"Jérusalem des Rhodopes" versus "la Mecque des Rhodopes": deux lieux de pèlerinage entre la Bulgarie, la Grèce et la Turquie
In: Chronos: revue d'histoire de l'Université de Balamand, Volume 18, p. 55-86
ISSN: 1608-7526
Dans le premier tiers du XXe siècle, le massif des Rhodopes, dans le sud-est de la Péninsule balkanique, est transformé en une zone de frontières. Accueillant les délimitations territoriales entre trois des grands États modernes de l'Europe du sud-est — la Grèce, la Bulgarie et la République turque — les Rhodopes se transforment, de terrain vague aux portes de la capitale de l'Empire, Istanbul, en périphérie lointaine, voire, en confins dangereux. La population de confession musulmane à l'appui, l'image des Rhodopes comme une zone sauvage (et/ou fermée) reste prégnante dans l'imaginaire national, tant bulgare que grec, jusqu'à la fin de la Guerre froide.