Quelles sont les potentialités de production céréalières dans le monde ? Cette question est fréquemment posée par tous ceux qui s'interrogent sur la capacité de notre planète à produire à long terme une alimentation suffisante. Elle est aussi posée par ceux qui s'interrogent sur la capacité des pays exportateurs à faire face à la concurrence internationale sur le marché des céréales. L'exposé présente une revue prospective des grands ensmebles agricoles du monde de manière à mieux définir une géographie prospective des potentialités céréalières et plus généralement alimentaires
The starting point of this paper is given by country situations where trade liberalisation is expected to be poverty and inequality alleviating in the long run while inducing a short run increase in poverty or in inequality. The question we ask is what are the distributive aspects of trade which are worth documenting to better help governments integrate trade policies within a global policy framework so as to enhance growth and reduce poverty and inequalities. The method followed is a literature review, organised according to salient issues given by the three acceptations of fairness implied by the inclusion of the "Development" objective in the world trade liberalisation agenda. A "pro-development" trade liberalisation agenda should correct past unfairness in trade regime, which raises the broad issue of country level ex post assessment. It should equally reduce poverty, which point toward household level ex ante assessment. Last, because development is basically a dynamic process, the distributive-dynamic effects of trade liberalisation are also considered. A synthesis of our ten main results concludes the paper.
L'utilisation en bois d'oeuvre de certaines essences provenant des forêts tropicales a suivi une évolution historique marquée par l'extension géographique progressive de leur renommée. Connus d'abord des populations locales, puis denrée précieuse de commerce maritime, ils sont devenus des matières premières de haute qualité alimentant les industries du monde entier par des courants commerciaux importants et celles de leurs pays d'origine par le développement des marchés intérieurs et par la volonté politique des ces pays. Pour optimiser l'économie de l'emploi de ces bois dont l'exploitation rationnelle conditionne en partie certains équilibres écologiques préoccupants, il nécessaire de mener des actions cohérentes au niveau international, dans les domaines réglementaire et technique
Cet article rappelle d'abord les spécificités du marché mondial du sucre et leurs conséquences sur son fonctionnement, en particulier les liens ambigus entre l'instabilité des prix mondiaux et les politiques de protection. Dans un second temps, les auteurs analysent et comparent les résultats et les limites de deux modèles de représentation du fonctionnement des marchés sucriers : le modèle SUGABARE (Australie) favorable à la libéralisation du secteur et un modèle alternatif récent développé en France (Boussard et Piketty, 2000) qui vise à rendre compte plus particulièrement des conséquences de l'instabilité des prix sur le comportement des agents de la filière
Le sucre reste aujourd'hui le premier édulcorant consommé dans le monde en assurant 86% de la production mondiale. A l'aube des nouvelles négociations de l'OMC, on constate que son prix reste des plus instables et que la plupart des réformes de politiques agricoles n'ont eu que peu d'effets sur lui. L'article présente les spécificités de ce marché (section I). Suit une analyse comparative des résultats de deux types différents de représentations du fonctionnement des marchés sucriers, afin de tenter d'évaluer les effets des évolutions de la structure des échanges mondiaux et ceux des différentes politiques agricoles sur le marché mondial du sucre (sections II et III). Les auteurs concluent à la nécessité d'élaborer un modèle de la filière sucre mondial plus fiable que ceux actuellement disponibles
Une nouvelle a étonné les observateurs des marchés des bois tropicaux fin 1996. L'Etat malaisien du Sabah (nord-est de Bornéo), qui avait largement contribué à l'ascension des prix des grumes sur le marché international en 1993-1994 en interdisant leur exportation début 1993, vient d'autoriser à nouveau les sorties de bois brut à hauteur de 2 millions de m3 pour l'année 1997
Même si les discussions ont été plus denses que lors des précédentes éditions (Australie 2000 et Costa Rica 2002), c'est encore une fois la banane qui a sorti de son apathie toute diplomatique les participants au groupe intergouvernemental de là FAO sur la banane et les fruits tropicaux (Canaries, 2004). Il est vrai que les échéances à venir sont primordiales pour tous les pays fournisseurs. Côté fruits tropicaux, la quasi absence de professionnels du secteur n'a pas permis de sortir des sentiers (re)battus. C'est promis, la prochaine session (Equateur, 2005) s'ouvrira davantage au monde professionnel.
Les exportations de riz sont depuis plus d'un siècle d'une importance capitale pour la Thailande. Depuis vingt ans, avec la diversification de l'économie, ce rôle s'est progressivement atténué. Les objectifs prioritaires de la politique rizicole -satisfaction des consommateurs et exportationsont été poursuivis par le biais des taxes et des restrictions quantitatives à l'exportation. Le gouvernement s'est directement impliqué dans les exportations par des contrats publics. Après avoir représenté près du tiers des échanges, ces derniers ont récemment régressé, parallèlement à la suppression de la taxe. A l'exportation, le secteur privé est composé d'un nombre réduit de sociétés détenant une position clé vis-à-vis de l'ensemble de la filière et très influents politiquement. Le marché, traditionnellement asiatique, s'est orienté vers le Moyen-Orient et l'Afrique au milieu des années 70. Sur ce dernier continent, la Thailande a nettement pris le pas sur les Etats Unis avec des riz de faible qualité. Les négociants internationaux jouent sur ces marchés incertains un rôle déterminant. L'objectif actuel est de mieux cibler la production, géographiquement et qualitativement; les mesures de soutien aux producteurs tendent à s'accentuer et des appuis aux exportations commencent à apparaitre
Le commerce international des produits alimentaires est soumis à de nombreuses contraintes. Chaque pays établit ses propres normes en matière de sécurité des aliments et les produits qui rentrent dans un pays doivent satisfaire à ses normes. Afin que ces réglementations soient bien utilisées pour la protection du consommateur et non comme des obstacles non tarifaires au commerce, deux accords ont été annexés aux accords de l'Organisation mondiale du commerce : l'accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et l'accord révisé sur les obstacles techniques au commerce (OTC). Les Etats sont encouragés à fonder leurs normes et leurs réglementations sur des analyses et des preuves scientifiques claires
Une nouvelle version de l'Organisation commune des marchés de la banane entre en vigueur le 1er janvier 1999, ses objectifs sont : respecter la préférence communautaire et les obligations internationales; garantir le revenu des producteurs communautaires; permettre un écoulement sur le marché à des prix équitables pour les consommateurs, les producteurs communautaires, ACP et des pays tiers; respecter les flux et les circuits commerciaux traditionnels tout en laissant au système la possibilité d'évoluer
Face à la baisse importante du prix du cacao sur le marché international dans les années 80, les pays producteurs ont été incités à dévaluer leur monnaie et libéraliser leur économie, pour redevenir compétitifs sur les marchés extérieurs. La question qui se posait était de savoir si ces réformes, qui ont été appliquées en 1994 en Afrique de l'Ouest seraient couronnées du même succès qu'en Asie du Sud-Est, où elles avaient été expérimentées au milieu des années 80. Cette communication essaie de répondre à la question en analysant les changements intervenus dans le secteur du cacao dans trois pays de l'Afrique de l'Ouest : Cameroun, Côte d'Ivoire et Ghana, en les comparant à l'Indonésie. Les résultats ne confirment pas les attentes. Ils montrent que les pays africains ont des difficultés à utiliser l'outil de la dévaluation pour faire baisser les marges des intermédiaires au profit des producteurs. La libéralisation, non plus, n'a pas fait la preuve qu'elle était plus performante que la régulation des prix par les offices d'Etat. Dans ce contexte, le paramètre politique le plus important pour augmenter l'incitation à produire est le niveau des prélèvements de l'Etat. Pour rester compétitifs, les pays producteurs dont les revenus dépendent des taxes à l'exportation doivent s'assurer que le niveau de ces taxes laisse aux producteurs un revenu suffisamment rémunérateur.
In a classical Walrassian framework of smoothly functioning markets and comparative static analysis, the beneficial effects of trade liberalisation are well known. In the real world, production decisions develop along time. They are fringed with uncertainty, and subject to unfulfilled expectations. Depending upon demand elasticity, such phenomena lead to converging or diverging cobwebs. Yet, even if demand is inelastic, diverging cobwebs are rarely observed, because there exist also many return strings which call systems back in the vicinity of (unstable) equilibrium. Among the latter, as already noticed by Knut Wicksell in the 1930's, attitudes toward risk and investment functions play a large role. In effect, introducing such mechanisms into a dynamic market equilibrium leads to "chaotic motion", a now well documented mathematical being, with very specific characteristics. In this context, market price fluctuations no longer occur because of the "hand of God", from completely external sources, such as climatic events. They are endogenous, generated by the market itself. While external risk is subject to the "law of large number", thus allowing for the benefit of risk pooling through insurance mechanisms, endogenous is not. In particular, any effort to lower individual decision maker exposition to risk affects the values of the key model parameters, such as supply elasticity, thus changing the risk regime itself. Now, while many studies (especially by Hertel et al) have been undertaken in order to elicit the consequences of external risk for the magnitude and distribution of the trade liberalisation benefits, the endogenous risk case has generally been benignly ignored by the world research community. The present paper aims at filling this gap. To this end, a GTAP model along that line is developed, with and without agricultural liberalisation. It is shown that, after a while, the tendency to divergence is smoothed out by risk considerations. Yet, because of a greater price uncertainty, over 60 years, long run world growth is significantly affected by liberalisation. Increased price volatility plays the role of a negative technical progress, which offset the benefits from a more efficient use of comparative advantage. Distributional effects are discussed, both between regions and within. Results suggest that liberalisation is not likely to reduce poverty, quite the contrary, because rich are less risk averse than poor, and thus, can accumulate more reinsvestible benefits. However, richest nations do not benefit in the whole, because of the investment slowing down mechanism outlined above. Efforts have been done to test the model, taking opportunity of its dynamic character, which allows for the comparison between "predicted" and "actual" series. Although results in this respect can still be very much improved, price regimes from this model are compared with a few actual long run observed series, and found to be similar. The paper briefly discuss the difficulty of such comparisons, which, because of the "sensitivity to initial condition", cannot be reduced to the simple point per point measurement of the discrepancy between "predicted" and "observed". Series must be characterized by global indices, such as moments or Fourrier spectrums. Most of these results very much contradict common wisdom. This is why they are interesting. More research is thus needed to specify the deep sources of this outcome and their political significance.
Labour cost gaps between developed and emerging countries justify in political discourses in France the implementation of policy measures such as tariff barriers, social VAT, and/or the inclusion of Social Clause in the WTO to protect developed economies against allegedly "dumped" imports from developing countries. We examine each of these policy measures to show that their contribution to tackling the wage gap issue between rich and poor countries would be marginal and much below politicians claims and opinion expectations.
L'examen des cinquante textes de conclusions et des recommandations produites à l'issue des sessions plénières ou spécialisées montre quelques grandes tendances. Ces tendances se résument par une importance croissante des aspects politiques et sociaux de la gestion des forêts en milieu tropical. Ainsi, les actions forestières devront être écologiquement fondées, économiquement viables et socialement acceptables. La mondialisation du secteur se traduit par la mise en place d'accords internationaux sur l'aménagement durable et l'évaluation des ressources forestières tropicales. Le partenariat renforcé avec les groupements villageois ou étatiques et le secteur privé permettra de concilier les intérêts de chacun et d'harmoniser les politiques relatives à l'agriculture, à l'élevage et aux forêts. Les nouvelles technologies, la certification des bois et l'investissement dans des plantations sont perçus comme des démarches à renforcer et à intégrer dans la gestion des forêts
Dans le domaine de l'agriculture, les accords du GATT signés en 1995 accentuent la compétition entre l'Europe et les Etats-Unis, créant les conditions d'une diminution des prix à long terme. La mise en oeuvre progressive de la nouvelle politique agricole commune provoque une baisse de la production céréalière européenne et une hausse des prix mondiaux. Les pays en développement doivent ajuster leur politique agricole. La plupart sont en phase d'ajustement strucutrel et de libéralisation interne et tous doivent faire face à la libéralisation internationale. Les auteurs s'interrogent sur les enjeux de cette nouvelle donne mondiale, et particulièrement pour la recherche agricole et sur l'impact des accords du GATT sur le secteur agricole des pays d'Afrique subsaharienne