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Résumé Le travail est une scène, un « théâtre », où chacun mobilise son intelligence pratique et créatrice. Cette intelligence est d'abord corporelle. C'est ce que l'on « éprouve » et ce que l'on perçoit qui nous renseigne, nous alerte, nous guide et, au final, revisitant nos expériences, oriente nos interprétations et nos actions. L'intelligence pratique est à l'œuvre dans toutes les activités de travail, y compris théoriques, elle est fondamentalement subversive et créatrice, elle est largement répartie parmi les hommes et sa sous-utilisation est pathogène. Les opérateurs de la salle de contrôle d'une usine de pétrochimie en font la démonstration en usant du jeu de Scrabble pour soutenir leur attention, rompre l'ennui et conjurer l'angoisse.

Résumé Alain Wisner est resté attaché, tout au long de sa carrière au Cnam , à la promotion sociale du travail. Une de ses initiatives fut l'instauration des stages « plein-temps » qui permettaient de valider l'ensemble des unités de valeurs du cursus d'ergonomie en une année. L'accès à ces stages était ouvert à des profils particuliers : essentiellement des militants politiques et syndicaux cherchant à « diplômer leur compétence », et des étrangers de tous les continents disposant de bourses à durée réduite. Leur succès a tenu à des aménagements pédagogiques particuliers, ainsi qu'à la capacité d'Alain Wisner de regarder ces étudiants autant pour le rôle qu'ils tiendraient à l'issue de leur promotion que pour le parcours singulier qui avait amené chacun dans le champ des conditions de travail.

Le texte propose une discussion sur les rapports entre l'approche ergonomique et celle de la psychopathologie du travail à partir de la place accordée à la verbalisation des travailleurs sur leur expérience de travail. Les auteurs interrogent en particulier la place accordée aux éléments relatifs à la sphère privée en vue d'apprécier les effets de l'organisation du travail sur la subjectivité. En découle une proposition de considérer les deux disciplines dans leur complémentarité, l'ergonomie s'attachant à apprécier les incidences sur les plans cognitif et sensoriel de l'organisation du travail, là où la psychopathologie du travail insiste sur les incidences sur le fonctionnement psychique de ladite organisation du travail.

Résumé Les situations menaçantes ne sont pas toujours réductibles à des risques physiques. L'écart entre le projet idéal sur lequel se mobilisent l'investissement personnel et la réalité épuisante provoque chez le travailleur social une tension dangereuse. L'organisation du travail est ici mise en cause.

Résumé Un groupe de réflexion sur le déni du risque dans le secteur hippique a été mis en place par la Caisse centrale de la mutualité agricole. Ce groupe a sollicité le concours de la psychodynamique du travail pour comprendre comment vaincre l'attitude réfractaire de ce secteur aux messages de la prévention des risques. Le choix méthodologique d'une action commune, sur un site d'entraînement de chevaux aux courses de trot, a permis d'accueillir les obstacles dressés contre l'idée de prévention comme des indicateurs de la pénibilité et du danger des situations de travail. Dans le même mouvement, la discussion de cette expérience avec les partenaires du groupe a amorcé une inflexion dans les démarches de prévention des risques.

Ce texte, composé de différentes interventions, présente à la fois la méthode, le contenu et le socle théorique qui préside aux sessions de formation syndicale en ergonomie. Il aborde ainsi, à tour de rôle, le rapport entre connaissance et analyse de l'activité ; la place et la fonction de l'intervenant dans les sessions de formation ; le rapport entre formation et transformation en ergonomie. Ce faisant, il décrit au passage l'évolution des conceptions de la formation en ergonomie.