La patrimonialisation des parcs nationaux : aux frontières de la nature et de la culture : le cas du Parc national de la Jacques-Cartier
In: http://hdl.handle.net/20.500.11794/26562
Depuis plusieurs années, les activités anthropiques, alimentées par des technologies plus efficaces et performantes, créent de fortes pressions sur les écosystèmes. En réponse à cette dynamique, la conservation revêt un aspect primordial. Elle vise à assurer la protection des écosystèmes tout en y permettant l'accès, afin de sensibiliser et d'éduquer le public et de favoriser les contacts entre les personnes et la nature. Les politiques de patrimonialisation constituent un aspect clé des processus de conservation des milieux naturels. Elles désignent l'ensemble des actions organisées dans le domaine public en rapport avec la conservation et la mise en valeur du patrimoine naturel. À ce jour, les chercheurs n'ont pas abordé systématiquement les politiques de patrimonialisation des milieux naturels. Ce mémoire cherche à alimenter la réflexion en matière de conservation en posant l'hypothèse que le patrimoine naturel, dans ses mécanismes de constitution, est à l'interface de la nature et la culture. Ainsi, les politiques de patrimonialisation de la nature s'inspireraient des dynamiques de la formation du patrimoine culturel. En effet, désormais bien documentée, la notion de patrimoine culturel constitue une construction qu'effectuent les sociétés pour des motifs économiques, idéologiques et disciplinaires. Reposant sur un fort potentiel discursif, le patrimoine culturel modifie les usages des objets et des lieux en leur retirant leur fonction première et en les encadrant par des politiques nourries par l'idéologie de la conservation. Le mémoire interroge la dynamique des politiques de patrimonialisation des milieux naturels, au Québec, dans le contexte des parcs nationaux. Il prend appui sur une méthodologie qui emprunte à l'analyse des discours et fait appel au cas du parc national de la Jacques-Cartier qui, pendant les années 1970, a été au cœur d'une controverse d'où sont nées les premières législations québécoises en matière de conservation du patrimoine naturel. ; For several years, human activities, fuelled by more efficient and effective technologies, create strong pressures on ecosystems. In response to this dynamic, conservation is of primary aspect. It aims to ensure the protection of ecosystems while allowing an access to them, sensitize and educate the public and promote contacts between people and nature. Patrimonialization policies are a key aspect of the processes of conservation of natural environments. They refer to all actions organized in the public domain related to the conservation and enhancement of the natural heritage. To date, researchers did not discuss systematically patrimonialization policies of natural environments. This thesis aims to provide food for thought for conservation under the assumption that the natural heritage in its formation mechanisms, is at the interface of nature and culture. Thus, the nature patrimonialization policies would be guided by the dynamics of the formation of cultural heritage. Indeed, now well documented, the concept of cultural heritage is a construction being done by companies for economic, ideological and disciplinary reasons. Based on a discursive potential, cultural heritage modifies the uses of objects and places by removing their primary function and by mentoring them with policies nourished by the ideology of conservation. The dissertation examines the dynamics of the natural environments patrimonialization policies in Quebec in the context of national parks. It is based on a methodology that borrows to the analysis of discourse and uses the case of the Jacques-Cartier National Park, which, during the 1970s, was at the heart of a controversy from which the first laws were born in Quebec in the conservation of natural heritage field.