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La pandémie liée à la Covid-19, le changement climatique, les difficultés du commerce international, la préservation de l'intégrité territoriale sont autant de sujets sur lesquels les tendances unilatéralistes de la Chine, de la Russie ou des États-Unis empêchent toute coopération international efficace. Si les formes de l'unilatéralisme varient demême que les justifications, la dynamique d'ensemble demeure identique parmi les grandes puissances : la préservation de la souveraineté prime, et la coopération est souvent réduite à l'usage de moyens informels, plus souples que la promotion d'outils institutionnels et normatifs façonnés au cours du xx e siècle.

Depuis décembre 2014, le PIB en PPA de la Chine dépasse celui des États-Unis. Ainsi le pays serait-il la première puissance économique mondiale. Toutefois, ces bons résultats se heurtent à une conjoncture qui rappelle avec force les déficiences du système chinois. Cet aboutissement doit désormais être pour la Chine l'occasion de faire une autocritique approfondie de sa situation depuis trente ans, aussi bien en interne que sur la scène internationale, car les défis restent de taille. La politique étrangère du pays, les déséquilibres sociaux qui s'accroissent, la corruption et la question des minorités sont notamment des problématiques qui, si elles ne sont pas réellement affrontées, pourraient sérieusement compromettre les accomplissements économiques de ces trois dernières décennies.

Résumé Le processus de mondialisation et le monde qu'il façonne – émergence de l'Asie, ruptures démographiques et migrations, nouvelles expressions de la violence, prolifération des armements... – annoncent une redéfinition du rôle des « grandes puissances », ce petit nombre d'États qui se targuent d'avoir une influence mondiale. Leur rôle nouveau va devoir s'organiser dans un monde où la multipolarité, le multilatéralisme et les systèmes d'alliance vont prendre des sens inédits.

Depuis une vingtaine d'années, la montée en puissance de la Chine est bien plus qu'économique : elle est diplomatique, militaire, technologique… Surtout, elle est idéologique. La République populaire de Chine conçoit sa rivalité actuelle avec les États-Unis et leurs alliés dans le cadre d'une compétition entre modèles politiques de long terme et qu'elle doit gagner absolument. Pour ce faire, elle se positionne vis-à-vis des pays « du Sud » comme un exemple de modernisation à suivre, et déploie une stratégie de coalition qui vise à terme à marginaliser les pays « occidentaux » dans les grands dossiers internationaux .

La Chine s'est lancée dans une ambitieuse politique maritime, contrastant avec sa posture traditionnelle tournée vers la terre. Cette stratégie entraîne une crispation entre les différents États de la région, ainsi qu'avec les États-Unis inquiets de cette montée en puissance aux relents nationalistes.