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Marseille voit l'arrivée massive des premiers réfugiés arméniens au milieu des années vingt. Elle est devenue pour nombre d'entre eux un lieu d'asile définitif. Comment cette communauté solidaire, traversée par des affrontements politiques violents, a-t-elle su progressivement s'intégrer en préservant son originalité ? Comment a-t-elle abandonné tout espoir de retour pour choisir de faire de Marseille sa ville ? Cet article retrace la trajectoire de trois générations d'Arméniens.

En 1940, la Provence devient une plaque tournante de l'exil et un lieu privilégié de la Résistance (notamment par la présence de nombreux réfugiés politiques). En novembre 1942, lorsque la présence allemande devient une réalité tangible, les groupes de la MOI se trouveront à l'avant-garde d'un combat, où Français et étrangers mêleront leurs efforts. Les péripéties mêmes de la guerre les unissent naturellement (lorsque la capitulation italienne amène à une collaboration entre résistants français et italiens, lorsque la destruction du Vieux-Port regroupe dans l'exil Français et Italiens...). Et quand vient la libération de la Provence, se trouvent unis dans un même combat les Français, les Nord-Africains combattants dans l'armée française (les tabors marocains prenant une part décisive à la libération de Marseille) et les résistants de la MOI (italiens, arméniens ou espagnols).