Cet article traite de la construction sociale de la masculinité dans deux zones urbaines de la ville de Mexico. Commanditée par l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), la recherche a comme objectif de mieux comprendre les comportements sexuels des adolescents et jeunes adultes hommes. À la lumière des dimensions symboliques, institutionnelles et individuelles du concept genre, nous voyons que pratiques sociales, constructions symboliques et positionnements individuels se transforment, mais pas à la même vitesse. Le pouvoir structurant de la dimension symbolique de la masculinité se note au travers du modèle hégémonique de l'homme.
Le renouvellement démocratique des pratiques sociales pose des problèmes délicats dans l'aménagement des villes et des quartiers. Les travailleurs et intervenants sociaux sont sollicités pour promouvoir la démocratie locale et faire de la médiation entre élus, techniciens de l'aménagement urbain et simples citoyens. Ils deviennent quelquefois des animateurs du débat public local. Mais ils sont confrontés à des dilemmes et des paradoxes et ils ne peuvent aboutir qu'à des compromis pratiques et des transactions sociales entre des principes de légitimité concurrents.
L'article documente un exemple particulièrement inspirant d'une expérimentation de la justice transformatrice à l'échelle d'une « nation sans État » – celle du Rojava kurde, où une révolution communaliste est toujours en cours. Cette étude sociologique décrit les pratiques de justice locale, appuyée (côté préventif) sur une éducation collective à l'auto-défense et (côté judiciaire) sur des pratiques de responsabilisation communautaire. On y voit que le rejet de la police et des prisons d'État ne signifie nullement une absence d'institutionnalisation, mais que d'autres institutions de justice (transformatrice) sont possibles.
La place du principe de collégialité au sein des juridictions administratives françaises, et en particulier des tribunaux administratifs, s'est fortement réduite ces dernières années. Les objectifs poursuivis par l'instauration d'un juge statuant seul, à savoir des gains en termes de productivité et de célérité de la justice, ont-ils pour autant été atteints ? Il semble au contraire que, face à l'explosion du contentieux administratif, le juge unique ne représente pas toujours une réponse adéquate à la recherche d'une meilleure efficacité de la justice mais conduit bien plutôt à un amoindrissement de la qualité de la justice rendue.
En 2009, l'Office des personnes handicapées du Québec publiait sa politique À part entière : pour un véritable exercice du droit à l'égalité (OPHQ, 2009) où il est notamment fait mention que l'un des grands défis qui nous attend consiste à assurer une société orientée vers une réponse optimale aux besoins essentiels des personnes présentant des déficiences et des incapacités. Concrétiser cette vision requiert non seulement une réorganisation des services offerts par la société, mais également une amélioration des capacités des personnes. Or, pour participer activement, ces personnes doivent posséder un bon degré d'autodétermination ce qui n'est souvent malheureusement pas le cas. Dans ce contexte, cet article vise à (a) présenter une définition ainsi qu'un modèle conceptuel et fonctionnel de l'autodétermination, (b) démontrer l'utilité et l'efficacité de certaines technologies en soutien à l'apprentissage et à l'émergence de comportements autodéterminés et (c) contextualiser l'utilisation des technologies en soutien à l'autodétermination dans une vision de soutien au fonctionnement humain.
Cet article vise à rendre visible le coût pour la protection sociale des « dépenses socio-fiscales » : modulations ou dérogations aux prélèvements obligatoires. Après avoir présenté une typologie chiffrée des dépenses socio-fiscales ayant trait à la protection sociale pour l'année 2011, l'article se penchera particulièrement sur les dispositifs qui grèvent les ressources des assurances sociales (Sécurité sociale, chômage, retraites complémentaires...). En effet, à côté des « exonérations » de cotisations sociales, bien repérées et dont les pertes occasionnées sont largement compensées, des dispositifs d'« exemptions » diminuent sensiblement les recettes sociales par un effet d'assiette : environ 9 % de la masse salariale du secteur privé échappe ainsi aux cotisations sociales ordinaires. La perte de recettes occasionnée par les exemptions non compensées de cotisations sociale représente environ 24 milliards d'euros pour 2015. Elle contribue au déficit de la Sécurité sociale mais plus encore à ceux de l'assurance chômage et des retraites complémentaires. Dans le même temps, les salariés concernés voient leurs droits contributifs (retraite, chômage) en partie réduits par ces dispositifs. Nous montrons qu'une partie de ces exemptions peut s'interpréter comme un renoncement partiel aux assurances sociales, en faveur de contrats collectifs privés.