Romantisme : pro et contra Qu'est-ce que le romantisme ? Le titre de l'ouvrage d'Henri Peyre pose en 1971 une question qui n'a cessé d'agiter les critiques tout au long du XXe siècle et à laquelle aucune réponse n'a jamais fait consensus. Plutôt que d'ajouter aux essais de définition et aux tentatives de description exhaustive, nous souhaiterions ici proposer un autre regard sur ces interrogations et nous demander, au miroir de la critique française et étrangère du siècle passé, non pas ce qu'est le romantisme, mais, dans la lignée du renversement proposé par Raymond Immerwahr, ce qui se passe quand on appelle un objet « romantique » ou quand l'on donne une définition à « romantisme » . Ce volume invite donc à une réflexion historique sur la manière dont les différents courants de critique et de théorie littéraire ont lu et appréhendé le romantisme dans le courant du XXe siècle. Pourquoi se pencher sur la réception critique du romantisme en particulier ? D'abord parce que, parmi les différents courants littéraires, le romantisme s'est régulièrement trouvé au cœur des débats théoriques tout au long du XXe siècle, et que les principaux paradigmes critiques l'ont érigé tour à tour en modèle et en contre-modèle. On trouve aux deux extrémités du siècle des moments de valorisation du romantisme : au début du XXe siècle, il constitue le corpus par excellence des premières approches comparatistes formalisées, destinées chez un Fernand Baldensperger ou un Paul Van Tieghem à dégager des traits littéraires transversaux communs à l'ensemble des littératures européennes . Vers la fin du siècle, le romantisme est également remis à l'honneur : dans le contexte français actuel, le paradigme critique qui invite à relire les textes littéraires à la lumière de l'histoire culturelle s'est développé à partir de l'étude du Zeitgeist romantique, et considère le corpus romantique comme un lieu privilégié pour penser les processus littéraires et esthétiques. Mais entre les deux, c'est une vaste zone troublée qui se déploie à une époque considérée comme l'âge d'or de la critique française : dans les courants théoriques des années 1960 et 1970, le rapport au romantisme se fait plus ambivalent et les différents paradigmes critiques sont amenés à se définir par rapport à lui – souvent par rejet radical. Le structuralisme, par exemple, avec son approche formelle et sa conception du texte autotélique, qui se réclame ouvertement de la double tradition flaubertienne et mallarméenne, discrédite l'aspiration des « mages romantiques » à faire de l'art la relève de la philosophie et de l'écrivain le dépositaire d'un sacerdoce moral. Et ce n'est que lorsque son emprise commence à se relâcher un peu qu'un Barthes revient à Balzac pour mesurer jusqu'à quel point il ouvre déjà partiellement vers le pluriel du « Texte », ou qu'un Todorov s'intéresse aux « théories du symbole » des premiers romantiques allemands, rompant ainsi avec l'arbitraire du signe saussurien cher à Lévi-Strauss et à l'ensemble du structuralisme . En revanche, le poststructuralisme tel que défini entre autres par une Julia Kristeva affiche d'abord une méconnaissance offensée du romantisme, et ne fait commencer les « révolutions du langage poétique » que passé le temps de son hégémonie . Enfin, si elle se place en théorie dans la lignée de la polysémie romantique, tout un pan de la théorie de la « déconstruction » française continue de manifester une certaine méfiance pour le courant : ainsi, la « déconstruction » tend parfois à condamner la littérature romantique, héritière des théories du langage de Rousseau et Herder, en la soupçonnant d'une foi naïve en la « métaphysique de la présence » qui la confinerait dans une posture nostalgique et aveuglée. Jacques Derrida reconnaît par exemple de sa part un rapport « un peu raide » à certains romantiques allemands et français, pour qui le sacre de l'écrivain ne semble pouvoir se faire que dans une fétichisation de la voix charismatique de l'auteur, ce qui pour le penseur français est l'aveu d'une croyance erronée dans le caractère secondaire de l'écrit par rapport à la parole vive. Un objet critique sensible : archaïsme ou modernité ? Ce statut ambivalent met en lumière l'enjeu particulier que constitue l'interprétation du romantisme pour la théorie littéraire du XXe siècle. En effet, beaucoup de critiques s'accordent pour le considérer comme une ligne de partage entre archaïsme et modernité en littérature, mais sans pour autant trancher si l'avènement d'une littérature dans laquelle les contemporains se reconnaissent se fait avec le romantisme, ou au contraire après lui. Le romantisme fait-il partie de cette modernité dont il serait l'avant-poste, ou constitue-t-il au contraire la dernière étape avant les « révolutions du langage poétique » ? La question reste plus ouverte qu'on ne le soupçonnerait. Dès la fin des années 1940, un Jean-Paul Sartre garde le romantisme en point de mire quand il récrit sous le nom d'« engagement » une nouvelle partition de la « fonction du poète » ; et il l'a toujours en vue lorsque, plus tard, il remonte aux « frères aînés » de « l'idiot de la famille » pour mieux comprendre la radicale rupture que signifie la tentation flaubertienne de l'impersonnalité. De même, à l'époque même où le structuralisme paraît dénier aux romantiques un rôle dans la production de la littérature moderne en faisant de Flaubert et Mallarmé les fondateurs d'une littérature de l'intransivité, d'autres penseurs tout aussi importants estiment que c'est au romantisme que l'on doit cette révolution. Lorsque Foucault traque dans Les Mots et les choses la métaphore de la transparence qui dévoile la grande utopie d'un « langage […] où les choses elles-mêmes seraient nommées sans brouillage », il valorise par contre-coup une littérature qui « s'enferme dans une intransivité radicale » et « devient pure et simple affirmation d'un langage qui n'a plus pour loi que d'affirmer […] son existence escarpée » : or, pour Foucault, « le mode d'être moderne du langage », amené à lutter tout au long du XIXe siècle avec une forme de réalisme cratylien, s'inaugure bien avec « la révolte romantique contre un discours immobilisé dans sa cérémonie ». Chez Maurice Blanchot, toute la littérature moderne trouve sa source dans le romantisme, moment où le rêve d'une adéquation parfaite du langage cède la place à la recherche d'une intransivité radicale : pour ce critique, l'art de l'époque romantique est marqué par une perte externe de souveraineté, mais se trouve compensée par la conquête d'une nouvelle fonction interne, celle de « l'art comme recherche ». De Hölderlin à Kafka, c'est un autre modèle littéraire qui s'impose alors, celui d'une œuvre toujours à la recherche de sa propre origine. Avant même le retour de l'auteur dans les « biographèmes » du Barthes tardif ou la préférence accordée au « figural » par Jean-François Lyotard au détriment des signes discursifs , le romantisme est loin d'être le mouton noir de la critique des années 1960 et 1970 : il apparaît comme un objet profondément pluriel, dont l'appréciation varie en fonction des romantiques et des romantismes que l'on sélectionne. On constate ainsi que l'influence méthodologique et certains modes concrets d'appropriation du romantisme diffèrent parfois du discours critique global porté sur lui : dans la critique du XXe siècle, le romantisme est souvent là où on ne l'attend pas. Pourrait-on même voir, à la suite de Jean-Marie Schaeffer ou Denis Thouard, des généalogies secrètes qui iraient des romantiques allemands à Bakhtine et au structuralisme ou des héritages cachés du romantisme dans les pensées contemporaines ? « Situations » des lectures du romantisme : moments et espaces de la réception critique Au-delà de l'interprétation du romantisme en lui-même, c'est donc une lecture de ses lectures qui devient possible. En replaçant les réceptions critiques dans leur cadre conceptuel, on fait en effet apparaître des effets de perspective, qui permettent de situer dans le temps et dans l'espace les différentes lectures du romantisme, mais aussi de mettre en relief les éventuelles lacunes ou mésinterprétations qu'ont pu engager des analyses pourtant devenues canoniques. Ainsi, plusieurs ouvrages récents soulignent que l'appropriation du romantisme par toute une tradition critique au nom du principe d'intransivité repose en réalité sur une lecture biaisée par des préoccupations propres au contexte dans lesquelles elle se fait jour : ainsi des tenants d'une littérature close sur elle-même, qui revendiquent la tradition de « l'art pour l'art », mais sans reprendre la conception romantique qui lie autonomie et efficacité et veut que l'œuvre sublime conquière de fait un pouvoir renforcé sur le monde . Le même type d'appropriation subjective paraît à l'œuvre dans la théorie de « l'Absolu littéraire », qui s'inspire des premiers romantiques allemands et de leur art clos sur lui-même comme un hérisson, mais laisse de côté le programme politique et social présent dans la philosophie de Fichte ou la « nouvelle mythologie » des frères Schlegel . Dans les deux cas, le romantisme se trouverait promu autour d'un malentendu, ou au moins d'une vision partielle, qui évacuerait une ambition messianique jugée surannée à l'époque du Nouveau Roman ou un programme politique qui investit les notions de Nation et de race devenues profondément suspectes. L'idée que les moments de la lecture romantique sont profondément informés par leur contexte historique se prolonge avec les nuances en termes d'espace que la réception critique du romantisme fait apparaître. Si, pour les déconstructionnistes français, le romantisme apparaît comme une littérature périmée, l'école de Yale d'un Paul de Man et aujourd'hui d'un Harold Bloom a totalement renouvelé l'étude des romantiques britanniques, à laquelle elle se consacre presque exclusivement. De même, dans le monde anglo-saxon, la littérature romantique, loin d'être exclue de la modernité, s'est trouvée au cœur de la constitution des principaux paradigmes critiques contemporains, des postcolonial studies qui prennent naissance dans les analyses d'Edward Said sur l'image de l'Orient chez les romantiques , à la notion de world literature qui revendique l'héritage de la Weltliteratur de Goethe et des romantiques allemands , en passant par la critique féministe dont la figure tutélaire, la « folle du grenier », est empruntée à un roman de Charlotte Brontë . Pour revenir à notre point de départ, on notera également que la promotion initiale du romantisme par les premiers spécialistes de littérature comparée est l'œuvre d'universitaires issus de la tradition allemande de la romanistique : le Belge Paul Van Tieghem, le Français Fernand Baldensperger, créateur en 1928 du Cours Universitaire de Davos (Davoser Hochschulkurse), et plus tard le Suisse Albert Béguin voient dans le romantisme un signe de l'unité de la culture européenne, à une époque où déjà, en France, l'accent mis sur l'aspect poétique d'une littérature qui, selon Paul Valéry, « est et ne peut être autre chose qu'une sorte d'extension et d'application de certaines propriétés du langage », lance une tradition critique de soupçon envers le romantisme. La réception souvent heurtée du romantisme dans la critique du XXe siècle nous incite donc à proposer une historicisation du regard critique. Cet ouvrage, issu d'une journée de réflexion menée en février 2015 dans le cadre hospitalier du Musée de la Vie romantique, que nous remercions pour son généreux accueil, ne vise pas à dégager une vision synthétique du romantisme – on s'est souvenu que le titre du premier numéro de la revue Romantisme, « L'Impossible unité » – et il ne prétend pas non plus à l'exhaustivité : il propose une série de perspectives dans cette histoire complexe et gigantesque, que d'autres livres auront soin de venir compléter . Le chemin qu'il propose s'articule en plusieurs temps : d'abord, on reviendra aux commencements du problème romantique dans la critique européenne – les articles de Matthieu Vernet et de Victoire Feuillebois montrent ainsi que, de manière très différente et avec des visées critiques diverses, les années 1900 voient l'entrée en scène du romantisme comme problème critique fondamental, que l'on cherche à en donner une vision historicisée ou qu'il fonctionne comme un miroir des problématiques de l'esprit du temps. On soulignera ensuite le caractère fatalement kaléidoscopique des réceptions du romantisme à travers l'exemple du romantisme allemand : Patrick Marot, Philippe Forget et Éric Lecler soulignent à la fois le caractère productif de ces appropriations, leur éloignement relatif par rapport à l'original et les résultats très différents auxquels amène la lecture d'un même texte. Mais au-delà des lectures individuelles, ce sont bien des tentatives d'interprétation générales du romantisme qui caractérisent le siècle – soit, comme le montre José-Luis Diaz pour la génération 1970 et Mark Sandy dans son riche panorama des études romantiques ango-saxonnes, qu'elles tentent de dégager une image structurée et conceptualisée du romantisme, soit, ainsi que le souligne Yvon Le Scanff, qu'elles tendent à isoler des concepts pour penser le romantisme, comme celui de sublime qui apparaît paradoxalement opératoire. On se proposera enfin de clôre cette réflexion en mettant en valeur la place du romantisme dans les questionnements à la frontière entre le littéraire et le culturel : Serge Zenkine, Michael Löwy et Robert Sayre rendent sensibles le caractère singulier de la notion, qui excède de loin la dimension purement poétique, tout en continuant de porter une interrogation théorique forte, ce qui explique à la fois la variété de ses échos et la pérennité de la sensibilité dans d'autres espaces et d'autres temps. Nous espérons que ce panorama puisse contribuer à préciser le statut et la place des études sur le romantisme dans le champ intellectuel contemporain et à réfléchir aux outils épistémologiques légués par ces différentes approches pour penser le romantisme au début du XXIe siècle. José-Luis DIAZ et Victoire FEUILLEBOIS
Introduction: Revisiting and formalising my research, teaching and responsibilities (scientific, administrative and pedagogical) are the main objectives of this briefing note with a view to being empowered to direct research. Since the I defended my thesis in 1997, and some lines of force were asserted. I would like to show the coherence of these lines of force before projecting myself into the second part of my academic career.However, this reflexive work cannot be limited to a retrospective analysis of a personal approach. Exploring its sources and influences is also necessary to support the construction of the theoretical and methodological tools of institutional socio-clinics.To report on my research activity, I have chosen a methodological entry in preference to an entry by objects. This note will therefore primarily report on the construction of a research posture and secondarily on the results concerning the objects themselves. This is how I felt it was most appropriate to respond to the order formulated in the ministerial circular.In addition to my activity as a researcher, I was head of the University Service for Teaching Training (SUFICE) at the University of Paris 8 from October 2002 to October 2007. This busy administrative experience affected my research activity relatively little but gave me access to aspects of university functioning that I still had only a limited perception of. It also gave me an involved understanding of the reform of teacher training and the production of university policies at a time when reshuffles are particularly important. In doing so, it has had a significant impact on my research activity.Finally, concerning teaching, in particular research training, I have been directing DEA/master's work since 2000 and I frequently set up research and/or intervention teams with master and doctoral students trained in our team. Research and training are then linked.Being, inseparably, a researcher, an administrator and a teacher, the three main concerns that guided the writing of this synthesis note are the following:- to show the circulations between my research activity and my other activities as a teacher-researcher (teaching and administration),- to question the origins and uses of the words that have accompanied me during these years by going back over the history of the terms "socio-analysis", "socianalysis", "socio-clinical", "clinical sociology" as well as "involvement" and "professional involvement",- characterize my research posture by identifying the influences that have fuelled its construction in order to formalize its principles. In doing so, show what kind of results it produces and how it can generate collective work. But these three avenues of reflection are not disjointed, so they will all be present in each of the four parts that make up this summary note.The various uses of the words mentioned above, and their very success, are nowadays causing confusion which sometimes makes it difficult to disseminate research results and to teach. In my publications, this difficulty has led me alternately to justify the meaning in which I used them, at the risk of being repetitive, and to forge new ones, at the risk of relative isolation. The publications contained in the attached files reveal this movement.The critical appropriation of methodological and theoretical tools for the elaboration of a singular posture is therefore the main thread of this summary note which I submit for reading in the following order:Vivid" educational questions and socio-clinical researchThe first part of this note takes a retrospective look at the diversity of the intervention and research orders I have responded to, which determine the corpus of my institutional socio-clinic. The analysis of these commissions allows me to relate the institutional developments in the field to those of the research issues (learning to read and write, violence, innovation, professionalisation, school dropout, parenthood).A summary table of my most significant research is proposed in the appendix, it will allow the reader to quickly identify the characteristics and the sequence of my work. An index allows to refer to it when these projects are mentioned.in the body of the text.The research mechanism (trans-national and trans-disciplinary) that has been progressively built to respond to these commissions is also presented in this first part. It sheds light on the way in which I have positioned myself as a researcher in the face of current educational policies and situations.Social sciences and clinical approachesThe second part goes back to the origins and current status of clinical approaches in the social sciences and more specifically in the educational sciences. This makes it possible to situate the institutional socio-clinical approach within a theoretical and methodological filiation in which the influence of psychoanalysis on institutional analysis appears strongly.In doing so, the origins of the different socianalytical currents and their relationship with psychoanalysis on the one hand and with clinical sociology on the other can be clarified. This second part concludes with an update of the principles that guide my practice.socio-clinical.The concept of involvement, the cornerstone of institutional socio-clinicsThe third part clarifies the theoretical and practical implications of the concept of involvement. It shows the evolutions and tensions, particularly in the educational sciences and more broadly in the social sciences. The circulation of the concept between practiceprofessional and research practice is studied in the genesis of the concept, particularly in the work of René Lourau.The concept of professional involvement, as it appeared in educational sciences in the 1990s, is then exposed in its various declinations. Anglo-Saxon and then European research, conducted on the concepts of involvement and commitment in the fields of management and marketing, is also presented as a counterpoint for their contribution to the concept of professional involvement. These debates concerning the definition and use of the concept of involvement to analyse both the practice of the researcher and that of education professionals are extended by an illustration of how I use it in the research training I provide to professionals returning to university.The tools of institutional socio-clinicsThe fourth part draws the general lessons from my various works on institutional processes in the field of education. To this end, I propose a continuation of the work on the concept of resistance which was the subject of my doctoral thesis. In it, Iadd the notions of interference and institutional transducer that I have been developing since then.Finally, the notions of professional practice and involvement are clarified.From a methodological point of view, this last part also proposes a focus on the most significant socio-clinical devices and techniques built to grasp these processes through the study of professional practices and implications.The conclusion puts into perspective the different objects worked on during this journey. They are situated in institutional processes whose analysis requires an approach sensitive to the "work of the negative".The orientation of my future work then takes shape in a will to link the theoretical exploration of institutional processes and methodological elaboration. ; Introduction: Revisiter et formaliser mon parcours de recherche, d'enseignement et d'exercice de responsabilités (scientifiques, administratives et pédagogiques) sont les principaux objectifs de cette note de synthèse en vue de l'habilitation à diriger des recherches. Depuis lasoutenance de ma thèse en 1997, des lignes de force se sont affirmées. Je souhaite ici en montrer la cohérence avant de me projeter dans la seconde partie de ma carrière universitaire.Ce travail réflexif ne peut cependant en rester à l'analyse rétrospective d'une démarche personnelle. En explorer les sources et les influences est également nécessaire pour étayer la construction des outils théoriques et méthodologiques de la socio-clinique institutionnelle.Pour rendre compte de mon activité de recherche, j'ai choisi une entrée méthodologique préférentiellement à une entrée par les objets. Cette note rendra donc prioritairement compte de la construction d'une posture de recherche et secondairement desrésultats concernant les objets eux-mêmes. C'est ainsi qu'il m'a paru le plus juste de répondre à la commande formulée par la circulaire ministérielle.Complémentairement à mon activité de chercheur, j'ai dirigé le Service Universitaire de Formation pour l'Enseignement (SUFICE) de l'Université Paris 8 d'octobre 2002 à octobre 2007. Cette expérience administrative prenante a relativement peu affecté mon activité de recherche mais m'a donné accès à des aspects du fonctionnement universitaire dont je n'avais encore qu'une perception limitée. Elle m'a également apporté une compréhension impliquée de la réforme de la formation des enseignants et de la production des politiques universitaires dans une période où les remaniements sont particulièrement importants. Ce faisant, elle a produit des effets importants sur mon activité de recherche.Enfin, concernant l'enseignement, en particulier la formation à la recherche, je dirige depuis 2000 des travaux de DEA/master et je constitue fréquemment des équipes de recherche et/ou d'intervention avec des étudiants de master et doctorat formés dans notre équipe.Recherche et formation sont alors liées.Etant, de façon indissociable, chercheur, administrateur et enseignant, les trois principales préoccupations qui ont guidé l'écriture de cette note de synthèse sont les suivantes :- faire apparaître les circulations entre mon activité de recherche et mes autres activités d'enseignant-chercheur (enseignement et administration),- interroger les origines et les usages des mots qui m'ont accompagné durant ces années en revenant sur l'histoire des termes « socio-analyse », « socianalyse », « socio-clinique », « sociologie clinique » ainsi qu'« implication » et « implication professionnelle »,- caractériser ma posture de recherche en identifiant les influences qui ont alimenté sa construction afin d'en formaliser les principes. Ce faisant, montrer quel type de résultats elle produit et comment elle peut générer des travaux collectifs. Mais ces trois voies de réflexion ne sont pas disjointes, elles seront donc toutes trois présentes dans chacune des quatre parties qui composent cette note de synthèse.Les divers usages des mots mentionnés plus haut, leurs succès même, produisent aujourd'hui des brouillages qui rendent parfois difficiles aussi bien la diffusion des résultats de recherche que l'enseignement. Dans mes publications, cette difficulté m'a conduit alternativement à justifier le sens dans lequel je les employais, au risque d'être répétitif, et à en forger de nouveaux, au risque d'un relatif isolement. Les publications contenues dans les dossiers joints font apparaître ce mouvement.L'appropriation critique d'outils méthodologiques et théoriques pour l'élaboration d'une posture singulière est donc le fil conducteur de cette note de synthèse que je soumets à la lecture suivant l'ordre d'exposé suivant :Questions éducatives « vives » et recherches socio-cliniquesLa première partie de cette note porte un regard rétrospectif sur la diversité des commandes d'intervention et de recherche auxquelles j'ai répondu, celles-ci déterminant le corpus de ma socio-clinique institutionnelle. L'analyse de ces commandes permet de mettre en rapport les évolutions institutionnelles du champ avec celles des problématiques de recherche (apprentissage de la lecture et de l'écriture, violence, innovation, professionnalisation, déscolarisation, parentalité).Un tableau récapitulatif de mes recherches les plus significatives est proposé en annexe, il permettra au lecteur d'en identifier rapidement les caractéristiques et l'enchaînement. Une indexation permet de s'y reporter lorsque ces chantiers sont évoquésdans le corps du texte.Le dispositif de recherche (trans-national et trans-disciplinaire) qui a été progressivement construit pour répondre à ces commandes est également présenté dans cette première partie. Il éclaire la manière dont je me suis positionné comme chercheur face à l'actualité des politiques et des situations éducatives.Les sciences sociales et les approches cliniquesLa seconde partie revient sur les origines et l'actualité des approches cliniques en sciences sociales et plus précisément en sciences de l'éducation. Cela permet d'y situer la démarche socio-clinique institutionnelle dans une filiation théorique et méthodologique où l'influence de la psychanalyse sur l'analyse institutionnelle apparaît avec force.Ce faisant, les origines des différents courants socianalytiques et leurs rapports avec la psychanalyse d'une part et avec la sociologie clinique d'autre part peuvent être précisés. Cette seconde partie se clôt par la mise à jour des principes qui orientent ma pratiquesocio-clinique.Le concept d'implication, pivot de la socio-clinique institutionnelleLa troisième partie clarifie les enjeux théoriques et pratiques du concept d'implication. Elle en montre les évolutions et les tensions, notamment dans les sciences de l'éducation et plus largement dans les sciences sociales. La circulation du concept entre pratiqueprofessionnelle et pratique de recherche y est étudiée dans la genèse du concept, en particulier dans l'oeuvre de René Lourau.Le concept d'implication professionnelle, tel qu'il est apparu en sciences de l'éducation dans les années 1990, est ensuite exposé dans ses différentes déclinaisons. Les recherches anglo-saxonnes puis européennes, menées sur les concepts d'involvement et de commitment dans les domaines de la gestion et du marketing, sont également présentées en contrepoint pour leur apport au concept d'implication professionnelle. Ces débats concernant la définition et l'usage du concept d'implication pour analyser aussi bien la pratique du chercheur que celles des professionnels de l'éducation sont prolongés par une illustration de la manière dont je l'utilise dans la formation à la recherche que j'assure auprès de professionnels en reprise d'études à l'université.Les outils de la socio-clinique institutionnelleLa quatrième partie dégage les enseignements généraux de mes différents travaux portant sur les processus institutionnels dans le champ éducatif. A cette fin, je propose une suite au travail du concept de résistance qui faisait l'objet de ma thèse de doctorat. S'yajoutent les notions d'interférence et de transducteur institutionnels que j'élabore depuis.Enfin, y sont précisées les notions de pratique et d'implication professionnelles.D'un point de vue méthodologique, cette dernière partie propose également une mise au point sur les dispositifs et les techniques socio-cliniques les plus significatifs construits pour saisir ces processus à travers l'étude des pratiques et des implications professionnelles.La conclusion met en perspective les différents objets travaillés au cours de ce parcours. Ils sont situés dans des processus institutionnels dont l'analyse nécessite une démarche sensible au « travail du négatif ».L'orientation de mes travaux futurs se dessine alors dans une volonté de lier l'exploration théorique des processus institutionnels et l'élaboration méthodologique.
Oghje hè diventatu cumunu di dì chì u seculu XVI hè un'epica impurtantissima per a cultura francese : u francese, lingua « bassa » in cunfrontu incù u latinu, averebbe tandu avutu accessu à e più alte funzione di a cummunicazione. Ma, l'affirmazione segondu a quale a lingua vernaculare averebbe cambiatu di statutu hè fundata à nantu à dui testi precisi. U primu, hè l'Ordonnance di Villers-Cotterêts, prumulgatu da François 1u in u 1539 è chì face di u francese a lingua di a ghjustizia. Dece anni dopu, a Défense et Illustration de la langue française, manifestu di u gruppu di a Pléiade, scrittu da Joachim du Bellay, accerta chì a lingua francese hà e qualità necessarie per cunquistà tutti i duminii di a cultura, per via di [a creazione da imitazione /a ripruduzzione] di l'Antichi è l'arrichiscimentu di u lessicu. L'insignamentu di a literatura francese, è più particularamente à u livellu di u liceu, porta sti dui presupposti dapoi una stonda, senza piglià in cunsiderazione fatti acquisti da a ricerca.Chì, in i fatti, u cumbattu à prò di a lingua francese hà principiatu dapoi u seculu XVI, ciò chì li hà permessu di cunquistà parechji campi di a cultura. D'altronde, François 1u ùn hè statu u primu monarcu à interessà si à u vernaculare ; si scrive ind'e una cuntinuità chì hà digià legittimatu u francese cum'e lingua ghjudirica è amministrativa. [A cuncepitura /a recezzione] oghjinca di stu prinicipiu di XVI esimu seculu è di a Pléiade, po esse dunque qualificata di « mitu ».E nostre ricerche anu palesatu ch'ellu era à u seculu XVI, chì sta creazione hè nata. Più precisamente, ci hà da vulè trè riletture, da ch'ellu sia stabilitu u mitu di a Pléiade simile à quellu ch'omu insegna in Francia oghje. Ste sfarente riletture sò u fruttu d'una recezzione sfarente di l'opere di i sculari di Coqueret. In un Europa in rinnovu, duve l'affirmazione di l'identità tedesca si vole di più in più agressiva, l'egemunia di a cultura francese hè rimessa in causa. Si pone tandu a dumanda di u valore è di l'essenza stessa di a literatura francese. Ste trè riletture sò altrettante risposte à sta dumanda. Un omu hè l'autore di duie trà di elle, Charles Augustin Sainte-Beuve, chì à traversu e duie edizione di u so Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVIe siècle custruisce tutte e cumpunente di u mitu. Per via di l'imitazione di e forme è di e figure stilistiche, i Parnassiens permettenu di fissà l'idee di Sainte-Beuve, è di fà accede i pueti di a Pleiade à u rangu d'autori classichi.Vene tandu l'ultima tappa ind'e l'elaburazione di u mitu: a so perennisazione per via di a scola di a Terza Republica Opportunista. Dopu à a perdita di l'Alsazia-Lurrena è dopu guasi più d'un seculu di rivolte pupulare, l'ora hè à a custruzzione d'un mudelu di guvernanza stabule. L'opportunisti, da stabilì a Terza Republica in u tempu, s'appoghjanu à nantu à a creazione d'un sintimentu naziunale forte, cimentu di a nazione, è guarante di a stabilità pulitica. A cultura, è dunque a literatura diventanu un inghjocu naziunale. In u novu rumanzu naziunale literariu cusì creatu, a rilettura di Sainte-Beuve hè ripigliata à u nome d'un certu numeru di valore difese da l'Upportunisti fendu accede à u Panthéon di i grandi Autori Ronsard è du Bellay. ; Nowadays it has become commonplace to say that the 16th century is a very important period for the French culture : French ,until now considered as « low »language , compared with Latin,would have risen the highest post in communication.Nevertheless the assertion that the vernacular language would have changed status is mainly based on two texts.The first one ,the Ordinance of Villers-Cotterets,is signed into law by Francis I in 1539 , and calls for the use of French in all legal acts.Ten years later , ''A Defense and an Illustrationof the French language,manifesto of La Pleiade by Joachim du Bellay,ensures that the French language owns the necessary qualities to fill all areas of culture ,via the creation by copying ancient authors and by the vocabulary's enrichment.The teaching of the French language ,especially at high school level,has been conveying for a long time these two presuppositions,without taking into account the knowledge of facts acquired from research.Because actually,the fight for the French language has been going on since the fourteenth century, which has already enabled it to take over many fields of culture.In addition , Francis I isn't the first monarch to be interested in the vernacular ; he represents a continuity that has already legitimized French as alegal and administrative language.The current reception of that beginning of the sixteenth century and of la Pleiade ,can therefore be described as a « myth ».Our research showed that this creation had emerged on the nineteenth century .More precisely, three re-reading were necessary in order to set up the myth of la Pleiade just like taught nowadays in France .Those different re-reading are the result of a different reception of the works by Coqueret's students.In a changing Europe ,while the assertion of the German identity is becoming more and more aggressive ,the hegemony of the French culture is being called into question.The question then arises of the value and of the essence of French literature.Those three re-reading are so many answers to this question.There's a man who is the author of two of them.It's Charles Augustin Sainte- Beuve, who ,through both editions of his « Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVIe siècle » builds all the elements of the myth.Thanks to the imitation of forms and stylistic devices,the Parnassians were enable to consolidate Saint-Beuve's ideas classing the poets of la Pleiade with classical authors.Here comes the final stage in the elaboration of the myth : its sustainability through the school of the Third Opportunist Republic .After the loss of Alsace -Lorraine and after nearly a century of popular uprisings, it's time to build a stable governance model. To establish the Third Republic over the long therm , the Opportunists rely on the creation of a strong national feeling that binds our nation and that is the guardian of political stability.Culture and therefore literature become a national issue.With the creation of this new national literary novel,the re-reading of Sainte -Beuve on behalf of a number of values upheld by the Opportunists gives access to the Pantheon of the great Authors to Ronsard and Du Bellay. ; Il est aujourd'hui devenu banal de dire que le XVIe siècle est une période très importante pour la culture française : le français, jusqu'alors langue « basse » par rapport au latin, aurait accédé aux plus hautes fonctions de la communication. Or, l'affirmation selon laquelle la langue vernaculaire aurait changé de statut est fondée sur deux textes en particulier. Le premier, l'Ordonnance de Villers-Cotterêts, est promulgué par François 1eren 1539 et fait du français la langue de la justice. Dix ans plus tard, la Défense et Illustration de la langue française, manifeste du groupe de la Pléiade, écrit par Joachim du Bellay, assure que la langue française a les qualités nécessaires pour occuper tous les domaines de la culture, via la création par imitation des Anciens et l'enrichissement du lexique. L'enseignement de la littérature française, au niveau du lycée particulièrement, véhicule ces deux présupposés depuis longtemps, sans tenir totalement compte de la connaissance des faits acquise par la recherche.Car, en vérité, le combat pour la langue française a commencé depuis le XIVesiècle, ce qui lui a déjà permis de conquérir bien des champs de la culture. En outre, François 1er n'est pas le premier monarque à s'intéresser au vernaculaire ; il s'inscrit dans une continuité qui a déjà légitimé le français comme langue juridique et administrative. La réception actuelle de ce début du XVIesiècle et de la Pléiade, peut donc être qualifiée de « mythe ».Nos recherches ont montré que c'est au XIXesiècle que cette création a vu le jour. Plus précisément, il aura fallu trois relectures pour que soit établi le mythe de la Pléiade tel qu'on l'enseigne aujourd'hui en France. Ces différentes relectures sont le fruit d'une réception différente des oeuvres des élèves de Coqueret. Dans une Europe en renouvellement, alors que l'affirmation de l'identité allemande se veut de plus en plus agressive, l'hégémonie de la culture française est remise en cause. Se pose alors la question de la valeur et de l'essence de la littérature française. Ces trois relectures sont autant de réponses à cette interrogation. Un homme est l'auteur de deux d'entre elles, Charles Augustin Sainte-Beuve, qui, à travers les deux éditions de sonTableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVIe siècle construit toutes les composantes du mythe. Grâce à l'imitation des formes et des procédés stylistiques, les Parnassiens permettent de fixer les idées de Sainte-Beuve, et de faire accéder les poètes de la Pléiade au rang des auteurs classiques.Vient alors la dernière étape dans l'élaboration du mythe : sa pérennisation via l'école de la Troisième République Opportuniste. Après la perte de l'Alsace-Lorraine et après près d'un siècle de soulèvements populaires, l'heure est à la construction d'un modèle de gouvernance stable. Les Opportunistes, pour établir la Troisième République dans la durée, s'appuie sur la création d'un sentiment national fort, ciment de la nation, et garant de la stabilité politique. La culture, et donc la littérature deviennent un enjeu national. Dans le nouveau roman national littéraire ainsi créé, la relecture de Sainte-Beuve est reprise au nom d'un certain nombre de valeurs défendues par les Opportunistes faisant accéder au Panthéon des grands Auteurs Ronsard et du Bellay.
"Atoms for Peace" was introduced in Iran under US initiative in 1957. The developing Iran of the era had of course no need of atomic technology. But paradoxically the technology will provide it some 45 years later the means of dissuasion against the United States itself; what we have labeled as "virtual dissuasion" in this study. Iran's participation in the "Atoms for Peace" program, like that of most other countries allowed the US to overcome its weakness for the control of this sector through creation of an international regime. The US will use the Indian explosion of 1974 as pretext to stop international cooperation in this field completely. With the entry of Europe and the Soviet Union in the commercial enrichment sector, the last means of control of the sector had escaped US power. The international nuclear sector presented no further interest to the US: its market share in the field of fabrication of reactors had diminished considerably with the entry of France and Germany in the market. With the entry of Urenco and Eurodif in the enrichment market, the international sector not only presented no more interest to the US, it also imposed a considerable detriment: that of increasing the cost of US military intervention abroad. The departure of British forces from the Golf had provided the Shah with the opportunity of assuming the role of regional superpower. But the Shah wanted sovereignty over his oil resources as payoff. Although the US had acquiesced this, the correction of falling petroleum prices through OPEC collective action was no longer acceptable. Added to this was the Shah's unwillingness to procure military and industrial equipment—including nuclear reactors—only from the US. The launch of the Iranian nuclear industry in 1974 takes place in this climate of tension between the US and Iran. The realization of this industry will be hindered by two types of US initiatives. On one hand the US will undertake actions to control nuclear suppliers, which will hinder the ability of Iran to build a complete nuclear cycle—Iran will however invest in Eurodif to ensure access to fuel. On the other hand the manipulation of the dollar exchange rate, decrease of international energy consumption and promotion of alternative sources of petroleum supply will put Iran's revenues and investment capacity under strain. The result will be popular dissatisfaction, which will be aggravated by the US targeting of Iran for its Human Rights shortcomings—ending in uprising and revolution. Our thesis holds that the revelation of Iranian enrichment capacity in 2002 serves two essential functions: first a "virtual dissuasion" against invasion of American forces that besiege Iran on all frontiers. Second, having demonstrated—and abandoned—military capability, Iran seeks to be finally able to operate its civilian nuclear industry. For the past 30 years this has been impossible as the US accused Iran of wanting to use this industry for military purposes. Faced with this, the US has 3 choices: veto of Iranian nuclear industry, accepting of civilian reactor operations without the fuel cycle, and accepting of complete Iranian sovereignty over its nuclear cycle. The veto option will require the utilization by the US of military or sabotage operations, pressure on Russia or internal unrest. We argue that neither is feasible or desirable for the US. The option of allowing civilian reactor operation can link provision of fuel to measures of democratization. This is the option that this study identifies as optimal for both sides. The EU and the IAEA can play a constructive role in this scenario. We conclude that increased democratization in Iran will also allow future cooperation between Iran, the US and Golf states, allowing Iran to assume the role of regional security. ; L'introduction de l'Atome en Iran s'est fait à l'initiative des Etats-Unis en 1957 dans le cadre du programme « Atomes pour la Paix. » L'Iran de l'époque n'avait aucun besoin de la technologie nucléaire. Mais cette même technologie a fourni les moyens de dissuasion contre les Etats-Unis même, 45 ans plus tard : l'Atome a paradoxalement servi pour la « paix en Iran ». L'initiative des Etats-Unis des années 1950 était basée sur leur position de faiblesse pour le contrôle du secteur nucléaire. La participation de l'Iran, comme des autres pays, au programme « Atomes pour la Paix » a permis aux Etats-Unis de créer un régime international afin de contrôler ce secteur. Les Etats-Unis ont utilisé l'accession de l'Inde (1974) à la capacité nucléaire militaire, comme prétexte pour empêcher l'accès de tout nouveau pays à l'utilisation de l'énergie nucléaire. Avec l'entrée de l'Europe dans le marché d'enrichissement, les Etats-Unis n'avaient plus aucun intérêt dans le maintien et la croissance du secteur nucléaire international. L'Inde avait fourni « l'événement » nécessaire pour justifier l'arrêt par les Etats-Unis de la coopération internationale dans ce domaine. Un marché qui ne lui servait plus à rien, et pourrait aussi augmenter le coût de ses interventions militaires. Le départ des forces britanniques du Golfe Persique en 1971 a fourni l'occasion pour le Shah d'assumer un rôle sécuritaire important dans la région. La contrepartie pour le Shah était la récupération totale des bénéfices de l'industrie pétrolière. Mais le Shah visait aussi d'enrayer la baisse continue des prix pétroliers en termes réels par le biais d'une action collective de l'OPEP, ce qui n'était plus acceptable pour les Etats-Unis. Ceci, couplé avec la volonté du Shah d'ajuster ses dépenses d'armement aux besoins du pays, et de se fournir chez les meilleurs fournisseurs et pas nécessairement aux Etats-Unis, a rendu le Shah un client inutile aux yeux de ces derniers. L'introduction de l'industrie nucléaire iranienne en 1974 s'est faite, dans ces conditions de méfiance entre les Etats-Unis et l'Iran. Ce programme accéléré était un des piliers de l'industrialisation accélérée du pays : d'une part la nation prévoyait un équilibre énergétique optimal, et d'autre part la diminution de l'utilisation du pétrole pour l'énergie, permettait son utilisation à des fins de diversification. Le moment précis du lancement de cette industrie était choisi pour deux raisons : d'abord l'augmentation des prix pétrolières fournissait les revenus nécessaires pour des investissements de cette envergure. Deuxièmement, en tant que puissance hégémonique régionale, l'Iran ne pouvait pas ignorer le statut nucléaire d'Israël et de l'Inde. Même si le programme de l'Iran était de nature strictement commerciale (usage civil), il fournissait deux éléments indispensables pour l'Iran. D'une part l'industrie nucléaire pouvait servir dans l'immédiat de symbole. D'autre part, la capacité de recherche et les technologies à double usage pouvaient fournir à l'Iran une capacité de dissuasion nucléaire dans le futur si besoin était. La réponse des Etats-Unis au défi de l'Iran a été un mélange de deux mesures : au niveau international le contrôle des fournisseurs nucléaires a rendu difficile la souveraineté iranienne sur son cycle de combustion. Les manipulations américaines des taux de change du dollar a renversé les gains temporaires des pays producteurs et a de facto annulé le redressement des cours du pétrole. Ceci a imposé des contraintes importantes sur les pays comme l'Iran, qui s'étaient engagés dans des programmes industriels et des investissements lourds. Notre thèse est que la divulgation en 2002, de la capacité d'enrichissement de l'Iran sert deux fonctions essentielles : installer une « dissuasion virtuelle » contre une invasion par les Etats-Unis, et rendre obsolètes les accusations des Etats-Unis sur l'utilité militaire des réacteurs civils de l'Iran. La position difficile des Etats-Unis en Irak, son désaccord avec les membres du Conseil de Sécurité, et son impopularité croissante dans les états du Golfe, ont rendu le moment de cette divulgation particulièrement bien choisi. Le programme de missile iranien est la deuxième composante de son système de dissuasion : la capacité d'enrichissement peut dissuader Etats-Unis de l'invasion, mais les missiles capables d'atteindre Tel-Aviv peuvent dissuader Israël de lancer une attaque nucléaire contre l'Iran. Parmi les trois choix disponibles aux Etats-Unis face à cette situation—veto, acceptation du nucléaire civil, acceptation du cycle complet de combustion—nous avons émis l'hypothèse que les Etats-Unis choisiront la deuxième, i.e. le fonctionnement de la centrale civile. L'option du veto nécessiterait de la part des Etats-Unis une intervention militaire ou un sabotage, des pressions sur la Russie, ou l'incitation aux troubles internes et au changement de régime. L'acceptation du nucléaire civil peut être liée à des mesures supplémentaires de démocratisation en Iran, notamment par le biais de contrats de fourniture d'uranium enrichi. L'Europe et l'AIEA peuvent jouer un rôle important pour l'implémentation de celui-ci. L'accélération du processus de démocratisation fournira plus de possibilités de coopération entre l'Iran et les Etats-Unis. Les intérêts communs des deux pays, gaz, pétrole et son passage libre garanti par la sécurité de la région fournissent des opportunités de coopération entre les deux nations. Cela doit d'abord passer par l'abandon d'une rhétorique hostile des deux côtés et la prise en considération des besoins légitimes de l'Iran en matière de sécurité. Des mesures à moyen et long terme nécessitent le renforcement du processus de démocratisation en Iran et peuvent aller, au delà de la coopération économique, jusqu'à la fourniture commune de sécurité dans le Golfe persique.
2006/2007 ; Inventario dei luoghi di culto della zona falisco-capenate. Sunto. La raccolta delle fonti relative alla vita religiosa della zona falisco-capenate è stata finalizzata, in primo luogo, all'individuazione di luoghi di culto sicuramente identificabili come tali. Dove questo non fosse stato possibile, soprattutto in presenza di documenti epigrafici isolati e di provenienza non sempre determinabile, si è comunque registrata la presenza del culto. Attraverso la documentazione raccolta si intende cercare di delineare una storia dei culti dell'area considerata, a partire dalle prime attestazioni fino all'età imperiale. La zona presa in esame, inserita nella Regio VII Etruria nel quadro dell'organizzazione territoriale dell'Italia augustea, è compresa entro i confini naturali del lago di Bracciano e del lago di Vico a ovest, del corso del Tevere a est, mentre i limiti settentrionale e meridionale possono essere segnati, rispettivamente, dai rilievi dei Monti Cimini e dei Monti Sabatini. I centri esaminati sono quelli di Lucus Feroniae, Capena, Falerii Veteres, Falerii Novi, Narce, Sutri e Nepi. La comunità capenate occupava la parte orientale del territorio, un'area pianeggiante, dominata a nord dal massiccio del monte Soratte, e delimitata a est dall'ansa del Tevere. Il suo fulcro era costituito dall'abitato di Capena, l'odierno colle della Civitucola, cui facevano capo una serie di piccoli insediamenti, ancora poco indagati, dislocati in posizione strategica sul Tevere, o in corrispondenza di assi stradali di collegamento al fiume. Il principale di essi risulta essere localizzabile nel sito della moderna Nazzano, occupato stabilmente a partire dall'VIII sec. a.C., e posto in corrispondenza dell'abitato sabino di Campo del Pozzo, sull'altra sponda del Tevere. Il comparto falisco si articola, invece, attraverso una paesaggio di aspre colline tufacee, incentrato attorno al bacino idrografico del torrente Treia, affluente del Tevere, che percorre il territorio in direzione longitudinale. Lungo il corso del fiume si svilupparono i due più antichi e importanti centri falisci di Falerii Veteres e Narce, un sito nel quale la più recente tradizione di studi tende a riconoscere, sempre più convincentemente, la Fescennium nota dalle fonti, l'altro abitato falisco, oltre a Falerii, di cui sia tramandato il nome; lungo affluenti del Treia sono ubicate Nepi e Falerii Novi. Pur nella specificità culturale progressivamente assunta da Falisci e Capenati, la collocazione geografica del territorio da essi occupato lo rende naturalmente permeabile a influenze etrusche e sabine, rilevabili attraverso la documentazione archeologica, e rintracciabili in alcune notizie delle fonti antiche, rivalutate dalla più recente tradizione di studi. Una posizione differente era, invece, maturata dopo le prime indagini condotte nella regione, tra la fine dell''800 e l'inizio del '900, che avevano portato a enfatizzare i caratteri culturali specifici delle popolazioni locali, sottolineando la sostanziale autonomia di queste rispetto agli Etruschi, soprattutto sulla base delle strette analogie tra la lingua falisca e la latina. Tale percezione fu dominante fino alla seconda metà degli anni '60 del '900, quando la pubblicazione dei primi dati sulle necropoli veienti mise in luce gli stretti rapporti con le aree falisca e capenate, tra l'VIII e il VII sec. a.C. Gli studi sul popolamento dell'Etruria protostorica condotti a partire dagli anni '80 del '900 hanno sempre più focalizzato l'attenzione su un coinvolgimento di Veio nel popolamento dell'area compresa tra i Monti Cimini e Sabatini e il Tevere nella prima età del Ferro, trovando conferma anche dalle recenti analisi dei corredi delle principali necropoli falische, che hanno evidenziato, nell'VIII e all'inizio del VII sec. a.C., importanti parallelismi con usi funerari veienti, ma anche aspetti specifici della cultura locale. Il corpus di iscrizioni etrusche proveniente dalle necropoli di Narce dimostra, per tutto il VII e VI sec. a.C., la continuità stanziale di etruscofoni, che utilizzano un sistema scrittorio di tipo meridionale, riconducibile a Veio, di cui Narce sembra costituire un avamposto in territorio falisco. Già dall'inizio del VII sec. a.C., tuttavia, si fanno evidenti i segni di una più specifica caratterizzazione culturale delle aree falisca e capenate, anche attraverso la diffusione di un idioma falisco, affine a quello latino, documentato epigraficamente per il VII e VI sec. a.C. soprattutto a Falerii Veteres. Un ulteriore elemento di contatto culturale col mondo latino è rappresentato, in questo centro, dal rituale funerario delle inumazioni infantili in area di abitato. Tale uso, che trova numerosi confronti nel Latium vetus, mentre risulta estraneo all'Etruria, è documentato a Civita Castellana, in località lo Scasato, da due sepolture di bambini, databili tra la fine dell'VIII e la prima metà del VII sec. a.C. A Capena sono state rilevate, a partire dal VII sec. a.C., notevoli influenze dall'area sabina, soprattutto attraverso la documentazione archeologica fornita dalle necropoli, mentre, da un punto di vista linguistico, un influsso del versante orientale del Tevere è stato colto, in particolare, attraverso un'analisi del nucleo più nutrito delle iscrizioni epicorie, che risale al IV-III sec. a.C. La ricettività nei confronti degli apporti delle popolazioni limitrofe e la capacità di elaborazioni originali, attestate archeologicamente sin dalle fasi più antiche della storia dei popoli falisco e capenate, possono offrire un supporto documentario alla percezione che già gli scrittori antichi avevano dell'ethnos falisco, trovando riscontro, in particolare, nelle tradizioni che definivano i Falisci come Etruschi, oppure come ethnos particolare, caratterizzato da una propria specificità anche linguistica, un dato, quest'ultimo, che tradisce il ricordo di contatti col mondo latino. Un terzo filone antiquario, che si intreccia a quello dell'origine etrusca, rivendica ai Falisci un'ascendenza ellenica, e più propriamente, argiva, e sembra, invece, frutto di un'elaborazione erudita maturata in un momento successivo. La notizia dell'origine argiva risale, per tradizione indiretta, alle Origines di Catone, e si collega a quella della fondazione di Falerii da parte dell'eroe Halesus, figlio di Agamennone, che avrebbe abbandonato la casa paterna dopo l'uccisione del padre. Ovidio e Dionigi di Alicarnasso attribuiscono all'eroe greco l'istituzione del culto di Giunone a Falerii, il cui originario carattere argivo sarebbe conservato nel rito celebrato in occasione della festa annuale per la dea. L'importanza accordata al culto di Giunone nell'ambito di tale tradizione ha portato a ipotizzare che questa possa essersi sviluppata proprio a partire dal dato religioso della presenza a Falerii di una divinità assimilabile alla Hera di Argo. Dall'esame linguistico del nome del fondatore, il quale non ha combattuto a Troia e non ha avuto alcun ruolo nel mondo ellenico, si è concluso che dovesse trattarsi di un eroe locale, e che la formazione dell'eponimo sia precedente alla metà del IV sec. a.C., quando è documentata l'affermazione del rotacismo in ambiente falisco. L'elaborazione della leggenda di Halesus deve essere collocata, dunque, in un momento precedente a questa data, che, si è pensato, possa coincidere con la presenza a Falerii di maestranze elleniche o ellenizzate, attive nel campo della ceramografia e della coroplastica, a partire dalla fine del V sec. a.C. Questa tradizione si collega a quella sull'origine etrusca attraverso la notizia di Servio, secondo cui Halesus sarebbe il progenitore del re di Veio Morrius. Il ricordo di una discendenza dalla città etrusca è comune anche a Capena, dove, secondo una notizia di Catone, riportata da Servio, i luci Capeni erano stati fondati da giovani veienti, inviati da un re Properzio, nel cui nome, peraltro, è stata ravvisata un'origine non etrusca, ma italico-orientale. A livello storico, l'accostamento tra Veio, Falisci e Capenati sarà documentato dalle fonti attraverso la costante presenza dei due popoli, al fianco della città etrusca, nel corso degli scontri con Roma tra la seconda metà del V e l'inizio del IV sec. a.C. Di tale complesso sistema di influenze partecipa anche la sfera religiosa dell'area in esame. È interessante notare, a questo proposito, che la massima divinità maschile del pantheon falisco-capenate, il dio del Monte Soratte, Soranus Apollo, costituisca l'esatto corrispettivo dell'etrusco Śuri, come da tempo dimostrato da Giovanni Colonna. La particolarità del culto del Soratte, tuttavia, è determinata dalla cerimonia annua degli Hirpi Sorani, che camminavano indenni sui carboni ardenti e il cui nome, nel racconto eziologico sull'origine del rito, tramandato da Servio, è spiegato in relazione a hirpus, il termine sabino per indicare il lupo, in perfetta coerenza col carattere "di frontiera" di questo territorio. Di origine sabina è la divinità venerata nell'unico grande santuario noto nell'agro capenate, il Lucus Feroniae. La diffusione del culto a partire dalla Sabina, già sostenuta da Varrone, è largamente accolta dalla critica recente, sia sulla base dell'analisi linguistica del nome della dea, sia per la presenza, in Sabina, dei centri principali del culto (Trebula Mutuesca, Amiternum), da cui questo si irradia, oltre che presso Capena, in Umbria e in area volsca. Le attestazioni di Feronia in altre zone, come la Sardegna, il territorio lunense, Aquileia, Pesaro sono generalmente da collegare con episodi di colonizzazione romana. Il carattere esplicitamente emporico del Lucus Feroniae, affermato da Dionigi di Alicarnasso e Livio, che lo descrivono come un luogo di mercato frequentato da Sabini, Etruschi e Romani già dall'epoca di Tullo Ostilio, rende perfettamente conto della varietà di frequentazioni e di influenze, che caratterizzano il santuario almeno dall'età arcaica. Pur in assenza di documentazione archeologica relativa alle fasi più antiche, sembra del tutto affidabile la notizia della vitalità del culto capenate già in età regia. Feronia, infatti, a Terracina, risulta associata a Iuppiter Anxur, divinità eponima della città volsca, il che sembra far risalire l'introduzione del suo culto all'inizio della presenza volsca nella Pianura Pontina, cioè ai primi decenni del V sec. a.C., fornendo, inoltre, un possibile indizio di una provenienza settentrionale, da area sabina, dell'ethnos volsco. È ipotizzabile, dunque, che la dea fosse venerata nel santuario tiberino, prospiciente la Sabina, ben avanti il suo arrivo nel Lazio tirrenico. Al di là della semplice frequentazione del luogo di culto e del mercato, un ruolo di primo piano rivestito dalla componente sabina presso il Lucus Feroniae, in epoca arcaica, sembra suggerito dall'episodio del rapimento dei mercanti romani, riferito da Dionigi di Alicarnasso. I rapitori sabini compiono una ritorsione nei confronti dei Romani, che avevano trattenuto alcuni di loro presso l'Asylum, tra il Capitolium e l'Arx, il che fa pensare che i Sabini esercitassero una sorta di protettorato sul santuario tiberino, e avessero, su di esso, una capacità di controllo analoga a quella che i Romani avevano sull'Asylum romuleo. La vocazione emporica del Lucus Feroniae è naturalmente legata alla sua collocazione topografica, nel punto in cui i percorsi sabini di transumanza a breve raggio attraversano il Tevere, tra i due grandi centri sabini di Poggio Sommavilla e Colle del Forno, per dirigersi verso la costa meridionale dell'Etruria. La dislocazione presso il punto di arrivo dei principali tratturi dell'area appenninica, popolata da genti sabelliche, è, peraltro, una caratteristica comune ai più antichi luoghi di culto di Feronia, come Trebula Mutuesca e Terracina, che condividono col Lucus Feroniae capenate anche la collocazione all'estremità di un territorio etnicamente omogeneo. È stato osservato come, in questi santuari, l'attività emporica marittima si intrecciasse con quella legata allo scambio del bestiame, e, nell'ottica di un'apertura verso l'economia pastorale dei Sardi, è stata inquadrata la fondazione romana, nel 386 a.C., di una Pheronia polis in Sardegna, presso Posada. Da questa località proviene, inoltre, una statuetta bronzea, databile tra la fine del V e i primi decenni del IV sec. a.C., raffigurante un Ercole di tipo italico, divinità di cui è noto il legame con la sfera dello scambio, anche in rapporto agli armenti. L'epoca dell'apoikia sarda ha portato a ipotizzare un collegamento col Lucus Feroniae capenate, dato che già tra il 389 e il 387 a.C. nel territorio di Capena erano stanziati coloni romani, misti a disertori Veienti, Capenati e Falisci. La filiazione del culto sardo da quello tiberino sembra, inoltre, perfettamente compatibile con le pur scarne attestazioni relative a una presenza di Ercole nel santuario capenate. A questo proposito è interessante notare che su una Heraklesschale, ancora sostanzialmente inedita, proveniente dalla stipe del santuario, il dio è rappresentato con la leonté e la clava nella mano sinistra, e lo scyphus di legno nella mano destra. Questi due ultimi attributi di Ercole erano conservati nel sacello presso l'Ara Maxima del Foro Boario, a Roma, e lo scyphus, usato dal pretore urbano per libare nel corso del sacrificio annuale presso l'ara, compare anche nella statua di culto di Alba Fucens, nella quale, per vari motivi, si è proposto di riconoscere una replica del simulacro del santuario del Foro Boario. Il richiamo iconografico a questi elementi, in un santuario-mercato ubicato lungo percorsi di transumanza, come era il Lucus Feroniae, non sembra casuale, ma potrebbe, in un certo senso, evocare il culto dell'Ara Maxima, e, in particolare, un aspetto fondamentale di esso, rappresentato dal collegamento con le Salinae ai piedi dell'Aventino. Queste, ubicate presso la porta Trigemina, e dunque prossime all'Ara Maxima, erano il luogo di deposito del sale proveniente dalle saline ostiensi, e destinato alla Sabina, e, in generale, alle popolazioni dell'interno dell'Italia centrale, dedite a un'economia pastorale. L'Ercole del Foro Boario, che tutelava le attività economiche collegate allo scambio del bestiame, sovrintendeva anche all'approvvigionamento del sale, e in questo senso va spiegato anche l'epiteto di Salarius, attestato per il dio ad Alba Fucens, dove, come è stato visto, il santuario di Ercole aveva la funzione di forum pecuarium. La dislocazione di santuari-mercati lungo i tratturi garantiva, dunque, ai pastori, dietro necessario compenso, la possibilità di rifornirsi di sale, e lo stesso doveva verificarsi presso il Lucus Feroniae. Questo sembra confermato dal fatto che, come è stato di recente dimostrato, la via lungo cui sorge il santuario, l'attuale strada provinciale Tiberina, vada, in realtà, identificata con la via Campana in agro falisco, menzionata da Vitruvio, in relazione a una fonte letale per uccelli e piccoli rettili. Il nome della via va spiegato, infatti, in relazione al punto di arrivo, costituito dal Campus Salinarum alla foce del Tevere, dove erano le saline. Nel comparto falisco, l'analisi della documentazione relativa ai luoghi di culto ha evidenziato una più marcata influenza di Veio rispetto all'area capenate. Questa risulta particolarmente rilevante in un centro come Narce, segnato, sin dall'inizio della sua storia, da una netta impronta veiente, e il cui declino coinciderà con gli anni della conquista della città etrusca. Per limitarci alla sfera del sacro, già da un primo esame dei materiali rinvenuti nel santuario suburbano di Monte Li Santi-Le Rote, di cui si attende la pubblicazione integrale, è stata segnalata, dall'inizio del V sec. a.C., epoca in cui comincia la frequentazione dell'area sacra, la presenza di prototipi veienti, che sono all'origine di una produzione locale di piccole terrecotte figurate. A un modello veiente sono riconducibili le cisterne a cielo aperto, che affiancavano l'edificio templare in almeno due dei principali santuari di Falerii Veteres, quello di Vignale e quello dello Scasato I, da identificare entrambi come sedi di un culto di Apollo. Più problematico risulta, invece, l'accostamento ad esse degli apprestamenti idrici rinvenuti presso un'area sacra urbana, recentemente individuata presso la moderna via Gramsci, nella parte meridionale del pianoro di Civita Castellana, e solo da una vecchia notizia d'archivio della Soprintendenza sappiamo di un'analoga cisterna rinvenuta presso Corchiano all'inizio del '900. Nei casi meglio documentati di Vignale e dello Scasato, tali impianti idrici risultano coevi alla fase più antica del santuario, e rispondono a uno schema che, a Veio, ricorre presso il santuario di Apollo al Portonaccio, presso il tempio a oikos di Piazza d'Armi, nel santuario di Menerva presso Porta Caere, e nel santuario in località Casale Pian Roseto. Non è facile determinare l'esatto valore da attribuire, di volta in volta, a tali cisterne, ma l'enfasi topografica ad esse accordata nell'ambito dei santuari non pare permetta di prescindere da un collegamento con pratiche rituali. Per gli impianti di Falerii si è pensato a un collegamento col santuario del Portonaccio, anche sulla base della corrispondenza cultuale incentrata sulla figura di Apollo, e la piscina è stata spiegata, dunque, in relazione a rituali di purificazione, legati a un culto oracolare. Dopo la sconfitta di Veio Falerii si trovò non solo a tener testa a Roma sul piano militare, ma dovette dimostrarsi non inferiore anche per prestigio e capacità autorappresentativa, essendo l'altro grande centro della basse valle del Tevere. Questo aspetto è stato colto, in particolare, sulla base della decorazione templare della città falisca, che conosce, intorno al secondo-terzo decennio del IV sec. a.C., un rinnovamento generalizzato, dovuto alla nascita di un'importante scuola coroplastica, la cui attività si riconosce anche nel frammento isolato di rilievo fittile rappresentante una Nike, da Fabrica di Roma. Una diversa reazione alla presa di Veio è attestata per l'altro importante centro falisco, quello di Narce, anche attraverso la documentazione fornita dal santuario di Monte Li Santi-Le Rote. Il luogo di culto continua a essere frequentato anche dopo la crisi dell'insediamento urbano, riscontrata attraverso una consistente contrazione delle necropoli a partire dal IV sec. a.C., ma nella prima metà del III sec. a.C. è attestata una contrazione del culto in vari settori del santuario, contestualmente all'introduzione di nuove categorie di ex-voto, quali i votivi anatomici, i bambini in fasce, le terrecotte raffiguranti animali. Questi mutamenti sono stati messi in relazione con la vittoria romana sui Falisci nel 293 a.C., mentre un secondo momento di contrazione del culto sembra coincidere con la definitiva conquista romana del 241 a.C. Dall'inizio del III sec. a.C. anche nei depositi di Falerii vengono introdotti nuovi tipi di votivi, cui si è fatto cenno precedentemente, e, come anche nel santuario di Monte Li Santi-Le Rote, si registra la presenza di monetazione di zecca urbana, che entra a far parte delle offerte. Tale dato diventa ancora più eloquente, se si considera l'assenza di monetazione locale nei contesti di epoca preromana, che sembra tradire l'indifferenza delle popolazioni falische verso tale tipo di offerta. È evidente, dunque, anche per Falerii, un'influenza del mercato romano dopo gli eventi bellici che segnarono la vittoria di Spurio Carvilio sui Falisci. La città, tuttavia, sembra fronteggiare la crisi, tanto da non mettere in pericolo le sue istituzioni, come dimostrano le dediche falische poste, nel Santuario dei Sassi Caduti, a Mercurio, dagli efiles, l'unica carica attestata per la città. Del resto, anche con la costruzione del nuovo centro di Falerii Novi, la documentazione relativa alla sfera religiosa attesta la conservazione, a livello pubblico, della lingua e della grafia falisca, tramite la dedica a Menerva posta dal pretore della città, nella seconda metà del III sec. a.C. (CIL XI 3081). Quanto sappiamo sui culti di età repubblicana di Capena e del suo territorio si limita al santuario di Lucus Feroniae, dove praticamente quasi tutti i materiali e le fonti epigrafiche sono inquadrabili nel corso del III sec. a.C., e a un paio di dediche di III sec. a.C. La capitolazione di Capena subito dopo la presa di Veio (395 a.C.) rende, in questa fase, la presenza romana ormai stabile da circa un secolo, dunque non sorprende che le iscrizioni sacre utilizzino un formulario specificamente latino, anche con attestazioni piuttosto precoci di espressioni che diventeranno correnti nel corso del II sec. a.C. Uno dei primi esempi attestati di abbreviazione alle sole iniziali della formula di dedica d(onum) d(edit) me(rito) è in CIL I², 2435, provenente dalla necropoli capenate delle Saliere. La documentazione archeologica più antica riguardo alla vita religiosa dell'area presa in esame proviene da Falerii Veteres. In ordine cronologico, la prima divinità attestata epigraficamente è Apollo, il cui nome compare inciso in falisco su un frammento di ceramica attica dei primi decenni del V sec. a.C. dal santuario di Vignale. È notevole che si tratti in assoluto della più antica attestazione conosciuta del nome latinizzato del dio, che indica la sua precoce assimilazione nel pantheon falisco, dove, già da quest'epoca, bisogna riconoscere come avvenuta l'identificazione con Apollo del locale Soranus. Il culto del dio del Soratte, attestato per via epigrafica solo in età imperiale, attraverso due dediche a Soranus Apollo, può essere coerentemente collocato tra le più antiche manifestazioni religiose del comprensorio falisco-capenate, e probabilmente la sede cultuale del Monte Soratte doveva fungere da tramite tra le due aree. Nel territorio falisco la presenza del dio lascia tracce più consistenti, attraverso la duplicazione del culto di Apollo a Falerii Veteres, e una dedica di età repubblicana da Falerii Novi, mentre sembra affievolirsi in area capenate, dove ne resta traccia solo in due dediche ad Apollo della prima età imperiale da Civitella S. Paolo, e in una controversa notizia di Strabone, che, apparentemente per errore, ubica al Lucus Feroniae le cerimonie in onore di Sorano, che si svolgevano, invece, sul Soratte. Anche questa notizia, tuttavia, si inserisce in un sistema di corrispondenze cultuali, che associa a una dea ctonia, della fertilità, un paredro di tipo "apollineo", cioè una divinità maschile, giovanile, con aspetti inferi e mantici. Non sembra casuale, in questo contesto, che il santuario per cui è attestata una più antica frequentazione a Falerii Veteres sia quello di Giunone Curite, una divinità che sembra rispondere allo schema di dea matronale e guerriera (era una Giunone armata, ma anche protettrice delle matrone) per la quale, pure, è attestata l'associazione cultuale con un giovane dio, della stessa tipologia di Sorano. Anche se non sono attestati direttamente rapporti tra Iuno Curitis e Sorano Apollo non sembra da trascurare il dato che l'unica statuetta di Apollo liricine, di IV sec. a.C., rinvenuta a Falerii Veteres provenga proprio dal santuario della dea; inoltre quando essa fu evocata a Roma dopo la presa di Falerii nel 241 a.C., insieme al suo tempio, in Campo, fu costruito quello di Iuppiter Fulgur, una divinità parimenti evocata dal centro falisco, e per la quale, pure, si possono istituire dei parallelismi con Soranus, attraverso l'assimilazione con Veiove. Nell'agro falisco, come in quello capenate, le più antiche attestazioni cultuali si riferiscano, dunque, a una coppia di divinità che, pur nelle differenze maturate in aspetti specifici del culto, sembra rispondere a esigenze cultuali piuttosto omogenee. Con l'età imperiale, infine, il panorama dei culti della zona considerata sembra diventare più omogeneo, inserendosi, peraltro, in una tendenza piuttosto generale. La manifestazione più appariscente è costituita, naturalmente, dal culto imperiale, attestato molto presto in Etruria meridionale. Da Nepi proviene la più antica testimonianza nota in Etruria, costituita da una dedica in onore di Augusto da parte di quattro Magistri Augustales (CIL XI, 3200). L'iscrizione è databile al 12 a.C., anno della fondazione del collegio di Nepi, e dell'istituzione, a Roma, del culto del Genius di Augusto e dei Lares Augusti, venerati nei compita dei vici della città. Altri esempi di una piuttosto precoce diffusione del culto imperiale vengono da Falerii Novi (CIL XI, 3083, databile tra il 2 a.C. e il 14 d.C.; CIL XI, 3076, età augustea); da Lucus Feroniae, dove intorno al 31 d.C. è attestato per la prima volta l'uso della formula in honorem domus divinae (AE 1978, n. 295). Il fatto che la diffusione del culto imperiale in agro falisco-capenate avvenga praticamente negli stessi anni che a Roma, sembra legato anche ai rapporti che legarono Augusto e la dinastia giulio-claudia a questo territorio. Dopo Anzio veterani di Ottaviano ottennero terre nell'Etruria meridionale, lungo il corso del Tevere, e non è un caso che l'Augusteo di Lucus Feroniae, l'unico in Etruria meridionale, che sia noto, oltre che epigraficamente, anche attraverso i suoi resti, sia stato eretto tra il 14 e il 20 d.C. da due membri della gens senatoria, filoagustea, dei Volusii Saturnini. Augusto stesso e membri della dinastia parteciparono direttamente alla vita civile dei centri della regione: Augusto fu pater municipii a Falerii Novi, Tiberio e Druso Maggiore furono patroni della colonia a Lucus Feroniae, tra l'11 e il 9 a.C. Inoltre la presenza, nel territorio capenate, di liberti imperiali incaricati dell'amministrazione del patrimonio dell'imperatore, fa pensare all'esistenza di fundi imperiali. La documentazione di età imperiale è costituita, inoltre, da una serie di iscrizioni che difficilmente possono farci risalire a specifici luoghi di culto, e dalle quali, in molti casi, si evince soprattutto una richiesta di salute e di fertilità alla divinità, come avveniva in età repubblicana, tra il IV e il II sec. a.C., attraverso l'offerta nei santuari di votivi anatomici. Sono note anche alcune attestazioni di culti orientali (Mater Deum e Iside, anche associate, da Falerii Novi e dal suo territorio; una dedica alla Mater Deum da Nazzano, in territorio capenate), che rientrano nell'ambito della devozione privata, tranne nel caso del sacerdozio di Iside a Mater Deum attestato a Falerii Novi. ; Inventaire des lieux de culte de la zone falisco-capenate. Résumé. Le recueil des sources historiques relatives à la vie religieuse de la zone falisco-capenate a eut comme but, tout d'abord, la localisation des lieux de culte identifiables avec certitude comme tels. Lorsque cela s'est avéré impossible, particulièrement en présence de documents épigraphiques isolés et d'origine incertaine, on a tout de même enregistré l'existence du culte. On veut reconstruire, au moyen de la documentation récoltée, une histoire des cultes de la zone considérée depuis les premières apparitions jusqu'à l'âge impérial. La zone considérée, insérée dans la Regio VII Etruria dans le cadre de l'organisation territoriale de l'Italie augustéenne, est comprise dans les limites naturelles du lac de Bracciano et du lac de Vico à l'ouest, du cours du Tibre à l'est, tandis que les limites septentrionale et méridionale sont délimitées, respectivement, par les reliefs des Monts Cimini et des Monts Sabatini. Les centres examinés sont ceux de Lucus Feroniae, Capena, Falerii Veteres, Falerii Novi, Narce, Sutri et Nepi. La communauté capenate occupait la partie orientale du territoire, un zone de plaine, dominée au nord par le massif du Mont Soratte, et délimitée à l'est par l'anse du Tibre. Son centre était constitué par l'habitat de Capena, l'actuel Col de la Civitucola, dont dépendaient une série de petits sites, encore peu étudiés, disséminés en position stratégique sur le Tibre, ou en correspondance d'axes routiers de liaison au fleuve. Le principal de ces derniers est localisé sur le site de l'actuelle Nazzano, occupé de manière permanente à partir du VIIIème siècle av. J.-C., et situé en correspondance de l'habitat sabin de Campo del Pozzo, sur l'autre rive du Tibre. La zone falisque s'articule, par contre, sur un paysage d'âpres collines de tuf, disposées autour du bassin hydrographique du torrent Treia, affluent du Tibre, qui parcourt le territoire en direction longitudinale. Le long du cours d'eau se développèrent les deux plus antiques et importants centres falisques de Falerii Veteres et Narce, un site que les plus récentes recherches tendent à reconnaître, et de manière toujours plus convaincante, comme la Fescennium connue dans les sources historiques, le deuxième habitat falisque, outre à Falerii, dont on reporte le nom; le long d'affluents du Treia sont situées Nepi et Falerii Novi. Malgré la spécificité culturelle progressivement développée par falisques et capenates, la situation géographique du territoire occupé le rend naturellement perméable aux influences étrusques et sabines, aspect relevé par la documentation archéologique et par quelques informations dans les sources antiques, réévaluée par les plus récentes études. Une position différente s'était par contre imposée après les premières recherches effectuées dans la région entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle : celles-ci avaient mis l'accent sur les caractères culturels spécifiques des populations locales, en soulignant la substantielle autonomie de ces populations par rapport aux Etrusques, surtout sur la base des grandes similitudes entre les langues falisque et latine. Une telle perception fut dominante jusqu'à la deuxième moitié des années Soixante du Vingtième siècle, lorsque la publication des premières données sur les nécropoles de Véies mirent en lumière les rapports étroits avec les zones falisque et capenate entre le VIIIème et le VIIème siècle av. J.-C. Les études sur le peuplement de l'Etrurie protohistorique, conduites à partir des années '80 du XXème siècle ont focalisé l'attention sur une implication de Véies dans le peuplement de la zone comprise entre les Monts Cimini et Sabatini d'une part et le Tibre d'autre part, et cela au début de l'Âge du Fer, études confirmées par les récentes analyses des trousseaux des principales nécropoles falisques, qui ont prouvé qu'il existait au VIIIème et au début du VIIème siècle av. J.-C. d'importants parallèles avec les habitudes funéraires de Véies, bien que certains aspects spécifiques de la culture locale y fussent conservés. Le corpus d'inscriptions étrusques provenant de la nécropole de Narce démontre, pour tout le VII et le VIème siècle ac. J.-C., la présence continue de populations parlant la langue étrusque, qui utilisent un système d'écriture de type méridional, reconductible à Véies, dont Narce semble avoir constitué un avant-poste en territoire falisque. Déjà au début du VIIème siècle av. J.-C. cependant, on remarque les signes évidents d'une plus spécifique caractérisation culturelle des zones falisques et capenates, et cela au travers, entre autre, de la diffusion d'un idiome falisque, semblable au latin, documenté par des épigraphes au VIIème et au VIème siècle av. J.-C., surtout à Falerii Veteres. Ultérieur élément de contact culturel avec le monde latin est représenté, dans ce centre, par le rituel funéraire des inhumations infantiles dans la zone habitée. Une telle habitude, qui trouve de nombreuses comparaisons dans le Latium vetus, est étrangère à l'Etrurie, alors qu'elle est documentée à Cività Castellana, en localité «lo Scasato», par deux sépultures d'enfants datables entre la fin du VIIIème siècle et la première moitié du VIIème siècle av. J.-C. A Capena a été remarqué, à partir du VIIème siècle av. J.-C., une grande influence provenant de l'aire sabine, surtout à travers la documentation archéologique fournie par les nécropoles, tandis que du point de vue linguistique un influence du versant oriental du Tibre a été remarquée, en particulier par une analyse du noyau plus consistant des inscriptions relatifs aux nouveaux-nés, qui remonte au IV – IIIème siècle av. J.-C. La réceptivité vis-à-vis des nouveautés des populations limitrophes et la capacité d'élaborations originales, prouvées archéologiquement déjà depuis les phases les plus antiques de l'histoire des peuples falisques et capenates, peuvent offrir une aide documentaire à la perception que les écrivains antiques avaient de l'ethnos falisque, en trouvant un équivalent dans les traditions qui définissaient les Falisques comme des Etrusques, ou bien comme un peuple à soi, caractérisé par une spécificité propre, aussi linguistique. Cette dernière donnée trahit la mémoire de contacts avec le monde latin. Un troisième filon antique, qui se mêle à celui d'origine étrusque, revendique pour les falisques une ascendance grecque, plus précisément de l'Argolide et semble le fruit d'une construction d'érudits élaborée successivement. L'information de l'origine argolide remonte, par tradition indirecte, aux Origines de Caton, et se relie à celle de la fondation de Falerii de la part du héros Halesus, fils d'Agamemnon, qui aurait abandonné la maison paternelle après l'assassinat de son père. Ovide et Denys d'Halicarnasse attribuent au héros grec l'institution du culte de Junon à Falerii, dont le caractère originel argolide serait conservé dans le rite célébré en occasion de la fête annuelle de la déesse. L'importance accordée au culte de Junon au sein d'une telle tradition a amené à supposer que celui-ci se soit développé précisément à partir de la donnée religieuse de la présence à Falerii d'une divinité semblable à Héra d'Argos. Grâce à l'examen linguistique du nom du fondateur, qui n'a pas combattu à Troie et qui n'a eut aucun rôle dans le monde grec, on a conclu qu'il devait s'agir d'un héros local, et que la formation de l'éponyme ait été précédent à la moitié du IVème siècle av. J.-C., lorsque l'affirmation du rhotacisme est documenté dans la culture falisque. L'élaboration de la légende de Halesus doit donc être située à un moment précédent cette date qui, comme on l'a pensé, puisse coïncider avec la présence à Falerii d'artistes grecs ou hellénisés, actifs dans la céramographie et dans la choroplastique, à partir de la fin du Vème siècle av. J.-C. Cette tradition se relie à celle sur l'origine étrusque, par l'information de Servius, selon lequel Halesus serait le grand-père du roi de Véies Morrius. Le souvenir d'une descendance de la ville étrusque est commune aussi a Capena où, d'après une nouvelle de Caton, rapportée par Servius, les luci Capeni avaient été fondés par des jeunes de Véies, envoyés par un roi Properce, dans le nom duquel a été identifié une origine non étrusque, mais bien italico-orientale. Du point de vue historique, le rapprochement entre Véies, falisques et capenates sera documenté dans les sources par la présence constante des deux peuples au flanc de la ville étrusque au cours des luttes contre Rome entre la deuxième moitié du Vème et le début du IVème siècle av. J.-C. D'un tel système complexe d'influences participe aussi la sphère religieuse de la zone en question. Il est intéressant de noter, à ce propos, que la principale divinité masculine du panthéon falisco-capenate, le dieu du Mont Soratte, Soranus Apollon, constitue le correspondant exact de l'étrusque Śuri, comme l'a démontré Giovanni Colonna. La particularité du culte de Soratte, toutefois, est déterminée par la cérémonie annuelle des Hirpi Sorani, qui marchaient indemnes sur des charbons ardents et dont le nom, dans le récit étiologique sur l'origine du rite transmis par Servius, est expliqué en relation à hirpus, le nom sabin pour «loup», parfaitement cohérent avec la caractéristique frontalière de ce territoire. D'origine sabine est aussi la divinité vénérée dans le seul grand sanctuaire connu dans le territoire capenate, le Lucus Feroniae. La diffusion du culte à partir de la Sabine, version soutenue déjà par Varron, est largement acceptée par la critique récente, sur la base d'une part de l'analyse linguistique du nom de la déesse et d'autre part vu la présence sur le territoire sabin des principaux centres de culte (Trebula Mutuesca, Aminternum), d'où ceux-ci se diffusent, outre à Capena, vers l'Ombrie et le territoire volsque. Les attestations de Feronia dans d'autres zones, comme en Sardaigne, en territoire de Luni, à Aquilée et à Pesaro sont généralement à mettre en relation avec des épisodes de colonisation romaine. Le caractère explicitement commercial du Lucus Feroniae, affirmé par Denys d'Halicarnasse et par Tite-Live, qui le décrivent comme un lieu de marché fréquenté par les sabins, les étrusques et les romains déjà à l'époque de Tullius Ostilius, rend parfaitement compte de la variété des fréquentations et des influences qui caractérisent le sanctuaire à partir de l'Âge archaïque. Bien que n'ayant pas de documentation archéologique relative aux phases les plus antiques, l'information sur la vitalité du culte capenate déjà à l'époque royale semble fiable. Feronia, en effet, est couplée, à Terracina, à Iuppiter Anxur, divinité éponyme de la ville volsque, ce qui semble faire remonter l'introduction de son culte au début de la présence volsque dans la plaine pontine, c'est-à-dire vers les premières décennies du Vème siècle av. J.-C. Cela fournit, en plus, un indice possible d'une provenance septentrionale de l'ethnos volsque depuis la zone sabine. Il est donc envisageable que la déesse ait été adorée dans le sanctuaire tibérien, en face de la Sabine, bien avant son arrivée dans le Latium tyrrhénien. Au-delà de la simple fréquentation du lieu de culte et du marché, un rôle de premier plan joué par l'élément sabin pour le Lucus Feroniae en époque archaïque semble suggéré par l'épisode de l'enlèvement de marchants romains relaté par Denys d'Halicarnasse. Les ravisseurs sabins effectuent une rétorsion contre les romains, qui avaient enfermé certains des leurs sur l'Asylum, entre le Capitole et l'Arx, ce qui fait penser que les sabins exerçaient une sorte de protectorat sur le sanctuaire tibérien et qu'ils avaient sur celui-ci une capacité de contrôle semblable à celui que les romains avaient sur l'Asylum romuléen. La vocation commerciale du Lucus Feroniae est naturellement liée à son emplacement topographique, à l'endroit où les parcours sabins de transhumance à courte distance traversent le Tibre, entre les deux grands centres sabins de Poggio Sommavilla et Colle del Forno, pour se diriger vers la côte méridionale de l'Etrurie. La dislocation près du lieu d'arrivée des principaux sentiers de la zone apennine, habitée de peuplades sabelliques, est, en outre, une caractéristique commune aux plus anciens lieux de culte de Feronia, comme par exemple Trebula Mutuesca et Terracina, qui partagent avec le Lucus Feroniae capenate l'emplacement à l'extrémité d'un territoire ethniquement homogène. Il a été observé combien, dans ces sanctuaires, l'activité commerciale maritime était liée à l'échange du bétail et il faut prendre en compte l'ouverture à l'économie pastorale sarde pour comprendre la fondation romaine en 386 av. J.-C. d'une Pheronia polis en Sardaigne, près de Posada. De cette localité provient, en outre, une statuette en bronze, datable entre la fin du Vème et les premières décennies du IVème siècle av. J.-C., qui représente un Hercule de type italique, divinité dont on connaît le lien avec la sphère de l'échange, et surtout son rapport avec les troupeaux. L'époque de l'apoikia sarde a amené à envisager une relation avec le Lucus Feroniae capenate, vu que déjà entre 389 et le 387 av. J.-C. dans le territoire de Capena des colons romains s'étaient établis, unis à des déserteurs provenant de Véies, Capena et Falerii. La filiation du culte sarde à partir du culte tibérien semble, en outre, parfaitement compatible avec les rares attestations relatives à une présence d'Hercule dans le sanctuaire capenate. A ce sujet il est intéressant de remarquer que sur une Heraklesschale, encore inédite, provenant du dépôt votif du sanctuaire, le dieu est représenté avec la leonté et la massue dans la main gauche, et le skyphos en bois dans la main droite. Ces deux derniers attributs d'Hercule étaient conservés dans le sacellum près de l'Ara Maxima du Forum boarium, à Rome, et le skyphos, utilisé par le préteur urbain pour faire les libations au cours du sacrifice annuel auprès de l'Ara, apparaît aussi dans la statue de culte d'Alba Fucens, dans laquelle, en raison de nombreuses similitudes, on a proposé de reconnaître une réplique du simulacre du sanctuaire du Forum boarium. La répétition iconographique de ces éléments dans un sanctuaire-marché situé le long des voies de la transhumance, comme était le Lucus Feroniae, ne semble pas un hasard et pourrait d'ailleurs, dans un certain sens, évoquer le culte de l'Ara Maxima et en particulier un aspect fondamental de celui-ci, représenté par la liaison avec les Salinae aux pieds de l'Aventin. Celles-ci, situées près de la porta Trigemina, et donc proches de l'Ara Maxima, étaient le lieu de dépôt du sel provenant des salines d'Ostie destiné à la Sabine, et en général aux populations établies à l'intérieur de l'Italie centrale et vouées à l'économie pastorale. L'Hercule du Forum boarium, qui protégeait les activités économiques liées aux échanges de bétail, gouvernait aussi à l'approvisionnement du sel, et c'est en ce sens que doit aussi s'expliquer l'épithète de Salarius, attesté pour le dieu à Alba Fucens où, comme on l'a vu, le sanctuaire d'Hercule avait la fonction de forum pecuarium. La dislocation de sanctuaires-marchés le long des voies de transhumance garantissait donc aux pasteurs, après compensation nécessaire, la possibilité de se pourvoir en sel, et la même chose devait advenir au Lucus Feroniae. Ceci semble confirmé par le fait que, comme il a été démontré récemment, la route le long de laquelle se dresse le sanctuaire, l'actuelle route provinciale Tiberina, doive en réalité être identifiée comme la via Campana en territoire falisque, mentionné par Vitruve, en relation avec une source mortelle pour les oiseaux et les petits reptiles. Le nom de la route s'explique, en effet, en relation à son point d'arrivée, le Campus Salinarum situé à l'embouchure du Tibre, où se trouvaient les salines. Dans la zone falisque, l'analyse de la documentation relative aux lieux de culte a mis en évidence une influence majeure de Véies par rapport à la zone capenate. Cela résulte particulièrement important dans un centre comme Narce, marqué, depuis le début de son histoire, par une nette influence de Véies, et dont le déclin coïncidera avec les années de la conquête de la ville étrusque. Pour nous limiter à la sphère du sacré, déjà à partir d'un premier examen du matériel retrouvé dans le sanctuaire suburbain de Monte Li Santi – Le Rote, dont on attend la publication intégrale, on a signalé, à partir du Vème siècle av. J.-C., époque à laquelle commence la fréquentation de l'aire sacrée, la présence de prototypes provenant de Véies, qui sont à l'origine d'une production locale de petites terre cuites figurées. A un modèle de Véies sont reconductibles les citernes à ciel ouvert, qui flanquaient l'édifice templier dans au moins deux des principaux sanctuaires de Falerii Veteres, celui de Vignale et celui de Scasato I, tous deux à identifier comme lieux de culte dédiés à Apollon. Plus difficile est par contre le rapprochement de celles-ci aux citernes fermées retrouvées proche d'une aire sacré urbaine, récemment identifiée dans la moderne rue Gramsci, dans la partie méridionale du plateau de Civita Castellana, tandis que c'est seulement grâce à une vieille note des archives de la Surintendance que nous savons de l'existence d'une citerne semblable retrouvée près de Corchiano au début du Vingtième siècle. Dans les cas mieux documentés de Vignale et de Scasato, de tels systèmes hydrauliques résultent contemporains à la phase la plus antique du sanctuaire, et correspondent à un schéma qui revient à Véies dans le sanctuaire d'Apollon au Portonaccio, proche du temple à oikos de la Piazza d'Armi, dans le sanctuaire de Menerva près de la Porta Caere, ainsi que dans le sanctuaire situé en localité Casale Pian Roseto. Il n'est pas facile de déterminer la valeur exacte à attribuer, selon les cas, à de telles citernes, mais l'emphase topographique qu'on leur accorde dans le cadre des sanctuaires ne semble pas permettre de pouvoir exclure une relation avec les pratiques rituelles. Pour le site de Falerii on a pensé à une relation avec le sanctuaire de Portonaccio, entre autre sur la base d'une correspondance des cultes centrée sur la figure d'Apollon, et la piscine a ainsi été expliquée en relation à des rituels de purification liés à un culte oraculaire. Après la défaite de Véies, Falerii dut faire face non seulement à Rome du point de vue militaire, mais elle dut aussi se montrer non inférieure par prestige et capacité d'autoreprésentation, étant l'autre grand centre de la basse vallée du Tibre. Cet aspect a été noté, en particulier, sur la base de la décoration des temples de la ville falisque, qui connaît vers la deuxième – troisième décennie du IVème siècle av. J.-C. un renouveau général dû à la naissance d'une importante école choroplastique, dont l'activité se reconnaît aussi dans le fragment isolé de relief d'argile représentant une Nike, provenant de Fabrica di Roma. Une autre réaction à la prise de Véies est attestée dans l'autre important centre falisque, celui de Narce, aussi grâce à la documentation fournie par le sanctuaire de Monte Li Santi – Le Rote. Le lieu de culte continue à être fréquenté après la crise de la ville, comme le démontre une consistante contraction des nécropoles à partir du IVème siècle av. J.-C., mais dans la première moitié du IIIème siècle une ultérieure réduction du culte est prouvée dans de nombreux secteurs du sanctuaire, en parallèle à l'introduction de nouvelles catégories d'ex-voto, comme les ex-voto anatomiques, les nouveaux-nés enveloppés dans des bandes, les terre cuites représentant des animaux. Ces changements ont été mis en relation avec la victoire romaine sur les Falisques en 293 av. J.-C., alors qu'un deuxième moment de contraction du culte semble coïncider avec la définitive conquête romaine de 241 av. J.-C. Depuis le début du IIIème siècle av. J.-C., on assiste aussi dans les dépôts votifs de Falerii à l'introduction de nouveaux types d'ex-voto, dont on a parlé précédemment, et, comme pour le sanctuaire de Monte Li Santi – Le Rote, on enregistre la présence de pièces de monnaie romaines, qui commencent à constituer des offrandes. Une telle donnée devient encore plus éloquente lorsqu'on considère l'absence de monnaies locales dans les contextes préromains, qui semble trahir l'indifférence des populations falisques envers un tel type d'offrande. Il est donc évident aussi pour Falerii une influence du marché romain après les évènements belliqueux qui marquèrent la victoire de Spurius Carvilius sur les Falisques. La ville semble toutefois réussir à affronter la crise, au point de ne pas mettre en danger ses institutions, comme le démontrent les dédicaces falisques adressées à Mercure, dans le Sanctuaire dei Sassi Caduti, par les efiles, seuls magistrats attestés en ville. Par ailleurs, aussi avec la construction du nouveau centre de Falerii Novi, la documentation relative à la sphère religieuse prouve la conservation, au niveau public, de la langue et de la graphie falisque, par exemple dans la dédicace à Menerva effectuée par le préteur de la ville, pendant la deuxième moitié du IIIème siècle av. J.-C. (CIL XI 3081). Ce que nous savons sur les cultes de l'époque républicaine se limite au sanctuaire de Lucus Feroniae, où pratiquement tout le matériel et les sources épigraphiques peuvent être situés durant le IIIème siècle av. J.-C., et à deux dédicaces du IIIème siècle av. J.-C. La capitulation de Capena immédiatement après la chute de Véies (395 av. J.-C.) rend, à cette période, la présence romaine stable depuis environ déjà un siècle, et on ne se surprend donc pas du fait que les inscriptions sacrées utilisent un formulaire spécifiquement latin, avec même une présence plutôt précoce d'expressions qui deviendront courante au cours du IIème siècle av. J.-C. Un des premiers exemples attestés d'abréviations aux seules initiales de la formule de dédicace d(onum) d(edit) me(rito) se trouve dans CIL I, 2435, et provient de la nécropole capenate de Saliere. La plus antique documentation archéologique sur la vie religieuse de la zone prise en examen provient de Falerii Veteres. En ordre chronologique, la première divinité présente épigraphiquement est Apollon, dont le nom apparaît gravé en langue falisque sur un fragment de céramique attique remontant aux premières décennies du Vème siècle av. J.-C., qui provient du sanctuaire de Vignale. Il est intéressant de noter qu'il s'agit dans l'absolu de la plus antique attestation connue du nom latinisé du dieu, ce qui indique son assimilation précoce dans le pantheon falisque où, déjà à partir de cette époque, il faut reconnaître comme déjà effectuée l'identification entre Apollon et le dieu local Soranus. Le culte du dieu de Soratte, attesté épigraphiquement seulement à l'époque impériale, à travers deux dédicaces à Soranus Apollo, peut être situé de manière cohérente parmi les plus antiques manifestations religieuses du territoire falisco-capenate, et probablement le centre du culte du Mont Soratte devait servir de point de jonction entre les deux zones. Dans le territoire falisque la présence du dieu laisse des traces plus consistantes, à travers la duplication du culte d'Apollon à Falerii Veteres et une dédicace d'époque républicaine venant de Falerii Novi, tandis qu'elle semble s'affaiblir dans l'aire capenate, où on en trouve trace seulement dans deux dédicaces à Apollon, datant de la première époque impériale à Civitella S. Paolo, et dans un passage controversé de Strabon qui, apparemment par erreur, situe au Lucus Feroniae les cérémonies en l'honneur de Sorano, qui étaient au contraire célébrées sur le Mont Soratte. Cette information toutefois s'insère dans un système de correspondances cultuelles qui, associées à une déesse chtonienne, de la fertilité, et à un parèdre de type « apollinien », c'est-à-dire une divinité masculine, jeune, d'aspect infernal et mantique. Ce n'est pas un hasard, dans ce contexte, que le sanctuaire pour lequel est attestée une plus antique fréquentation à Falerii Veteres soit celui de Iuno Curitis, une divinité qui semble répondre au schéma de déesse matronale et guerrière (il s'agissait d'une Junon armée, mais aussi protectrice des matrones) pour laquelle, en outre, on a la preuve de l'association cultuelle avec un jeune dieu, de la même typologie que celle présente à Sorano. Même si on n'a pas d'attestations directes de l'existence de rapports entre Iuno Curitis et Sorano Apollo, il semble qu'il ne faille pas délaisser le fait que l'unique statuette d'Apollon jouant de la lyre, du IVème siècle av. J.-C., retrouvée à Falerii Veteres provienne justement du sanctuaire de la déesse; en outre lorsqu'elle fut évoquée à Rome après la prise de Falerii en 241 av. J.-C., en même temps que son temple situé in Campo, un autre temple fut construit, celui de Iuppiter Fulgur, une divinité du centre falisque pareillement évoquée, et pour laquelle on peut établir des parallèles avec Soranus, au travers de l'assimilation avec Veiove. Dans le territoire falisque comme dans celui capenate, les plus anciennes attestations cultuelles se réfèrent donc à un couple de divinités qui, tout en ayant des différences dans des aspects spécifiques du culte, semblent répondre à des exigences cultuelles plutôt homogènes. Durant l'époque impériale, enfin, le panorama des cultes de la zone considérée semble devenir plus homogène, en suivant par ailleurs une tendance générale. La manifestation plus évidente est formée, naturellement, par le culte impérial, présent très tôt en Etrurie méridionale. Le plus antique témoignage du culte impérial connu en Etrurie provient de Nepi, et il est constitué d'une dédicace en l'honneur d'Auguste de la part de quatre Magistri Augustales (CIL XI, 3200). L'inscription est datable à 12 av. J.-C., année de la fondation du collège de Nepi et de l'institution à Rome du culte du Genius d'Auguste ainsi que des Lares Augusti, vénérés dans les compita des vici de la ville. D'autres exemples d'une diffusion plutôt précoce du culte impérial viennent de Falerii Novi (CIL XI, 3083, datable entre 2 av. J.-C. et l'an 14 ; CIL XI, 3076, époque augustéenne); de Lucus Feroniae, où vers 31 av. J.-C. l'usage de la formule in honorem domus divinae (AE 1978, n. 295) est documenté pour la première fois. Le fait que la diffusion du culte impérial dans le territoire falisco-capenate ait commencé pratiquement dans les mêmes années qu'à Rome semble aussi lié aux rapports qu'eurent Auguste et la dynastie julio-claudienne avec ce territoire. Après Anzio les vétérans d'Octave obtinrent des terres en Etrurie méridionale, le long du cours du Tibre, et ce n'est pas un hasard si l'Augusteum de Lucus Feroniae, le seul en Etrurie méridionale connu outre que de manière épigraphique aussi grâce à ses vestiges, ait été érigé entre 14 et 20 apr. J.-C. par deux membres de la gens sénatoriale, filo-augustéenne, des Volusii Saturnini. Auguste lui-même et des membres de la dynastie participèrent directement à la vie civile des centres de la région: Auguste fut pater municipii à Falerii Novi, Tibère et Druse Majeur furent les patrons de la colonie à Lucus Feroniae, entre 11 et 9 av. J.-C. La présence, en outre, d'affranchis impériaux sur le territoire capenate, chargés de l'administration du patrimoine de l'empereur, fait penser à l'existence de fundi impériaux. La documentation d'époque impériale est formée d'une série d'inscriptions qui difficilement peuvent nous faire remonter à des lieux de cultes bien précis, et desquelles dans de nombreux cas, on déduit surtout une demande de santé et de fertilité à la divinité, comme il était fréquent à l'époque républicaine, entre le IV et le IIème siècle av- J.-C., qui s'exprime au moyen d'offrandes d'ex-voto anatomiques dans les sanctuaires. On connaît aussi quelques attestations de cultes orientaux (Mater Deum et Isis, parfois associées, provenant de Falerii Novi et de son territoire ; une dédicace à la Mater Deum de Nazzano, en territoire capenate), qui entrent dans le cadre d'une dévotion privée, sauf dans le cas du sacerdoce d'Isis à Mater Deum présent à Falerii Novi. ; The list of documentary sources concerning the religious life of the falisco-capenate area aim at findings the places of worship that can be identified with certainty. Whenever this has not been possible we have signalled the worship anyway. Through these documents we intend to reconstruct the history of the cults of the area examined, from its beginning to imperial age. The examined area, included in the Regio VII Etruria of the territorial organisation of Augustean Italy, is enclosed within the natural limits of the Bracciano lake and Vico lake at west, of the Tiber at east; the northern and southern limits are marked, respectively, by the Cimini mounts and Sabatini mounts. The sites considered are Lucus Feroniae, Capena, Falerii Veteres, Falerii Novi, Narce, Sutrium et Nepet. ; XIX Ciclo ; 1977
Summary Introduction. Rapid and uncontrolled industrialisation and urbanisation in most developing countries are resulting in land, air and water pollution at rates that the natural environment cannot fully renew. These contemporary environmental issues have attracted local, national and international attention. The problem of urban garbage management is associated with rapid population growth in developing countries. These are pertinent environmental crises of sustainability and sanitation in Sub-Saharan Africa and other Third World countries. Despite efforts of the various tiers of government (the case of Nigeria with three tiers: Federal, State and Local governments) in managing solid waste in urban centres, it is still overflowing open dumpsites, litters streets and encroaches into water bodies. These affect the quality of urban living conditions and the natural environment. Sub-Saharan and other developing countries are experiencing an upsurge in the accumulation and the diversity of waste including E-waste, waste agricultural biomass and waste plastics. The need for effective, sustainable and efficient management of waste through the application of 3Rs principle (Reduce, Reuse, and Recycle) is an essential element for promoting sustainable patterns of consumption and production. This study examined waste management in Imo State, Nigeria as an aspect correlated to the sustainability of its environment. Materials and methods. To analyse waste management as a correlate of environmental sustainability in Sub-Saharan Africa, Imo State, in eastern Nigeria was chosen as a study area. Issues about waste handling and its impact on the environment in Imo have been reported since its creation in 1976; passing through the State with the cleanest State capital in 1980 to a 'dunghill' in 2013 and a 'garbage capital' on October 1, 2016. Within this State, three study sites were selected – Owerri metropolis (the State capital) Orlu and Okigwe towns. At these sites, households, commercial areas, accommodation and recreational establishments and schools, as well as dumpsites were investigated to ascertain the composition, quantity, distribution, handling patterns of waste in relation to the sustainability of the State's environment. This was done conveniently but randomly through questionnaires, interviews, focus group discussions and non-participant observation; these were all heralded by a detailed deskwork. Data were entered using Microsoft Office Excel and were explored and analysed using the Statistical Package for Social Sciences - SPSS. Data were made essentially of categorical variables and were analysed using descriptive statistics. The association between categorical variables was measured using Cramer's V the Chi-Square that makes the power and the reliability of the test. Cramer's V is a measure of association tests directly integrated with cross-tabulation. The Chi-Square test of equal proportions was used to compare proportions for significant differences at 0.05 levels. The statistical package - the Epi Info 6.04d was also used since a contingency table had to be created from several sub-outputs and determine the extent of association between the row and column categories. The scale variable 'quantity of waste generated' was described using measures of central tendency. It was screened for normality using the Kolmogorov-Smirnov and Shapiro-Wilk tests for normality; in all context, the normality assumption was violated (P<0.05). Five null hypotheses were tested using Logistic Regression model. The explanatory power of individual conceptual component was calculated using the Cox & Snell R2 and that of individual indicators was also appraised using the Likelihood Ratio test. In the context of this work, the significance of the variability explained by the model (baseline model) was appraised using the Omnibus Tests of Model Coefficients, the magnitude of this variability explained by the model using the Cox & Snell R2 and the effects of individual predictors using the Likelihood Ratio test. Qualitatively, data from open-ended items, observations and interviews were analysed using the process of thematic analysis whereby concepts or ideas were grouped under umbrella terms or keywords. The results were presented using tables, charts, graphs, photos and maps. Findings and discussions. The total findings and analyses indicated that proper waste handling in Imo State, Nigeria has a positive impact on the environment. This was assessed by the community's awareness of waste management via sources like the radio and the TV, their education on waste management and schools' integration of environmental education in their program. Although most community members perceived the State's environment as compared to it about 10 years' back has worsened, where they were conscious of proper waste handling measures, the environment was described to be better. This influence of environmental awareness and education on environmental sustainability appraised using Logistic Regression Model, portrayed a significant variability (Omnibus Tests of Model Coefficients: χ2=42.742; P=0.014), inferring that environmental awareness and education significantly predict environmental sustainability. The findings also revealed that organic waste generation spearheaded amongst other waste types like paper, plastic, E-waste, metal, textile and glass. While waste pickers always sorted paper, plastics, aluminium and metal, some of them also sorted out textile and glass. Statistically (P<0.05), in situations where waste was least generated (i.e., 1-2kg per day), community members maintained that the environmental quality was better in comparison to 10 years' back. Waste items like broken glass and textile as well as the remains of E-waste after the extraction of copper and brass were not sorted for and these contributed more to environmental degradation. Similarly, the influence of wealth on environmental sustainability was appraised using Logistic Regression Model including development index related indicators like education, occupation, income and the ability to pay for waste disposal. Harmonising the outcome, farmers, who were mostly the least educated claimed to notice more environmental improvement. In addition, those who did not agree to pay for waste disposal who were mostly those with low income (less than 200,000 Naira, i.e. about 620 Euros monthly) perceived environmental improvement more than those with income above 200,000 Naira. This irony can be attributed to the fact that those with low educational backing lack the capacity to appreciate environmental sustainability pointers well as compared to those with a broader educational background with critical thinking. The employment and poverty reduction opportunities pertaining to waste management on environmental sustainability was appraised using qualitative thematic analysis. All community members involved in sorting, buying and selling of waste items had no second job. They attested that the money earned from their activities sustained their livelihood and families. Some expressed love for the job, especially as they were their own masters. Waste picking and trading in waste items are offering employment opportunities to many communities around the world. For instance, in the waste recycling, waste composting, waste-to-energy plants and die Stadtreiniger in Würzburg city. The workers in these enterprises have jobs as a result of waste. Waste disposal influence on environmental sustainability was appraised using the Binary Logistic Regression Model and the variability explained by the model was significant. The validity was also supported by the Wald statistics (P<0.05), which indicates the effect of the predictors is significant. Environmental sustainability was greatly reliant on indicators like the frequency at which community members emptied their waste containers; how/where waste is disposed of, availability of disposal site or public bin near the house, etc. Imolites who asserted to have public waste bins or disposal sites near their houses maintained that the quality of the State's environment had worsened as such containers/disposal sites were always stinking as well as had animals and smoke around them. Imolites around disposal sites complained of traits like diarrhoea, catarrh, insect bites, malaria, smoke and polluted air. Conclusions. The liaison between poor waste management strategies and the sustainability of the Imo State environment was considered likely as statistically significant ineffectiveness, lack of awareness, poverty, insufficient and unrealistic waste management measures were found in this study area. In these situations, the environment was said to have not improved. Such inadequacies in the handling of generated waste did not only expose the citizenry to health dangers but also gave rise to streets and roads characterized by filth and many unattended disposal sites unleashing horrible odour to the environment and attracting wild animals. This situation is not only prevalent in Imo State, Nigeria but in many Sub-Saharan cities. Future Perspectives. To improve the environment in Sub-Saharan Africa, it is imperative to practice an inclusive and integrated sustainable waste management system. The waste quantity in this region is fast growing, especially food/organic waste. The region should aim at waste management laws and waste reduction strategies, which will help save and produce more food that it really needs. Waste management should be dissociated from epidemic outbreaks like cholera, typhoid, Lassa fever and malaria, whose vectors thrive in filthy environments. Water channels and water bodies should not be waste disposal channels or waste disposal sites. ; Zusammenfassung Einführung. Die rasante und unkontrollierte Industrialisierung und Verstädterung in den meisten Entwicklungsländern führt zu Boden-, Luft- und Wasserverschmutzung in einem Ausmaß, das die natürliche Umwelt nicht vollständig ausgleichen kann. Diese gegenwärtigen Umweltprobleme haben lokale, nationale und internationale Aufmerksamkeit erregt. Das Problem der städtischen Abfallbewirtschaftung ist mit einem rasanten Bevölkerungswachstum in Entwicklungsländern verbunden. Daraus resultieren relevante Umweltkrisen in Bezug auf Nachhaltigkeit und Hygiene in Subsahara-Afrika und in anderen Ländern der Dritten Welt. Trotz der Bemühungen der verschiedenen Regierungsebenen (im Fall von Nigeria mit drei Regierungsebenen: Bundes-, Landes- und Kommunalregierungen), feste Abfälle in städtischen Zentren zu entsorgen, dominieren immer noch offene Mülldeponien, Straßenabfälle und Einträge in Gewässer. Dies wirkt sich auf die Qualität der städtischen Lebensbedingungen und auf die natürliche Umwelt aus. In den Subsahara Ländern und in anderen Entwicklungsländern nehmen sowohl die Abfallmenge als auch die Arten von Abfällen zu, darunter Elektroschrott, landwirtschaftliche Biomasse und Kunststoffabfälle. Die Notwendigkeit für eine effektive, nachhaltige und effiziente Bewirtschaftung von Abfällen durch die Anwendung des 3R-Prinzips (Reduzieren, Wiederverwenden (Reuse), Recyceln) ist ein wesentliches Element, um nachhaltigen Konsum und nachhaltige Produktions zu fördern. Diese Studie untersucht die Abfallbewirtschaftung im nigerianischen Bundesstaat Imo als einen Aspekt, der mit der Nachhaltigkeit seiner Umwelt zusammenhängt. Materialen und Methoden. Um die Abfallbewirtschaftung als Aspekt der Nachhaltigkeit und des Umweltmanagements in Subsahara-Afrika zu analysieren, wurde der Bundesstaat Imo im Osten Nigerias als Untersuchungsgebiet ausgewählt. Aus diesem Bundesstaat wurden seit seiner Gründung im Jahr 1976 Probleme in Bezug auf die Abfallbehandlung und deren Auswirkungen auf die Umwelt gemeldet. Imo State zeigt mit Owerri die sauberste Landeshauptstadt Nigerias im Jahr 1980 die Entwicklung zu einem "dunghill" (Misthaufen) im Jahr 2013 und zu einer "Müllhauptstadt" am 1. Oktober 2016 auf. Innerhalb dieses Staates wurden drei Untersuchungsgebiete ausgewählt: Owerri-Metropole (die Landeshauptstadt) und die Städte Orlu und Okigwe. An diesen Standorten wurden Haushalte, Gewerbegebiete, Unterbringungs- und Freizeiteinrichtungen sowie Schulen befragt und Untersuchungen an Mülldeponien vorgenommen. Damit wurde exemplarisch die Zusammensetzung, Menge, Verteilung und die Behandlung der Abfälle in Bezug auf das Nachhaltigkeitsmanagement in der städtischen und staatlichen Umwelt ermittelt. Dies geschah durch "convenient random sampling"… mit Fragebögen, Interviews, Fokusgruppendiskussionen und "non-participant observation". Alle Zielgruppen wurden vorab kontaktiert. Die im Zuge der Untersuchung erhobenen Daten wurden in Microsoft Office Excel eingegeben und mit dem Statistical Package for Social Sciences - SPSS - untersucht und analysiert. Die Daten bestanden im Wesentlichen aus kategorialen Variablen und wurden unter Verwendung deskriptiver Statistiken analysiert. Die Assoziation zwischen kategorialen Variablen wurde mit Cramers V, dem Chi-Quadrat, gemessen, das die Leistungsfähigkeit und Zuverlässigkeit des Tests ausmacht. Cramers V ist ein Maß für Assoziationstests, die direkt in die Kreuztabelle integriert sind. Der Chi-Quadrat-Test mit gleichen Anteilen wurde verwendet, um die Anteile auf signifikante Unterschiede bei 0,05 Niveaus zu vergleichen. Das Statistikpaket - Epi Info 6.04d - wurde zur Erstellung einer Kontingenztabelle aus mehreren Unterausgaben und zur Bestimmung der Zuordnung zwischen den Zeilen- und Spaltenkategorien verwendet. Die Skalenvariable "Menge des anfallenden Abfalls" wurde anhand von Maßnahmen zentraler Tendenz beschrieben. Es wurde unter Verwendung der Kolmogorov-Smirnov- und Shapiro-Wilk-Tests auf Normalität untersucht; in allen Zusammenhängen wurde die Normalitätsannahme verletzt (P <0,05). Fünf Nullhypothesen wurden unter Verwendung des logistischen Regressionsmodells getestet. Die Aussagekraft der einzelnen konzeptionellen Komponenten wurde mit dem Cox & Snell R-Square berechnet, und die der einzelnen Indikatoren wurde auch mit dem Likelihood Ratio-Test bewertet. Im Rahmen dieser Arbeit wurde die Bedeutung der vom Modell erklärten Variabilität (Baseline model) anhand der Omnibus-Tests der Modellkoeffizienten, die Größe dieser Variabilität anhand des Modells mit Cox & Snell R2 und die Auswirkungen des Individuums unter Verwendung von Prädiktoren, die den Likelihood Ratio-Test bewertet. Qualitativ wurden Daten aus offenen Items, Beobachtungen und Interviews unter Verwendung des Prozesses der thematischen Analyse analysiert, wobei Konzepte oder Ideen unter Oberbegriffen oder Schlüsselwörtern gruppiert wurden. Die Ergebnisse wurden anhand von Tabellen, Diagrammen, Grafiken, Fotos und Karten dargestellt. Erkenntnisse und Diskussionen. Die Gesamtheit der Untersuchungen hat ergeben, dass sich eine ordnungsgemäße Abfallbehandlung im nigerianischen Bundesstaat Imo positiv auf die Umwelt auswirkt. Dies wurde anhand des Bewusstseins der Gemeinschaft für die Abfallbewirtschaftung über Quellen wie Radio und Fernsehen, ihrer Aufklärung über die Abfallbewirtschaftung und der Einbeziehung der Umwelterziehung der Schulen in ihr Unterrichtsprogramm bewertet. Obwohl die meisten Befragten die Umweltsituation im Staat im Vergleich zu vor etwa 10 Jahren als verschlechtert empfanden und sich der Notwendigkeit einer ordnungsgemäßen Abfallentsorgung bewusst waren, wurde die aktuelle Umweltsituation als besser beschrieben. Dieser Einfluss des Umweltbewusstseins und der Umweltbildung auf die Umweltverträglichkeit, die mithilfe des logistischen Regressionsmodells bewertet wurden, zeigen eine signifikante Variabilität (Omnibus-Tests der Modellkoeffizienten: χ2 = 42,742; P = 0,014). Dies lässt darauf schließen, dass das Umweltbewusstsein und die Umweltbildung die Umweltverträglichkeit signifikant vorhersagen lassen. Die Ergebnisse zeigten auch, dass organische Abfälle häufiger als andere Abfallarten wie Papier, Kunststoff, Elektroschrott, Metall, Textil und Glas anfallen. Während die Müllsammler immer Papier, Plastik, Aluminium und Metall sortierten, sortierten einige von ihnen auch Textil und Glas. Statistisch gesehen (P <0,05) stellten die Befragten in dem Umfeld, in dem am wenigsten Abfall erzeugt wurde (d. h. 1 bis 2 kg pro Tag), fest, dass die Umweltqualität im Vergleich zu vor 10 Jahren besser war. Abfälle wie zerbrochenes Glas und Textile sowie die Reste von E-Abfällen nach der Gewinnung von Kupfer und Messing nicht sortiert wurden und diese mehr zur Umweltzerstörung beitrugen. In ähnlicher Weise wurde der Einfluss des Wohlstands auf die Umweltnachhaltigkeit mithilfe eines logistischen Regressionsmodells bewertet, das entwicklungsindexbezogene Indikatoren wie Bildung, Beruf, Einkommen und die Zahlungsfähigkeit für die Art der Abfallentsorgung umfasste. Bei der Harmonisierung des Ergebnisses gaben die Landwirte, die größtenteils am wenigsten ausgebildet waren, an, mehr Umweltverbesserungen zu bemerken. Darüber hinaus sahen diejenigen, die sich nicht bereit erklärten, für die Abfallentsorgung aufzukommen, bei denen es sich hauptsächlich um Personen mit niedrigem Einkommen handelte (weniger als 200.000 Naira, das heißt, 620 € monatlich), eine stärkere Verbesserung der Umweltbedingungen als diejenigen mit einem Einkommen von mehr als 200.000 Naira. Diese scheinbar widersprüchliche Wahrnehmung kann auf die Tatsache zurückgeführt werden, dass Menschen mit geringem Bildungshintergrund nicht in der Lage sind, ökologische Nachhaltigkeitsaspekte richtig einzuschätzen, verglichen mit Menschen mit einem breiteren Bildungshintergrund und eher kritischem Denken. Die Beschäftigungs- und Verdienstmöglichkeiten im Zusammenhang mit der Abfallbewirtschaftung im Hinblick auf die Umweltnachhaltigkeit wurden anhand einer qualitativen thematischen Analyse bewertet. Alle Befragten, die mit dem Sortieren, Kaufen und Verkaufen von Abfällen befasst waren, hatten keine zweite Beschäftigung. Sie bescheinigten, dass das Geld, das sie mit ihren Aktivitäten verdient hatten, ihren Lebensunterhalt und den ihrer Familien sicherte. Einige gaben an, ihre Arbeit sehr gerne zu machen, besonders, wenn sie selbständig arbeitend waren. Die Müllsammlung und der Handel mit Abfällen bieten vielen Gruppen auf der ganzen Welt Beschäftigungsmöglichkeiten. Dies reicht vom Abfallrecycling, der Abfallkompostierung und der Beschäftigung bei der Müllverbrennung in Entwicklungsländern bis zur Tätigkeit bei den "Stadtreinigern" in der Stadt Würzburg. Die Mitarbeiter und Mitarbeiterinnen in diesen Unternehmen haben durch Abfall-(Behandlung) Arbeitsplätze. Der Einfluss der Abfallentsorgung auf die Umweltnachhaltigkeit wurde mithilfe des binären logistischen Regressionsmodells bewertet, und die durch das Modell erklärte Variabilität war signifikant. Die Validität wurde auch von der Wald-Statistik (P <0,05) gestützt, die anzeigt, dass die Wirkung der Prädiktoren signifikant ist. Die Umweltnachhaltigkeit ist stark abhängig von Indikatoren wie der Häufigkeit, in der die Befragten ihre Abfallbehälter entleerten; wie / wo Abfälle entsorgt werden, der Verfügbarkeit von Abfalldeponien oder öffentlichen Abfalleimern in der Nähe des Hauses usw. Nach Ansicht von Imolites, die behaupteten, öffentlichen Abfallsammelstellen/-behältern in der Nähe ihrer Häuser zu haben, hat sich die Qualität der staatlichen Umwelt verschlechtert, da sich die Qualität dieser Abfallsammelstellen/-behälter verschlechtert habe. Die Standorte sorgen für ständige Geruchsbelästigung, Rauch und ziehen Tiere/Ungeziefer an. Imolites in der Nähe von Deponien klagten über Beschwerden wie Durchfall, Katarrh, Insektenstiche, Malaria sowie Atembeschwerden durch Rauch und Gestank. Schlussfolgerungen. Der Zusammenhang zwischen schlechten Abfallbewirtschaftungsstrategien und mangelnder Nachhaltigkeit im Umweltmanagement im nigerianischen Bundestaat Imo wurde als wahrscheinlich angesehen, da in diesem Untersuchungsgebiet statistisch signifikante Ineffektivität in der Abfallbehandlung, mangelndes Bewusstsein, Armut sowie unzureichende und unrealistische Abfallbewirtschaftungsmaßnahmen festgestellt wurden. In diesen Situationen habe sich die Umwelt lt. Umfrageergebnis in den letzten ca. 10 Jahren nicht verbessert. Solche Unzulänglichkeiten im Umgang mit anfallenden Abfällen gefährden nicht nur die Gesundheit der Bürger und Bürgerinnen, sondern führen auch zu Straßen und Wegen, die von Schmutz und vielen unbeaufsichtigten Deponien gekennzeichnet sind. Diese verursachen eine starke Geruchsbelästigung und ziehen wilde Tiere und Ungeziefer an. Diese Situation ist nicht nur im nigerianischen Bundesstaat Imo, sondern auch in vielen Städten in Subsahara-Afrika verbreitet. Zukunftsperspektiven. Um die Umwelt in Subsahara-Afrika zu verbessern, ist ein integratives und integriertes nachhaltiges Abfallmanagementsystem unabdingbar. Die Abfallmenge in dieser Region wächst rasant, insbesondere Lebensmittel- und Bioabfälle. Die Region sollte auf Gesetze zur Abfallbewirtschaftung und Strategien zur Abfallreduzierung abzielen, um nur die tatsächlich benötigten Lebensmittel bereit zu stellen. Die Abfallbewirtschaftung sollte außerdem auf die Vermeidung von epidemischen Ausbrüchen von Cholera, Typhus, Lassafieber und Malaria abzielen, deren Überträger in schmutzigen Umgebungen gedeihen. Wasserkanäle und Gewässer sollten keine Abfallentsorgungskanäle sein. ; Résumé Introduction. L'industrialisation et l'urbanisation rapides et incontrôlées dans la plupart des pays en voie de développement entraînent une pollution des sols, de l'air et de l'eau à un rythme que l'environnement naturel ne peut pas entièrement renouveler. Ces questions environnementales contemporaines ont attiré l'attention locale, nationale et internationale. Le problème de la gestion des déchets urbains est associé à une croissance démographique rapide dans les pays en voie de développement. Il s'agit des crises environnementales pertinentes de la durabilité et de l'assainissement en Afrique subsaharienne et dans d'autres pays du tiers monde. Malgré les efforts des différents paliers de gouvernement (le cas du Nigeria avec trois niveaux : gouvernement fédéral, État et collectivités locales) dans la gestion des déchets solides dans les centres urbains, il déborde toujours de décharges ouvertes, de petites rues et empiète sur les plans d'eau. Celles-ci affectent la qualité de la vie urbaine et l'environnement naturel. L'Afrique subsaharien et les autres pays en voie de développement connaissent une recrudescence de l'accumulation et de la diversité des déchets, notamment les déchets électroniques, les déchets de biomasse agricole et les déchets plastiques. La nécessité d'une gestion durable et efficace des déchets grâce à l'application du principe des 3R (réduire, réutiliser et recycler) est un élément essentiel pour la promotion des modes de consommation et de production durables. Cette étude a examiné la gestion des déchets dans l'État d'Imo, au Nigéria, en tant qu'aspect corrélé à la durabilité de son environnement. Matériaux et méthodes. Pour analyser la gestion des déchets en tant que corrélat de la durabilité environnementale, en Afrique subsaharienne, l'État d'Imo, dans l'est du Nigéria, a été choisie comme zone d'étude. Depuis sa création en 1976, des problèmes liés à la gestion des déchets et à leur impact sur l'environnement ont été signalés. Passant par l'État avec la capitale la plus propre en 1980 jusqu'à une « colline de fumier » en 2013 et une « capitale des déchets » le 1er Octobre 2016. Dans cet État, trois sites d'étude ont été sélectionnés - la métropole d'Owerri (la capitale de l'État), Orlu et Okigwe villes. Sur ces sites, les ménages, les zones commerciales, les établissements d'hébergement et de loisirs, les écoles ainsi que les dépotoirs ont été examinés afin de déterminer la composition, la quantité, la distribution, les types de traitement des déchets en relation avec la durabilité de l'environnement de l'État. Cela s'est fait de manière pratique mais aléatoire au moyen de questionnaires, d'entretiens, de discussions de groupe et d'observation non-participants ; ceux-ci ont tous été annoncés par un travail de bureau détaillé. Les données ont été entrées à l'aide de Microsoft Office Excel et ont été explorées et analysées à l'aide du progiciel statistique pour les sciences sociales – SPSS. Les données ont été constituées essentiellement de variables catégorielles et ont été analysées à l'aide de statistiques descriptives. L'association entre les variables catégorielles a été mesurée à l'aide de Cramer's V, le Chi-carré qui assure la puissance et la fiabilité du test. Cramer's V est une mesure de tests d'association directement intégrée à la tabulation croisée. Le test du Chi carré de proportions égales a été utilisé pour comparer les proportions des différences significatives à 0,05. Le paquet statistique - Epi Info 6.04d a également été utilisé, car il fallait créer un tableau de contingence à partir de plusieurs sous-sorties et déterminer l'étendue de l'association entre les catégories de rangées et de colonnes. La variable d'échelle « quantité de déchets générée » a été décrite à l'aide de mesures de tendance centrale. Il a été testé pour la normalité à l'aide des tests de Kolmogorov-Smirnov et Shapiro-Wilk ; dans tous les contextes, l'hypothèse de normalité a été violée (P<0,05). Cinq hypothèses nulles ont été testées à l'aide du modèle de régression logistique. Le pouvoir explicatif de la composante conceptuelle individuelle a été calculé à l'aide du Cox & Snell R2 et celui des indicateurs individuels a également été évalué à l'aide du test du ratio de vraisemblance (Likelihood Ratio test). Dans le cadre de ce travail, l'importance de la variabilité expliquée par le modèle (modèle de base) a été évaluée à l'aide des tests Omnibus des coefficients du modèle, l'ampleur de cette variabilité expliquée par le modèle utilisant le Cox & Snell R2 et les effets de prédicteurs utilisant le test du ratio de vraisemblance. Sur le plan qualitatif, les données d'éléments ouverts, des observations et les entretiens ont été analysées à l'aide du processus d'analyse thématique consistant à regrouper les concepts ou les idées sous des termes génériques ou des mots clés. Les résultats ont été présentés sous forme de tableaux, graphiques, photos et cartes. Constatations et discussions. L'ensemble des résultats et des analyses indique qu'une gestion appropriée des déchets dans l'État d'Imo, au Nigéria, a un impact positif sur l'environnement. Cela a été évalué par la sensibilisation de la communauté à la gestion des déchets via des sources telles que la radio et la télévision, son éducation sur la gestion des déchets et l'intégration de l'éducation à l'environnement dans son programme. Bien que la plupart des membres de la communauté aient perçu la détérioration de l'environnement de l'État par rapport à celui-ci environ 10 ans en arrière, alors qu'ils étaient conscients de la nécessité de prendre des mesures adéquates pour la gestion des déchets, l'environnement a été décrit comme étant meilleur. Cette influence de la sensibilisation et de l'éducation environnementales sur la durabilité environnementale, évaluée à l'aide du modèle de régression logistique, traduit une variabilité significative (tests Omnibus des coefficients de modèle : χ2 = 42,742; P = 0,014), ce qui en déduit que la sensibilisation et l'éducation environnementales prédisent de manière significative la durabilité environnementale. Les résultats ont également révélé que la génération de déchets organiques était le fer de lance des autres types de déchets tels que le papier, le plastique, les déchets électroniques, le métal, le textile et le verre. Alors que les ramasseurs de déchets triaient toujours le papier, les plastiques, l'aluminium et le métal, certains d'entre eux triaient également le textile et le verre. Statistiquement (P <0,05), dans les situations où la production de déchets était la plus faible (1 à 2 kg par jour), les membres de la communauté ont affirmé que la qualité de l'environnement était meilleure par rapport à 10 ans en arrière. Les déchets tels que le verre brisé et le textile ainsi que le reste de déchets électroniques après l'extraction du cuivre et du laiton n'étaient pas triés et ceux-ci contribuaient davantage à la dégradation de l'environnement. De même, l'influence de la richesse sur la durabilité de l'environnement a été évaluée à l'aide du modèle de régression logistique, notamment des indicateurs liés à l'indice de développement, tels que l'éducation, la profession, le revenu et la capacité de payer pour l'élimination des déchets. En harmonisant les résultats, les agriculteurs, qui étaient pour la plupart les moins scolarisés, ont affirmé qu'ils remarquaient une amélioration de l'environnement. De plus, ceux qui n'acceptaient pas de payer pour l'élimination des déchets et qui étaient pour la plupart ceux ayant un faible revenu (moins de 200 000 nairas, soit 620 € par mois) percevaient une amélioration de l'environnement davantage que ceux ayant un revenu supérieur à 200 000 naira. Cette contradiction peut être attribuée au fait que ceux qui ont un faible niveau d'éducation n'ont pas la capacité d'apprécier les indicateurs de durabilité environnementale ainsi que ceux qui ont une formation plus approfondie avec une pensée critique. Les opportunités d'emploi et de réduction de la pauvreté liées à la gestion des déchets sur la durabilité environnementale ont été évaluées à l'aide d'une analyse thématique qualitative. Tous les membres de la communauté impliqués dans le tri, l'achat et la vente de déchets n'avaient pas de second emploi. Ils ont attesté que les revenus de leurs activités ont permis de maintenir leurs moyens de subsistance et leurs familles. Certains ont exprimé leur amour pour le travail, d'autant plus qu'ils étaient leurs propres maîtres. La collecte et le commerce des déchets offrent des possibilités d'emploi à de nombreuses communautés du monde entier. Par exemple, dans le recyclage des déchets, le compostage des déchets, usines d'incinération des déchets (les installations de valorisation énergétique des déchets) et 'die Stadtreiniger' dans la ville de Würzburg. Les travailleurs de ces entreprises ont des emplois grâce aux déchets. L'influence de l'élimination des déchets sur la durabilité de l'environnement a été évaluée à l'aide du modèle de régression logistique binaire et la variabilité expliquée par le modèle était significative. La validité était également étayée par les statistiques de Wald (P <0,05), qui indiquent que l'effet des prédicteurs est significatif. La durabilité environnementale dépendait en grande partie d'indicateurs tels que la fréquence à laquelle les membres de la communauté vidaient leurs poubelles ; comment / où les déchets sont éliminés, disponibilité de dépotoirs ou de poubelles publiques à proximité de la maison, etc. Les habitants qui prétendaient avoir des poubelles publiques ou des dépotoirs à proximité de leurs maisons ont dit de leur qualité de l'environnement que celle-ci se détériorait, car ces sites étaient nauséabonds, avaient des animaux et de la fumée autour d'eux. Ces habitants se sont également plaints de diarrhée, (de) catarrhe, (de) piqûres d'insectes et (de) morsures d'animaux, de paludisme et d´air puant. Conclusions. La liaison entre les stratégies de gestion des déchets médiocres et la durabilité de l'environnement de l'État d'Imo a été jugée probable : inefficacité statistiquement significative, manque de sensibilisation, pauvreté, mesures de gestion des déchets insuffisantes et irréalistes ont été trouvées dans cette zone d'étude. Dans ces situations, l'environnement ne s'est pas amélioré. Ces insuffisances dans la gestion des déchets générés exposaient non seulement les citoyens à des risques pour la santé, mais donnaient également lieu à des rues et à des routes caractérisées par la saleté et à de nombreux dépotoirs sans surveillance, dégageant une odeur désastreuse pour l'environnement et attirant des animaux sauvages. Cette situation prévaut non seulement dans l'État d'Imo, au Nigéria, mais dans de nombreuses villes d'Afrique subsaharienne. Perspectives d'avenir. Pour améliorer l'environnement en Afrique subsaharienne, il est impératif de mettre en œuvre un système de gestion des déchets durable et inclusif. La quantité de déchets dans cette région augmente rapidement, en particulier les déchets alimentaires / organiques. La région devrait viser des lois sur la gestion des déchets et des stratégies de réduction des déchets, qui contribueront à économiser et à produire plus d´ aliments dont elle a réellement besoin. La gestion des déchets doit être dissociée d'épidémies telles que le choléra, la typhoïde, la fièvre de Lassa et le paludisme, dont les vecteurs se développent bien dans des environnements immondes. Les canaux et les plans d'eau ne doivent pas être des canaux d'évacuation de déchets ou des sites de décharge d´ ordures.
Seagrasses are valuable ecosystem service providers playing a major role in the structure and functioning of costal and marine environments. They support fisheries production, aquatic biodiversity refuge, climate change mitigation, erosion limitation, water oxygenation, and nutrient and pollutants load moderation. Yet, their accelerating loss rates due to direct and indirect human activities suggest a global crisis compromising the bundle of their vital benefits. There is strong incentive within the conservation movement to flatten the curve of seagrass decline and protect this keystone component of coastal environments throughout the world. Primary challenges for seagrass conservation consist in informing on their status and increase recognition of their importance. Although understanding of the functioning of seagrass ecosystems, their services and the way they respond to stressors has improved over the last years, they are unknown and underappreciated in Morocco with an overlooked status within the conservation plans. The present thesis global objective was, (i) to investigate the potential use of Zostera noltei Hornemann and Cymodocea nodosa (Ucria) Ascherson in the Moroccan costal monitoring programs of trace element contamination, and (ii) to provide the first in-depth characterization of C. nodosa at Al Hoceima National Park and Zostera marina Linnaeus at Jbel Moussa with an insight into proactive measures for seagrass management and conservation. The assessment of Z. noltei seagrass leaves accumulation capacity of 23 trace elements along the Atlantic latitudinal climatic gradient (Moulay Bousselham lagoon, Sidi Moussa lagoon, Oualidia lagoon, Khnifiss lagoon and Dakhla bay) revealed that Z. noltei leaves are a useful bioindicator of Cd, Mo, Sb, Ag, Zn, U, Al, Fe, Mn, Ba and Hg contamination in sediments. From Marchica lagoon, the only lagoon on the Mediterranean coast, C. nodosa leaves and roots performed equally as good bioindicators of Cu and Cd in sediment whereas leaves are considered as the best bioindicator for Zn contamination and roots for Pb load. The structural development and the population dynamics of C. nodosa in Al Hoceima National Park detected a net regression of the meadows that were at the last rang values of growth parameters recorded elsewhere. At Jbel Moussa, the status of the deepest Z. marina meadows in the Mediterranean (lower limit at -17 m in depth with patches extending up to -20 m), shifted over only four years, from the good physiological, morphological and biochemical state to a dramatically total destruction by the combined effect of warming, trawling, and invasion by Rugulopteryx okamurae (E.Y. Dawson) I.K. Hwang, W.J. Lee and H.S. Kim. This habitat change induced a significant extinction of soft bottom amphipods communities up to 70% of the total variation. The present work provide a proof of evidence of seagrass meadows fundamental role in supporting the costal environment health, and strengthen their widespread degradation and loss. It represents an essential synthesis to create awareness among the national managers, policymakers and the public about the importance of seagrasses to include them in the conservation agenda and management plans before that they disappear without even to be reported in our coast. ; Les herbiers à phanérogames marine procurent de précieux services écosystémiques et jouent un rôle clé dans la structuration et le fonctionnement des environnements côtiers et marins. Ils soutiennent la production halieutique ainsi que l'atténuation du changement climatique, mais aussi fournissent des refuges pour la biodiversité aquatique, limitent l'érosion, participent dans l'oxygénation des eaux et aussi la modération de la charge en nutriments et en polluants. Néanmoins, leur taux de disparition accéléré, dû aux activités humaines directes et indirectes, suggère une crise globale compromettant l'ensemble de leurs bénéfices vitaux. Des efforts de conservation vigoureux sont déployés dans le monde entier afin d'infléchir la courbe du déclin et protéger cette composante cruciale de l'environnement côtier et marin. Les principaux défis pour la conservation de ces écosystèmes consistent à informer sur leur statut et à sensibiliser sur leur importance. Bien que la compréhension de leur fonctionnement, leurs services écologiques et leurs réponses aux perturbateurs soit améliorée au cours des dernières années, ils demeurent méconnus et sous-estimés au Maroc avec un statut négligé dans les plans de conservation. L'objectif global de la présente thèse était (i) d'étudier l'utilisation potentielle de Zostera noltei Hornemann et Cymodocea nodosa (Ucria) Ascherson dans les programmes de surveillance marocains de la contamination par les éléments traces, et (ii) de fournir la première caractérisation approfondie de C. nodosa au Parc National d'Al Hoceima et de Zostera marina Linnaeus à Jbel Moussa, avec un aperçu sur les mesures proactives pour leur gestion et conservation. L'évaluation de la capacité d'accumulation de 23 éléments traces par les feuilles de Z. noltei au niveau de cinq écosystèmes semi-fermés le long du gradient climatique latitudinal de l'Atlantique marocain (lagune de Moulay Bousselham, lagune de Sidi Moussa, lagune de Oualidia, lagune de Khnifiss et baie de Dakhla) a révélé que les feuilles de Z. noltei sont un bioindicateur efficace de la contamination des sédiments par Cd, Mo, Sb, Ag, Zn, U, Al, Fe, Mn, Ba et Hg. Dans la lagune de Marchica, la seule lagune de la côte méditerranéenne du Maroc, les feuilles et les racines de C. nodosa ont montré une performance similaire en tant que bioindicateurs du Cu et du Cd dans les sédiments, tandis que les feuilles sont considérées comme le meilleur bioindicateur de la contamination par le Zn et les racines pour la charge en Pb. L'étude du développement structurel et de la dynamique des populations de C. nodosa dans le Parc National d'Al Hoceima a révélé une nette régression de ces herbiers, avec des valeurs de croissance très faibles en comparaison avec d'autres régions. A Jbel Moussa, le statut des herbiers de Z. marina, les plus profonds de la Méditerranée (limite inférieure à -17 m de profondeur avec des taches s'étendant jusqu'à -20 m), a changé en seulement quatre ans, passant d'un bon état physiologique, morphologique et biochimique à une destruction totale et dramatique sous l'effet combiné du réchauffement, du chalutage et de l'invasion par Rugulopteryx okamurae (E.Y. Dawson) I.K. Hwang, W.J. Lee and H.S. Kim. Ce changement d'habitat a entraîné une extinction significative des communautés d'amphipodes allant jusqu'à 70% de la variation totale. Le présent travail confirme le rôle fondamental des herbiers marins dans le maintien du bon état de santé de l'environnement côtier et témoigne de leur vaste dégradation et disparition. Il représente une synthèse de base pour sensibiliser les gestionnaires, les décideurs politiques et le grand public à l'importance des herbiers marins afin de les intégrer dans les plans de gestion et conservation avant qu'ils ne disparaissent sans même être signalés sur nos côtes. ; Las praderas de fanerógamas marinas proporcionan una gran cantidad de servicios ecosistémicos y juegan un papel clave en la estructura y funcionamiento de los ecosistemas costeros. Promueven la producción de recursos pesqueros, sirven de refugio para la biodiversidad, mitigan el cambio climático, limitan la erosión costera, contribuyen a la oxigenación del agua y a reducir los niveles de nutrientes y contaminantes. La elevada tasa de pérdida que han sufrido, directa o indirectamente causadas por actividades humanas, es indicadora de una crisis global que compromete los beneficios esenciales que ofrecen este tipo de ecosistemas. Hay una determinación dentro del movimiento conservacionista para revertir la tendencia de pérdida y proteger estos elementos clave de los ambientes costeros a lo largo del mundo. Los desafíos principales para la conservación de las praderas marinas son informar sobre su estatus de conservación y potenciar el reconocimiento de su importancia. Aunque el conocimiento del funcionamiento de estos ecosistemas, los servicios que proporcionan y la forma cómo responden a determinados estresores ha aumentado en los últimos años, aún son desconocidos y poco valorados en Marruecos, soslayando su estatus e importancia en los planes de conservación y gestión. El objetivo principal de esta tesis ha sido, (i) investigar el uso potencial de Zostera noltei Hornemann y Cymodocea nodosa (Ucria) Ascherson en los programas de monitorización costera de diversos contaminantes en Marruecos, y (ii) proporcionar la primera caracterización detallada de C. nodosa en el Parque Nacional de Alhucemas y de Zostera marina Linnaeus en la zona de Jbel Moussa, con atención a medidas proactivas para la gestión y conservación de las praderas. El análisis de la capacidad de acumulación de 23 elementos traza en las hojas de Z. noltei a lo largo de un gradiente latitudinal (laguna de Moulay Bousselham, laguna Sidi Moussa, laguna Oualidia, laguna Khnifiss y bahía de Dakhla) indicaron que las hojas de Z. noltei son bioindicadores útiles de contaminación por Cd, Mo, Sb, Ag, Zn, U, Al, Fe, Mn, Ba y Hg en sedimentos. En la laguna de Marchica, la única laguna costera de la costa mediterránea marroquí, las hojas y raíces de C. nodosa también mostraron ser buenos bioindicadores de Cu y Cd en sedimento, mientras que las hojas se consideraron mejores bioindicadores de la contaminación por Zn, y las raíces de contaminación por Pb. El desarrollo estructural y la dinámica poblacional de C. nodosa en el Parque Nacional de Alhucemas indicaron una regresión neta de las praderas estudiadas, que mostraron un crecimiento dentro del rango más bajo registrado a nivel mundial. En Jbel Moussa, el estatus de la pradera más profunda de Z. marina registrada en el Mediterráneo (límite inferior a 17 m con parches extendiéndose hasta los 20 m), varió en tan solo cuatro años desde un buen estado fisiológico, morfológico y bioquímico hasta una destrucción total debido al posible efecto combinado del calentamiento global, la pesca de arrastre y la invasión por el alga Rugulopteryx okamurae (E.Y. Dawson) I.K. Hwang, W.J. Lee y H.S. Kim. Este cambio en el hábitat provocó una extinción significativa de las comunidades de anfípodos del sedimento (hasta un 70% de variación total). El presente trabajo proporciona una evidencia del papel que juegan las praderas de fanerógamas en mantener la salud de los ecosistemas costeros y del impacto de su pérdida y degradación. Representa también una síntesis relevante para generar conciencia entre los gestores nacionales, los políticos y el público sobre la importancia de las praderas, con el objetivo de incluirlas en la agenda de conservación y en los planes de gestión antes que desaparezcan, en algunos casos sin haber sido siquiera estudiadas o detectadas.
Evaluation is the systematic determination of the merit, worth and significance of a programme, initiative or intervention. As a young discipline, its empirical study is still limited, especially in Francophone Africa. Building on both the theory and the practice of evaluation in Senegal for the past decades, this study aims to identify strategies to improve evaluation practice and its usefulness for development results. It is focused on the evaluation of Sustainable Land Management (SLM) that presents specific challenges associated with the difficulty of considering simultaneously the different time and space scales of the environment, the economy and the society; and of dealing with the uncertainty and the limited quantity and quality of context data, among others. The study is based on an extensive review of the specialized literature on environment and development issues, the institutional and policy setting, complemented with semi-structured interviews with national authorities, donor representatives and evaluators. Participant observation also helped to ground the analysis and to access key grey literature and evaluation reports. Meta-evaluation (MEv) is proposed as the analytical framework to study the SLM evaluation practice in Senegal to improve evaluative knowledge. MEv is the evaluation of evaluations. The theoretical function of MEv has been developed to assess the role of evaluation in the SLM policy sector, including its adequacy and opportunity. A tailored MEv framework is applied to a set of 40 SLM project evaluation reports published since 2000, and complemented with 3 case studies. The study also analyses a parallel strand of evaluation practice in Senegal: capitalizations, conceived as participatory evaluative exercises focused on stakeholders¿ experiences, practices and learning. Results show that evaluation practice in SLM in Senegal is very heterogeneous and far from ¿sound evaluation standards¿. This is explained by constraints in the enabling environment and the institutional framework and limited capacities of stakeholders at all levels. In spite of some timid advances towards country-led evaluation, serious blockages to national ownership and evaluation utilization still persist. Although the majority of interviewees perceived SLM evaluations to be participative, this study contests their understanding of participation in most cases. SLM capitalization exercises, although far from the ideal features of this learning-oriented approach are able to engage more meaningfully with local-level actors. The set of evaluations and capitalizations analysed does not offer a coherent response to the challenges of evaluating Natural Resources Management interventions identified in the literature. For instance, they do not solve the tensions among different time and space scales or encompass a wide variety of values and perspectives about those interventions. Finally, the findings suggest that SLM evaluation is still much dominated by donor agendas and aid effectiveness concerns (accountability), with very limited efforts to promote their use for improvement or learning, and hardly any to inform national policy making. The study confirms the usefulness of MEv to guide critical reflection about real-world evaluations, surpassing the narrow conception of evaluation quality. It also allows the opening of a debate about evaluation capacities understood as the faculty to choose what, when and how interventions are evaluated. MEv could be used to promote a more active involvement of Senegalese research institutes, public administration and civil society in shaping a new public policy evaluation scenario. A broader national conception of evaluation should also encompass capitalizations and other similar approaches and foster learning organizations and institutions while promoting exchanges between applied research and project and policy-level evaluation. ; La evaluación es la investigación sistemática del mérito, valor e importancia de un programa, iniciativa o intervención. Siendo una disciplina nueva, su estudio empírico es todavía limitado, especialmente en el África francófona. En base a la teoría y la práctica de evaluación en Senegal durante las últimas décadas, este estudio pretende identificar estrategias para mejorar la evaluación y su utilidad para alcanzar resultados de desarrollo. Está focalizado en la evaluación de la Gestión Sostenible de la Tierra (GST) que presenta retos específicos asociados a la dificultad de considerar simultáneamente las diferentes escalas de tiempo y espacio del medio ambiente, la economía y la sociedad; de integrar la incertidumbre, así como la limitada cantidad y calidad de la información sobre el contexto, entre otros. El estudio está basado en una revisión extensiva de la literatura especializada en medio ambiente y desarrollo, el contexto institucional y político, complementado con entrevistas semi-estructuras con autoridades nacionales, representantes de la comunidad de donantes y evaluadores. Cuatro años de participación observante también ayudaron a contextualizar el análisis y a acceder a literatura gris y a informes de evaluación claves. El enfoque de Meta-evaluación (MEv) es propuesto como marco analítico para estudiar la práctica de evaluación de GST en Senegal con el fin de mejorar el conocimiento evaluativo. La MEv es la evaluación de evaluaciones. La función teórica de MEv ha sido desarrollada para valorar el rol de la evaluación en el sector de política de la GST, inluyendo su idoneidad y oportunidad. Un marco de MEv adaptado es aplicado a un conjunto de 40 informes de evaluación de proyectos de GST publicados a partir del 2000 y complementados con tres estudios de caso. El estudio también analiza una práctica de evaluación paralela en Senegal: las capitalizaciones, concebidas como ejercicios evaluativos participativos focalizados en las experiencias, prácticas y aprendizaje de los actores. El estudio confirma la utilidad de la MEv para guiar la reflexión crítica sobre un conjunto de evaluaciones reales, más allá de la concepción restrictiva de la calidad en evaluación. También permite propiciar el debate sobre las capacidades de evaluación entendidas como la capacidad de elegir qué intervenciones son evaluadas, cuándo y cómo. La MEv podría ser utilizada para promover una implicación más activa de los institutos de investigación, las administraciones públicas y la sociedad civil senegaleses para dibujar un nuevo escenario de evaluación de políticas públicas. Una concepción amplia de la evaluación debería también incluir las capitalizaciones y otros enfoques similares y fomentar organizaciones e instituciones de conocimiento y el intercambio entre la investigación aplicada y la evaluación a nivel de proyectos, programas y políticas. ; L´évaluation est la recherche systématique de la valeur, de la portée et de l'importance d'un programme, d'une initiative ou d'une intervention. Étant une discipline nouvelle, son étude empirique est encore limitée, particulièrement en Afrique francophone. S'appuyant sur la théorie et la pratique de l'évaluation au Sénégal au cours des dernières décennies, cette étude vise à identifier des stratégies pour améliorer l'évaluation et son utilité en vue d'atteindre des résultats de développement. Elle porte sur l'évaluation de la gestion durable des terres (GDT), qui présente des défis spécifiques en raison de la difficulté à considérer en simultané les différentes échelles temporelles et spatiales de l'environnement, de l'économie et de la société, et de prendre en compte, entre autres, l'incertitude ainsi que des informations limitées en quantité et qualité sur le contexte. L'étude est basée sur une ample révision de la littérature spécialisée sur l'environnement et le développement, le contexte institutionnel et politique, complétée par des entretiens semi-structurés avec les autorités nationales et les représentants de la communauté de bailleurs et d'évaluateurs au Sénégal. Quatre années d'observation participante ont également aidé à contextualiser l'analyse et à consulter la littérature grise et les rapports d'évaluation. L'approche de méta-évaluation (MEv) est proposée en tant que cadre analytique pour étudier la pratique d'évaluation de la GDT au Sénégal afin d'améliorer les connaissances évaluatives. La MEv est l'évaluation des évaluations. La fonction théorique de MEv a été développée pour jauger le rôle de l'évaluation dans le secteur des politiques de GDT, y compris son adéquation et sa pertinence. Un cadre de MEv adapté est appliqué à un ensemble de 40 rapports d'évaluation de projets de GDT publiés à partir de l'année 2000 et complétés avec trois études de cas. L'étude analyse également la pratique de l'évaluation parallèle au Sénégal : les capitalisations, conçues comme exercices évaluatifs participatifs portant sur les expériences, les pratiques et les apprentissages des acteurs. Les résultats montrent que la pratique d'évaluation de la GDT au Sénégal est très hétérogène et éloignée des standards d' "évaluation de qualité". Cette situation est expliquée par les limitations de l'environnement politique et du cadre institutionnel favorables à l'évaluation, ainsi que par les capacités limitées des acteurs à tous les niveaux. En dépit de quelques progrès timides vers l'évaluation menée par le pays, d'importants blocages persistent encore afin de promouvoir l'appropriation nationale et l'utilisation des évaluations au Sénégal. Même si la plupart des interviewés conçoivent l'évaluation de la GDT comme participative, l'étude met en cause leur compréhension du concept de participation, sauf dans quelques exemples isolés d'évaluations inclusives. Les capitalisations de GDT, bien qu'étant loin de reprendre les caractéristiques idéales de cette approche orientée vers l'apprentissage, permettent au moins d'engager de façon plus significative les acteurs au niveau local. Néanmoins, les évaluations de projet et les capitalisations de GDT n'offrent pas une réponse cohérente aux défis inhérents à l'évaluation d'initiatives de gestion durable de ressources naturelles identifiés dans la littérature. Par exemple, elles ne permettent pas de résoudre les tensions entre les différentes échelles temporelles et géographiques ou d'intégrer la diversité des valeurs et des perspectives liées à ces interventions. Finalement, les résultats indiquent que la pratique d'évaluation de la GDT est encore majoritairement dominée par les agendas des bailleurs et les objectifs d'efficacité de l'aide (redevabilité), avec des efforts très limités pour promouvoir leur utilisation orientée vers l´améliorations ou l'apprentissage, et virtuellement inexistants pour élaborer des politiques publiques. L'étude confirme l'utilité de la MEv pour guider la réflexion critique sur un ensemble d'évaluations réelles, au-delà de la conception restrictive de qualité en évaluation. Elle permet aussi de favoriser le débat sur les capacités d'évaluation comprises comme le pouvoir de déterminer quelles interventions à évaluer, le moment choisi pour les évaluations et la façon dont elle sont conduites. La MEv pourrait être utilisée afin de promouvoir une implication plus active des instituts de recherche, des administrations publiques et de la société civile sénégalaise afin de concevoir un nouveau panorama de l'évaluation de politiques publiques. Une conception ample de l´évaluation devrait également inclure les capitalisations et d'autres approches similaires, tout en promouvant des organisations et des institutions productrices de savoir, et en favorisant l'échange entre recherche appliquée et évaluation de projets, programmes et politiques. ; Postprint (published version)
Evaluation is the systematic determination of the merit, worth and significance of a programme, initiative or intervention. As a young discipline, its empirical study is still limited, especially in Francophone Africa. Building on both the theory and the practice of evaluation in Senegal for the past decades, this study aims to identify strategies to improve evaluation practice and its usefulness for development results. It is focused on the evaluation of Sustainable Land Management (SLM) that presents specific challenges associated with the difficulty of considering simultaneously the different time and space scales of the environment, the economy and the society; and of dealing with the uncertainty and the limited quantity and quality of context data, among others. The study is based on an extensive review of the specialized literature on environment and development issues, the institutional and policy setting, complemented with semi-structured interviews with national authorities, donor representatives and evaluators. Participant observation also helped to ground the analysis and to access key grey literature and evaluation reports. Meta-evaluation (MEv) is proposed as the analytical framework to study the SLM evaluation practice in Senegal to improve evaluative knowledge. MEv is the evaluation of evaluations. The theoretical function of MEv has been developed to assess the role of evaluation in the SLM policy sector, including its adequacy and opportunity. A tailored MEv framework is applied to a set of 40 SLM project evaluation reports published since 2000, and complemented with 3 case studies. The study also analyses a parallel strand of evaluation practice in Senegal: capitalizations, conceived as participatory evaluative exercises focused on stakeholders¿ experiences, practices and learning. Results show that evaluation practice in SLM in Senegal is very heterogeneous and far from ¿sound evaluation standards¿. This is explained by constraints in the enabling environment and the institutional framework and limited capacities of stakeholders at all levels. In spite of some timid advances towards country-led evaluation, serious blockages to national ownership and evaluation utilization still persist. Although the majority of interviewees perceived SLM evaluations to be participative, this study contests their understanding of participation in most cases. SLM capitalization exercises, although far from the ideal features of this learning-oriented approach are able to engage more meaningfully with local-level actors. The set of evaluations and capitalizations analysed does not offer a coherent response to the challenges of evaluating Natural Resources Management interventions identified in the literature. For instance, they do not solve the tensions among different time and space scales or encompass a wide variety of values and perspectives about those interventions. Finally, the findings suggest that SLM evaluation is still much dominated by donor agendas and aid effectiveness concerns (accountability), with very limited efforts to promote their use for improvement or learning, and hardly any to inform national policy making. The study confirms the usefulness of MEv to guide critical reflection about real-world evaluations, surpassing the narrow conception of evaluation quality. It also allows the opening of a debate about evaluation capacities understood as the faculty to choose what, when and how interventions are evaluated. MEv could be used to promote a more active involvement of Senegalese research institutes, public administration and civil society in shaping a new public policy evaluation scenario. A broader national conception of evaluation should also encompass capitalizations and other similar approaches and foster learning organizations and institutions while promoting exchanges between applied research and project and policy-level evaluation. ; La evaluación es la investigación sistemática del mérito, valor e importancia de un programa, iniciativa o intervención. Siendo una disciplina nueva, su estudio empírico es todavía limitado, especialmente en el África francófona. En base a la teoría y la práctica de evaluación en Senegal durante las últimas décadas, este estudio pretende identificar estrategias para mejorar la evaluación y su utilidad para alcanzar resultados de desarrollo. Está focalizado en la evaluación de la Gestión Sostenible de la Tierra (GST) que presenta retos específicos asociados a la dificultad de considerar simultáneamente las diferentes escalas de tiempo y espacio del medio ambiente, la economía y la sociedad; de integrar la incertidumbre, así como la limitada cantidad y calidad de la información sobre el contexto, entre otros. El estudio está basado en una revisión extensiva de la literatura especializada en medio ambiente y desarrollo, el contexto institucional y político, complementado con entrevistas semi-estructuras con autoridades nacionales, representantes de la comunidad de donantes y evaluadores. Cuatro años de participación observante también ayudaron a contextualizar el análisis y a acceder a literatura gris y a informes de evaluación claves. El enfoque de Meta-evaluación (MEv) es propuesto como marco analítico para estudiar la práctica de evaluación de GST en Senegal con el fin de mejorar el conocimiento evaluativo. La MEv es la evaluación de evaluaciones. La función teórica de MEv ha sido desarrollada para valorar el rol de la evaluación en el sector de política de la GST, inluyendo su idoneidad y oportunidad. Un marco de MEv adaptado es aplicado a un conjunto de 40 informes de evaluación de proyectos de GST publicados a partir del 2000 y complementados con tres estudios de caso. El estudio también analiza una práctica de evaluación paralela en Senegal: las capitalizaciones, concebidas como ejercicios evaluativos participativos focalizados en las experiencias, prácticas y aprendizaje de los actores. El estudio confirma la utilidad de la MEv para guiar la reflexión crítica sobre un conjunto de evaluaciones reales, más allá de la concepción restrictiva de la calidad en evaluación. También permite propiciar el debate sobre las capacidades de evaluación entendidas como la capacidad de elegir qué intervenciones son evaluadas, cuándo y cómo. La MEv podría ser utilizada para promover una implicación más activa de los institutos de investigación, las administraciones públicas y la sociedad civil senegaleses para dibujar un nuevo escenario de evaluación de políticas públicas. Una concepción amplia de la evaluación debería también incluir las capitalizaciones y otros enfoques similares y fomentar organizaciones e instituciones de conocimiento y el intercambio entre la investigación aplicada y la evaluación a nivel de proyectos, programas y políticas. ; L´évaluation est la recherche systématique de la valeur, de la portée et de l'importance d'un programme, d'une initiative ou d'une intervention. Étant une discipline nouvelle, son étude empirique est encore limitée, particulièrement en Afrique francophone. S'appuyant sur la théorie et la pratique de l'évaluation au Sénégal au cours des dernières décennies, cette étude vise à identifier des stratégies pour améliorer l'évaluation et son utilité en vue d'atteindre des résultats de développement. Elle porte sur l'évaluation de la gestion durable des terres (GDT), qui présente des défis spécifiques en raison de la difficulté à considérer en simultané les différentes échelles temporelles et spatiales de l'environnement, de l'économie et de la société, et de prendre en compte, entre autres, l'incertitude ainsi que des informations limitées en quantité et qualité sur le contexte. L'étude est basée sur une ample révision de la littérature spécialisée sur l'environnement et le développement, le contexte institutionnel et politique, complétée par des entretiens semi-structurés avec les autorités nationales et les représentants de la communauté de bailleurs et d'évaluateurs au Sénégal. Quatre années d'observation participante ont également aidé à contextualiser l'analyse et à consulter la littérature grise et les rapports d'évaluation. L'approche de méta-évaluation (MEv) est proposée en tant que cadre analytique pour étudier la pratique d'évaluation de la GDT au Sénégal afin d'améliorer les connaissances évaluatives. La MEv est l'évaluation des évaluations. La fonction théorique de MEv a été développée pour jauger le rôle de l'évaluation dans le secteur des politiques de GDT, y compris son adéquation et sa pertinence. Un cadre de MEv adapté est appliqué à un ensemble de 40 rapports d'évaluation de projets de GDT publiés à partir de l'année 2000 et complétés avec trois études de cas. L'étude analyse également la pratique de l'évaluation parallèle au Sénégal : les capitalisations, conçues comme exercices évaluatifs participatifs portant sur les expériences, les pratiques et les apprentissages des acteurs. Les résultats montrent que la pratique d'évaluation de la GDT au Sénégal est très hétérogène et éloignée des standards d' "évaluation de qualité". Cette situation est expliquée par les limitations de l'environnement politique et du cadre institutionnel favorables à l'évaluation, ainsi que par les capacités limitées des acteurs à tous les niveaux. En dépit de quelques progrès timides vers l'évaluation menée par le pays, d'importants blocages persistent encore afin de promouvoir l'appropriation nationale et l'utilisation des évaluations au Sénégal. Même si la plupart des interviewés conçoivent l'évaluation de la GDT comme participative, l'étude met en cause leur compréhension du concept de participation, sauf dans quelques exemples isolés d'évaluations inclusives. Les capitalisations de GDT, bien qu'étant loin de reprendre les caractéristiques idéales de cette approche orientée vers l'apprentissage, permettent au moins d'engager de façon plus significative les acteurs au niveau local. Néanmoins, les évaluations de projet et les capitalisations de GDT n'offrent pas une réponse cohérente aux défis inhérents à l'évaluation d'initiatives de gestion durable de ressources naturelles identifiés dans la littérature. Par exemple, elles ne permettent pas de résoudre les tensions entre les différentes échelles temporelles et géographiques ou d'intégrer la diversité des valeurs et des perspectives liées à ces interventions. Finalement, les résultats indiquent que la pratique d'évaluation de la GDT est encore majoritairement dominée par les agendas des bailleurs et les objectifs d'efficacité de l'aide (redevabilité), avec des efforts très limités pour promouvoir leur utilisation orientée vers l´améliorations ou l'apprentissage, et virtuellement inexistants pour élaborer des politiques publiques. L'étude confirme l'utilité de la MEv pour guider la réflexion critique sur un ensemble d'évaluations réelles, au-delà de la conception restrictive de qualité en évaluation. Elle permet aussi de favoriser le débat sur les capacités d'évaluation comprises comme le pouvoir de déterminer quelles interventions à évaluer, le moment choisi pour les évaluations et la façon dont elle sont conduites. La MEv pourrait être utilisée afin de promouvoir une implication plus active des instituts de recherche, des administrations publiques et de la société civile sénégalaise afin de concevoir un nouveau panorama de l'évaluation de politiques publiques. Une conception ample de l´évaluation devrait également inclure les capitalisations et d'autres approches similaires, tout en promouvant des organisations et des institutions productrices de savoir, et en favorisant l'échange entre recherche appliquée et évaluation de projets, programmes et politiques. ; Postprint (published version)
Anyone starting to investigate the asterism of relational arts faces an elementary interrogation : is there a relational art? Isn't art, at first sight, a relationship to the world, mediated by a form, inducing a variety of relational modes ? What meaning does this accent take on, put on a decidedly intrinsic quality to the work of art? And first, what does one mean by relation ? If the history of recent art gives us more "relational assumptions," no study, so far, has undertaken to map them out or even place them on a timeline. Litterature about it is fragmentary, it is not addressing these assumptions in isolation, never articulating them in a history of art, a history of relational arts. Also, according to this criticism and this same literature, the relational issue would be closed, and this art relegated to anecdote, as a historical manifestation of a certain conception of art, temporary and fleeting, a fashion so to speak. This study, therefore, proceeds, from an attempt to go over usual readings of relational art. The goal of this analysis is to disentangle the knots and broadening the understanding of relational art departing from its meanings and its uses, to give the concept of relation its density, to make it a tool, so that it can continue to nourish and enrich the theories and thoughts on today's art. Likewise we'll seek to assess the relational question retrospectively and prospectively. Finally, this analysis aims to broaden the question, so to report a relational sensitivity, not exclusive to the single register of the already established and institutionalized art. This study first analyzes the combination of four historical factors allowing to report the emergence of an art of relational nature. There is, first, the pragmatist descent, from which the defining issue of the experiment emerges (John Dewey - Black Mountain College - John Cage are investigated here). Then there is the emergence of the concept of indeterminacy and the epistemological break which contextualizes it. It should also rely on a process of naturalization of art, which is already indicated by the influential and crucial work of John Cage. The last factor is the ethical enterprise, ie the critical investigation of everyday life, inspired by the socio-political unrest and opposing ideas of the times, giving rise to a multitude of projects with largely utopian aims. These four factors, at different levels, were to form the substrate of relational art defined as such over the next three decades. Because if there is a historical constant, since the 50's, of art incorporating participation to varying degrees, this art was defined as "relational" three times: by the Circle of Prospective Art (1972), by the Sociological Art Collective (1974) and the Aesthetics of Communication (1983), and by Nicolas Bourriaud (Relational Aesthetics) (1990's). Although distinct or divergent on several levels, these theories are nevertheless, in some extent, related. Along with a science constituded in a knowledge of relationships (structuralist and systemic approaches), this art favors intuitive poetics of relationships, both calling for awareness of the relations (ecology). This is in the trial of reliance, paradigm of late modernity - whatever the name – which now characterizes natural sciences as well as the human sciences – that must be reconciled -, that these relational arts are constituted, arts to which it is permitted to give an ecosophical dimension that exceeds the political aspect to which they cannot resolve. In hindsight, the field of relational art is similar to a constellation connecting disparate practices, formally and intentionally heterogeneous but participating in a meaningful whole : the relational arts. This includes, beyond strictly speaking relationist theories, many of socially questioning practices, where otherness perceives itself as involved, new forms of attablement and commensality, site-oriented and spatial practices determining the relationship as a space for negotiation, but also shapes-paths of "cinéplastique", tactical trajectories and other concatenations, interventions and situations of arts today. The intention at the foundation of these practices is beyond the world of art only, as it animates overly festive art of the collectives, determined to re-enchant life, the utopia of squats and areas of temporary autonomy, the libertarian disobedience of hackers and artists of the Internet, as amateur as they can be. The challenge of re-registration and an re-appreciation of the relational concept in the lexicon, theory and practice of arts seems therefore crucial, as this concept opens a sufficiently wide field of thought, beyond the reductive categorizations whereof the relational arts are the subject. Despite heterogeneous shapes and talks, some of them certainly questionable, it is the same intuition that such theories and practices betray, in line with the symptomatic relational thinking of the the latest conceptions and representations of realness. They also respond to the often invoked need to develop an "ecology of mind" in humanities. We therefore wish to encourage awareness of the fundamental aspects that the relational idea and aspiration constitute, so that the concept of relation can continue to nourish and enrich the theories on art and reflection carried by the artists, their commentators but also the public about the art of our times. ; Quiconque entreprend d'investiguer l'astérisme des arts relationnels se heurte à une interrogation élémentaire : existe-t-il un art relationnel ? L'art n'est-il pas, d'emblée, un rapport au monde médiatisé par une forme, induisant une diversité de modes relationnels ? Quel sens revêt cet accent mis sur une qualité sans doute intrinsèque à l'œuvre d'art ? Et d'abord, qu'entend-on par relation ? Si l'histoire des arts récents nous livre plusieurs « hypothèses relationnelles », aucune étude n'a à ce jour entrepris d'en établir une cartographie ni même une chronologie. La littérature sur la question est fragmentaire, n'abordant ces hypothèses qu'isolément, sans jamais les articuler en une histoire de l'art, une histoire des arts relationnels. Aussi, à en croire la critique et cette même littérature, la question relationnelle serait close, et cet art relégué au rang d'anecdote, en tant que manifestation historique d'une certaine conception de l'art, temporaire, fugace, une mode pour ainsi dire. Cette étude procède donc d'une tentative de dépassement des lectures habituelles de l'art relationnel. Quant à l'objectif de cette analyse, il est démêler l'écheveau en élargissant la compréhension de l'art relationnel au départ de ses acceptions et de ses usages, pour rendre au concept de relation sa densité, de le constituer en un outil de sorte qu'il puisse continuer à nourrir et enrichir les théories et réflexions sur l'art d'aujourd'hui. Aussi vise-t-elle à établir un bilan rétrospectif et prospectif de la question relationnelle. Enfin, c'est à un élargissement de la question que procède cette analyse, de manière à rendre compte d'une sensibilité relationnelle non exclusive au seul registre de l'art institué. Cette étude analyse d'abord la conjugaison de quatre facteurs historiques permettant de rendre compte de l'émergence d'un art de nature relationnelle. Il y a l'ascendance pragmatiste, d'abord, de laquelle ressort la question déterminante de l'expérience (le tracé John Dewey - Black Mountain College - John Cage est ici investigué). Il y a ensuite l'émergence de la notion d'indétermination et la rupture épistémologique qui la contextualise (laquelle concerne tant les sciences exactes qu'humaines). Il faut par ailleurs compter sur un processus de naturalisation de l'art, qui transparaît d'abord dans l'œuvre influente et déterminante de John Cage. Enfin, le dernier facteur est celui de l'entreprise éthique, autrement dit de l'investigation critique du quotidien, inspirée de l'agitation socio-politique et des idées contestataires de l'époque, donnant lieu à une multitude de projets aux visées largement utopiques. Ces quatre facteurs allaient à des degrés variables constituer le substrat d'arts relationnels définis comme tels au cours des trois décennies suivantes. Car s'il existe une constante historique depuis les années cinquante d'un art intégrant la participation à des degrés divers, cet art fut qualifié de « relationnel » à trois reprises : par le Cercle d'Art Prospectif (1972), par le Collectif d'art sociologique (1974) et l'Esthétique de la communication (1983), et par Nicolas Bourriaud (décennie 1990). Bien que distinctes voire divergentes à plusieurs niveaux, ces théories n'en sont pas moins, dans une certaine mesure, apparentées. Parallèlement à une science qui se constitue en une connaissance des relations (approches structuraliste et systémique), cet art privilégie une poétique intuitive des relations, tous deux appelant à la conscience des relations (écologie). C'est dans le procès de reliance, paradigme de la modernité avancée – quel qu'en soit le nom –, qui désormais caractérise tant les sciences de la nature que les sciences de l'homme – lesquelles doivent être réconciliées –, que se constituent ces arts relationnels auxquels il est permis d'accorder une dimension écosophique qui excède le caractère politique auquel ils ne peuvent se résoudre. Avec du recul, le champ des arts relationnels s'apparente à une constellation connectant des pratiques disparates, formellement et intentionnellement hétérogènes mais participant d'un ensemble signifiant, celui des arts relationnels. Celui-ci inclut par-delà les théories relationnistes stricto sensu nombre de pratiques socialement questionnantes où l'altérité se voit mise en jeu, des formes inédites d'attablement et de commensalité, certaines pratiques site-oriented et spatiales déterminant la relation comme espace de négociation, mais aussi les formes-trajets cinéplastiques, trajectoires tactiques et autres concaténations, interventions et situations des arts d'aujourd'hui. L'intention au fondement de ces pratiques déborde du seul monde de l'art puisqu'elle anime outre mesure l'art festif des collectifs décidés à réenchanter la vie, l'utopie des squats et des zones d'autonomie temporaire, la fronde libertaire des hackers et artistes de l'Internet, quelqu'amateurs qu'ils soient. L'enjeu d'une réinscription et d'une revalorisation du concept relationnel dans le lexique, dans la théorie et dans la pratique des arts nous semble par conséquent fondamental, en ce que cette notion ouvre un champ de réflexion suffisamment large, par-delà les catégorisations réductrices dont les arts relationnels font l'objet. Malgré des formes et des propos hétérogènes, dont certains certainement discutables, c'est une même intuition que trahissent de telles théories et pratiques, en accord avec la pensée relationnelle symptomatique des conceptions et représentations les plus récentes du réel. Aussi répondent-ils à la nécessité souvent invoquée d'aménager dans les humanités une « écologie de l'esprit ». Nous souhaitons donc encourager la prise de conscience des aspects fondamentaux qui constituent l'idée et l'aspiration relationnelles, de sorte que le concept de relation puisse continuer à nourrir et enrichir les théories sur l'art et la réflexion portée par les artistes, leurs commentateurs mais aussi les publics sur l'art de notre temps. ; (ARKE 3) -- UCL, 2012
Anyone starting to investigate the asterism of relational arts faces an elementary interrogation : is there a relational art? Isn't art, at first sight, a relationship to the world, mediated by a form, inducing a variety of relational modes ? What meaning does this accent take on, put on a decidedly intrinsic quality to the work of art? And first, what does one mean by relation ? If the history of recent art gives us more "relational assumptions," no study, so far, has undertaken to map them out or even place them on a timeline. Litterature about it is fragmentary, it is not addressing these assumptions in isolation, never articulating them in a history of art, a history of relational arts. Also, according to this criticism and this same literature, the relational issue would be closed, and this art relegated to anecdote, as a historical manifestation of a certain conception of art, temporary and fleeting, a fashion so to speak. This study, therefore, proceeds, from an attempt to go over usual readings of relational art. The goal of this analysis is to disentangle the knots and broadening the understanding of relational art departing from its meanings and its uses, to give the concept of relation its density, to make it a tool, so that it can continue to nourish and enrich the theories and thoughts on today's art. Likewise we'll seek to assess the relational question retrospectively and prospectively. Finally, this analysis aims to broaden the question, so to report a relational sensitivity, not exclusive to the single register of the already established and institutionalized art. This study first analyzes the combination of four historical factors allowing to report the emergence of an art of relational nature. There is, first, the pragmatist descent, from which the defining issue of the experiment emerges (John Dewey - Black Mountain College - John Cage are investigated here). Then there is the emergence of the concept of indeterminacy and the epistemological break which contextualizes it. It should also rely on a process of naturalization of art, which is already indicated by the influential and crucial work of John Cage. The last factor is the ethical enterprise, ie the critical investigation of everyday life, inspired by the socio-political unrest and opposing ideas of the times, giving rise to a multitude of projects with largely utopian aims. These four factors, at different levels, were to form the substrate of relational art defined as such over the next three decades. Because if there is a historical constant, since the 50's, of art incorporating participation to varying degrees, this art was defined as "relational" three times: by the Circle of Prospective Art (1972), by the Sociological Art Collective (1974) and the Aesthetics of Communication (1983), and by Nicolas Bourriaud (Relational Aesthetics) (1990's). Although distinct or divergent on several levels, these theories are nevertheless, in some extent, related. Along with a science constituded in a knowledge of relationships (structuralist and systemic approaches), this art favors intuitive poetics of relationships, both calling for awareness of the relations (ecology). This is in the trial of reliance, paradigm of late modernity - whatever the name – which now characterizes natural sciences as well as the human sciences – that must be reconciled -, that these relational arts are constituted, arts to which it is permitted to give an ecosophical dimension that exceeds the political aspect to which they cannot resolve. In hindsight, the field of relational art is similar to a constellation connecting disparate practices, formally and intentionally heterogeneous but participating in a meaningful whole : the relational arts. This includes, beyond strictly speaking relationist theories, many of socially questioning practices, where otherness perceives itself as involved, new forms of attablement and commensality, site-oriented and spatial practices determining the relationship as a space for negotiation, but also shapes-paths of "cinéplastique", tactical trajectories and other concatenations, interventions and situations of arts today. The intention at the foundation of these practices is beyond the world of art only, as it animates overly festive art of the collectives, determined to re-enchant life, the utopia of squats and areas of temporary autonomy, the libertarian disobedience of hackers and artists of the Internet, as amateur as they can be. The challenge of re-registration and an re-appreciation of the relational concept in the lexicon, theory and practice of arts seems therefore crucial, as this concept opens a sufficiently wide field of thought, beyond the reductive categorizations whereof the relational arts are the subject. Despite heterogeneous shapes and talks, some of them certainly questionable, it is the same intuition that such theories and practices betray, in line with the symptomatic relational thinking of the the latest conceptions and representations of realness. They also respond to the often invoked need to develop an "ecology of mind" in humanities. We therefore wish to encourage awareness of the fundamental aspects that the relational idea and aspiration constitute, so that the concept of relation can continue to nourish and enrich the theories on art and reflection carried by the artists, their commentators but also the public about the art of our times. ; Quiconque entreprend d'investiguer l'astérisme des arts relationnels se heurte à une interrogation élémentaire : existe-t-il un art relationnel ? L'art n'est-il pas, d'emblée, un rapport au monde médiatisé par une forme, induisant une diversité de modes relationnels ? Quel sens revêt cet accent mis sur une qualité sans doute intrinsèque à l'œuvre d'art ? Et d'abord, qu'entend-on par relation ? Si l'histoire des arts récents nous livre plusieurs « hypothèses relationnelles », aucune étude n'a à ce jour entrepris d'en établir une cartographie ni même une chronologie. La littérature sur la question est fragmentaire, n'abordant ces hypothèses qu'isolément, sans jamais les articuler en une histoire de l'art, une histoire des arts relationnels. Aussi, à en croire la critique et cette même littérature, la question relationnelle serait close, et cet art relégué au rang d'anecdote, en tant que manifestation historique d'une certaine conception de l'art, temporaire, fugace, une mode pour ainsi dire. Cette étude procède donc d'une tentative de dépassement des lectures habituelles de l'art relationnel. Quant à l'objectif de cette analyse, il est démêler l'écheveau en élargissant la compréhension de l'art relationnel au départ de ses acceptions et de ses usages, pour rendre au concept de relation sa densité, de le constituer en un outil de sorte qu'il puisse continuer à nourrir et enrichir les théories et réflexions sur l'art d'aujourd'hui. Aussi vise-t-elle à établir un bilan rétrospectif et prospectif de la question relationnelle. Enfin, c'est à un élargissement de la question que procède cette analyse, de manière à rendre compte d'une sensibilité relationnelle non exclusive au seul registre de l'art institué. Cette étude analyse d'abord la conjugaison de quatre facteurs historiques permettant de rendre compte de l'émergence d'un art de nature relationnelle. Il y a l'ascendance pragmatiste, d'abord, de laquelle ressort la question déterminante de l'expérience (le tracé John Dewey - Black Mountain College - John Cage est ici investigué). Il y a ensuite l'émergence de la notion d'indétermination et la rupture épistémologique qui la contextualise (laquelle concerne tant les sciences exactes qu'humaines). Il faut par ailleurs compter sur un processus de naturalisation de l'art, qui transparaît d'abord dans l'œuvre influente et déterminante de John Cage. Enfin, le dernier facteur est celui de l'entreprise éthique, autrement dit de l'investigation critique du quotidien, inspirée de l'agitation socio-politique et des idées contestataires de l'époque, donnant lieu à une multitude de projets aux visées largement utopiques. Ces quatre facteurs allaient à des degrés variables constituer le substrat d'arts relationnels définis comme tels au cours des trois décennies suivantes. Car s'il existe une constante historique depuis les années cinquante d'un art intégrant la participation à des degrés divers, cet art fut qualifié de « relationnel » à trois reprises : par le Cercle d'Art Prospectif (1972), par le Collectif d'art sociologique (1974) et l'Esthétique de la communication (1983), et par Nicolas Bourriaud (décennie 1990). Bien que distinctes voire divergentes à plusieurs niveaux, ces théories n'en sont pas moins, dans une certaine mesure, apparentées. Parallèlement à une science qui se constitue en une connaissance des relations (approches structuraliste et systémique), cet art privilégie une poétique intuitive des relations, tous deux appelant à la conscience des relations (écologie). C'est dans le procès de reliance, paradigme de la modernité avancée – quel qu'en soit le nom –, qui désormais caractérise tant les sciences de la nature que les sciences de l'homme – lesquelles doivent être réconciliées –, que se constituent ces arts relationnels auxquels il est permis d'accorder une dimension écosophique qui excède le caractère politique auquel ils ne peuvent se résoudre. Avec du recul, le champ des arts relationnels s'apparente à une constellation connectant des pratiques disparates, formellement et intentionnellement hétérogènes mais participant d'un ensemble signifiant, celui des arts relationnels. Celui-ci inclut par-delà les théories relationnistes stricto sensu nombre de pratiques socialement questionnantes où l'altérité se voit mise en jeu, des formes inédites d'attablement et de commensalité, certaines pratiques site-oriented et spatiales déterminant la relation comme espace de négociation, mais aussi les formes-trajets cinéplastiques, trajectoires tactiques et autres concaténations, interventions et situations des arts d'aujourd'hui. L'intention au fondement de ces pratiques déborde du seul monde de l'art puisqu'elle anime outre mesure l'art festif des collectifs décidés à réenchanter la vie, l'utopie des squats et des zones d'autonomie temporaire, la fronde libertaire des hackers et artistes de l'Internet, quelqu'amateurs qu'ils soient. L'enjeu d'une réinscription et d'une revalorisation du concept relationnel dans le lexique, dans la théorie et dans la pratique des arts nous semble par conséquent fondamental, en ce que cette notion ouvre un champ de réflexion suffisamment large, par-delà les catégorisations réductrices dont les arts relationnels font l'objet. Malgré des formes et des propos hétérogènes, dont certains certainement discutables, c'est une même intuition que trahissent de telles théories et pratiques, en accord avec la pensée relationnelle symptomatique des conceptions et représentations les plus récentes du réel. Aussi répondent-ils à la nécessité souvent invoquée d'aménager dans les humanités une « écologie de l'esprit ». Nous souhaitons donc encourager la prise de conscience des aspects fondamentaux qui constituent l'idée et l'aspiration relationnelles, de sorte que le concept de relation puisse continuer à nourrir et enrichir les théories sur l'art et la réflexion portée par les artistes, leurs commentateurs mais aussi les publics sur l'art de notre temps. ; (ARKE 3) -- UCL, 2012
This thesis aims the mapping and quantification of vegetation land cover changes in West-African coastal zone usingLANDSAT TM images. A multistage unsupervised classification has been designed for this purpose. The objective was the mapping of land cover, with a predefined typology, by means of a reproducible method that could be easily generalized to other regions. The first step is an interpretation of the unsupervised classification, the clusters of which are regrouped according to the typology. The classification is improved by stretching radiometric contrasts with PrincipalComponent Analysis applied to LANDSAT bands followed by a second unsupervised classification to re-classify properly the previously ill-classified cells.The analysis of time series LANDSAT images has shown that, during the last three decades wooded areas (both inmangrove and savannah) had known few changes. Within 25 years, wooded areas increased of less than 1 percent ofwooded areas in 1979. However, this quantitative balance results from a first trend of reduction of wooded areasduring the 1980's followed by a second trend of increase during the 1990's. ; 1. Les Régions septentrionales des Rivières-du-Sud : le terrain, la méthode La thèse comporte une première partie méthodologique visant à une présentation de chacune des techniques et de l'articulation de leurs résultats dans une méthode à l'interface de la géographie physique et de la géographie humaine. Pour chacune de ces techniques, les rendus visaient une énonciation insistant sur les points permettant à d'autres chercheurs une reproduction des chaînes de traitement sur d'autres espaces. Quatre points sont issus de cette méthode : Après une présentation de la zone d'étude s'appuyant sur la bibliographie, cette première partie visait une présentation méthodologique de la thèse. Il s'agissait, par cette méthode de trouver une posture objective pour se détacher du paradigme de la dégradation des paysages et des milieux. La thèse que défendait mon mémoire était que "les paysages du littoral ouest-africain sont, au début des années 2000, peu dégradés, en partie parce que les sociétés utilisent de façon pertinente et depuis assez longtemps la complémentarité des ressources offertes par les deux domaines sur lesquels les sociétés ont établi leur territoire : les vasières et la terre ferme." Pour cela, une analyse bibliographique des ouvrages et travaux sur la dynamique des paysages de cette région a été effectuée pour tenter de distinguer les points forts et les faiblesses des approches antérieures. De cette revue bibliographique sont ressorties trois exigences : o Eviter d'employer un état de référence passé qui soit subjectif, c'est pourquoi on a choisi de s'appuyer sur l'actuel, plus neutre et surtout mieux connu. o Construire une description la plus complète et détaillée possible pour la référence au temps actuel. o Comparer le temps actuel aux états anciens à différentes échelles en s'appuyant sur une estimation des services écologiques aux différentes dates pour se prononcer sur le caractère négatif, neutre ou positif que constitue la dynamique. Des chaînes de traitements reproductibles, prenant en compte les particularités physiques des objets cartographiés par télédétection ont été mises en place. Le milieu physique étudié : vasières ou boisements agroforestiers hétérogènes, présente, pour les objets qui devaient être distingués les uns des autres, des signatures spectrales propres. Cependant, ces signatures spectrales possèdent souvent de grandes similarités d'un objet à l'autre (espaces agricoles très peu végétalisés et espaces boisés ouverts) alors que d'autres objets (eau, vasières) connaissent, en leur sein, une hétérogénéité radiométrique très grande. Pour contourner cette difficulté, nous avons mis en place une chaîne de classifications emboîtées utilisant, pour chaque examen d'une classe, une A.C.P pour étirer les contrastes au maximum et optimiser la classification emboîtée. Concernant l'analyse des séries temporelles de NDVI, nous avons considéré que l'interprétation floristique ou physionomique des fluctuations du NDVI n'était pas fondés et avons préféré interpréter en termes phénologiques de telles fluctuations qui ont ensuite été confrontées aux évolutions de la flore et des paysages. Une procédure d'étude de la structure spatiale de la flore permettant de réexaminer les liaisons entre végétation et climat. Une campagne de terrain visant à effectuer un transect phyto-climatique a permis de couvrir une grande partie de la zone d'étude. Ces données ont été traitées selon une chaîne de traitement s'inspirant largement de celles mises en places par F. Alexandre (1994). Premièrement, les données botaniques ainsi récoltées et traitées ont permis d'analyser la structure spatiale de la flore pour y déceler lune concordance plus ou moins grande avec le gradient climatique ou la structure régionale des paysages. Deuxièmement, ces données ont été analysées pour tester l'hypothèse de déplacements de certaines espèces établies par une comparaison avec les relevés de J. Trochain (1940). Une procédure d'enquête centrée sur la notion d'anthroposystème que l'on puisse relier aux résultats (botaniques et paysagers) obtenus aux échelles plus petites. Cette technique d'enquête comporte : o Une cartographie du finage villageois o Un entretien avec le chef du village ou quelque autre notable sur le fonctionnement global du finage et une visite guidée de celui-ci o Des enquêtes participatives (suivre et observer) sur le plus grand nombre possible d'activités (pêche, exploitation du bois, parcours des troupeaux, activités agricoles, extractivisme etc.) o Un certain nombre d'entretiens sur les évolutions des terroirs o Des visites de sites perçus comme ayant connu des transformations majeures o Des analyses précises des peuplements végétaux en ces lieux, ou d'autres définis par les analyses diachroniques de télédétection, pour une analyse rétrospective du paysage. L'analyse de ces enquêtes consiste à mettre en liaison les évolutions socioéconomiques, politiques, agro-climatiques avec les dynamiques paysagères observées grâce à un modèle conceptuel de type anthroposystémique. L'enquête vise à fixer les points de concordance entre traitements d'images satellites, observations de terrain et enquêtes ; seules les dynamiques où ces trois approches concordent sont retenues avec certitude. Les discours des enquêtes sont également traités par analyses lexicométriques pour donner quelques clés d'aides à la comparaison des finages. 2. Des paysages en dégradation ? La deuxième partie de la thèse présente et discute les résultats issus de cette méthode. Les régions septentrionales des Rivières-du-Sud, sont divisées entre vasières et terre ferme où la végétation diffère totalement. Cette dichotomie impose à la thèse un certain balancement car l'essentiel des questions se pose différemment pour ces deux milieux. En vasières, la microtopographie commande une structure commune à la flore et aux paysages, modulée par la salinité des eaux et l'aménagement en rizières. En terre ferme, le gradient climatique commande une transition floristique progressive, où deux ensembles floristiques s'interpénètrent largement. Le nord est caractérisé par une flore soudano-sahélienne. Lorsque l'on suit le continuum floristique, on voit les espèces septentrionales s'échelonner progressivement et certaines espèces méridionales à large spectre apparaître tout aussi progressivement. Le tiers central de la zone d'étude voit la présence de la quasi-totalité de la flore avec de très forts contrastes floristiques locaux liés à la topographie et au micro-climat des formations qui en dépendent. En bas-fonds où se trouvent des formations denses telles des palmeraies, on retrouve une flore soudano-guinéenne. En interfluve où se trouvent des savanes et des friches agricoles, on retrouve une flore soudanosahélienne. Toujours en se déplaçant vers le sud, les espèces septentrionales de large spectre disparaissent progressivement et les espèces méridionales strictes apparaissent tout aussi progressivement. L'étude des cycles d'activité chlorophyllienne permet une approche toute autre de la végétation de la même région. On peut en effet distinguer une fois encore une phénologie propre à la mangrove, sempervirente à faible activité chlorophyllienne qui se distingue des végétations de terre ferme. Ensuite, on retrouve trois grands ensembles phénologiques, soudano-sahélien, eu-soudanien, et soudano-guinéen respectivement caducifolié à saison courte, caducifolié à saison longue et sub-sempervirent. Au sein de ces trois ensembles climatiques, se retrouve une dichotomie entre les espaces principalement forestiers et les espaces principalement agricoles qui se distinguent par de légères nuances phénologiques. La géographie des paysages suit une structure géographique tout autre que la phénologie et la flore où le gradient climatique semble ne jouer qu'un faible rôle. Si le Nord est en effet dominé par les espaces non boisés ou les boisements ouverts, c'est le Fogny qui est remarquable par de grands espaces de boisements denses. Le Nord bissau-guinéen présente lui aussi de larges espaces ouverts et non boisés. Le deuxième volet de l'analyse vise à effectuer une analyse des processus de changement, par analyse diachronique d'images satellites puis sur le terrain. On a ainsi pu analyser les diverses réactions spécifiques des différentes végétations aux différents facteurs de changements et mettre en place dans un certain nombre de cas une analyse rétrospective de la végétation La structure des paysages a beaucoup évolué ces trente dernières années, puisque 20% de l'espace a connu au moins un processus de reboisement ou de déboisement. Cependant, ces changements accentuent les caractéristiques déjà en place à la fin des années 1970. Les principales cinématiques du paysage sont : -le défrichement agricole et l'enfrichement agricole (tant en terre ferme qu'en mangrove), -le dépérissement et la régénération des mangroves avec les fluctuations de la salinité, -les coupes en mangrove et en agroforêts et leur régénération -les feux et la régénération -la mise en place des vergers d'anacardiers. Notons que les rythmes phénologiques ont légèrement varié en réponse aux fluctuations de la pluviosité (Andrieu 2008, 2). La flore n'a probablement que très peu modifié sa distribution (Andrieu et al., 2008). Enfin la thèse devait permettre d'effectuer des analyses sur les systèmes ruraux (Andrieu et al., 2007) et les activités pour connaître la structure et les évolutions du finage en réaction ou à l'origine des changements paysagers (Andrieu, 2006 ; Andrieu, 2008, 2 ; Andrieu et Alexandre, 2008). La sécheresse et la transformation de l'économie ont, par des changements subtils en chaîne, transformé petit à petit les paysages et les pratiques des cinq villages étudiés. Diamniadio (îles du Gandoul, Saloum) et Kamobeul (Kassa, Casamance) ont vu leurs terroirs de mangrove et de rizières touchés par la sécheresse. Bani (Bas-Saloum continental) et Brefet (Fogny, Gambie) ont été frappés par la chute des cours de l'arachide et par la sécheresse pour leurs terroirs de culture de l'arachide. Apilho (Nord Bissauguinéen) a été touché par les guerres civiles pour l'ensemble des terroirs nécessitant une large main d'oeuvre particulièrement les rizières de mangrove. Les prises de décision jouent un grand rôle dans les trajectoires observées sur trente ans. Par exemple, Bani et Brefet aux finages très similaires ont, face aux mêmes problèmes, effectué deux choix différents. Bani a choisi l'extension des cultures dans un cadre de politique forestière où les dernières ressources sont protégées qui a mené à un cercle vicieux d'appauvrissement des ressources ligneuses de terre ferme. Brefet, en choisissant l'intensification et la mise en valeur forestière, a impulsé un cercle vertueux de développement et de régénération forestière. De façon comparable, Kambobeul, face au délitement du terroir des rizières, s'est figé dans un fonctionnement où la riziculture reste au centre du finage alors que Apilho a accepté de lui sacrifier temps et énergie pour mettre en place un terroir de l'anacardier. Aujourd'hui Kamobeul reste encore en crise agricole alors qu'Apilho reconstruit son terroir rizicole. En conclusion, si les dynamiques sont nombreuses et les transformations parfois radicales, ce n'est pas une dynamique de dégradation généralisée qui se retrouve dans les régions septentrionales des Rivières du Sud. Au contraire, l'exemple gambien et dans une moindre mesure les exemples de Diamniadio et d'Apilho, montrent qu'un certain nombre de systèmes villageois se portent bien économiquement et écologiquement.
[fr] L'objectif de ce travail de thèse propose une analyse de la relation qu'entretient Charles Maurras au fait poétique ainsi que l'étude exhaustive de son œuvre poétique, selon ses grandes lignes thématiques et esthétiques. Il tente de souligner l'importance du fait poétique au sein d'une discursivité maurrassienne multiple et hétéroclite, au sein de laquelle la poésie, si elle semble tenir, quantitativement, un rôle mineur au vu d'une immense production littéraire et intellectuelle, n'en demeure pas moins l'une des armes privilégiées de la lutte politique. Définie par Maurras comme la « plus haute expression du politique » , la poésie apparaît comme un constituant fondamental de la compréhension de sa pensée, de sa formation à son aboutissement. Or, malgré l'abondance des travaux concernant Maurras en France et à l'étranger, sa poésie n'avait, à ce jour, été étudiée que de façon fragmentaire, et assez peu objectivement pour peu qu'elle l'ait été. L'importance du discours poétique au sein de l'œuvre de Charles Maurras a ainsi été bien souvent écartée par la littérature savante qui, par tradition, se concentre plus fréquemment sur des problématiques politiques, journalistiques et historiques. A mi-chemin entre l'étude historique et littéraire, ce travail se propose de resituer le discours poétique au sein de la vaste discursivité polémique et politique de l'expression maurrassienne, selon un axe chronologique permettant d'insérer l'étude poétique dans la contingence de son écriture, de la fin du dix-neuvième siècle à l'incarcération finale de Riom. Ainsi nous ne prétendons pas donner un essai de critique littéraire, qui se conclurait par la validation ou l'invalidation de Maurras en tant que poète, mais une mise à plat exhaustive de cette œuvre poétique, qui tentera d'examiner les relations qu'entretiennent politique et esthétique dans la partie sinon la plus aboutie du moins la plus littéraire de l'œuvre de Maurras, la plus constitutive également, en tant que matière littéraire, sur le plan doctrinal, aux divers moments de son histoire intellectuelle. Cette étude ne présente donc pas un intérêt restreint aux seules études littéraires. Elle tente d'apporter de nouvelles pistes de réflexion à des problématiques historiographiques plus vastes et toujours actuelles comme de mieux comprendre les constructions de la pensée maurrassienne, ses logiques, ses paradoxes et ses limites, tant en politique qu'en littérature. Divisé en trois parties afin de retracer le parcours politique et intellectuel de Charles Maurras, ce travail se voit introduit par un avant-propos qui ouvre une réflexion sur la pluralité complexe des raisons qui ont conduit à l'éclatement de la figure littéraire de Maurras ainsi qu'à son exclusion du monde des lettres. Ce préambule envisage toutes les questions soulevées par le poète Charles Maurras de nos jours et en son temps, questions qui se cristallisèrent lors du Procès Maurras, en 1945. Nous cherchons à remonter à la genèse historiographique des violentes querelles qui divisent, aujourd'hui encore les milieux savants, nées de la caution, accordée ou non, à la sentence de son procès. Nous retraçons ensuite le cheminement de la discursivité maurrassienne, de sa mort à nos jours, et présentons les diverses positions polémiques et scientifiques qui provoquèrent l'éclatement de l'image, largement controversée, de l'écrivain, dans tous les champs où son ambition prétendait conquérir une audience de premier ordre. Le premier chapitre de notre travail s'intéresse aux années de formation intellectuelle et politique du jeune Maurras, de son arrivée à Paris à ses débuts de journaliste, en passant par la formation de l'Action Française, jusqu'à l'immédiat après-guerre, moment avant lequel on ne peut véritablement parler d'image de Maurras. Cette partie de notre travail, fondamentale malgré les faibles productions poétiques clairement datables qui la composent, cherche à remonter à la genèse de cette vie intellectuelle pour toucher le noyau des contradictions qui se développeront par la suite et conduiront à son éviction de la littérature. En effet, ce sont les orientations de ses ambitions débutantes qui vont être à l'origine des polémiques invalidant ses postures littéraires. La façon dont Charles Maurras gravite autour des cénacles littéraires parisiens durant ses premières années de formation intellectuelle, les stratégies qu'il emploie pour se faire un nom parmi ces cénacles privilégiés, indiquent l'importance de ce moment dans la formation de sa pensée, de son acculturation politique et de la constitution de son système rhétorique, par le biais de diverses allégeances, ruptures et retours, qui peuvent apparaître comme le limon discursif de ses stratégies futures. Cette partie montre également, dans la lignée des travaux d'Ivan P. Barko, un nouveau Maurras, inédit, décadentiste, post-symboliste et verlainien, que l'étude de ses premiers textes et poèmes, préservés par certains admirateurs et compilateurs, permet de mettre à jour. Cette partie de son existence paraît ainsi d'autant plus fondamentale à la compréhension de son œuvre poétique ultérieure que c'est dans cet intervalle de gestation intellectuelle que vont se construire les premières contradictions théoriques, esthétiques et biographiques que Maurras n'aura de cesse de tenter de résoudre une fois sa réputation forgée. Malgré la nature discrète et intime de cette première production poétique, nous pouvons d'ores et déjà observer diverses structures, stratégiques et discursives, qui composeront les clefs de l'œuvre poétique ultérieure, notamment à travers le petit poème Pour Psyché, publié une première fois en 1892 puis remanié en 1911. Nous pouvons montrer, dans cet exercice de littérature comparée, la tendance naissante à la recomposition par l'intégration de poèmes plus anciens dans de nouvelles compilations qui en transposent naturellement le sens. Il s'ensuit un remaniement de l'image personnelle, par divers effets de mise en scène poétique, pour offrir un reflet toujours plus conforme aux nécessités récentes. L'on découvre enfin une œuvre qui se laisse progressivement dévorer par des constructions théoriques et doctrinales antérieures, le poème venant clore la démonstration rhétorique. Cette démarche systématique deviendra le fil conducteur du long poème épique qui révélera, en 1918, le versificateur patriote au public parisien, L'Ode historique à Bataille de la Marne. Le second chapitre de notre étude se centre sur la période de l'immédiat Après-guerre (1919) à la mise à l'index vaticane (1926), instant de gloire de Maurras, de courte durée et en forme de chant du cygne. Cette partie s'attache à mettre en lumière la totalité des formes et des enjeux de l'écriture poétique maurrassienne. Elle cherche à montrer le rôle fondamental, qu'il s'agisse de critique littéraire ou d'écriture poétique, de la tradition intellectuelle et esthétisante maurrassienne, ainsi que son rôle stratégique dans les diverses représentations iconographiques que Charles Maurras propose au public alors qu'il se trouve au sommet de sa gloire. Elle souligne également l'extraordinaire capacité de Maurras à construire une structure de pensée imposante et cohérente, en redéfinissant le rôle discursif de cette poétique méconnue et les rapports de compénétration que cette écriture entretient avec la doctrine politique, montrant comment sa dimension prophétique implique une élévation transcendante de la doctrine politique, par delà les polémiques triviales de la vie journalistique quotidienne. Elle s'appuie sur une analyse littéraire exhaustive des différents recueils publiés par Maurras entre 1919 et 1925, en étudie les stratégies de publication et de diffusion tout en proposant une sociologie des adhérents du mouvement, de manière à approcher la complexion écartelée du public (entre membres de l'Académie française et militants ordinaires d'Action française) auquel cette œuvre se destine. En dernier lieu, et hors de toute approche partisane, ce chapitre de notre travail tente de redéfinir l'esthétisme maurrassien et de délimiter les contours ambigus de sa relation, sur le strict plan de l'esthétique littéraire, avec le mouvement fasciste européen, alors aussi présent que contingent. Cette partie s'interroge sur l'une des problématiques principales que pose le maurrassisme aux historiens contemporains : la possibilité d'une tentation fasciste au sein d'une poétique de l'action et de la force, voire de la violence nécessaire, que renforce l'esthétique païenne et martiale d'une autorité latine retrouvée. Nous tentons de montrer comment une métaphysique du dépassement des épreuves et des douleurs terrestres, formellement stoïcienne, semble principalement obéir à une vision hégélienne de la projection de la volonté. Le dernier chapitre de notre travail aborde la longue période qui va de 1926 à 1952. Tout d'abord dévorée par la politique, cette seconde moitié de la vie de Charles Maurras ne sera dédiée que tardivement à la publication poétique. Le premier ensemble de cette partie est ainsi axé sur la période de 1926-1940 : nous voyons la mise à l'index de Maurras et les luttes internes qui ont suivi, jusqu'à l'émeute du 6 février 1934, le chemin de la reconquête de l'opinion, de la lutte contre Le Front Populaire des années 1935-1936 au moment de gloire de 1939, date de l'élection tant attendue à l'Académie française. En second lieu, le tenant pour intrinsèquement lié à une mutation profonde et au retour de Maurras à la poésie, nous étudierons le choc considérable de la défaite et de la débâcle sur Charles Maurras. De 1940 à 1944, nous suivrons son parcours, de Vichy aux heures noires de l'Occupation, avant d'en venir à l'étude poétique proprement dite des derniers recueils fortement marqués d'une dimension carcérale de l'écriture. Etudiant enfin cet ultime recueil, presque posthume, que représente La Balance intérieure, nous montrerons, en dernière partie de notre travail, les conditions d'écriture de ces divers opus poétiques, en analysons les stratégies d'auteur, à la fois plaidoyer pro domo de Maurras et dénonciation de ses juges, véritables responsables de la défaite, selon la filiation discursive de sa défense lors de son procès. Nous présenterons également non plus l'unité mais la pluralité des messages poétiques entre le retour à la foi chrétienne et la permanence d'une esthétique fasciste dont nous noterons les modulations en fonction des stratégies de publication des ouvrages et du public auquel ces ouvrages se destinent. Cette dernière partie cherchera également à offrir une perception globale de l'œuvre, en s'intéressant aux permanences et aux changements qui la composent. Elle tentera de creuser les problématiques de fond que pose au monde intellectuel la poésie maurrassienne, la teneur et l'unicité de son néo-classicisme, la possibilité d'une esthétique fasciste ou préfasciste et la question de sa permanence, de son délitement ou de sa disparition dans l'œuvre finale. Cette question, aussi difficile que fondamentale, ouvre enfin le débat de la valeur de l'ultime conversion mystique de Maurras comme celui, plus dérangeant, d'une mystique de la violence, aux visages éclatés mais à l'imprégnation sourde, et dont la poésie, reflet d'images de psychologie intime, dénonce la présence, en deçà de causes purement historiques, humiliation d'une défaite, 1870 en France, 1918 en Allemagne, comme la résurgence affective exacerbée d'une quête de l'absence. ; [eng]Based on a literary study, this essay is an attempt to understand Charles Maurras' poetical discourse within the framework of the extensive, polemical, critical and philosophical narrative of his author, from the end of the nineteenth century until his final custody in Riom. Our work tries to shed light on all the shapes and goals of Charles Maurras' poetry at all the moments of the author's intellectual history and through all his poetical writings. Thanks to this comprehensive approach, this study shows the fundamental role of intellectual and esthetical tradition in maurrassism and its strategic issues in the maurrassian's iconographic depictions. It also highlights Maurras' extraordinary capacity to fashioned an intellectually coherent and imposing structure of ideas, presenting the linkages between his poetical writings and his political doctrine. In particular, the prophetical dimension of his poetry suggests rising the political doctrine to the level of transcendence, above the mundane polemics of daily journalistic life. Finally, and excluding any partisan approach, this work tries to define what the Maurrassian aesthetics is, from the narrow perspective of literary aesthetics. This manuscript therefore endeavours to look deeper into the key questions that have remained unsolved about Maurras' poetry: the content and unity of his neo-classicism, the ambivalences of its aesthetics, the value of the last mystical conversion. It attempts to offer a better understanding of Charles Maurras' intellectual structures, their logics and paradoxes, relying primarily on its literary work.
The present report provides an overview of the main developments and debates in relation to migration and asylum in Luxembourg in 2017. The number of people applying for international protection remained high in 2017 (2.322 applications) compared to the levels registered pre- 'migration crisis' (1.091 in 2014). However, the number of registrations remained relatively stable if compared to the two preceding years (2.447 in 2015 and 2.035 in 2016). This relative stability in numbers also reflected on the general public and policy debate in the field of migration and asylum. Since 2016, its focus has continuously shifted from an 'emergency' discourse axed on the implementation of reception measures and conditions towards discussions on longer-term integration measures and policies. In this regard, the newly introduced Guided Integration Trail (parcours d'intégration accompagné - PIA) can be considered a flagship project of OLAI, the national agency responsible for the reception and integration of foreigners. This multidisciplinary package of measures aims to empower applicants and beneficiaries of international protection and to support them in developing their life project. The trail, compulsory for all adult applicants for international protection, consists of a linguistic component and a civic component and is split into three phases. Although increasing housing capacities for the reception of applicants for international protection was high on national authorities' agenda, housing remained a challenging aspect of the asylum system and triggered debate on a national scale. Alongside access to training, problems related to housing were among the issues most frequently raised by applicants for international protection in 2017. The lack of affordable housing on the private market, an increasing number of family reunifications as well as the increasing number of beneficiaries and persons who have been issued a return decision who remain housed in structures of OLAI were all identified as interplaying barriers for finding available accommodation for applicants for international protection. The difficulties with the construction of modular housing structures also persisted in 2017. A certain reticence of the population towards the construction of these so-called 'container villages, planned in response to the increasing influx that started in August 2015, was visible in the appeals introduced into Luxembourg's First Instance Administrative Courts to annul the land-use plans related to the projects. Living conditions in the various reception facilities were also one of the subjects of discussion in 2017. This included a debate on the (lack of) kitchen infrastructure in reception facilities and the varying systems for provision of food, the types of food available, as well as the availability of internet. As an answer to the resurgence of an increased influx of applicants of international protection from the Western Balkans in early 2017, a new 'ultra-accelerated procedure' was put in place for applicants of international protection stemming from the Western Balkans. According to the state authorities, the ultra-accelerated procedure was set up to take pressure off the reception facilities, but also as a deterrent to avoid creating false hopes for long-term stay. In April 2017, a 'semi-open return structure' (Structure d'hébergement d'urgence au Kirchberg – SHUK) was put in place, from which people are transferred to states applying the Dublin regulation. Due to home custody (assignation à résidence), the SHUK is considered to be an alternative to detention by national authorities. The newly created structure as well as the related conditions for assignment, were nevertheless criticised by civil society. The outcry among civil society was equally high during and after the adoption the Law of 8 March 2017, which endorses the extension of the permitted period of detention of adults or families with children from 72 hours to 7 days, in order to improve the organisation of the return and ensures that it is carried out successfully. A commission in charge of determining the best interests of unaccompanied minors applying for international protection was decided at the end of 2017. The commission is in charge of carrying out individual assessments regarding the best interest of the child with the aim of delivering an authorisation of stay or a return decision. Among the elements taken into consideration when the best interest of the child is evaluated in the context of a potential return decision is information provided by the International Organization for Migration (IOM). The latter made an agreement with the Directorate of Immigration in 2017 to search for the parents of UAMs in the country of origin. With the focus of debates having slowly shifted towards long-term integration issues, the Council of Government also approved the elaboration of a new multiannual national action plan on integration. The plan will be based on two axes: (1) the reception and follow-up of applicants for international protection and (2) the integration of Luxembourg's non-Luxembourgish residents. Luxembourg's National Employment Agency (ADEM) set up a "cellule BPI" (beneficiaries of international protection cell) in its Employer Service in early 2017. This cell provides employers with information regarding job applications and evaluations of the competences of beneficiaries of international protection. A new law on the Luxembourgish nationality entered into force on 1 April 2017. Given the particular demographic situation of Luxembourg characterised by a significant increase in the total population and a decrease in the proportion of Luxembourgers in the total population, the reform intends to promote the societal and political integration of non-Luxembourgish citizens and to strengthen cohesion within the national community. The main changes introduced by the law include a decreased length of residence requirement for naturalisation (from 7 to 5 years), the right of birthplace (jus soli) of the first generation, a simplified way of acquiring Luxembourgish nationality by 'option', as well as new scenarios to avoid cases of statelessness. The law maintains previous linguistic requirements but makes some adjustments in order to prevent the language condition from becoming an insurmountable obstacle. Ahead of the local elections held on 8 October 2017, the Ministry of Family, Integration and the Greater Region launched a national information and awareness-raising campaign titled "Je peux voter" (I can vote) in January 2017. This campaign aimed to motivate Luxembourg's foreign population to register on the electoral roll for the local elections. The government's intention to legislate face concealment was arguably one of the most debated topics in the field related to community life and integration in the broader sense, both in parliament as well as in the media and public sphere. Bill n°7179 aims to modify article 563 of the Penal Code and to create the prohibition of face concealment in certain public spaces. The bill defines face concealment as the action of covering part of or all of the face in a way of rendering the identification of the person impossible and provides a wide variety of examples, such as the wearing of a motor cycle helmet, a balaclava or a full-face veil. Opposing views among stakeholders, whether political parties, public institutions, civil society or the media, emerged with regard to the necessity to legislate in the matter and if so, on the basis of which grounds and to what extent. The phenomenon of migration has also led to a more heterogeneous population in Luxembourg's schools. To face this situation, the education authorities continued to diversify Luxembourg's offer in education and training, creating for instance a bigger offer for youngsters and adults who do not master any of Luxembourg's vehicular languages, offering more alphabetisation courses or basic instruction courses. The Minister for National Education continued to develop and adapt the school offer to the increased heterogeneity by increasing the international and European school offer, introducing of a new mediation service and putting in place a plurilingual education programme. In the area of legal migration, the most significant changes concerned admission policies of specific categories of third-country nationals. In this respect, bill n°7188 mainly aims to transpose Directive (EU) 2016/801 of the European Parliament and the Council of 11 May 2016 on the conditions of entry and residence of third-country nationals for the purposes of research, studies, training, voluntary service, pupil exchange schemes or educational projects and au pairing. The directive aims to make the European Union a world centre of excellence for studies and training, while favouring contacts between people and favouring their mobility, these two being important elements of the European Union's external policy. Bill N°7188 intends to facilitate and simplify the procedures for intra-European mobility of TCN researchers and students. Moreover, the proposed changes include incentive mechanisms to retain students and researchers. To this end, it proposes that students and researchers, once they have completed their studies/research, can be issued a residence permit for "private reasons" for a duration of 9 months at most in view of finding employment or creating a business. Finally, bill n°7188 also foresees provisions to regulate the family reunification of a researcher staying in Luxembourg in the context of short- and long-term mobility with his/her nuclear family. The legislator furthermore transposed Directive 2014/36 on seasonal workers and Directive 2014/66 on temporary intragroup transfer into national law, and adapted Luxembourg's immigration law to the needs to the economy, by introducing, amongst other things, and authorisation of stay for investors. Organising the admission of stay and the issuance of authorisations of stay was also a key component within the agreement between Luxembourg and Cape Verde on the concerted management of migratory flows and solidary development. Other objectives of the agreement include the promotion of the movement of people, detailing readmission procedures, fighting against irregular migration, strengthening the legal establishment and integration of the concerned nationals, as well as the mobilisation of skills and resources of migrants in favour of solidary development. ; Le présent rapport fait la synthèse des principaux débats et des évolutions majeures concernant les migrations et l'asile au Luxembourg en 2017. Le nombre de personnes demandant une protection internationale est resté élevé en 2017 (2 322 demandes) par rapport aux niveaux enregistrés avant la « crise migratoire » (1 091 en 2014). Toutefois, ce nombre est resté relativement stable par rapport aux deux années précédentes (2 447 en 2015 et 2 035 en 2016). Cette stabilité relative s'est également reflétée dans le débat public et politique dans le domaine des migrations et de l'asile. Depuis 2016, l'accent n'a cessé de se déplacer d'un discours « d'urgence » axé sur la mise en œuvre de mesures et de conditions d'accueil vers des discussions sur des mesures et des politiques d'intégration à plus long terme. À cet égard, le nouveau parcours d'intégration accompagné (PIA) peut être considéré comme un projet phare de l'OLAI, l'Office luxembourgeois de l'accueil et de l'intégration des étrangers. Le PIA vise à autonomiser les demandeurs et les bénéficiaires d'une protection internationale et à les soutenir dans le développement de leur projet de vie. Le parcours, obligatoire pour tous les demandeurs adultes de protection internationale, se compose d'une composante linguistique et d'une composante civique, et il est divisé en trois phases. Bien que l'augmentation des capacités d'hébergement des demandeurs de protection internationale (DPI) figure parmi les priorités des autorités nationales, le logement des DPI reste très problématique et a déclenché un débat à l'échelle nationale. Outre l'accès à la formation, les problèmes liés au logement des DPI ont été parmi les questions les plus fréquemment soulevées en 2017. La pression sur le logement des DPI et des bénéficiaires de protection internationale (BPI) est importante : le manque de logements abordables sur le marché privé, le nombre croissant de réunifications familiales et la progression du nombre de BPI et de personnes qui ont fait l'objet d'une décision de retour mais qui restent hébergées dans les structures de l'OLAI ont été identifiés comme facteurs de pression. Les difficultés liées à la construction de structures modulaires d'hébergement ont également persisté en 2017. Une certaine réticence de la population à l'égard de la construction de ces « villages conteneurs », prévue en réponse à l'afflux croissant qui a commencé en août 2015, était visible dans les recours introduits devant les tribunaux administratifs pour annuler les plans d'occupation des sols liés aux projets. Les conditions de vie au sein des structures d'accueil ont également fait l'objet de discussions. Elles portaient notamment sur l'absence d'équipement en cuisines de plusieurs lieux d'accueil, les différents systèmes d'approvisionnement en nourriture et les types de nourriture disponibles. Afin de répondre au nombre toujours important de DPI en provenance des pays des Balkans occidentaux, une procédure ultra-accélérée a été mise en place. Cette procédure a été instaurée pour diminuer les pressions sur les structures d'accueil et pour éviter de créer de faux espoirs pour les séjours de longue durée. En avril 2017, la structure d'hébergement d'urgence au Kirchberg (SHUK) a été mise en place, afin d'héberger les DPI pour lesquels le Luxembourg n'est pas compétent pour examiner les demandes en vertu de l'application du règlement de Dublin. Ce nombre a fortement progressé. Le placement à la SHUK correspond à une assignation à résidence, donc à une alternative à la rétention. La structure nouvellement créée ainsi que les conditions d'affectation ont néanmoins été critiquées par la société civile. Plusieurs acteurs de la société civile ont manifesté leur opposition face à une disposition de la loi du 8 mars 2017 qui a étendu la période de rétention des adultes ou familles avec enfants de 72 heures à 7 jours afin de rendre plus efficiente l'organisation du retour. Un premier bilan du fonctionnement du Centre de rétention a été publié en 2017. Une commission chargée d'évaluer l'intérêt des mineurs non accompagnés dans le cadre d'une décision de retour a été créé fin 2017. La commission est chargée de mener à bien des évaluations individuelles concernant l'intérêt supérieur de l'enfant dans le but de prendre une décision de retour ou d'accorder une autorisation de séjour. Parmi les éléments pris en considération lors de cette évaluation et dans le contexte d'une éventuelle décision de retour figurent également les informations fournies par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Cette dernière a conclu un accord avec la Direction de l'immigration pour rechercher les parents de mineurs non accompagnés dans le pays d'origine. Comme les débats s'orientent lentement vers l'intégration à long terme, le Conseil de gouvernement a également approuvé l'élaboration d'un nouveau plan d'action national sur l'intégration. Le plan sera basé sur deux axes : l'accueil et le suivi des demandeurs de protection internationale et l'intégration des résidents non luxembourgeois au Luxembourg. L'Agence pour le Développement de l'Emploi (ADEM) a créé une cellule BPI au sein de son Service employeurs. Cette cellule fournit aux employeurs des renseignements sur les demandes d'emploi et les évaluations des compétences des BPI. Une nouvelle loi sur la nationalité luxembourgeoise est entrée en vigueur le 1er avril 2017. Cette loi s'inscrit dans le contexte démographique particulier du Luxembourg, caractérisé par une augmentation continue de la population totale avec, en parallèle, une diminution de la part des Luxembourgeois dans la population totale. A travers cette loi, le législateur veut favoriser l'intégration sociétale et politique des citoyens non luxembourgeois et renforcer la cohésion au sein de la communauté nationale. Les principaux changements introduits par la loi consistent en la réduction de la durée de résidence pour la naturalisation (de 7 à 5 ans), l'introduction du droit du sol de la première génération, la réinstauration de voies simplifiées d'acquisition de la nationalité luxembourgeoise par « option », ainsi que de nouveaux scénarios pour éviter les cas d'apatridie. La loi maintient les exigences linguistiques antérieures tout en procédant à quelques ajustements afin d'empêcher que les exigences linguistiques ne deviennent un obstacle insurmontable. En vue des élections communales du 8 octobre 2017, le ministère de la Famille, de l'Intégration et à la Grande Région a lancé une campagne d'information et de sensibilisation intitulée « Je peux voter » en janvier 2017. Cette campagne avait pour but d'inciter la population étrangère du Luxembourg à s'inscrire sur les listes électorales pour les élections communales. L'intention du Gouvernement de légiférer sur la dissimulation du visage était sans doute l'un des sujets les plus débattus dans le domaine lié à la vie au sein de la société au Luxembourg et l'intégration au sens large du terme, tant à la Chambre des députés que dans les médias et la sphère publique. Le projet de loi n° 7179 vise à modifier l'article 563 du Code pénal et à créer l'interdiction de dissimuler le visage dans certains espaces publics. Il définit la dissimulation du visage comme le fait de couvrir une partie ou la totalité du visage de façon à rendre l'identification de la personne impossible. Des vues opposées entre les parties prenantes – les partis politiques, les institutions publiques, la société civile ou les médias – se sont exprimées au sujet de la nécessité de légiférer en la matière et dans l'affirmative, sur les motifs et l'étendue de l'interdiction de la dissimulation du visage. Le phénomène des migrations a eu aussi comme conséquence de renforcer l'hétérogénéité de la population scolaire. Pour faire face à cette situation, les autorités scolaires ont continué à diversifier l'offre en matière d'éducation et de formation. Parmi les mesures mises en place, on peut signaler notamment l'élargissement des offres de cours d'alphabétisation et de formation de base, l'extension de l'offre au niveau des écoles internationales et européennes et la mise en place d'un programme d'éducation plurilingue au niveau de la petite enfance. Dans le domaine de l'immigration, les changements les plus importants concernent la politique d'admission de certaines catégories de ressortissants de pays tiers. À cet égard, le projet de loi n° 7188 vise principalement à transposer la Directive européenne 2016/801 du Parlement européen et du Conseil du 11 mai 2016 sur les conditions d'entrée et de séjour des ressortissants de pays tiers à des fins de recherche, d'études, de formation, de volontariat, de programmes d'échanges d'élèves ou de projets éducatifs et de travail au pair. La directive vise à faire de l'Union européenne un centre mondial d'excellence en matière d'études et de formation, tout en favorisant les contacts entre les personnes et leur mobilité, deux éléments importants de la politique extérieure de l'Union européenne. Le projet de loi vise à faciliter et à simplifier les procédures de mobilité intraeuropéenne des chercheurs et des étudiants qui sont des ressortissants de pays tiers. De plus, certaines modifications comprennent des mécanismes incitatifs pour retenir les étudiants et les chercheurs. À cette fin, il propose que les étudiants et les chercheurs, une fois leurs études ou recherches terminées, puissent se voir délivrer un titre de séjour pour « raisons privées » pour une durée maximum de 9 mois en vue de trouver un emploi ou de créer une entreprise. Enfin, le projet de loi entend réglementer le regroupement familial d'un chercheur séjournant au Luxembourg dans le cadre d'une mobilité à court et à long terme. Le législateur a par ailleurs transposé la Directive 2014/36 sur les travailleurs saisonniers et la Directive 2014/66 sur le transfert temporaire intragroupe en droit national, et a adapté le dispositif de l'immigration aux besoins de l'économie en introduisant entre autres, une autorisation de séjour pour les investisseurs. L'organisation de l'admission du séjour et de la délivrance des autorisations de séjour était également un élément clé de l'Accord entre le Luxembourg et le Cap-Vert relatif à la gestion concertée des flux migratoires et au développement solidaire. L'accord approuvé par la loi du 20 juillet 2017 poursuit en outre les objectifs suivant : promouvoir la mobilité des personnes, lutter contre l'immigration irrégulière, préciser les procédures de réadmission, renforcer l'intégration légale des ressortissants concernés, ainsi que mobiliser les compétences et les ressources des migrants en faveur d'un développement solidaire.
The present report provides an overview of the main developments and debates in relation to migration and asylum in Luxembourg in 2017. The number of people applying for international protection remained high in 2017 (2.322 applications) compared to the levels registered pre- 'migration crisis' (1.091 in 2014). However, the number of registrations remained relatively stable if compared to the two preceding years (2.447 in 2015 and 2.035 in 2016). This relative stability in numbers also reflected on the general public and policy debate in the field of migration and asylum. Since 2016, its focus has continuously shifted from an 'emergency' discourse axed on the implementation of reception measures and conditions towards discussions on longer-term integration measures and policies. In this regard, the newly introduced Guided Integration Trail (parcours d'intégration accompagné - PIA) can be considered a flagship project of OLAI, the national agency responsible for the reception and integration of foreigners. This multidisciplinary package of measures aims to empower applicants and beneficiaries of international protection and to support them in developing their life project. The trail, compulsory for all adult applicants for international protection, consists of a linguistic component and a civic component and is split into three phases. Although increasing housing capacities for the reception of applicants for international protection was high on national authorities' agenda, housing remained a challenging aspect of the asylum system and triggered debate on a national scale. Alongside access to training, problems related to housing were among the issues most frequently raised by applicants for international protection in 2017. The lack of affordable housing on the private market, an increasing number of family reunifications as well as the increasing number of beneficiaries and persons who have been issued a return decision who remain housed in structures of OLAI were all identified as interplaying barriers for finding available accommodation for applicants for international protection. The difficulties with the construction of modular housing structures also persisted in 2017. A certain reticence of the population towards the construction of these so-called 'container villages, planned in response to the increasing influx that started in August 2015, was visible in the appeals introduced into Luxembourg's First Instance Administrative Courts to annul the land-use plans related to the projects. Living conditions in the various reception facilities were also one of the subjects of discussion in 2017. This included a debate on the (lack of) kitchen infrastructure in reception facilities and the varying systems for provision of food, the types of food available, as well as the availability of internet. As an answer to the resurgence of an increased influx of applicants of international protection from the Western Balkans in early 2017, a new 'ultra-accelerated procedure' was put in place for applicants of international protection stemming from the Western Balkans. According to the state authorities, the ultra-accelerated procedure was set up to take pressure off the reception facilities, but also as a deterrent to avoid creating false hopes for long-term stay. In April 2017, a 'semi-open return structure' (Structure d'hébergement d'urgence au Kirchberg – SHUK) was put in place, from which people are transferred to states applying the Dublin regulation. Due to home custody (assignation à résidence), the SHUK is considered to be an alternative to detention by national authorities. The newly created structure as well as the related conditions for assignment, were nevertheless criticised by civil society. The outcry among civil society was equally high during and after the adoption the Law of 8 March 2017, which endorses the extension of the permitted period of detention of adults or families with children from 72 hours to 7 days, in order to improve the organisation of the return and ensures that it is carried out successfully. A commission in charge of determining the best interests of unaccompanied minors applying for international protection was decided at the end of 2017. The commission is in charge of carrying out individual assessments regarding the best interest of the child with the aim of delivering an authorisation of stay or a return decision. Among the elements taken into consideration when the best interest of the child is evaluated in the context of a potential return decision is information provided by the International Organization for Migration (IOM). The latter made an agreement with the Directorate of Immigration in 2017 to search for the parents of UAMs in the country of origin. With the focus of debates having slowly shifted towards long-term integration issues, the Council of Government also approved the elaboration of a new multiannual national action plan on integration. The plan will be based on two axes: (1) the reception and follow-up of applicants for international protection and (2) the integration of Luxembourg's non-Luxembourgish residents. Luxembourg's National Employment Agency (ADEM) set up a "cellule BPI" (beneficiaries of international protection cell) in its Employer Service in early 2017. This cell provides employers with information regarding job applications and evaluations of the competences of beneficiaries of international protection. A new law on the Luxembourgish nationality entered into force on 1 April 2017. Given the particular demographic situation of Luxembourg characterised by a significant increase in the total population and a decrease in the proportion of Luxembourgers in the total population, the reform intends to promote the societal and political integration of non-Luxembourgish citizens and to strengthen cohesion within the national community. The main changes introduced by the law include a decreased length of residence requirement for naturalisation (from 7 to 5 years), the right of birthplace (jus soli) of the first generation, a simplified way of acquiring Luxembourgish nationality by 'option', as well as new scenarios to avoid cases of statelessness. The law maintains previous linguistic requirements but makes some adjustments in order to prevent the language condition from becoming an insurmountable obstacle. Ahead of the local elections held on 8 October 2017, the Ministry of Family, Integration and the Greater Region launched a national information and awareness-raising campaign titled "Je peux voter" (I can vote) in January 2017. This campaign aimed to motivate Luxembourg's foreign population to register on the electoral roll for the local elections. The government's intention to legislate face concealment was arguably one of the most debated topics in the field related to community life and integration in the broader sense, both in parliament as well as in the media and public sphere. Bill n°7179 aims to modify article 563 of the Penal Code and to create the prohibition of face concealment in certain public spaces. The bill defines face concealment as the action of covering part of or all of the face in a way of rendering the identification of the person impossible and provides a wide variety of examples, such as the wearing of a motor cycle helmet, a balaclava or a full-face veil. Opposing views among stakeholders, whether political parties, public institutions, civil society or the media, emerged with regard to the necessity to legislate in the matter and if so, on the basis of which grounds and to what extent. The phenomenon of migration has also led to a more heterogeneous population in Luxembourg's schools. To face this situation, the education authorities continued to diversify Luxembourg's offer in education and training, creating for instance a bigger offer for youngsters and adults who do not master any of Luxembourg's vehicular languages, offering more alphabetisation courses or basic instruction courses. The Minister for National Education continued to develop and adapt the school offer to the increased heterogeneity by increasing the international and European school offer, introducing of a new mediation service and putting in place a plurilingual education programme. In the area of legal migration, the most significant changes concerned admission policies of specific categories of third-country nationals. In this respect, bill n°7188 mainly aims to transpose Directive (EU) 2016/801 of the European Parliament and the Council of 11 May 2016 on the conditions of entry and residence of third-country nationals for the purposes of research, studies, training, voluntary service, pupil exchange schemes or educational projects and au pairing. The directive aims to make the European Union a world centre of excellence for studies and training, while favouring contacts between people and favouring their mobility, these two being important elements of the European Union's external policy. Bill N°7188 intends to facilitate and simplify the procedures for intra-European mobility of TCN researchers and students. Moreover, the proposed changes include incentive mechanisms to retain students and researchers. To this end, it proposes that students and researchers, once they have completed their studies/research, can be issued a residence permit for "private reasons" for a duration of 9 months at most in view of finding employment or creating a business. Finally, bill n°7188 also foresees provisions to regulate the family reunification of a researcher staying in Luxembourg in the context of short- and long-term mobility with his/her nuclear family. The legislator furthermore transposed Directive 2014/36 on seasonal workers and Directive 2014/66 on temporary intragroup transfer into national law, and adapted Luxembourg's immigration law to the needs to the economy, by introducing, amongst other things, and authorisation of stay for investors. Organising the admission of stay and the issuance of authorisations of stay was also a key component within the agreement between Luxembourg and Cape Verde on the concerted management of migratory flows and solidary development. Other objectives of the agreement include the promotion of the movement of people, detailing readmission procedures, fighting against irregular migration, strengthening the legal establishment and integration of the concerned nationals, as well as the mobilisation of skills and resources of migrants in favour of solidary development. ; Le présent rapport fait la synthèse des principaux débats et des évolutions majeures concernant les migrations et l'asile au Luxembourg en 2017. Le nombre de personnes demandant une protection internationale est resté élevé en 2017 (2 322 demandes) par rapport aux niveaux enregistrés avant la « crise migratoire » (1 091 en 2014). Toutefois, ce nombre est resté relativement stable par rapport aux deux années précédentes (2 447 en 2015 et 2 035 en 2016). Cette stabilité relative s'est également reflétée dans le débat public et politique dans le domaine des migrations et de l'asile. Depuis 2016, l'accent n'a cessé de se déplacer d'un discours « d'urgence » axé sur la mise en œuvre de mesures et de conditions d'accueil vers des discussions sur des mesures et des politiques d'intégration à plus long terme. À cet égard, le nouveau parcours d'intégration accompagné (PIA) peut être considéré comme un projet phare de l'OLAI, l'Office luxembourgeois de l'accueil et de l'intégration des étrangers. Le PIA vise à autonomiser les demandeurs et les bénéficiaires d'une protection internationale et à les soutenir dans le développement de leur projet de vie. Le parcours, obligatoire pour tous les demandeurs adultes de protection internationale, se compose d'une composante linguistique et d'une composante civique, et il est divisé en trois phases. Bien que l'augmentation des capacités d'hébergement des demandeurs de protection internationale (DPI) figure parmi les priorités des autorités nationales, le logement des DPI reste très problématique et a déclenché un débat à l'échelle nationale. Outre l'accès à la formation, les problèmes liés au logement des DPI ont été parmi les questions les plus fréquemment soulevées en 2017. La pression sur le logement des DPI et des bénéficiaires de protection internationale (BPI) est importante : le manque de logements abordables sur le marché privé, le nombre croissant de réunifications familiales et la progression du nombre de BPI et de personnes qui ont fait l'objet d'une décision de retour mais qui restent hébergées dans les structures de l'OLAI ont été identifiés comme facteurs de pression. Les difficultés liées à la construction de structures modulaires d'hébergement ont également persisté en 2017. Une certaine réticence de la population à l'égard de la construction de ces « villages conteneurs », prévue en réponse à l'afflux croissant qui a commencé en août 2015, était visible dans les recours introduits devant les tribunaux administratifs pour annuler les plans d'occupation des sols liés aux projets. Les conditions de vie au sein des structures d'accueil ont également fait l'objet de discussions. Elles portaient notamment sur l'absence d'équipement en cuisines de plusieurs lieux d'accueil, les différents systèmes d'approvisionnement en nourriture et les types de nourriture disponibles. Afin de répondre au nombre toujours important de DPI en provenance des pays des Balkans occidentaux, une procédure ultra-accélérée a été mise en place. Cette procédure a été instaurée pour diminuer les pressions sur les structures d'accueil et pour éviter de créer de faux espoirs pour les séjours de longue durée. En avril 2017, la structure d'hébergement d'urgence au Kirchberg (SHUK) a été mise en place, afin d'héberger les DPI pour lesquels le Luxembourg n'est pas compétent pour examiner les demandes en vertu de l'application du règlement de Dublin. Ce nombre a fortement progressé. Le placement à la SHUK correspond à une assignation à résidence, donc à une alternative à la rétention. La structure nouvellement créée ainsi que les conditions d'affectation ont néanmoins été critiquées par la société civile. Plusieurs acteurs de la société civile ont manifesté leur opposition face à une disposition de la loi du 8 mars 2017 qui a étendu la période de rétention des adultes ou familles avec enfants de 72 heures à 7 jours afin de rendre plus efficiente l'organisation du retour. Un premier bilan du fonctionnement du Centre de rétention a été publié en 2017. Une commission chargée d'évaluer l'intérêt des mineurs non accompagnés dans le cadre d'une décision de retour a été créé fin 2017. La commission est chargée de mener à bien des évaluations individuelles concernant l'intérêt supérieur de l'enfant dans le but de prendre une décision de retour ou d'accorder une autorisation de séjour. Parmi les éléments pris en considération lors de cette évaluation et dans le contexte d'une éventuelle décision de retour figurent également les informations fournies par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Cette dernière a conclu un accord avec la Direction de l'immigration pour rechercher les parents de mineurs non accompagnés dans le pays d'origine. Comme les débats s'orientent lentement vers l'intégration à long terme, le Conseil de gouvernement a également approuvé l'élaboration d'un nouveau plan d'action national sur l'intégration. Le plan sera basé sur deux axes : l'accueil et le suivi des demandeurs de protection internationale et l'intégration des résidents non luxembourgeois au Luxembourg. L'Agence pour le Développement de l'Emploi (ADEM) a créé une cellule BPI au sein de son Service employeurs. Cette cellule fournit aux employeurs des renseignements sur les demandes d'emploi et les évaluations des compétences des BPI. Une nouvelle loi sur la nationalité luxembourgeoise est entrée en vigueur le 1er avril 2017. Cette loi s'inscrit dans le contexte démographique particulier du Luxembourg, caractérisé par une augmentation continue de la population totale avec, en parallèle, une diminution de la part des Luxembourgeois dans la population totale. A travers cette loi, le législateur veut favoriser l'intégration sociétale et politique des citoyens non luxembourgeois et renforcer la cohésion au sein de la communauté nationale. Les principaux changements introduits par la loi consistent en la réduction de la durée de résidence pour la naturalisation (de 7 à 5 ans), l'introduction du droit du sol de la première génération, la réinstauration de voies simplifiées d'acquisition de la nationalité luxembourgeoise par « option », ainsi que de nouveaux scénarios pour éviter les cas d'apatridie. La loi maintient les exigences linguistiques antérieures tout en procédant à quelques ajustements afin d'empêcher que les exigences linguistiques ne deviennent un obstacle insurmontable. En vue des élections communales du 8 octobre 2017, le ministère de la Famille, de l'Intégration et à la Grande Région a lancé une campagne d'information et de sensibilisation intitulée « Je peux voter » en janvier 2017. Cette campagne avait pour but d'inciter la population étrangère du Luxembourg à s'inscrire sur les listes électorales pour les élections communales. L'intention du Gouvernement de légiférer sur la dissimulation du visage était sans doute l'un des sujets les plus débattus dans le domaine lié à la vie au sein de la société au Luxembourg et l'intégration au sens large du terme, tant à la Chambre des députés que dans les médias et la sphère publique. Le projet de loi n° 7179 vise à modifier l'article 563 du Code pénal et à créer l'interdiction de dissimuler le visage dans certains espaces publics. Il définit la dissimulation du visage comme le fait de couvrir une partie ou la totalité du visage de façon à rendre l'identification de la personne impossible. Des vues opposées entre les parties prenantes – les partis politiques, les institutions publiques, la société civile ou les médias – se sont exprimées au sujet de la nécessité de légiférer en la matière et dans l'affirmative, sur les motifs et l'étendue de l'interdiction de la dissimulation du visage. Le phénomène des migrations a eu aussi comme conséquence de renforcer l'hétérogénéité de la population scolaire. Pour faire face à cette situation, les autorités scolaires ont continué à diversifier l'offre en matière d'éducation et de formation. Parmi les mesures mises en place, on peut signaler notamment l'élargissement des offres de cours d'alphabétisation et de formation de base, l'extension de l'offre au niveau des écoles internationales et européennes et la mise en place d'un programme d'éducation plurilingue au niveau de la petite enfance. Dans le domaine de l'immigration, les changements les plus importants concernent la politique d'admission de certaines catégories de ressortissants de pays tiers. À cet égard, le projet de loi n° 7188 vise principalement à transposer la Directive européenne 2016/801 du Parlement européen et du Conseil du 11 mai 2016 sur les conditions d'entrée et de séjour des ressortissants de pays tiers à des fins de recherche, d'études, de formation, de volontariat, de programmes d'échanges d'élèves ou de projets éducatifs et de travail au pair. La directive vise à faire de l'Union européenne un centre mondial d'excellence en matière d'études et de formation, tout en favorisant les contacts entre les personnes et leur mobilité, deux éléments importants de la politique extérieure de l'Union européenne. Le projet de loi vise à faciliter et à simplifier les procédures de mobilité intraeuropéenne des chercheurs et des étudiants qui sont des ressortissants de pays tiers. De plus, certaines modifications comprennent des mécanismes incitatifs pour retenir les étudiants et les chercheurs. À cette fin, il propose que les étudiants et les chercheurs, une fois leurs études ou recherches terminées, puissent se voir délivrer un titre de séjour pour « raisons privées » pour une durée maximum de 9 mois en vue de trouver un emploi ou de créer une entreprise. Enfin, le projet de loi entend réglementer le regroupement familial d'un chercheur séjournant au Luxembourg dans le cadre d'une mobilité à court et à long terme. Le législateur a par ailleurs transposé la Directive 2014/36 sur les travailleurs saisonniers et la Directive 2014/66 sur le transfert temporaire intragroupe en droit national, et a adapté le dispositif de l'immigration aux besoins de l'économie en introduisant entre autres, une autorisation de séjour pour les investisseurs. L'organisation de l'admission du séjour et de la délivrance des autorisations de séjour était également un élément clé de l'Accord entre le Luxembourg et le Cap-Vert relatif à la gestion concertée des flux migratoires et au développement solidaire. L'accord approuvé par la loi du 20 juillet 2017 poursuit en outre les objectifs suivant : promouvoir la mobilité des personnes, lutter contre l'immigration irrégulière, préciser les procédures de réadmission, renforcer l'intégration légale des ressortissants concernés, ainsi que mobiliser les compétences et les ressources des migrants en faveur d'un développement solidaire.