La zone du Vakinankaratra, située dans la région des Hautes Terres et au coeur du triangle laitier, connaît une forte pression foncière liée à l'accroissement démographique et à la prédominance de la culture du riz. Du fait de la fragilité de l'écosystème local, les techniques conventionnelles (labour) ne permettent pas de concilier production et durabilité. Des systèmes de culture à base de semis direct sur couverture végétale (SCV) sont ainsi développés depuis une quinzaine d'années afin d'assurer une protection permanente du sol tout en permettant le maintien de sa fertilité. Mais la forte croissance de la production laitière observée dans cette région, laisse en suspens le principal facteur contraignant : la disponibilité et l'utilisation raisonnée des ressources fourragères qui sont nécessaires aux techniques SCV comme à l'alimentation des vaches laitières. Dans le contexte de soutien aux exploitations, le projet CORUS a proposé un stage de modélisation et de typologie pour l'étude des élevages laitiers dans le Vakinankaratra. Cette étude a pour objectif la compréhension globale du fonctionnement des pratiques des exploitants laitiers et de leurs stratégies, dans l'optique de proposer des solutions techniques afin de pérenniser les exploitations locales et d'augmenter durablement leurs revenus. De plus, la crise politique et économique qui a bloqué le pays en 2009 a fortement touché les élevages laitiers. En effet, le système en place depuis des années a été complètement détruit et la filière laitière se restructure depuis autour de nouveaux débouchés et circuits de distribution. L'étude s'attachera donc à rendre compte des conséquences de la crise ainsi que de l'efficacité des choix techniques effectués par les exploitants pour y remédier. Sur la base d'une typologie établie au sein de 3 zones d'études aux caractéristiques très différentes, ce rapport présente et analyse les impacts d'une crise laitière sur l'économie des exploitations laitières au cours de 3 années d'enquêtes. Il y est appréhendé la résilience et les changements de pratiques des exploitations. Enfin, afin de soutenir l'élevage laitier au sein des exploitations, sont envisagées sous forme de modélisation économique des solutions techniques adaptées aux contraintes et aux stratégies de chaque système d'exploitation d'aujourd'hui en prévision de demain.
Dans un contexte d'utilisation de l'approche " exploitation " par le principal projet de développement local (BVPI-SEHP) et la nécessité de comprendre des systèmes de production diversifiés, le CIRAD, à travers le projet CORUS a proposé une modélisation des exploitations agricoles laitières et l'identification d'une typologie des élevages laitiers dans le Vakinankaratra. La récente crise politique et économique de janvier 2009 a eu des répercussions importantes sur la filière lait. La diversification des activités, l'intensification des cultures et la durabilité des systèmes de culture sont des priorités pour l'agriculture des hautes terres, L'agriculture de conservation a été une des possibilités d'introduire de la durabilité dans les systèmes de production. En 2010, les systèmes de culture de type semis direct sous couverture végétale ( SCV) ne sont pas diffusés sur les hautes terres du fait de deux contraintes majeures : i) la compétition pour la biomasse entre alimentation animale/production de fumier et le mulch en systèmes SCV ii) il n'existe pas de plante de couverture adaptée au froid à l'exception de l'avoine qui seule peut pousser si l'eau est disponible en saison sèche ce qui limite considérablement son emploi. Cette communication est centrée sur l'analyse des stratégies d'adaptation des éleveurs laitiers pour maintenir le revenu de l'exploitation face à la crise politique de janvier 2009 qui a débouché sur une crise économique majeure. Elle est basée sur des données d'enquêtes débutées en 2007 et mises à jour en 2010. L'objectif de l'étude est la compréhension globale du fonctionnement des pratiques des exploitants laitiers et la modélisation des revenus. L'analyse est faite sur 3 zones qui représentent la diversité du triangle laitier, principale région productrice de lait du pays. Des scénarios prospectifs, rendant compte de l'efficience et des risques des choix techniques qui peuvent être adoptés par les exploitants permettent d'explorer l'évolution de la situation avant et après crise (depuis 2008).
L'objectif de l'étude a été de comprendre les pratiques des exploitants laitiers malgaches après la crise économique (et politique) de 2009, ainsi que d'évaluer son impact sur les revenus des exploitations. L'analyse a été centrée sur les stratégies d'adaptation des éleveurs laitiers pour maintenir le revenu de leurs exploitations face cette période de crise. Elle s'est basée sur des enquêtes réalisées entre 2008 et 2010. Les données ont porté sur trois zones représentant la diversité du triangle laitier des hautes terres, principale région productrice de lait de Madagascar. Une typologie a été réalisée dans un premier temps sur un échantillon de 59 exploitations pour comprendre la rationalité des pratiques d'élevage, en particulier l'alimentation des animaux. Dans un second temps, une modélisation économique avec le logiciel Olympe s'est appuyée sur 21 d'entre elles pour estimer l'impact de la crise sur les revenus des producteurs laitiers. Des scénarios prospectifs rendant compte de l'efficience et des risques des choix techniques par les exploitants ont permis d'explorer l'évolution de la situation avant et après la crise, et de montrer une certaine résilience des exploitations.
Sustainability is crucial for biofuels and bioenergy production in general. However, historically speaking, the biofuels industry has largely ignored sustainability criteria and consequently has been the source of considerable controversy. Despite a real expansion worldwide, biofuels development has still to face many barriers in the three pillars of sustainability. In the environmental domain, biofuels have to face accusations of deforestation, loss of biodiversity, carbon emission, water usage, etc. In the economic domain, they are accused to compete with other land uses for basic needs such as food and material , and they must prove that they are more viable than oil and other renewable energies. In the social domain, they also have to answer to complaints about land grabbing, rural poverty, social acceptance. Over the past twenty years, a large number of studies aimed to estimate the amount of bioenergy that can be produced in a sustainable manner. Results are very contrasted for many reasons mainly due to the heterogeneity of methodologies, definitions, assumptions and datasets employed. However, most studies agree that among all possible sources of biomass energy, energy crops are considered as the most important. Other crops and forest residues can also be good sources but do not reach the potential of energy crops. These studies lead to consider that the main potential contribution of biomass for energy production will depend on one hand of the energy crops yields and on the other hand on the quantity, the quality and the location of available land to cultivate. Considering that grassland, savannah or shrubland are idle or non-used land, most of the studies locate the majority of potentially available land in developing countries, in Sub-Saharan Africa and South America. But there is considerable debates about the availability of land in these regions and many authors point out the need for a clearer picture of what it means. Thus, land availability is maybe the most crucial parameters in sustainable potential assessment. But this concept of availability encompasses many interlinked factors and is lacking a clear definition. Depending on methodologies, availability may include technical or economic or social or legal or environmental factors, or multiple combinations of these different factors. However, since the 1990s, in order to guarantee the sustainability of the global bioenergy potential, several governments, NGOs and private companies have proposed ecological and social sustainability criteria which bioenergy has to fulfill. Since the early 2000s a set of voluntary standards have emerged in the Agro-food sector. They are produced through multi-stakeholder initiatives (MSI), which are presented as their main source of legitimacy. Many of these initiatives also called "Roundtables" are recognized and used in the sector of biofuel feedstock production : Roundtable for sustainable Palm Oil ( RSPO 2004), Roundtable for Responsible Soy (RTRS 2006), Better Sugar Cane Initiative (BSI), Better Cotton Initiative (BCI), and Round Table Sustainable Biofuels (RSB). All these standards have in common to define principles and criteria that restrain the availability of land dedicated to energy crops. They place restrictions on i) the types of land that may be used to grow energy crops and on ii) the social and technical models of production. According to these schemes availability of land is defined by criteria including technical factors (slope, soil, …), legal factors (land rights, respect of legal conservation areas), logistics factors (accessibility, distance to plants), environmental factors (high conservation values, carbon stocks), conversion factors (loss of biodiversity, zero deforestation), or food security factors (no competition with food crops), etc. These standards are still controversial and without doubt need to be improved, but in many countries including developing ones they currently drive feedstock production and therefore land availability for energy crops. The main objective of this paper is to propose a spatially explicit methodology to assess and analyze land availability for energy crops at national scale. The originality of this methodology is to start from existing sustainability standards of production and to translate principles and criteria into spatial constraints of availability. The methodological framework is applied in two West African countries : Mali and Burkina Faso. The application shows that taking into account farms structures and sustainable production rules reduces the land considered to be available by a factor of at least 4. The other key lesson is that family agriculture and contract farming may present viable alternatives to agro-industrial models. The advantage of this approach is that the scenarios built do not represent starting points of the assessment, but are rather one of the results. The scenarios and the production models are clearly formalized and thus represent topics of discussion which can be understood by producers and decision makers, allowing rules for the sustainable use of areas to be negotiated and refined.