Le mot "événement" est peu utilisé en géographie et n'est jamais associé au mot "spatial". L'événement réfère plutôt au temps et il est d'abord défini par sa brièveté, ce qui permet de le dater. Lier les mots "événement" et "spatial" est inhabituel. Pourtant, si l'on s'intéresse à la dynamique des territoires, il faut bien envisager de lier le temps et l'espace par la prise en compte des processus et des événements qui modifient les organisations spatiales. Partant de ce constat, il nous a semblé intéressant d'explorer le lien entre "événement" et "spatial" en associant ces deux mots en une même expression "événement spatial", et de débattre de sa définition et de son utilité.
Le modèle MUTE (Modéle d'Urbanisation du TErritoire) a été mis au point pour comprendre les mécanismes de localisation de la croissance urbaine à La Réunion - département français d'outre-mer et alimenter les réflexions préalables à la révision du Schéma d'Aménagement Régional. Cette démarche de modélisation, menée par un collectif de chercheurs géographes et géomaticiens (CIRAD, IRD, INRA, CNRS) s'intégrait dans un contexte de croissance urbaine et périurbaine très rapide, peu encadrée et en apparente contradiction avec le maintien de la culture de la canne à sucre, monoculture traditionnelle fortement soutenue par les pouvoirs publics. Alors que l'idée selon laquelle la "ville mange la canne" est devenue la représentation communément admise et le diagnostic sur lequel s'appuie l'élaboration des politiques régionales d'aménagement, le modèle MUTE a permis l'émergence d'une interprétation scientifique différente des dynamiques spatiales à l'ouvre sur l'île de La Réunion. Ce modèle basé sur les systèmes d'information à référence spatiale a permis en premier lieu de démontrer la coexistence de deux processus de croissance urbaine: une croissance urbaine de type "classique" et une croissance urbaine "dissidente" réalisée en dehors des modalités classiques de l'urbain. En second lieu, le modèle MUTE a permis de démontrer que ce second processus croissance urbaine, désigné comme la principale menace pesant sur la culture de la canne à sucre, est précisément la forme spatiale produite au cours du temps par les exclus du modèle de développement agricole basé sur la canne. Plus particulièrement, il permet une interprétation différente sur la périurbanisation des Hauts de l'Ouest de la Réunion qui n'aurait pas pu être élaborée sans l'apport des systèmes d'information géographique et de la modélisation spatiale. Aujourd'hui, ceux-ci permettent d'envisager une évolution des politiques d'aménagement du territoire aujourd'hui essentiellement coercitives vers des dispositifs d'accompagnement des transformations du territoire réunionnais.
La mission a été réalisée dans le cadre de l'opération de modélisation économique des exploitations bovines, programmée dans les activités de recherche du contrat Plan Etat-Région (CPER) 2000-2006. Les objectifs de la mission étaient: 1) Participation au Symposium Régional sur les Ruminants; 2) Participation au Conseil Scientifique du Pôle Elevage - La Réunion; 3) Encadrement d'un stage sur l'application de la méthode de ressemblance pour analyser les trajectoires d'exploitations. L'analyse théorique sur la prise en compte de la durabilité des systèmes par l'intégration d'indicateurs environnementaux dans la fonction objectifs semble ouvrir des perspectives sur une utilisation plus large du modèle de comportement des exploitants laitiers à des problématiques plus environnementales. Parallèlement, le classement de l'ensemble des exploitations laitières de la SICA Lait dans des groupes prédéfinis par une typologie sur un échantillon restreint va permettre d'approcher l'impact régional de certains changements techniques ou politiques sur la filière lait.
Les territoires locaux dans leur diversité sont le produit d'une histoire et de changements socialement construits. L'étude des trajectoires de développement local à l'échelle de communes rurales rend compte de la dimension temporelle des processus de transformation. Le recours à une représentation graphique modélisée de la trajectoire à l'aide de chorèmes permet d'intégrer différents niveaux d'organisation. L'outil a donné lieu à l'élaboration d'un modèle régional d'évolution des espaces locaux au Nordeste du Brésil à partir de l'analyse comparative d'études locales. La communication propose un retour sur l'usage de modèles graphiques et spatiaux pour rendre compte des interactions entre les dimensions temporelle et spatiale.
Over the last three decades participatory research processes have informed much international development and conservation work in developing countries. Public participation is also a growing legislative requirement in natural resource and environmental management in developed countries. So far, multiple participatory approaches have been formulated and applied in different contexts, including so-called participatory modelling methods. The latter have developed alongside a growing unease and fundamental critique of the participatory approaches and their theoretical underpinnings. One of the central themes running through the critique is the naïveté with which complexities of power relations are assumed to be understood and addressed in participatory approaches. The critique also highlights the danger that participatory approaches become legitimising instruments that simply maintain and reinforce existing power relations. In this paper we engage with the critical literature in the hope of drawing lessons and requirements for participatory modelling. We also empirically evaluate participatory modelling case studies with regard to the fundamental critique. While we do not agree with some demands from the critique that imply abandoning the whole participatory enterprise, we suggest that claims to participatory modelling be taken seriously and that each claim be accompanied by critical reflection. Based on a review of the literature we suggest initial set of questions towards developing a framework for critical reflection.
L'accroissement de la concurrence et des exigences des consommateurs, liées pour partie aux récentes crises sanitaires, conduisent les opérateurs de l'aval des filières agroalimentaires (industriels transformateurs ou distributeurs) à développer de nouveaux schémas d'approvisionnement afin de (i) mieux maîtriser les coûts et les flux de matière (stocks, délais de livraison, taux de service), (ii) mettre en place de stratégies de segmentation et de différenciation des produits. Ces démarches induisent l'apparition de nouvelles relations entre les producteurs agricoles et leurs clients industriels ou distributeurs, basées sur des dispositifs de coordination verticale renforcée. Cependant, si ces nouvelles relations entre les producteurs agricoles et l'aval des filières sont potentiellement fructueuses pour les opérateurs, leur mise en place bute sur de nombreuses difficultés, concernant en particulier la définition de schémas d'organisation adaptés et la tension entre engagement et risques contractuels. [.] Dans ce cadre général, cette thèse a pour objectifs (i) la caractérisation de l'impact de ces nouveaux schémas d'approvisionnement sur les modes de coordination entre les producteurs agricoles et leurs clients en aval des filières agroalimentaires, (ii) l'analyse des difficultés que rencontre leur mise en place. Il s'agit alors de discuter les réponses possibles et les conditions de leur implémentation dans une perspective d'aide à la décision. Nous avons mobilisé pour cela une démarche associant études empiriques, modélisation et intervention au travers de l'analyse de trois cas concrets : - les relations planteurs - industriels dans l'approvisionnement de sucreries de canne à la Réunion et à l'île Maurice, - les relations vignerons - négociants dans les filières viti-vinicoles d'AOC, - les relations éleveurs - distributeurs dans les " accords de filière " en viande bovine [.].
Thirteen years after the beginning of the democratization process in South Africa, many radical socio-political and institutional transformations have taken place in the country. Unlike during the Apartheid era, natural resource management and governance, particularly in the water sector, is nowadays based on concepts and criteria such as decentralization, economic efficiency, environmental sustainability and social equity. These criteria, which represent the pillars of the South African National Water Act (NWA-1998), are universally recognized as the fundaments of sustainable development and are widely employed in the definition of the environmental policies of the industrialized countries. To accompany this socio- political revolution, a process of institutional building is taking place in the South African water sector. New organizations, namely the Catchment Management Agencies (CMAs) and the Water Users Associations (WUAs) in charge of local governance of water are being established in the country. These new organizations urgently need tools, methods, processes that can help them in their difficult task of implementing locally the NWA by promoting the participation of local stakeholders in the process of water management and allocation. In particular, there is a need to gain a better understanding of collective decision mechanisms. In the South African context, participatory approaches - involving local stakeholders, decision-makers and researchers- have been implemented to accompany the water allocation process at catchment scale: the Kat River catchment was used as a pilot study to develop a role-playing game (KatAware -based on multi-agent simulations) accompanying the negotiation between water users on the allocation rules of irrigation water. However, the lessons of this experience are not easily transferable to other sites or situations. The objectives of our work are therefore to assess the impact of the context on the outcome of a collective decision: by identifying the contextual elements influencing most on individual behaviour and on collective action, we could then build negotiation-support tools which are more easily transferable from one context to another.
Une île, c'est d'abord est une position dans un réseau d'échange, mais c'est aussi un territoire. Malgré leur nombre, la diversité des îles est assez limitée. Cinq types d'éléments sont à prendre en compte pour proposer un modèle théorique de développement insulaire. Les exemples de la Réunion, de la Nouvelle Calédonie et de la Guadeloupe illustrent ce modèle. Ce dernier met en évidence les atouts du territoire de ces îles autant que leurs contradictions. Il permet également de préciser les orientations pour le développement et l'aménagement du territoire
Sur la base d'une typologie articulant le niveau d'intensification de la production et la structure des exploitations familiales, cette étude a pour objectif d'identifier les critères de décision technico-économiques propres à chaque type d'exploitation ciblé par la vulgarisation agricole. La méthode utilisée est la modélisation par programmation mathématique des systèmes de production complétée par la technique du Multiple Criteria Decision Making (MCDM) appliquée à des exploitations préalablement typées. L'objectif principal des exploitations ne serait la maximisation de la marge brute que dans le cas des exploitations des "Jeunes". Les "Capitalisés" maximisent la rentabilité, les "Diversifiés" minimisent les charges variables et les "Traditionnels" minimisent la difficulté de gestion. Ces résultats peuvent permettre une meilleure sélection des propositions techniques faites aux exploitants
Cet article présente une étude du secteur caprin au Zimbabwe, et plus particulièrement dans la province de Masvingo, basée sur l'utilisation du concept de filière comme outil d'analyse. Après une brève justification du choix analytique et une présentation des outils méthodologiques retenus, deux représentations de la filière sont proposées. Le deuxième modèle, plus puissant, est ensuite commenté au vu des données comptables. En conclusion, ce type d'analyse permet d'identifier des interlocuteurs privilégiés pour la mise en place d'actions de développement visant au renforcement des circuits de commercialisation de la viande de chèvre et à l'amélioration des revenus des petits producteurs.
Dans un contexte de désengagement très probable de l'Etat du secteur de l'hydraulique agricole, nous souhaitons étudier les impacts de l'évolution de politique publique sur le revenu des irrigants en fonction des modes de financement du renouvellement des équipements des Asa et du niveau de soutien public. A partir d'une Association syndicale autorisée (Asa) d'irrigation sous pression du sud-ouest majoritairement maïsicole, nous testons différents scénarios couplant mode de financement et soutien public grâce à un modèle d'optimisation linéaire stochastique qui nous permet d'obtenir pour chacun des scénarios la demande en eau, l'assolement et indirectement la variation du revenu des irrigants. Pour l'Asa considérée, peu coûteuse en investissement initial et en maintenance, les assolements et les demandes en eau varient en fonction des scénarios, et la facture Asa peut représenter entre 42 et 98% du revenu des irrigants, avec de fortes variabilités inter annuelles selon les modes de financement du renouvellement (amortissement ou emprunt). Cependant, aucun scénario ne conduit à l'arrêt total de l'irrigation.
L'agriculture familiale a été développée par le gouvernement sud-africain dans les Bantoustans sous le régime politique d'Apartheid. Le management très centralisé de ces périmètres par les autorités provinciales s'est progressivement effondré avec la promotion de l'autonomie des Bantoustans dans les années 1970 et leur réintégration en 1994. Cette agriculture irriguée est aujourd'hui très loin des standards des zones blanches d'Afrique du Sud, en terme d'importance (seulement 41% de l'irrigation), de taille des périmètres et des parcelles (1,4 ha en moyenne par agriculteur), mais aussi en terme de performance. La dégradation des infrastructures et de l'accès aux services a entraîné l'abandon de J'activité pour beaucoup ou l'orientation vers des stratégies de subsistance. Le gouvernement souhaite revitaliser ces périmètres dans une optique de développement rural de ces zones historiquement défavorisées, mais aussi pour transférer la gestion des infrastructures d'irrigation aux usagers. Les décideurs publics font actuellement face à un ensemble de questions concernant la durabilité de ces périmètres et les moyens à mettre en oeuvre pour procéder à leur revitalisation. Le modèle Smile propose de soutenir l'action publique ainsi que les choix des futurs gestionnaires en offrant un cadre de réflexion et de discussion autour de la gestion et du fonctionnement de ces périmètres. Il s'agit d'un outil permettant de simuler sur un périmètre donné différents scénarios de gestion (choix tarifaire, programme de maintenance), mais aussi de revitalisation (leviers d'action comme la formation des agriculteurs, la réforme foncière, la réhabilitation des infrastructures.). La conceptualisation est axée sur l'équilibre budgétaire de l'association d'usagers gestionnaire, en liant les charges d'opération, de maintenance et de remplacement des infrastructures avec les stratégies des participants, dont la diversité est traduite à travers une typologie. Après une phase accrue de développement, en terme de base de données et de facilité ...
L'objet de cet atelier était de répondre aux questions suivantes: Peut-on construire un modèle conceptuel commun à la Réunion et au Sénégal qui permette de représenter les processus d'affectation des terres ? A quelles questions de développement ce modèle pourrait il répondre .
L'approche suivie au Burkina Faso pour étudier l'épidémiologie des trypanosomoses bovines repose sur l'exploration des relations spatiales entre les hôtes principaux (bétail) et les glossines. A partir d'un recensement exhaustif et géoréférencé des bovins dans une zone de 1 200 kilomètres carrés, une modélisation des déplacements et des zones occupées par les animaux en fin de saison sèche, période d'interfaces maximales, a été effectuée. Basée sur deux points remarquables du parcours des animaux à cette époque, les parcs de nuit et les points d'eau, elle a permis, par manipulation simple de polygones, d'obtenir des cartes de répartition des bovins, à l'échelle de la zone d'étude.
Ce manuel à l'usage des chercheurs, analystes et étudiants travaillant sur la définition et la mise en oeuvre de nouvelles politiques de développement économique et social basé sur l'agriculture est issu du programme de collaboration entre le CGPRT et le CIRAD. Il décrit la méthode CADIAC (en espagnol : CAdenas y DIalogo para la ACcion, traduit en français par : Filières et dialogues pour l'action) basée sur la conduite par les acteurs des évolutions dans les systèmes agroalimentaires