Régressions post-démocratiques et dilemmes européens
Abstract
Après avoir passé deux décennies à étudier les transitions postcommunistes vers la démocratie enEurope centrale et orientale, les spécialistes de cette région se trouvent confrontés au processus inverse:la transition non démocratique. Le cas emblématique est celui de la Hongrie de Viktor Orban qu'unéditorial duMondea qualifiée «d'Etat autoritaire au cœur de l'Europe»1.Mais la Roumanie n'est pas en reste, où certains observateurs décrivent la crise politique de l'été2012 comme un «coup d'Etat rampant»2. L'eurodéputée roumaine Monica Macovei, ancienne ministrede la Justice affirme: « Il est temps que les Roumains regardent la vérité en face et qu'ils se mobilisentsinon la dictature et la tyrannie peuvent s'installer à tout moment»3.Même la République tchèque, dont les soubresauts de la vie politique font rarement la une desjournaux européens, traverse une passe difficile qui amène certains observateurs locaux à s'interrogersur la solidité de sa démocratie parlementaire4.On pourrait multiplier les exemples qui témoignent de la diversité des situations, mais qui permettentaussi de relativiser certains jugements trop alarmistes: la Pologne n'a-t-elle pas surmonté l'épisodeinquiétant du pouvoir aux mains du parti des frères Kaczynski (2005-2007)? Il reste que la situationéconomique et la crise européenne donnent au malaise de la démocratie dans les nouveaux membresde l'Union européenne un relief particulier, et interroge l'Union sur sa propre identité démocratique.
Subjects
Languages
French
Publisher
HAL CCSD; Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI)
Report Issue