Les grandes banques allemandes et leurs activités dans l'Europe occidentale occupée, 1940-1944
In: Histoire, économie & société: HES : époches moderne et contemporaine, Volume 24, Issue 4, p. 495-511
Abstract
Résumé
Les grandes banques allemandes ont développé leurs activités pendant la Seconde Guerre mondiale dans pratiquement tous les pays occupés ou annexés. En Europe occidentale, leurs stratégies étaient différentes de celles poursuivies à l'Est. La Deutsche Bank, la Dresdner Bank et la Commerz-bank y ont privilégié une large collaboration avec les banques nationales. Ce n'est que dans les territoires annexés (Alsace, Lorraine, Luxembourg et Belgique orientale) qu'elles ont pris le contrôle des banques locales dans le cadre d'une Germanisierung brutale. La collaboration dans les pays occidentaux occupés a effectivement fonctionné, mais sans atteindre les attentes allemandes. Les banquiers belges, hollandais et français n'étaient généralement pas d'accord pour céder des participations dans les entreprises de leur pays à l'Allemagne. Les banques allemandes ont également mené une politique différente aux Pays-Bas et en Belgique qu'en France. À Amsterdam et à Bruxelles, elles ont implanté des succursales spécialisées dans la fourniture de services aux entreprises allemandes et à l'administration d'occupation. Elles étaient aussi impliquées dans des transactions concernant les dépôts pillés aux populations juives. À Paris, les banques allemandes ont seulement installé après l'armistice des représentations dépourvues d'activité bancaire propre. L'ensemble de leurs initiatives dans la France occupée reposait sur des partenaires locaux. Le contraste entre les modèles développés, d'une part, en France et, d'autre part, aux Pays-Bas et en Belgique ne résultait pas à de degrés variables de collaboration, mais de politiques d'occupation et de marchés des capitaux différents.
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