National audience ; Using quantitative and qualitative data, this contribution studies the effect of student experiences on the processes of political engagement. Studies involve different stages (entering university, reorientations, failures) that, because they constitute shifts both in the academic space and the social space, are phases of rupture, interstitial phases of social life. By favouring the insertion into new social networks and a space of sociability, a role in the student arena and an identity reconstruction, activism can represent a way to face these ruptures for students that are disposed to it. ; A partir de données quantitatives et qualitatives, cette contribution étudie l'effet des expériences étudiantes sur les processus d'engagement politique. Les études comportent différentes étapes (entrée à l'Université, réorientations scolaires, échecs) qui, parce qu'elles constituent des déplacements dans l'espace scolaire mais aussi social, sont des phases de rupture, des phases interstitielles de la vie sociale. En favorisant une insertion dans de nouveaux réseaux sociaux, un espace de sociabilité, une prise de rôle dans l'arène étudiante et une reconstruction identitaire, l'entrée dans le militantisme peut représenter, pour des étudiants qui y sont disposés, un moyen d'y faire face.
Being active in politics. From the extreme left to the french socialist party : the political professionalisation of the founders of Sos-racisme Through an analysis of the militant careers of Julien Dray and the founders of SOS-Racisme, the article seeks to account first for the logic of their initial commitment within the [Trotskyite] LCR [Ligue communiste révolutionnaire], then for their investment in extreme-left student organizations and finally for their reasons for joining the Socialist Party. Passage from the extreme-left to the Socialist Party was caused on the one hand by the need – for a specific generation of student political cadres who entered politics in the post-1968 era and were over the age of 30 in 1983 – to obtain professional positions corresponding to their militant status, and on the other hand, by opportunities for promotion and new affiliations opened up by the Left's accession to power in 1981. The militant careers of these groups'members appear as a succession of conversions, both ideological and professional, which militants had to undergo in relation to the social spaces which they entered and of the opportunities provided by each new step in the process of accumulation of political resources. ; En analysant les carrières militantes de Julien Dray et des fondateurs de SOS-Racisme, l'article cherche à comprendre les logiques de leur engagement initial au sein de la LCR puis celles de leur investissement dans des organisations étudiantes d'extrême gauche et enfin les raisons de leur entrée dans le parti socialiste. Le passage de l'extrême gauche au PS résulte, d'une part, de la nécessité d'acquérir – pour une génération particulière de cadres politiques étudiants entrés en politique durant l'après-68 et dépassant les trente ans en 1983 – des positions professionnelles correspondant à leur statut militant, et, d'autre part, des opportunités de promotions et de reclassements ouverts par l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. La carrière militante des membres de ces groupes apparaît ...
Cet article retrace la carrière militante de la formule forgée par l'écrivain Renaud Camus, le « grand remplacement », dans le milieu partisan de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), formation émergente représentée au Bundestag depuis 2017. Il montre que si l'appropriation de cette formule permet à ses médiateurs allemands de réinvestir un discours raciste, tout en créant une distance symbolique avec la langue national-socialiste, la carrière de la formule au sein du parti lui-même s'explique avant tout par l'activation de réseaux préconstitués (néo-droitiers, Identitaires), qui ont largement pénétré les réseaux partisans, dans le contexte de luttes intra-partisanes relatives à la définition de la « marque ». Son appropriation y est indissociable d'une entreprise visant à faire de l'AfD une force identitaire, mouvementiste, dans le cadre de conflits ordonnés autour d'un double enjeu : la délimitation des frontières du parti envers les organisations mouvementistes et la définition des normes discursives de l'organisation, particulièrement autour du rapport à la langue national-socialiste.
Résumé Cet article montre que les logiques d'enrégimentement dans les mouvements patriotiques ne se réduisent pas à une logique utilitariste de rétribution du militantisme. Il souligne au contraire que cet engagement s'inscrit dans l'histoire des luttes syndicales estudiantines et dans une forme de sociabilité urbaine qui contribuent à façonner une « cause », celle d'une jeunesse résistante émancipée du joug des aînés. Cet angle permet de s'interroger sur les carrières en radicalité qui se forgent dans le cadre de ces mobilisations.
Dossier : Lutter dans les Afriques ; This article shows that the regimenting logic of patriotic movements cannot be reduced to a utilitarian logic of retribution for activism. On the contrary, it emphasises that such a commitment is part of the history of student union struggles and a form of urban sociability that helped to shape a "cause" – that of young resistors emancipated from the yoke of their elders. From this angle, the author is able to examine the careers as radicals that developed within the framework of the mobilisations. ; Cet article montre que les logiques d'enrégimentement dans les mouvements patriotiques ne se réduisent pas à une logique utilitariste de rétribution du militantisme. Il souligne au contraire que cet engagement s'inscrit dans l'histoire des luttes syndicales estudiantines et dans une forme de sociabilité urbaine qui contribuent à façonner une « cause », celle d'une jeunesse résistante émancipée du joug des aînés. Cet angle permet de s'interroger sur les carrières en radicalité qui se forgent dans le cadre de ces mobilisations.
Dossier : Lutter dans les Afriques ; This article shows that the regimenting logic of patriotic movements cannot be reduced to a utilitarian logic of retribution for activism. On the contrary, it emphasises that such a commitment is part of the history of student union struggles and a form of urban sociability that helped to shape a "cause" – that of young resistors emancipated from the yoke of their elders. From this angle, the author is able to examine the careers as radicals that developed within the framework of the mobilisations. ; Cet article montre que les logiques d'enrégimentement dans les mouvements patriotiques ne se réduisent pas à une logique utilitariste de rétribution du militantisme. Il souligne au contraire que cet engagement s'inscrit dans l'histoire des luttes syndicales estudiantines et dans une forme de sociabilité urbaine qui contribuent à façonner une « cause », celle d'une jeunesse résistante émancipée du joug des aînés. Cet angle permet de s'interroger sur les carrières en radicalité qui se forgent dans le cadre de ces mobilisations.
Dossier : Lutter dans les Afriques ; This article shows that the regimenting logic of patriotic movements cannot be reduced to a utilitarian logic of retribution for activism. On the contrary, it emphasises that such a commitment is part of the history of student union struggles and a form of urban sociability that helped to shape a "cause" – that of young resistors emancipated from the yoke of their elders. From this angle, the author is able to examine the careers as radicals that developed within the framework of the mobilisations. ; Cet article montre que les logiques d'enrégimentement dans les mouvements patriotiques ne se réduisent pas à une logique utilitariste de rétribution du militantisme. Il souligne au contraire que cet engagement s'inscrit dans l'histoire des luttes syndicales estudiantines et dans une forme de sociabilité urbaine qui contribuent à façonner une « cause », celle d'une jeunesse résistante émancipée du joug des aînés. Cet angle permet de s'interroger sur les carrières en radicalité qui se forgent dans le cadre de ces mobilisations.
Le livre Principes du gouvernement représentatif de Bernard Manin a joué un rôle crucial pour l'établissement d'un lien entre démocratie et tirage au sort, en théorie politique mais aussi dans le monde militant. Cet article retrace la carrière militante de cette référence. Si le tirage au sort a d'abord été défendu par des réformateurs, il devient, à partir de 2006, la revendication clé d'un mouvement citoyen animé par un partisan du « non » au Traité constitutionnel européen, Étienne Chouard. Néanmoins le livre de Manin joue plutôt un rôle légitimateur chez Chouard et plus encore les militants qui le suivent.
Combining a biographical approach and an ethnographic inquiry, and incorporating the concepts of habitus, institution, and career, we analyzed social, biographical and party rationales that structure the political engagement and careers of Green activists. An examination of their social itineraries, since the creation of the party in 1984, revealed the predominant presence of (ex-) Catholics and several distinct '68 generations. On the rise socially and often politicized very early, both groups share a tendency towards asceticism and empathy with minorities, making it possible for them to resist the harshness of the party ideologization and socialization processes. Having restructured their habitus in the "minority" mode, activists see themselves as a political and social avant-garde, and are determined to distinguish themselves in the political field by embodying an ideal of "another kind of politics". They form a continually renewed – but numerically constant – group of activists interested in the elaboration of an autonomous political offer, and in electoral competition. Thanks to the acquisition or reconversion of capital, they enter politics, most often favored by specialization in a particular sector, and draw up and implement public policies for which they are responsible. However, soon confined to political and institutional "niches", despite a successful political apprenticeship and a capacity to play their different roles strategically, in most cases, they only manage to remain in the status of political (semi-) professional, at a cost to a potential career. ; Mêlant approche biographique et enquête ethnographique, et combinant les concepts d'habitus, d'institution et de carrière, nous avons analysé l'ensemble des logiques sociales, biographiques et partisanes qui structurent l'engagement et les carrières des militants verts. Retraçant leurs trajectoires sociales depuis la création du parti en 1984, nous avons découvert la présence prépondérante d'(ex)-catholiques et de plusieurs générations distinctes de soixante-huitards. En ascension sociale et souvent politisés très tôt, ils partagent les dispositions à l'ascèse et à l'empathie avec les minorités actives qui leur permettent de résister à la dureté du processus d'idéologisation et de socialisation partisane. Forts de la restructuration de leur habitus sur le mode « minoritaire », les militants s'envisagent comme une avant-garde politique et sociale, et entendent se distinguer dans l'espace des (prises de) positions politiques en incarnant un idéal de « politique autrement ». Ils forment un collectif toujours renouvelé – mais numériquement constant – de militants intéressés à l'élaboration d'une offre politique autonome et à la compétition électorale. Acquérant ou reconvertissant quelques capitaux, ils entrent en politique, en faisant le plus souvent valoir quelque expertise sectorielle, et élaborent et mettent en œuvre les politiques publiques dont ils ont la charge. Mais rapidement cantonnés dans des « niches » politiques et institutionnelles malgré un apprentissage réussi du métier politique et une capacité à jouer stratégiquement de leurs différents rôles, ils ne parviennent généralement qu'à se maintenir dans le statut coûteux de (semi)professionnels de la politique.
Combining a biographical approach and an ethnographic inquiry, and incorporating the concepts of habitus, institution, and career, we analyzed social, biographical and party rationales that structure the political engagement and careers of Green activists. An examination of their social itineraries, since the creation of the party in 1984, revealed the predominant presence of (ex-) Catholics and several distinct '68 generations. On the rise socially and often politicized very early, both groups share a tendency towards asceticism and empathy with minorities, making it possible for them to resist the harshness of the party ideologization and socialization processes. Having restructured their habitus in the "minority" mode, activists see themselves as a political and social avant-garde, and are determined to distinguish themselves in the political field by embodying an ideal of "another kind of politics". They form a continually renewed – but numerically constant – group of activists interested in the elaboration of an autonomous political offer, and in electoral competition. Thanks to the acquisition or reconversion of capital, they enter politics, most often favored by specialization in a particular sector, and draw up and implement public policies for which they are responsible. However, soon confined to political and institutional "niches", despite a successful political apprenticeship and a capacity to play their different roles strategically, in most cases, they only manage to remain in the status of political (semi-) professional, at a cost to a potential career. ; Mêlant approche biographique et enquête ethnographique, et combinant les concepts d'habitus, d'institution et de carrière, nous avons analysé l'ensemble des logiques sociales, biographiques et partisanes qui structurent l'engagement et les carrières des militants verts. Retraçant leurs trajectoires sociales depuis la création du parti en 1984, nous avons découvert la présence prépondérante d'(ex)-catholiques et de plusieurs générations distinctes ...