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De 1848 à 1998 la Suisse neutre fédéraliste et plurilingue a connu de nombreuses transformations dans l'ordre social, économique et politique. Le bicamérisme et la démocratie semi-directe ont caractérisé cette période ainsi qu'une évolution des forces politiques vers un système multipartite et consensuel. Expérience originale de paix et de libertés en Europe, la Confédération helvétique cherche aujourd'hui sa voie dans la construction européenne.

Lors de l'élaboration du plan Fouchet, la Suisse neutre observe avec quelque réserve la construction européenne, tout en affirmant sa solidarité avec l'Europe naissante. Elle envisage alors, entre autres, un accord qui pourrait être négocié entre les six Etats de l'OECE intégrés dans le Marché commun depuis le Traité de Rome en 1957 et les sept (dont la Confédération helvétique) qui n'y sont pas intégrés. En 1960, elle adhère à l'AELE (qui réunit les sept Etats de l'OECE non intégrés dans le Marché commun). De 1960 à 1962, elle manifeste quelque intérêt concernant le plan français d'union des Etats, sans pour autant se départir de son attitude de prudente réserve à l'égard de l'unification européenne. Les autorités helvétiques rencontrent également au cours de la même période quelques difficultés dans l'ouverture de pourparlers entre la Suisse et le Marché commun en vue d'un arrangement compatible avec la neutralité.