen interkulturellen Kompetenzen. (ICF2)

1M construction d'une Europe de la défense par la mise en commun des outils militaires nationaux semble devoir relever d'une logique d'intégration par le haut. Cet article a pour objet de montrer pourtant que l'étude par le bas des mécanismes d'européanisation dans ce domaine peut se révéler particulièrement riche. Les développements seront consacrés aux seuls acteurs militaires allemand, britannique et français. Une première partie tentera de caractériser les identités militaires respectives, pour mettre ensuite en lumière les processus d'européanisation auxquels sont soumis ces acteurs de la construction d'une Europe de la défense.

Marquée par son passé, la République fédérale ne put faire l'économie d'une large réflexion sur la place des militaires dans la société, lors de la création de ses forces armées au milieu des années 50. Il ne s'agissait pas seulement de circonscrire nettement le pouvoir de l'institution militaire et de fournir les moyens de le contrôler : le militaire en tant qu'individu devait être intégré dans la société. L'exercice complet et sans entraves des droits et libertés communs à tous les citoyens, par les membres de la Bundeswehr devait être le meilleur gage de leur loyauté à l'égard d'un pouvoir démocratique. C'est ce que recouvre encore aujourd'hui en partie le concept d' Innere Führung , « discipline intérieure » créée en même temps que les forces armées fédérales. L'intégration sociale des militaires devait, implicitement selon cette dernière, conduire à l'apparition d'un pluralisme politique dans les rangs de la Bundeswehr. Presque cinquante ans après l'apparition de cette dernière, il est possible d'effectuer un bilan. Y a-t-il pluralisme politique chez les militaires de la Bundeswehr ? Les opinions politiques sont-elles représentatives de celles du reste de la population ? Peut-on fournir certaines explications à leurs attitudes politiques ?

Le sociologue du militaire « embarqué », pour reprendre une terminologie journalistique, se voit inséré dans un réseau étroit de normes professionnelles. Cet insider doit articuler en effet deux registres, l'un scientifique, l'autre lié à son environnement de travail, en l'occurrence militaire. La construction d'une définition de l' insider , comme antonyme de l' outsider d'Howard Becker, offre alors l'opportunité de mettre en évidence le jeu avec et entre ces deux registres de normes. À chaque étape d'une recherche, depuis sa conception, sa réalisation jusqu'à la restitution des résultats, la question de la légitimité du sociologue du militaire insider apparaît. Elle induit alors le développement de stratégies chez le chercheur qui, si elles ne sont pas spécifiques à l'étude du monde militaire, doivent y être acclimatées.

Résumé Le charisme apparaît de manière récurrente dans les discours de et sur les forces armées. L'obéissance à certains individus se voit parfois légitimée par les qualités exceptionnelles d'un individu « doué », « doté d'un rayonnement personnel ». Rompant avec cette conception « naturalisée » et « essentialisée » du charisme, cet article a un double objectif. D'une part, en s'appuyant sur le cas de l'armée de l'air, et plus particulièrement sur la structure de formation initiale de ses officiers, les développements suivants décriront l'émergence d'un charisme fondateur et sa routinisation progressive à travers différentes modalités. D'autre part, les auteurs se proposent d'offrir une opérationnalisation de l'un des concepts les moins étudiés de la sociologie de la domination wébérienne : celui d'éducation charismatique. Participant de l'émergence d'un charisme de fonction, elle aurait aussi pour conséquence la transmission de dispositions à percevoir le charisme.

Les forces armées fédérales allemandes, la Bundeswehr, comme nombre de ses partenaires au sein de l'Alliance atlantique, se sont lancées dans des processus d'externalisation de certaines activités. Cette évolution suscite évidemment des questions en termes certes militaires, économiques, mais aussi politiques. Le développement de l'externalisation, ou plus globalement, la question de l'« économisation » (Ökonomisierung) au sein du ministère fédéral de la Défense révèle en effet de nombreuses difficultés structurelles et politiques. Fortement développés sur le territoire national, l'externalisation, voire les phénomènes de privatisation, n'ont pour réelles limites que la notion de « cœur de métier » en opérations extérieures. Sans cadre juridique précis, il s'agit encore d'ajustements locaux, au cas par cas, et d'expérimentations.