Cadre(s) gravé(s) : les affiches de thèse dans le décor éphémère de la soutenance académique
À l'époque moderne, les défenses académiques donnèrent lieu à l'impression d'affiches présentant les positions écrites de l'étudiant. Le texte était entouré d'armoiries, de portraits ou de scènes allégoriques, servant généralement à glorifier le dédicataire de la thèse. Ces images sont complexes, enchâssant des systèmes discursifs variés : emblèmes, cartouches, guirlandes, pilastres, atlantes, tentures feintes y mettent en scène tant les conclusions que la scène gravée principale. Elles fournissaient à la fois un cadre au texte imprimé et un support visuel appuyant la dispute orale. Les placards faisaient partie d'un programme décoratif plus vaste, mais dont il est parfois difficile de retracer l'étendue compte tenu de sa nature éphémère. Le rôle de ces encadrements gravés était d'effectuer la transition entre les propositions écrites, de niveau académique, et la réalité sociale et politique de la soutenance. Celle-ci était en effet davantage vouée à célébrer le protecteur de l'impétrant, au moyen du décor, de la dédicace et de l'iconographie développée, qu'orientée vers le contenu scientifique de la thèse. Nous appuyant sur un corpus iconographique propre aux Pays-Bas méridionaux (Pierre-Paul Rubens, Abraham van Diepenbeeck, Cornelis Schut), ainsi que sur des sources textuelles flamandes, nous souhaitons montrer comment ce dispositif particulier d'encadrement, à différents niveaux de lecture, communique du sens.