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Ce travail se propose d'étudier l'impact des modifications de la politique agricole et de l'évolution du contexte économique du secteur laitier qui s'appliquent aux producteurs laitiers du Grand-Ouest de la France. Pour cela, nous utilisons la modélisation par programmation mathématique linéaire qui permet, par son niveau de détail, de se centrer sur l'identification et l'analyse des facteurs motivant les choix productifs des éleveurs. Le modèle d'exploitation bio-économique réalisé, basé sur la représentation du fonctionnement de 4 cas-types d'exploitations laitières du Grand-Ouest, intègre les interactions des différentes catégories de contraintes (techniques, biologiques, structurelles, sociales et réglementaires) agissant sur le comportement économique des acteurs. L'utilisation de cet outil nous permet d'anticiper sur les implications productives de différentes modifications des modalités d'intervention des pouvoirs publics. Pour cela, nous réalisons des simulations afin d'analyser l'impact de la dernière réforme de la PAC sur les exploitations laitières. Nous comparons alors l'influence des différents modes d'attribution des aides directes sur le comportement des agriculteurs. Nous étudions également différents scénarios de sortie du régime des quotas laitiers permettant d'évaluer les choix productifs des éleveurs. ; The aim of this project is to study the impact of the modification of agricultural policy and the evolution of the economic context of the dairy sector which will apply to Grand-Ouest dairy producers in France. For this purpose, the use of a modeling system for linear mathematical programming have been employed, that thanks to its level of detail permits to focus on the identification and the analyzes of the motivating choices of stock breeders regarding production. The bio-economic exploitation model, based on the functioning representation of the Grand-Ouest 4 cases types milk exploitations, composes the interactions between different categories constraints(technical, biological, structural, social and regulatory) taking action in the actors economic behavior. This instrument allows us to anticipate the implications on production originating from various modifications of public intervention. For this reason, we undertake simulations in order to analyze the impact of the latest PAC reform on dairy exploitations. We hereby compare the impact of different modes of direct financial aid on the behavior of farmers. We also studying the different output scenarios concerning the milk quota system which permits to evaluate the productive choices of stock breeders.

Encadré par Vincent Chatellier, Aude Ridier et Kamel Louhichi. Diplôme : Master Recherche ; The aim of this project is to study the impact of the modification of agricultural policy and the evolution of the economic context of the dairy sector which will apply to Grand-Ouest dairy producers in France. For this purpose, the use of a modeling system for linear mathematical programming have been employed, that thanks to its level of detail permits to focus on the identification and the analyzes of the motivating choices of stock breeders regarding production. The bio-economic exploitation model, based on the functioning representation of the Grand-Ouest 4 cases types milk exploitations, composes the interactions between different categories constraints(technical, biological, structural, social and regulatory) taking action in the actors economic behavior. This instrument allows us to anticipate the implications on production originating from various modifications of public intervention. For this reason, we undertake simulations in order to analyze the impact of the latest PAC reform on dairy exploitations. We hereby compare the impact of different modes of direct financial aid on the behavior of farmers. We also studying the different output scenarios concerning the milk quota system which permits to evaluate the productive choices of stock breeders. ; Ce travail se propose d'étudier l'impact des modifications de la politique agricole et de l'évolution du contexte économique du secteur laitier qui s'appliquent aux producteurs laitiers du Grand-Ouest de la France. Pour cela, nous utilisons la modélisation par programmation mathématique linéaire qui permet, par son niveau de détail, de se centrer sur l'identification et l'analyse des facteurs motivant les choix productifs des éleveurs. Le modèle d'exploitation bio-économique réalisé, basé sur la représentation du fonctionnement de 4 cas-types d'exploitations laitières du Grand-Ouest, intègre les interactions des différentes catégories de contraintes (techniques, ...

Les propositions faites par la Commission européenne au titre du bilan de la santé de la Politique agricole commune (PAC) suggèrent une suppression des quotas laitiers à l'horizon de 2015, un abandon de la jachère obligatoire, un renforcement du découplage et une uniformisation progressive du montant du paiement unique par hectare. Dans ce contexte, une analyse des implications productives et économiques de ces orientations est réalisée moyennant la construction d'un modèle mathématique de type « bio-économique ». Ce modèle cherche à anticiper, sous différentes contraintes (biologiques, structurelles, économiques et réglementaires), les choix productifs de quatre types d'exploitations laitières fréquemment rencontrés dans le Grand-Ouest de la France : lait+jeunes bovins, lait+céréales, semi-intensif et herbager. ; The proposals made by the European Commission's for the Health Check of the Common Agricultural Policy (CAP) suggest the abolition of dairy quotas by 2015, a removal of set aside, the implementation of a full decoupling and a progressive uniformisation of the amount of payment per hectare. In this context, an analysis of productive and economic implications of these proposals is achieved by constructing a bio-economic mathematical model. This model seeks to anticipate, under different constraints (biological, structural, economic and regulatory), the productive choices of four types of dairy farms frequently encountered in the West of France: milk + young bull, milk + cereal, semi-intensive and grazier farm.

International audience ; « On s'installe dans la guerre comme dans une maison neuve 1 ». Cette réflexion d'un chroniqueur beauvaisien en octobre 1914 met en lumière avec une étonnante précocité la cause principale de tous les dysfonctionnements militaires, politiques, économiques ou sociaux qui marquèrent l'histoire de la Première Guerre mondiale. Dans toutes leurs projections, les autorités françaises n'avaient en effet pas seulement tablé sur une guerre courte, elles avaient en outre tout misé sur une invasion du sol ennemi se soldant par une victoire des troupes françaises. L'impasse la plus totale avait donc été faite à la fois sur l'éventualité d'un allongement indéterminé de la guerre et sur toute hypothèse défaitiste d'une occupation du territoire national. Démunies de plan B, ces mêmes autorités, du sommet de l'État jusqu'à l'échelon municipal, durent donc composer dès le mois d'août avec de nombreux imprévus. Les migrations des populations allogènes éclairent tout particulièrement cette question de l'adaptation des autorités à une guerre qui, dès l'automne 1914, s'apparenta à un véritable saut dans l'inconnu 2. Dans le grand Ouest français, ce furent en effet des dizaines de milliers d'individus, réfugiés, évacués, exilés volontaires, internés civils et prisonniers de guerre, qui débarquèrent dans les gares dès le premier mois de guerre, imposant aux préfets et aux élus de composer avec une règlementation tantôt trop imprécise, tantôt inadaptée et parfois même inexistante 3 .

International audience ; « On s'installe dans la guerre comme dans une maison neuve 1 ». Cette réflexion d'un chroniqueur beauvaisien en octobre 1914 met en lumière avec une étonnante précocité la cause principale de tous les dysfonctionnements militaires, politiques, économiques ou sociaux qui marquèrent l'histoire de la Première Guerre mondiale. Dans toutes leurs projections, les autorités françaises n'avaient en effet pas seulement tablé sur une guerre courte, elles avaient en outre tout misé sur une invasion du sol ennemi se soldant par une victoire des troupes françaises. L'impasse la plus totale avait donc été faite à la fois sur l'éventualité d'un allongement indéterminé de la guerre et sur toute hypothèse défaitiste d'une occupation du territoire national. Démunies de plan B, ces mêmes autorités, du sommet de l'État jusqu'à l'échelon municipal, durent donc composer dès le mois d'août avec de nombreux imprévus. Les migrations des populations allogènes éclairent tout particulièrement cette question de l'adaptation des autorités à une guerre qui, dès l'automne 1914, s'apparenta à un véritable saut dans l'inconnu 2. Dans le grand Ouest français, ce furent en effet des dizaines de milliers d'individus, réfugiés, évacués, exilés volontaires, internés civils et prisonniers de guerre, qui débarquèrent dans les gares dès le premier mois de guerre, imposant aux préfets et aux élus de composer avec une règlementation tantôt trop imprécise, tantôt inadaptée et parfois même inexistante 3 .

International audience ; A la base de tous les bouleversements et dysfonctionnements qui affectèrent l'économie et la société pendant la Grande Guerre se trouve le profond décalage entre « guerre imaginée » et guerre réelle. Toutes les élites impliquées avaient en effet imaginé un conflit court et triomphal sans grands effets collatéraux. « La guerre apporte la gêne, avec elle la vie cesse partout. D'où la conséquence qu'elle ne peut durer longtemps » soutenait ainsi le général Foch, opinion partagée outre-Rhin par le maréchal Von Schlieffen, pour qui une guerre longue était impossible en raison de l'interruption du commerce et de l'industrie dont dépendait l'existence d'une nation 1. Les milieux politiques, les économistes et la presse partageaient très largement ce credo dont l'optimisme outrancier semblait s'être diffusé dans toutes les couches de la population, jusque dans les campagnes les plus reculées. Lors de la mobilisation, les propos rapportés par les notices communales le démontrent clairement, les mobilisés eux-mêmes rassurant leurs familles en prophétisant un retour rapide, généralement évalué à trois mois, comme à Saint-Méloir-des-Bois, dans les Côtes-du-Nord : « Vous ramassez les récoltes dans la grange, comme la guerre se terminera bientôt par une victoire éclatante de nos armes, nous serons de retour et nous pourrons battre les récoltes, ce qui serait trop dur pour vous. 2 ». A l'exception de quelques voix très isolées, rien ne vint troubler ces certitudes de victoire expéditive qui conduisirent les autorités à faire l'impasse sur bien des aspects de la guerre à venir, comme la question de la main-d'oeuvre. Nul, en effet, ne semblait avoir anticipé les effets potentiels d'un allongement de la guerre sur une économie privée, entre le 2 et le 18 août 1914, de près de 30 % de sa main-d'oeuvre active masculine, chiffre porté à 63 % en 1918. Cette ponction sans précédent pesa immédiatement d'un poids disproportionné sur les départements ruraux, le monde agricole représentant un peu plus de 40 % de ...

International audience ; A la base de tous les bouleversements et dysfonctionnements qui affectèrent l'économie et la société pendant la Grande Guerre se trouve le profond décalage entre « guerre imaginée » et guerre réelle. Toutes les élites impliquées avaient en effet imaginé un conflit court et triomphal sans grands effets collatéraux. « La guerre apporte la gêne, avec elle la vie cesse partout. D'où la conséquence qu'elle ne peut durer longtemps » soutenait ainsi le général Foch, opinion partagée outre-Rhin par le maréchal Von Schlieffen, pour qui une guerre longue était impossible en raison de l'interruption du commerce et de l'industrie dont dépendait l'existence d'une nation 1. Les milieux politiques, les économistes et la presse partageaient très largement ce credo dont l'optimisme outrancier semblait s'être diffusé dans toutes les couches de la population, jusque dans les campagnes les plus reculées. Lors de la mobilisation, les propos rapportés par les notices communales le démontrent clairement, les mobilisés eux-mêmes rassurant leurs familles en prophétisant un retour rapide, généralement évalué à trois mois, comme à Saint-Méloir-des-Bois, dans les Côtes-du-Nord : « Vous ramassez les récoltes dans la grange, comme la guerre se terminera bientôt par une victoire éclatante de nos armes, nous serons de retour et nous pourrons battre les récoltes, ce qui serait trop dur pour vous. 2 ». A l'exception de quelques voix très isolées, rien ne vint troubler ces certitudes de victoire expéditive qui conduisirent les autorités à faire l'impasse sur bien des aspects de la guerre à venir, comme la question de la main-d'oeuvre. Nul, en effet, ne semblait avoir anticipé les effets potentiels d'un allongement de la guerre sur une économie privée, entre le 2 et le 18 août 1914, de près de 30 % de sa main-d'oeuvre active masculine, chiffre porté à 63 % en 1918. Cette ponction sans précédent pesa immédiatement d'un poids disproportionné sur les départements ruraux, le monde agricole représentant un peu plus de 40 % de la population active masculine mais fournissant 45 % des mobilisés. Notre 1 FOCH Ferdinand, Des principes de la guerre, Paris, Imprimerie nationale, p. 37. 2 Arch. départ. Côtes d'Armor, 1 T 402, notice communale de Saint-Méloir-des-Bois.

The proposals made by the European Commission's for the Health Check of the Common Agricultural Policy (CAP) suggest the abolition of dairy quotas by 2015, a removal of set aside, the implementation of a full decoupling and a progressive uniformisation of the amount of payment per hectare. In this context, an analysis of productive and economic implications of these proposals is achieved by constructing a bio-economic mathematical model. This model seeks to anticipate, under different constraints (biological, structural, economic and regulatory), the productive choices of four types of dairy farms frequently encountered in the West of France: milk + young bull, milk + cereal, semi-intensive and grazier farm. ; Les propositions faites par la Commission européenne au titre du bilan de la santé de la Politique agricole commune (PAC) suggèrent une suppression des quotas laitiers à l'horizon de 2015, un abandon de la jachère obligatoire, un renforcement du découplage et une uniformisation progressive du montant du paiement unique par hectare. Dans ce contexte, une analyse des implications productives et économiques de ces orientations est réalisée moyennant la construction d'un modèle mathématique de type « bio-économique ». Ce modèle cherche à anticiper, sous différentes contraintes (biologiques, structurelles, économiques et réglementaires), les choix productifs de quatre types d'exploitations laitières fréquemment rencontrés dans le Grand-Ouest de la France : lait+jeunes bovins, lait+céréales, semi-intensif et herbager.