Résumé Les aides au logement en France sont massives, mais souvent perçues comme peu efficaces. Cela est lié au droit immobilier, très instable, à l'offre de logement, très rigide, mais également à l'absence d'une politique urbaine.
Le partage de la valeur entre le capital productif, le travail et la terre est une des grandes et anciennes questions de l'économie politique. Cet article reprend ces catégories pour discuter de la façon dont les politiques publiques locales favorisent l'un ou l'autre de ces trois facteurs sans que ce ne soit jamais explicité. À l'issue, il prend parti en faveur d'une combinaison d'aides nationales à la personne (essentiellement des politiques de revenu, d'incitation au travail et de mobilité), et de policy mix définis et financés localement sur péréquation de budgets fongibles. Ces policy mix incluent notamment l'école, les transports et la rénovation urbaine. L'article plaide en faveur de l'interdiction d'aides directes ou indirectes (via des allègements de charges) aux entreprises sur des critères de localisation, au nom des effets d'éviction et de distorsion de concurrence.
S' appuyant sur les résultats d'une enquête effectuée parmi les fonctionnaires des services extérieurs du ministère de l'Équipement et du Logement , les auteurs mettent en relief l'importance des réactions de corps dans la mise en place de structures administratives chargées de l' aménagement urbain. Ils analysent comment les ressorts organisationnels et sociaux de ces phénomènes corporatifs conditionnent les attitudes et conceptions des fonctionnaires face à leurs nouvelles missions.
In: Lien social et politiques: revue internationale et interdisciplinaire de sciences humaines consacrée aux thèmes du lien social, de la sociabilité, des problèmes sociaux et des politiques publiques, Heft 78, S. 4
Ces quinze dernières années, les politiques urbaines mises en oeuvre aux Pays-Bas ont principalement visé à créer des quartiers mixtes. Toutes n'ont pas poursuivi cet objectif, mais on observe de manière générale un fort présupposé selon lequel la mixité sociale serait toujours souhaitable pour les quartiers dits « défavorisés » et leurs habitants. Plusieurs publications nous ont d'ores et déjà donné l'occasion de questionner le bien-fondé d'une telle stratégie1. À partir de ces travaux, ce chapitre vise, d'une part, à donner un aperçu de la politique urbaine néerlandaise, d'autre part, à tirer des enseignements de cette expérience pour les orientations politiques à venir.
National audience ; Les transformations du capitalisme et des systèmes productifs ont fait perdre aux villes leur fonction de foyers industriels pour en faire avant tout des centres de consommation et de coordination de systèmes de production redéployés à l'échelle mondiale. Plus que jamais, les métropoles sont des lieux de connexion de flux de capitaux et d'informations organisés à l'échelle mondiale, mais aussi des espaces d'innovation, de création et de reproduction de la force du travail du capitalisme cognitif.
National audience ; Les transformations du capitalisme et des systèmes productifs ont fait perdre aux villes leur fonction de foyers industriels pour en faire avant tout des centres de consommation et de coordination de systèmes de production redéployés à l'échelle mondiale. Plus que jamais, les métropoles sont des lieux de connexion de flux de capitaux et d'informations organisés à l'échelle mondiale, mais aussi des espaces d'innovation, de création et de reproduction de la force du travail du capitalisme cognitif.
Qu'est-ce que la politique urbaine ? Quant à son principe, on ne saurait la considérer comme un mécanisme de régulation concernant la technique de l'aménagement urbain ou même les contradictions sociales. Quant à son objet, elle ne peut être réduite à la reproduction de la force de travail, ni définie par rapport à la sphère du «non-travail». La politique urbaine est ici analysée à partir du développement de la grande entreprise capitaliste avec ses caractéristiques actuelles. Une telle perspective suppose une réflexion sur la nature de l'Etat dans le moment présent du développement capitaliste. Elle entraîne une interprétation des mouvements sociaux urbains où ceux-ci apparaissent inséparables des nouveaux conflits économiques produits par la restructuration sociale et spatiale des entreprises à stratégie multinationale.
Alger, grande ville connue par son passé historique et culturel, a connu d'importantes mutations socio-économiques etfonctionnelles suite aux réformes nationales opérées dans le cadre de la mondialisation.La situation critique dévoilée par les différentes études urbaines et socio-économiques renforce l'appel général à la nécessité dedoter la capitale d'une stratégie de développement durable afin d'assurer une gestion cohérente et rentable dans tous sessecteurs.En effet, les anciennes procédures exploitées dans la programmation des aménagements et l'occupation des sols sont devenuesinappropriées à la politique actuelle qui repose tout d'abord sur des facteurs économiques.Avec la nouvelle conjoncture économique et politique, il est nécessaire de faire le point sur la diversité et la complexité desenjeux politiques, économiques, sociaux et culturels dont Alger est aujourd'hui le support et le vecteur et de redéfinir les rôleset les responsabilités des différents niveaux d'administration de notre territoireA travers ces actions qui sont à développer et bien d'autres à initier, la gestion urbaine doit faire de la ville un vecteur dedéveloppement et de création de la richesse qui s'ouvre sur l'extérieur pour drainer des capitaux et s'inscrire dans un contextede mondialisation.La ville est le produit de son fonctionnement. Son dynamisme et sa qualité d'urbanisation doivent s'articuler autour des repèresd'excellence notamment dans le secteur du tertiaire supérieur.Alger, ville historique et seconde métropole du Maghreb; s'inscrit dans la série des grandes villes portuaires de laMéditerranée. Elle est caractérisée par son important noeud routier et ferroviaire, desservie par l'aéroport international de Dar elBeïda et son port, le premier du pays; ainsi que ses sièges d'institutions de haut niveau (ministères, ambassades,administrations),… .Elle abrite aujourd'hui près de 3 millions d'habitants, soit le 1/10ème de la population nationale et environ 70% de l'emploi dutertiaire.Alger a connu d'importantes mutations fonctionnelles et spatiales qui l'ont spécifiée; à travers l'implantation de vastes zonesindustrielles périphériques telles la zone industrielle Rouïba – Réghaïa et Sidi Moussa dans la plaine de la Mitidja et ladensification du vieux tissu existant par l'implantation de diverses activités à Hussein Dey et Bab El Oued, notamment.
Relatant un parcours de recherche mené dans le cadre d'une recherche doctorale en cotutelle, cette contribution présente un emploi possible des méthodes de l'histoire croisée pour l'étude sociologique des politiques urbaines. Construite à partir de l'analyse comparée franco-allemande de deux projets de renouvellement urbain, la réflexion présente les apports heuristiques d'une démarche de sociologie politique croisée. Cette approche se caractérise par l'élaboration inductive des questions de recherche, l'attention particulière accordée aux contextes urbains étudiés et la prise en considération des circulations transnationales dans le travail de sociogenèse. Cet article esquisse, à partir de brèves illustrations, une voie pour des comparaisons internationales réflexives, questionnant et réajustant en permanence les catégories d'analyse mobilisées.
Avec cette étude, Hassan Rachik met à nu, avec la concision des faits, des chiffres et des dates, le double caractère ségrégatif et répressif de l'urbanisme colonial. L'ordre géométrique exprime directement l'ordre social imposé : ville européenne séparée de la ville indigène, organisation orthogonale des trames d'habitat excentrées et mises sous contrôle pour les habitants des bidonvilles. L'indépendance a reconduit les principes fondateurs de l'urbanisme de Prost et de Lyautey et a surimposé aux organisations spatiales un maillage administratif serré. Les tentatives de concevoir une ville diversifiée n'ont pas résisté aux approches standardisées de l'administration. Le cas de Casablanca est ainsi exemplaire.