Wie die Deutschen die Wirtschaftskrise wahrnehmen ; The Germans' perception of the economic crisis ; Comment les Allemands perçoivent la crise économique
Die Autorin betrachtet die Sicht der Wähler bzw. der wahlberechtigten Bevölkerung in Deutschland auf die Wirtschafts- und Finanzkrise. Die aktuelle wirtschaftliche Situation wird als schlecht eingeschätzt. Allerdings blickt eine relative Mehrheit optimistisch in die wirtschaftliche Zukunft und meint, dass sich die Konjunktur binnen eines Jahres erholen werde. Die Mehrheit der Bürger ist von der Krise bislang nicht betroffen, manch einer aber hat bereits finanzielle Verluste erlitten. Die Maßnahmen der Bundesregierung zur Krisenbewältigung werden anerkannt und die Bürger vertrauen der politischen Führung, auch wenn eine klar erkennbare politische Linie vermisst wird. Angesichts des Ausmaßes der wirtschaftlichen Verwerfungen blieb auch die Bundestagswahl 2009 nicht unberührt von der Krise. Während die CDU/ CSU aufgrund der ihr zugeschriebenen Wirtschaftskompetenz ihre Verluste begrenzen konnte, wurde die SPD weder als Wirtschafts-noch als Krisenbewältigungsinstanz wahrgenommen. Schlüsselwörter Finanz- und Wirtschaftskrise; Einschätzung der wirtschaftlichen Lage; Krisenbewältigung; Bundesregierung; Bundestagswahl 2009. ; The author considers the view of voters and the voting population in Germany on the economic and financial crisis. The current economic situation is estimated as poor. However, a relative majority is optimistic about the economic future and expects the economy to recover within one year. The majority of citizens is not affected by the crisis so far, although some have already suffered financial losses. The measures of the federal government for crisis management are approved and citizens trust the political leaders, even though a clearly recognizable political strategy is missing. Given the scale of the economic turmoil, the General Election of 2009 did not remain untouched by the crisis. While the Conserva-tives was able to limit their losses because of the economic compe-tence attributed to them, the Social Democrats were perceived as much less qualified in economic affairs or crisis management. Keywords Financial and economic crisis; assessment of the economic situation; crisis management; German government; general election 2009. ? ; Nous vivons depuis un an et demi dans l'ombre de la plus grande crise économique depuis les années 1930. Au moment où l'effondrement du système financier a débuté, pour s'accélérer ensuite durant l'année 2007, les Allemands n'ont, en majorité, pas envisagé qu'il pouvait représenter une menace pour l'économie de leur pays ; ils ont continué à considérer celle-ci comme saine. Ce ne fut que durant l'été 2008 qu'ils changèrent d'avis et dès l'automne, une atmosphère morne se répandit. À la fin 2008, ils ne pensaient plus que la conjoncture pourrait s'améliorer rapidement, bien au contraire. Les avis pessimistes concernant l'économie subsistèrent en 2009 : on ne cessa de parler d'une situation négative. Il reste pourtant que, depuis l'été 2009, une majorité relative de la population considère que la conjoncture va s'améliorer dans un délai d'un an. Au moment de l'élection du Parlement, en 2009, les Allemands se projetaient avec espoir dans le futur de l'économie.La grande majorité de la population n'a pas été touchée par la crise : en novembre dernier, les deux tiers des personnes disaient n'avoir pas subi jusqu'alors de problèmes dus à la crise financière et économique. Par contre, en ce qui concerne les perspectives d'avenir, l'humeur est actuellement au pessimisme. En novembre 2009, 55 pour-cent des personnes interrogées disaient se faire du souci pour leur avenir personnel. Elles faisaient alors référence à deux aspects touchés par la crise : d'une part, elles avaient peur de perdre leur emploi, d'autre part elles n'étaient plus certaines que leurs économies ne risquaient rien.Alors que le premier programme lancé par le gouvernement fédéral pour améliorer la conjoncture avait été considéré comme un pas dans la bonne direction, il n'y a plus qu'un citoyen sur trois pour évaluer de la même manière le programme II. La liste de mesures proposées par le gouvernement inclut un soutien financier et des garanties d'État offertes aux entreprises privées. Le cas du constructeur automobile Opel n'a pas fait l'unanimité : à peine la moitié de la population fut d'avis qu'il fallait que l'État lui apporte un soutien, les autres pensant qu'il ferait mieux de ne pas intervenir. Par contre, lorsqu'il s'est agi de la chaîne de grands magasins Karstadt et du fabricant de pièces automobiles Shaeffler-Continental, l'opinion publique fut clairement d'avis que l'État n'avait pas à contribuer au maintien d'entreprises spécifiques, même si celles-ci devaient faire face à une situation financière très difficile. Par contre, les Allemands pensent autrement lorsqu'il s'agit des banques. Ici, une majorité de la population est favorable à une intervention du gouvernement, que ce soit par le biais d'une participation ou par celui d'une étatisation.Les Allemands ont admis que le gouvernement fédéral gérait la crise avec beaucoup de détermination. Mais à mesure que celle-ci évoluait, ils ne surent plus bien quelle stratégie il adoptait. Il reste qu'ils accordent une confiance considérable aux capacités de la coalition et d'un gouvernement noir-jaune à gérer les domaines économiques et financiers. Comparé à ce qui s'est passé dans d'autres pays, comme la France et l'Espagne, les Allemands font plus confiance à leurs décideurs politiques.Compte tenu du fait que les problèmes économiques étaient très importants, ils ne pouvaient qu'influer sur le comportement des électeurs durant l'année 2009 (année électorale et élection des membres du Parlement). La crise économique a incité la population à favoriser d'autres partis et cela a contribué en bonne partie à la victoire de la CDU/CSU et du FDP. Pour les électeurs, les choix personnels se sont fait en fonction de l'économie : les conditions cadres qui règnent actuellement sont favorables à la CDU/CSU puisqu'elle est traditionnellement considérée comme compétente dans le domaine économique. L'Union a finalement réussi à limiter ses pertes au niveau du nombre de sièges au Parlement - contrairement au SPD qui est perçu comme un parti qui n'est pas apte à gérer l'économie et la crise. Parmi les plus petits partis, le FDP a gagné du terrain dans la mesure où on lui fait confiance dans ces domaines. La gauche n'a presque pas profité de la crise économique, dans la mesure où on pense d'elle qu'elle n'est pas là pour gérer les problèmes, mais pour les articuler.Les citoyens allemands évaluent la conjoncture de manière réaliste et avec le sérieux requis, sans tomber dans le désespoir ou l'hystérie. Cette attitude est motivée par le fait que le gouvernement fédéral a pris des mesures bien réfléchies.