L'enjeu de l'emploi dans la régulation des jeux de hasard et d'argent en France : une analyse entrée-sortie
In: Revue d'économie politique, Band 132, Heft 3, S. 491-514
ISSN: 2105-2883
Remerciements et financement : Les auteurs expriment leur profonde gratitude à un rapporteur anonyme pour sa relecture et ses observations constructives qui ont permis d'améliorer substantiellement le manuscrit. Les auteurs tiennent également à remercier Joseph Gbewopo Attila, pour ses précieux conseils concernant le traitement des données, Olivier Musy et Tarik Tadzaït, pour leur disponibilité et leur professionnalisme, et l'Insee pour son concours concernant l'accès aux données. Cette recherche a reçu un financement de l'Observatoire Des Jeux (ODJ). Cette institution n'a cependant joué aucun rôle dans la conception de l'étude, la rédaction du manuscrit ou la décision de soumettre l'article pour publication. Les auteurs demeurent seuls responsables du contenu de cet article. Cet article met en œuvre une analyse entrée-sortie à partir des données de la comptabilité nationale pour éclairer les questions relatives à l'emploi dans le cadre de la régulation des jeux de hasard et d'argent en France. Cette analyse permet d'estimer à 46 285 le nombre total d'emplois imputables à l'activité du secteur des jeux pour l'année 2017, dont 20 170 directs et 26 115 indirects. Elle met aussi en évidence que la dépense de consommation dans les jeux génère moins d'emplois dans l'économie que la dépense de consommation dans les autres secteurs domestiques. Une réallocation de la dépense en jeu des ménages vers les autres secteurs est ainsi bénéfique pour l'emploi domestique (440 emplois créés pour une réallocation d'un milliard d'euros, soit 2 658 emplois créés en cas de «disparition» complète du secteur des jeux). Au-delà des estimations, nécessairement dépendantes des choix méthodologiques effectués, l'intérêt de ce travail est de souligner que l'impact potentiel de la régulation des jeux sur l'emploi est nettement moins important que ne le suggèrent les éléments de communication des opérateurs.