De la lumière, des lignes et des poussières. Commentaire sur le « minimalisme » de Rayons de soleil ou Soleil, « Danse de la poussière aux rayons de soleil » (1900) de Vilhelm Hammershøi
In: Le minimalisme nordique : architecture, arts, design et littérature; Nordiques, Band 44
ISSN: 2777-8479
À en croire le sous-titre d'une grande exposition internationale de 2008, le travail du peintre danois Vilhelm Hammershøi (1864-1916) exprime « la poésie du silence ». Comment une œuvre peinte pourrait-elle représenter non seulement le silence, mais aussi la poésie de celui-ci ? De telles métaphores synesthétiques touchant à l'univers artistique de Hammershøi dévoilent un lieu commun critique le concernant : l'artiste fait œuvre en faisant voir le silence et ce, surtout à travers ses intérieurs, singulièrement épurés. Serait-ce approprié de qualifier Hammershøi de « minimaliste » ?Dans le présent article, je considère cette question notamment en regardant certains de ses choix techniques et donc artistiques en relation avec les réflexions esthétiques et le travail du peintre exemplaire du minimalisme, Frank Stella. Puis, je commente le plus célèbre des tableaux dépouillés de Vilhelm Hammershøi, Rayons de soleil ou Soleil, « Danse de la poussière aux rayons de soleil », afin de voir en quoi consiste véritablement sa stratégie « minimale ».