Share breeding in Mexico. Land colonization and dynamics of an agrarian system in contemporary history ; Le métayage d'élevage au Mexique. Colonisations foncières et dynamiques d'une institution agraire dans l'histoire contemporaine
International audience ; Share cropping, a widespread practice before the revolution, which then was no longer talked about or was even denied during the process of agrarian reform, has been developing again in Mexico since the 1950s, in a revised form: cattle leasing. The resulting new social relationship has become characteristic of pioneer fronts of beef cattle breeding over a large portion of the tropical regions, particularly near the country's Atlantic coastline, receiving higher rainfall and more favourable for pasture to grow. In contrast to the classic form of share cropping, characterized by a monopoly the large-scale property owners exert over land, this version operates under a system of reverse tenancy. Most farmers benefiting from colonization programmes possessed insufficient means of production and were compelled to call upon the large-scale stockbreeders to provide them with the cattle necessary o develop the land they were allocated, in exchange for payment of half theproceeds to the livestock owner. The spread of cattle leasing therefore revealsa certain continuity in the balance of power between the different componentsof the rural society, persisting beyond the agrarian reform. Land ownership hasbecome a secondary component in these interrelationships,whereas controlover capital is now the important factor and is the basis of thelivestock owners'hegemony. ; Très répandu avant la révolution, puis largement passé sous silence ou nié pendant le processus de réforme agraire, le métayage s'est à nouveau développé au Mexique à partir des années cinquante, sous une forme renouvelée : le bail à cheptel. Ce nouveau rapport social est devenu caractéristique des fronts pionniers de l'élevage bovin-viande dans une grande partie des régions tropicales, notamment sur la façade atlantique du pays, mieux arrosée et plus propice à la croissance de l'herbe. Contrairement au métayage classique, caractérisé par le monopole exercé sur le foncier par le grand propriétaire, cette forme de métayage d'élevage s'est appuyée sur une inversion du rapport de propriété (reverse tenancy). Trop faiblement dotés de moyens de production, la majorité des bénéficiaires des programmes de colonisation a en effet été contrainte de faire appel à de grands éleveurs pour se procurer le bétail nécessaire à la mise en valeur des terres qui lui avaient été allouées, contre paiement de la moitié du produit au propriétaire du bétail. La généralisation des baux à cheptel révèle ainsi une certaine continuité dans les rapports de force entre les composantes du monde rural, au-delà de la réforme agraire : la propriété foncière est devenue une composante secondaire de ces rapports, tandis que la maîtrise du capital assied l'hégémonie du propriétaire du cheptel vif.