L'histoire de l'Église catholique aux États-Unis, dans sa dimension missionnaire du XIXe siècle, permet d'aborder l'histoire transatlantique sous l'angle inhabituel de la constitution de réseaux de recrutement de séminaristes et de prêtres pour construire les nouveaux diocèses américains. Après avoir présenté la naissance de tels réseaux pendant la Révolution française, et leur plein épanouissement lors du réveil catholique post-révolutionnaire, il s'agira d'étudier en détail deux cas. D'abord les méthodes de recrutement de Joseph Cretin, en tant que vicaire général du diocèse de Dubuque, puis comme premier évêque de St. Paul, dans les années 1840-1850, lors des tournées qu'il pratique ou qu'il lance en Europe en jouant de réseaux multiples, mais sans rencontrer le succès attendu. Ensuite les réponses des séminaristes bretons à la tournée de Jean-Marie Odin, archevêque de la Nouvelle-Orléans, lors de l'automne et de l'hiver 1862-1863, qui permettent d'appréhender de l'intérieur, à l'échelle individuelle, le geste migratoire particulier de ces jeunes hommes.
Résumé Il s'agit ici d'étudier le tourisme français dans l'Ouest américain, et plus particulièrement dans les Montagnes Rocheuses, à la fin du xix e siècle, afin d'y discerner les logiques à l'œuvre. Pour ce faire, le guide de voyage sert de balise. Dans une première étape est analysée sa fabrication, entre logique de profit et logique nationaliste, en lien le plus souvent avec les compagnies de chemin de fer. Dans une deuxième étape est étudié l'usage qu'en font les touristes et son insertion dans un système plus large qui met en jeu de multiples acteurs. Est mise en place une industrialisation de la nature qui a comme objectif de créer le spectacle de la nation américaine, auquel chacun est appelé à participer en jouant au pionnier ensauvagé.