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Le SPD n'a pas encore élaboré de stratégie qui propose à l'Allemagne et à l'Europe une perspective à long terme dans un monde devenu plus incertain. Dans sa recherche d'orientation, elle s'appuie sur le succès de la politique de détente pendant la guerre froide. Cependant, les éléments non militaires de la politique de détente sont unilatéralement placés au premier plan sous le principe directeur vaguement défini d'une « politique de paix ». Dans l'ensemble, le SPD ne dispose donc toujours pas d'un fondement solide permettant de donner une impulsion directionnelle à des questions factuelles complexes telles que l'avenir de la dissuasion nucléaire pour l'Europe ou l'orientation de la politique de sécurité et de défense de l'Union européenne. Néanmoins, en tant que parti au pouvoir, le SPD a réussi au cours des huit dernières années à mettre fin au déclin de la Bundeswehr et à commencer à restaurer son état de préparation opérationnelle, y compris dans le cadre de l'alliance et de la défense nationale. Même dans des crises telles que la guerre contre l'IS (Alliance contre Da'esh), le SPD s'est montré capable d'agir et de gouverner. L'élaboration d'une stratégie de politique de sécurité et de défense pour le deuxième quart du siècle est un défi pour la social-démocratie qui ne tolère plus de report.

Cet article traite de l'usage de la force militaire, qui est généralement jugée sur la base de critères juridiques (autorisée/non autorisée). S'appuyant sur le concept de « zones de violence » de Jan Philipp Reemtsma, l'article plaide plutôt pour une conceptualisation de l'action militaire comme un travail sur les frontières entre ce qui est permis, interdit et requis, et pour l'étudier empiriquement en faisant la différence entre l'action militaire sur le terrain et la reconstruction et l'évaluation subséquentes de cette action de la part des militaires, des dirigeants politiquement responsables et de l'opinion publique. Le bombardement de deux camion citernes à Kunduz (Afghanistan) en 2009, qui a été ordonné par la Bundeswehr et qui a entraîné la mort de plusieurs dizaines de personnes (dont des enfants), sert d'étude de cas pour mettre en lumière ces processus de traçage et de déplacement des frontières.

Dans l'année des élections fédérales en Allemagne, l'attitude de Die Linke à l'égard de la politique de sécurité nationale est un sujet très controversé. L'identité antimilitariste du parti et sa critique fondamentale de la Bundeswehr et de l'OTAN sont considérées comme étant des obstacles majeurs pour leurs ambitions de participer au gouvernement fédéral. Comme l'article cherche à le montrer, la position de Die Linke sur la politique de sécurité est beaucoup plus complexe qu'elle ne le semble. Elle reflète les racines historiques différentes du parti en Allemagne de l'Est et de l'Ouest, mais aussi des transformations fondamentales dans la politique de sécurité allemande dans la « République de Berlin ». De plus, Die Linke est devenue la première adresse pour une politique radicale pour la paix ces dernières années. Les tentatives de la direction du parti pour modifier sa position afin de pouvoir co-gouverner sont donc aussi difficiles que risquées.

Les drones dans la Bundeswehr - un débat qui dure depuis des années déjà et qui a atteint son triste point culminant lors de l'acquisition de ce que l'on appelle « EURO HAWK », qui a été commandé puis arrêté à nouveau. Un autre aspect est le débat actuel au Bundestag sur les drones armés, dans lequel la plupart des partis qui y sont représentés ont depuis longtemps décidé de leurs positions respectives. Néanmoins, au cours du dernier trimestre, le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) a de nouveau changé d'avis. Quelle est la position de la Bundeswehr, quelle est la position de la politique allemande, quelle est la position de la société en Allemagne sur les drones ou les véhicules aériens sans pilote (UAV) ? La première partie de l'article présente une sélection des différents systèmes de drones utilisés par la Bundeswehr. Il convient de noter que la Bundeswehr ne possède actuellement aucun drone armé, mais qu'elle doit néanmoins recevoir un porteur d'armes sous la forme du Heron TP dans le cadre de la réduction d'un écart de capacité. Le débat sur les drones qui a donc eu lieu au deuxième trimestre 2020 sera examiné dans la deuxième partie du document. En outre, il y a une excursion vers le Caucase, au Haut-Karabakh. L'essai se termine par un appel aux politiciens, aux partis et aux responsables politiques représentés au Bundestag allemand, pour qu'ils adoptent une position sans équivoque d'une part et qu'ils ne perdent jamais de vue le fait qu'une résolution parlementaire envoie des soldats allemands dans une mission parfois mortelle. La protection des forces armées - y compris par des drones armés déployés selon des règles prédéfinies - devrait être la priorité absolue.

Natascha Zowislo-Grünewald et Franz Beitzinger expliquent dans leur article la façon dont les forces armées allemandes se présentent comme employeur attractive dans les médias numérique et sociaux. Ils décrivent les conséquences de la suspension du service militaire en Allemagne, les exigences de la nouvelle génération concernant la vie professionnelle et comment la Bundeswehr se positionnait dans la concurrence pour le recrutement des meilleurs talents. En outre ils mettent en valeur l'importance stratégique du Internet pour un recrutement fructueux et ils dépeignent les plus importantes campagnes de communication marque employeur de la Bundeswehr : les web-séries distinguées et d'une portée importante « Die Rekruten » et « Bundeswehr Exclusive » sur YouTube.