International audience ; This chapter offers a presentation of the news of 2015 concerning the nuclear and the conventional powers as well as fragile, collapsed and Renaissance States and non-State actors security and international insecurity. It gives the main valid marks on the subject early 2016 ; Ce chapitre offre une présentation de l'actualité de 2015 concernant les puissances nucléaires et les puissances classiques ainsi que les Etats fragiles, effondrés et renaissants et les acteurs non-étatiques de la sécurité et de l'insécurité internationale. Il donne les principaux repères valables sur le sujet début 2016
International audience ; This chapter offers a presentation of the news of 2015 concerning the nuclear and the conventional powers as well as fragile, collapsed and Renaissance States and non-State actors security and international insecurity. It gives the main valid marks on the subject early 2016 ; Ce chapitre offre une présentation de l'actualité de 2015 concernant les puissances nucléaires et les puissances classiques ainsi que les Etats fragiles, effondrés et renaissants et les acteurs non-étatiques de la sécurité et de l'insécurité internationale. Il donne les principaux repères valables sur le sujet début 2016
Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (tnp) connaît une crise profonde. Mais regretterions-nous vraiment sa disparition ? Même sans ce traité, il demeure improbable qu'une multitude de pays se dotent d'armes atomiques. De plus, son effondrement signifierait la fin du désarmement nucléaire. Mais l'absence du tnp se ferait tout de même sentir : il serait plus difficile, voire impossible d'établir des coalitions internationales contre d'éventuelles nouvelles puissances nucléaires ; la transparence et la confiance disparaîtraient à un moment où de plus en plus de pays semblent s'intéresser à l'utilisation pacifique de la technologie atomique ; l'idée même de coopération entre États pour mettre en place des mesures de restriction d'accès aux armes et aux technologies les plus destructrices à des fins militaires serait oblitérée.
La qualification de puissance spatiale est de plus en plus utilisée dans les médias, à propos d'Etats réalisant des missions à fort pouvoir symbolique, même s'ils ne possèdent pas de moyens indépendants. Leur image profite ainsi d'un effet d'aubaine, très sensible dans le cas de l'exploration lunaire ou martienne. En fait, appliquée rigoureusement, l'expression est réservée aux seuls Etats disposant de capacités souveraines d'accès à l'espace et de maîtrise de leurs satellites qui composent le « club spatial ». L'usage élargi de la notion va de pair avec la médiatisation du « New Space », qui redéfinit aux Etats-Unis, depuis les années 2010, les rapports entre puissance publique et acteurs privés. D'où la diffusion d'un discours occidental sur une démocratisation des activités spatiales devenues plus accessibles. Cependant la rupture du lien fondamental avec les conditions de la souveraineté qui reste la base de la puissance spatiale réduit fortement les chances de développement d'un tel modèle. L'histoire de l'acquisition et des développements de la puissance spatiale reflète indéniablement les évolutions des équilibres géopolitiques dans lesquelles celle-ci s'inscrit et qu'elle contribue à entretenir. Ainsi la Guerre froide détermine les fondamentaux de la puissance spatiale, dans ses relations à la puissance nucléaire (partie 1). La diversification des usages de l'espace renforce la place des Etats-Unis dans un club spatial hétérogène (partie 2). L'évolution des rapports de pouvoir sur Terre et les caractéristiques particulières des acteurs jouent directement sur les déclinaisons de la puissance spatiale des années 1991-2015 marquée par des préoccupations de sécurité et l'ouverture au secteur privé (partie 3). Il faut cependant se méfier des affirmations devenues banales sur le caractère inéluctable de conflits armés dans l'espace, l'émancipation d'acteurs privés de la tutelle des États ou de prochaines disputes territoriales sur la Lune, car elles font fi des contraintes propres d'un milieu physique atypique.
En renouant avec l'horizon d'un monde sans armes nucléaires, la première administration Obama a indirectement recherché une implication accrue des autres grandes puissances nucléaires, la Russie et la Chine, dans la lutte contre la prolifération, en priorité dans les crises iranienne et nord-coréenne. Mais l'administration Obama 2 rencontre des difficultés croissantes pour concilier la logique du Global Zero avec le maintien d'une tradition américaine de supériorité, ou primacy , dans le domaine nucléaire. D'un côté, les États-Unis cherchent à instaurer une forme de stabilité stratégique avec la Russie et la Chine, dans le cadre d'une reconnaissance de vulnérabilités mutuelles. Mais, d'un autre côté, Washington estime que les conditions de la stabilité stratégique ne peuvent plus être circonscrites au domaine nucléaire. Deux facteurs semblent témoigner des limites de cette notion, et jouent un rôle croissant dans le débat américain relatif à la dissuasion. Ces deux facteurs sont d'une part les évolutions en Asie, en particulier les perspectives de la relation sino-américaine, et d'autre part les incertitudes relatives à la militarisation du cyberespace.
La 8 e Conférence d'examen du TNP qui doit se tenir en mai 2010 est considérée comme un événement majeur, du point de vue de la lutte contre la prolifération et du désarmement. L'événement est certes d'importance mais doit être relativisé. Le processus de désarmement engagé par les États-Unis et la Russie depuis de nombreuses années en est formellement indépendant et il est peu probable que, dans l'enceinte de la Conférence, les puissances nucléaires dotées acceptent d'en codifier les paramètres. D'autre part, le renforcement des instruments de lutte contre la prolifération, qui peut apparaître souhaitable, n'est nullement impératif, essentiellement parce que dans sa forme actuelle, le TNP est un traité efficace. Sur le fond, l'avenir du TNP se joue à ses marges : comment peuvent être résolues les crises iranienne et nord-coréenne, dans un contexte où la force motrice de la non-prolifération, les États-Unis, dispose de leviers moins efficaces pour la mettre en œuvre. L'affaiblissement de l'influence américaine appelle probablement à une plus grande implication des autres grandes puissances, plus spécifiquement de la Russie et de la Chine. Reste à définir si celles-ci sont véritablement intéressées au renforcement du régime de non-prolifération. Si tel n'est pas le cas, l'arme nucléaire est probablement destinée à se diffuser lentement, puisqu'elle demeure un moyen sans égal pour garantir la sécurité des États.
L'article propose un état des lieux de l'énergie nucléaire civile dans le monde et des enjeux géopolitiques associés. Deuxième source d'électricité bas carbone dans le monde, la première au sein de l'UE, elle constitue un atout majeur pour lutter contre le changement climatique. Elle contribue également, dans la durée, à la sécurité d'approvisionnement en électricité et au développement économique des pays qui l'utilisent. C'est à l'aune de ces différents critères que s'apprécie le « retour en grâce » du nucléaire observé dans plusieurs pays européens depuis 2020. La « diplomatie nucléaire » est dès lors plus active que jamais : alors que le barycentre du nouveau nucléaire est aujourd'hui en Russie et en Chine, les États-Unis sont très engagés pour retrouver leur leadership en soutenant massivement leur recherche et leur industrie nationale, notamment dans le domaine des petits réacteurs modulaires, et en développant leurs partenariats internationaux. Dans ce contexte, la réussite de la reprise de la grande aventure du nucléaire civil en France passe par un grand projet national autorisant une mobilisation humaine, industrielle et financière qui lui permettra de recouvrer sa vocation de puissance nucléaire.
In: L' Europe en formation: revue d'études sur la construction européenne et le fédéralisme = journal of studies on European integration and federalism, Band 395, Heft 2, S. 143-157
Le rejet par le parlement français en août 1954 du projet de Communauté européenne de défense (CED) a été motivé – en partie – par le fait que, si ce projet avait été appliqué, il aurait interdit à la France de pouvoir lancer et développer librement son programme nucléaire de défense. Il n'en reste pas moins que ce programme fut lancé effectivement – et ce de manière indépendante – à la fin de cette même année 1954. Et, de manière emblématique, un débat similaire se posa peu après avec la première version du projet de Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). On le voit, le cadre européen a pesé dès le début du lancement du programme nucléaire de défense français dans un sens qui ne lui était pas favorable… alors même que des initiatives furent prises très tôt par des responsables politiques et militaires français en faveur d'un « pool atomique européen » dans le domaine de la défense ; c'est tout le paradoxe de cette histoire ! Toutefois, devenue une puissance nucléaire indépendante sous la V e République, la France a mis en avant, d'une manière ou d'une autre, la dimension européenne de sa dissuasion nucléaire.
Le discours du président Emmanuel Macron sur la strtégie de défense et de dissuasion devant les stagiaires de la 27ème promotion de l'Ecole de guerre le 7 février 2020 est un modèle du genre, assurément persuasif et pertinent au premier abord. Il part du constat d'un monde où les « équilibres dissuasifs entre puissances sont ainsi devenus plus instables », estimant que « certains pays optent sciemment pour des postures nucléaires opaques, voire agressives, incluant une dimension de chantage ou de recherche du fait accompli ».(…) « L'Europe elle-même est directement exposée aux conséquences de cette déconstruction. Depuis le début des années 2000, c'est en effet l'ensemble de l'architecture de sécurité en Europe, difficilement bâtie après 1945 durant la Guerre froide, qui s'est trouvé progressivement fissuré, puis sciemment déconstruit brique par brique. Après le blocage des négociations sur les armements conventionnels, la fin, en 2019, du traité sur les forces nucléaires intermédiaires est le symbole de ce délitement ». « Les Européens doivent aujourd'hui collectivement prendre conscience que, faute de cadre juridique, ils pourraient rapidement se trouver exposés à la reprise d'une course aux armements conventionnels, voire nucléaires, sur leur sol. Ils ne peuvent pas se cantonner à un rôle de spectateurs. Redevenir le terrain de la confrontation des puissances nucléaires non européennes ne serait pas acceptable ». Pour l'Elysée, la stabilité stratégique n'est plus garantie – à savoir « la recherche de l'équilibre des forces au plus bas niveau possible ». La sécurité de la France et de l'Europe sont en jeu derrière la crise actuelle des instruments de maîtrise des armements et de désarmement. Et de dénoncer de possibles débats sécuritaires impliquant une relation directe et exclusive entre les Etats- Unis, la Russie et la Chine.
1. Les auteurs s'expriment titre personnel. 2. L'essai effectué par l'Inde en 1974 dans le Rajasthan avait qualifié de pacifique par le gouvernement indien, ce qui permettait de maintenir l'ambiguïté. Cet habillage répondait au besoin de ne gêner ni Moscou ni le Mouvement des nonalignés. 3. Ceux-ci venaient pourtant, en 1962, de s'affronter dans un conflit dont la Chine indéniablement l'instigatrice. 4. 21 mai 1992. Cet essai chinois dépassait largement la limite des 150 kilotonnes respectée par les autres puissances nucléaires. 5. Du reste, l'Inde a très mal perçu la déclaration conjointe Clinton-Jiang Zemin sur l'Asie du Sud, faite l'occasion de la visite en Chine du Président des Unis (juin 1998). Ce texte renforce l'image d'un axe Washington-Pékin peu soucieux des intérêts stratégiques de l'Inde. Le 21 juillet, la CIA rendait public un rapport selon lequel la Chine avait continué, en 1997, fournir une assistance balistique au Pakistan. 6. Tokyo, malgré le courroux officiel et les sanctions infligées au Pakistan et l'Inde, certains stratèges ne voient pas forcément d'un mauvais oeil l'émergence d'un nouvel instrument de containment de la Chine sur sa façade Sud-Ouest. Le même raisonnement est parfois tenu, sotto voce, en Asie du Sud-Est. 7. L'Exécutif a obtenu du Congrès un waiver sur les exportations de céréales destination de l'Inde et du Pakistan. 8. En revanche, le Pakistan est soupçonné d'avoir proposé l'Irak un plan d'arme nucléaire au début des années 1990, ce qui n'a jamais démenti par la commission spéciale des Nations unies. 9. Elle a admis officiellement en juin 1998 qu'elle continuerait exporter des technologies balistiques dont le Pakistan, penset-on, a profité dans un passé récent.
La Chine est devenue une puissance nucléaire en 1964. Elle a depuis entrepris une montée en puissance impressionnante de ses capacités nucléaires et conventionnelles avec une intégration des structures et des forces créant de facto une ambiguïté doctrinale non dénuée de risque en cas de dérapage.
Pour des raisons technologiques, mais surtout politiques, nous pouvons penser aujourd'hui comme inéluctable la dissémination de l'armement nucléaire avec la multiplication des États dits « du seuil ». D'une part, les barrières technologiques s'effacent progressivement avec la société de la connaissance et la globalisation des savoirs. D'autre part, l'accession au statut de puissance du seuil se révèle aujourd'hui être la clef de voûte de la liberté d'action, un outil de contre-dissuasion ou de chantage selon le camp auquel vous appartenez, à l'instar des cas iraniens et nord-coréen. Pour les proliférant, il s'agira dorénavant de faire valoir un programme nucléaire embryonnaire, mais bel et bien dissuasif ou même menaçant, grâce à la nouvelle donne technologique, qui réduit les délais d'achèvement et permet même de faire l'impasse sur l'essai nucléaire final.
Résumé Plutôt que septembre 2001, c'est peut-être mai 1998 et les explosions indiennes et pakistanaises qui ont ouvert le XXI e siècle. Les crises nucléaires coréenne et iranienne mettent en danger le régime de non-prolifération patiemment élaboré depuis les années 1960. Tout au long de la guerre froide, les grandes puissances, qui ont vu se succéder des crises incluant l'hypothèse nucléaire, ont toujours réussi à prévenir le pire. Faudra-t-il repasser par de semblables épreuves, voire par une nouvelle crise de Cuba pour parvenir à une gestion responsable du nucléaire dans le nouveau contexte stratégique ?