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LA BATAILLE D'OCTOBRE, par LOUIS-JEAN DUCLOS
La bataille d'octobre 1973 entre Israël et ses voisins arabes est-elle un épisode comme les autres du conflit bientôt centenaire entre l'entité sioniste devenue Etat en 1948 et ses voisins ? Faute de pouvoir répondre à cette question, on
880 peut au moins observer que les causes du récent affrontement restent fondamentalement identiques à ce qu'elles furent dès l'origine de la colonisation juive. Les suites de la guerre des Six jours de 1967 n'ont fait que les accentuer : l'objet même du contentieux aggravé, l'impasse diplomatique totale, le rapport des forces plus favorable aux Arabes que jamais et l'isolement politique du champ de bataille autorisaient les plus motivés à prendre des initiatives sur le terrain. En dépit des surprises que devaient réserver le déroulement de la bataille et ses suites, la situation demeure inchangée tant chez les belligérants eux-mêmes qu'au niveau d'une unité arabe plus précaire qu'il n'y paraît. Cependant, il faut noter que la révélation d'une profonde crise politique interne en Israël et l'ouverture sans précédent de l'Egypte à l'influence américaine introduisent dans l'équation du conflit israélo-arabe des éléments nouveaux dont la portée nous est encore inconnue.
[Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 710-744.]

L'occupation militaire des territoires arabes conquis en 1967 par Israël contribue à la sûreté stratégique de celui-ci, elle l'assure d'un gage pour d'éventuelles négociations internationales, elle est un élément de sa politique et elle lui procure enfin quelques avantages économiques. Pour mener sa tâche à bien, l'armée dispose de moyens et de méthodes adaptées à la diversité des situations géographique et humaine et aux structures sociales et administratives locales de base. Dans un cadre juridique largement élaboré sur mesure les gouverneurs militaires exercent leurs fonctions administratives pour le compte de l'Etat israélien, sur ordre du ministre de la défense : police locale, développement économique et social, tutelle des collectivités locales. Mais certaines opérations de maintien de l'ordre, de renseignements et de colonisation directe semblent relever directement des administrations centrales ou de l'Etat-major. Une certaine efficacité de l'occupation israélienne tient, autant qu'à ces moyens, à des méthodes basées sur une investigation systématique de la population occupée et à une fermeté sans scrupule excessif, mais aussi à la discrétion, à la personnalisation et au dosage des interventions de l'occupant. Cependant, l'évolution d'un certain nombre de facteurs est susceptible de remettre en cause les résultats actuellement atteints.

L'épisode de Téhéran, par Louis-Jean Duclos
Dans l'immédiat les accords de Téhéran satisfont les intérêts des Etats-Unis, des Etats producteurs et des compagnies. En pâtissent les pays uniquement consommateurs. Mais l'épisode de Téhéran est aussi l'étape d'une évolution tendant à faire des Etats du Moyen-Orient qui ne sont encore que "pétrolifères" des Etats pétroliers, producteurs à part entière. L'ensemble des Etats industrialisés n'a pas à craindre de cette évolution tant que la région du golfe Persique reste politiquement divisée.
[Revue française de science politique XXII (6), décembre 1972, pp. 1237-1255.] in process whereby the Middle East States which are at present only oil- bearing will become oil producing States in their own right The industrialised States have nothing to fear from this trend as long as the Persian Gulf area remains politically divided .Revue fran aise de science politique XXII 6) décembre 1972 pp 1237-1255.

Palestine: national liberation or revolutionary war? by Louis-Jean Duclos
The conflict between Israel and Palestine - who claim the same land and the national rights pertaining to it - is essentially of a specific local nature. But Zionism, on which the Hebrew state is founded, is spread throughout the world and gives rise to reactions throughout the world, and the Palestinians too have their supporters. Among these latter the Arab States, linked to the Arabo-Islamic tendancy of the Palestinian resistance, have played a major historic role but an uncompleted one because they remain prisoners of their rivalry and of international politics. The progressist, maoist and leftist transnational currents, contesting state order furnish another sort of solidarity more ideological than concrete, corresponding to the Marxist elements of the Palestinian resistance. These contradictions, far from being complementary, have exposed the Palestinian resistance to internal upheaval, international isolation and tactical incoherence. [Revue française de science politique XXI (4), août 1971, pp. 892-910]