Three essays about health progress and economic development in Africa ; Trois Essais sur les Progrès de la Santé et le Développement Économique en Afrique
This dissertation aims at opening the black box of African health progress during and followingthe colonial period. It does so by making three contributions to the literature on health policies,health standards and fertility patterns, in the 20th century's Africa.The first chapter compares the colonial strategies for health policies' provision and other colonialpolicies in former FrenchWest Africa between 1904 and 1958. Drawing on colonial archivesand existing data, it gathers a unique dataset containing colonial inputs at the colonial districtlevel: medical and educational staff, vaccinations, public work's expenses and conscription.There was a very general strategy as regards to the provision of colonial services. In this context,the allocation of health inputs was specific in two dimensions only. First, medical staffwas used as a means of colonial "coverage". Second, there is a long-lasting effect of preventionleading to a "diversification" strategy for all health investments. Away from these specificities,the common factors to all investments have to do with the colonial administration's preferencefor path dependence, investments' returns to scale, the diseases' contagion risk and the demandfor colonial services. This work also suggests that there was no specialization of districtsin one type of investments.The second chapter of this thesis looks at the relationship between adult height and underfivemortality in the context of the "double African Paradox" in West Africa. Africans arerelatively tall in spite of extremely unfavorable income and disease environments. Moreover,their height stature decreased since the 1960's despite improving health conditions and a fallin under-five mortality rates. This study points to selective mortality, by bringing forward apositive correlation between mothers' height and mortality in the 1980's West Africa. It thenestimates a new model of height differential between survivors and deceased. Results implythat selective mortality could be large enough to mask significant height increases in the 1980'sWest Africa. In high mortality contexts, anthropometric studies should discuss mortality levelsand trends. More generally, results imply that the issue of selective mortality is crucial to assessthe long-term impact of most health interventions.The third chapter tackles another specificity of African health: fertility and gender preferences.It develops a new indicator of gender preferences based on birth spacing. Applying it to Africaprovides evidence that son preference is strong and increasing in North Africa, whereas Sub-Saharan African countries display a preference for variety or no preference at all. Traditionalfamily systems accurately predict the nature of gender preferences, while religion does not.Last, the magnitude of preferences is stronger for wealthier and more educated women. ; Cette thèse a pour ambition d'ouvrir la boîte noire que constituent les progrès de la santé en Afrique auXXème siècle. Ce faisant, elle apporte trois contributions à la littérature portant sur les investissementsde santé, les conditions de santé et la fécondité en Afrique au XXème siècle.Le premier chapitre compare la stratégie de l'administration coloniale en ce qui concerne les politiquesde santé à sa stratégie pour d'autres politiques coloniales dans l'ex-Afrique Occidentale Française entre1904 et 1958. Ce chapitre utilise des archives coloniales et des données existantes pour créer unebase de données inédite sur les investissements au niveau des cercles coloniaux: personnels de santé etd'enseignement, vaccinations, dépenses de travaux publics et conscription. La provision de politiquescoloniales était déterminée par une stratégie très générale et l'allocation des politiques de santé n'estspécifique que selon deux dimensions. Le personnel de santé était mobilisé pour "couvrir" le territoireconquis et l'effet de longue durée de la prévention menait à une stratégie de "diversification" pour tousles investissements de santé. En dehors de ces spécificités, les facteurs communs à tous les investissementscoloniaux sont liés à la préférence de l'administration coloniale pour une dépendance au sentierdes investissements, aux rendements d'échelle des investissements, au risque de transmission de maladieset à la demande pour les services coloniaux. Ce chapitre suggère aussi que l'administration nevisait pas une spécialisation des districts par type d'investissements.Le second chapitre étudie la relation entre la taille à l'âge adulte et la mortalité avant cinq ans en Afriquede l'Ouest, dans le contexte du "double paradoxe Africain". Les Africains sont relativement grands,malgré un environnement sanitaire dégradé et des revenus relativement bas. De plus, leur taille à l'âgeadulte a diminué depuis 1960, malgré une amélioration des conditions de santé, et une diminution dela mortalité avant cinq ans. Ce travail suggère qu'une partie de ce paradoxe s'explique par la mortalitésélective, en mettant en avant une corrélation positive entre la taille des mères et la mortalité, dansl'Afrique de l'Ouest des années 80. Ce chapitre propose une modélisation inédite du différentiel de tailleentre survivants et décédés. L'estimation de ce modèle indique qu'on ne peut pas exclure qu'en l'absencede sélection par la mortalité, les tailles adultes auraient augmenté, plutôt que stagné, pendant les années80. Dans des contextes de forte mortalité, les études anthropométriques doivent discuter des niveauxet des tendances de mortalité, afin de prendre en compte la mortalité sélective. Plus généralement, les résultats de ce travail impliquent que la question de la sélection par la mortalité est essentielle pourévaluer l'impact de long-terme de la plupart des politiques de santé.Le troisième chapitre traite d'une autre spécificité de la santé en Afrique: le lien entre fécondité etpréférences de genre. Ce chapitre développe un indicateur des préférences de genre fondé sur les intervallesde naissance observés. Cet indicateur est ensuite appliqué au cas de l'Afrique. La préférencepour les garçons est à la fois forte et croissante dans le temps en Afrique du Nord, alors que les paysd'Afrique sub-Saharienne sont caractérisés par une préférence pour la variété, ou par une absence depréférence de genre. Les systèmes familiaux traditionnels prédisent avec précision le type de préférence,ce qui n'est pas le cas de la religion déclarée. Enfin, la magnitude des préférences de genre est plusimportante pour les femmes plus riches et/ou plus éduquées.