Asie centrale : Où le temps des nations coïncide avec le temps de la mondialisation
Abstract
Il est fréquent de considérer que le XIXe siècle fut le siècle des nations, tandis que le tournant du XXIe siècle marquerait le triomphe de la mondialisation et des macro-régions. Cette analyse essentiellement fondée sur la trajectoire géohistorique de l'Europe ne rend qu'imparfaitement compte de l'histoire moderne et contemporaine des constructions politiques et des configurations territoriales de nombreuses régions du monde où, comme en Asie centrale, le temps des nations coïncide avec celui de la mondialisation.Indépendants et souverains depuis la disparition de l'URSS en 1991, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan, qui sont directement héritiers des républiques socialistes soviétiques (RSS) fondées dans les années 1920 et 1930 dans le cadre de la réforme territoriale menée par les autorités soviétiques après leur accession au pouvoir, s'attachent à consolider leur assise étatique, en suivant le modèle de l'État-nation. Mais ces États, dont l'existence inédite sur la scène internationale découle paradoxalement de l'effondrement du système qui les a engendrés, s'insèrent dans le même temps dans les mécanismes de la mondialisation. Concomitantes, quoique contradictoires par de nombreux aspects, ces deux dynamiques bouleversent depuis deux décennies les sociétés et les territoires centrasiatiques . Elles découlent de l'engagement des autorités étatiques mais également de l'implication d'une multitude d'acteurs politiques, économiques et sociaux, centrasiatiques comme internationaux.
Subjects
Languages
French
Publisher
HAL CCSD; L'Harmattan
Report Issue