Histoire de la dimension européenne de la doctrine de dissuasion nucléaire française
In: L' Europe en formation: revue d'études sur la construction européenne et le fédéralisme = journal of studies on European integration and federalism, Band 395, Heft 2, S. 143-157
Abstract
Le rejet par le parlement français en août 1954 du projet de Communauté européenne de défense (CED) a été motivé – en partie – par le fait que, si ce projet avait été appliqué, il aurait interdit à la France de pouvoir lancer et développer librement son programme nucléaire de défense. Il n'en reste pas moins que ce programme fut lancé effectivement – et ce de manière indépendante – à la fin de cette même année 1954. Et, de manière emblématique, un débat similaire se posa peu après avec la première version du projet de Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). On le voit, le cadre européen a pesé dès le début du lancement du programme nucléaire de défense français dans un sens qui ne lui était pas favorable… alors même que des initiatives furent prises très tôt par des responsables politiques et militaires français en faveur d'un « pool atomique européen » dans le domaine de la défense ; c'est tout le paradoxe de cette histoire ! Toutefois, devenue une puissance nucléaire indépendante sous la V e République, la France a mis en avant, d'une manière ou d'une autre, la dimension européenne de sa dissuasion nucléaire.
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