Roma (2018) d'Alfonso Cuaron : "C'est seulement l'eau qui révèle la verité dans ce film"
Des vagues qui nous font jouir et qui nous apprennent à désirer Depuis ses débuts le cinéma semble l'art le plus apte à chercher, du côté de l'étrangeté, de l'indicible, de l'inconscient. C'est le « divan du pauvre », nous dit Guattari. En tout cas il est subversif comme la psychanalyse. Selon Slavoj Zizek il constitue un dispositif qui nous fait jouir et un lieu pédagogique qui nous apprend à désirer. Notre propos est de montrer à travers des extraits des films comme « Persona » de Bergman, « Breaking the Waves » de Lars von Trier, Silence de Scorsese , et « Les Quatre Cents Coups » de Truffaut, comment l'artiste nous confronte avec le réel et avec le fait qu'il n'y a plus de grand Autre. Ces scènes se jouent au bord de la mer, de l'étrangeté, finalement du traumatique. Touchés par la violence des vagues et la force du pulsionnel nous sommes confrontés avec notre regard, notre jouissance et notre désir. C'est en tant que « parlêtre » (Lacan), et plus spécifiquement en tant qu'être pulsionnel que nous nous rencontrons à travers de telles scènes. C'est finalement notre implication dans le film qui est questionnée dans notre intervention.