El análisis demográfico de la familia y de los hogares es todavía muy reciente, por lo que la metodología adecuada a ún se encuentra en fase de consolidación. El propósito de este trabajo es , fundamentalmente, el redefinir y clasificar a la familia y al hogar como dos entidades perfectamente diferenciadas, susceptibles ambas de ser analizadas de forma dinámica (análisis longitudinal), lo cual permitirá un esclarecimiento de los comportamientos sociales y demográficos de los individuos como miembros de una familia y componentes de un hogar.
Résumé Lelievre (Éva). - Formation des couples et fécondité hors mariage en Grande-Bretagne : Divergences et similitudes avec la situation française Nous appuyant sur une exploitation originale de données longitudinales rétrospectives, l'évolution récente des mécanismes de formation de la famille, et plus particulièrement, l'évolution des naissances hors mariage et de la cohabitation, en Grande-Bretagne est analysée en faisant référence aussi fréquemment que possible à des données comparables sur la situation française. En dépit des rapprochements des tendances, les sociétés britannique et française restent profondément marquées par leurs spécificités culturelles et histori- co-politiques, ainsi les similitudes peuvent traduire les effets de phénomènes distincts. La montée identique dans les deux pays, de naissances hors mariage est par exemple de nature différente : seulement 3 % d'entre elles surviennent en France à des femmes de moins de 20 ans, or c'est le cas de 22 % de ces naissances en Grande-Bretagne. Un tel constat de similarité démenti par l'étude détaillée des processus est également établi pour la vie en couple (moins fréquente en Grande-Bretagne où la cohabitation hors mariage est moins répandue) et la fécondité où un même indice synthétique traduit des tendances par âges très contrastées. Ces résultats illustrent comment les facteurs explicatifs de l'évolution des sociétés européennes diffèrent et incitent à se garder d'évoquer des modèles trop généraux. Cette étude amène également à remettre en question l'universalité du caractère « progressiste » des nouveaux comportements observés.
Largement utilisées par les médias, les pouvoirs publics et les chercheur.e.s, les statistiques nationales produites sur la famille contribuent à instituer les normes et les catégories de référence. En dénombrant « les types » de famille, elles donnent à voir certaines formes familiales et en cachent d'autres. Aussi, certain.e.s chercheur.e.s réfléchissent à des outils et catégories d'analyse afin d'appréhender la « nouvelle morphologie sociale » qui découle des transformations sociales de ces dernières décennies. C'est ce que proposent Catherine Bonvalet et Éva Lelièvre : elles invitent à une redéfinition des outils et des concepts de la démographie pour décrire l'évolution actuelle des modes de vie des individus et de leurs enfants. Leurs recherches visent à dépasser le cadre du logement pour redéfinir un groupe familial, à proposer une entité opérationnelle pour les collectes quantitatives permettant d'étudier son rôle dans les stratégies sociales des individus, et d'en saisir la dynamique. Elles permettent en outre de rompre avec les thèses sur la « crise » de la famille pour donner à voir la complexité et la diversité des liens sociaux qui se nouent autour des individus qui « font famille ». La famille ne peut plus se définir par le logement, mais bien davantage par l'existence de liens forts, au-delà de la cohabitation.
Perceived Trajectories - A Quantitative Approach to Perceptions of Well-being - In INED's Biographies and Entourage (2001) survey, the life-event histories of 2,830 respondents were collected. In addition to their family, residential and occupational histories, each respondent was asked to identify and explain the successive significant periods, turning points and general tone of their life course and what they viewed as landmark events. We therefore deal with a well-being trajectory made of the successive perceived tones of each period. We undertake a descriptive analysis of these trajectories and turning points: the division of life into periods reveals patterns in terms of the age distribution of turning points and of their coincidence with factual events. From a methodological point of view, taking such an approach which combines facts and perceptions contributes to the questioning of the boundaries between qualitative and quantitative approaches.
Résumé L'enquête Biographies et entourage , réalisée en 2000-2001 auprès de Franciliens nés entre 1930 et 1950, permet de reconstituer la composition de l'entourage des personnes au cours de leur vie. Elle a également recueilli une évaluation subjective des différentes parties des trajectoires individuelles. Dans cet article, nous analysons comment ces données subjectives reconstruites a posteriori et les situations factuelles qui caractérisent les périodes de l'enfance et de l'adolescence des enquêtés se conjuguent et se complètent. Les périodes caractérisées par la taille et la composition de l'entourage familial sont étudiées à l'aide d'approches complémentaires, de l'analyse textuelle jusqu'aux analyses inférentielles (régressions logistiques et multiniveau). Les résultats détaillent la façon dont l'entourage familial marque l'appréciation subjective que formulent les personnes. De l'analyse textuelle il ressort que l'entourage intervient largement dans la qualification des périodes de l'enfance et de l'adolescence. Même si d'autres facteurs interviennent, les périodes d'isolement relatif font l'objet d'une perception plus négative que les autres. Malgré des différences genrées qui voient le jour à l'adolescence, l'entourage a une influence significative sur l'ambiance de la période pour les garçons comme pour les filles, qui transparaît particulièrement à travers la présence ou l'absence des parents ou de figures parentales.
À partir des données de l'enquête « Biographies et entourage », cet article explore les relations familiales des habitants de la région Île-de-France âgés de 50 à 70 ans en 2000. Les enquêtés sont étudiés à la fois en tant qu'enfants, c'est-à-dire dans leur implication vis-à-vis de leurs parents, et en tant que parents, à travers les relations qu'ils ont développées avec leurs enfants adultes. Le concept d'entourage utilisé dans l'enquête permet de dépasser l'analyse dans laquelle le rôle de la famille est réduit aux seules fonctions de fournisseur de services et de pourvoyeur de capital. La taille moyenne de l'entourage des enquêtés s'élève ainsi à sept/huit personnes. 15% d'entre eux habitent à proximité de leurs parents et 20% de leurs enfants. Plus de la moitié des femmes interrogées ont des contacts au moins une fois par semaine avec leur mère et les deux tiers des générations plus âgées (plus de 60 ans) entretiennent des relations hebdomadaires avec leurs enfants adultes. À partir de trois indicateurs: la proximité affective, la distance géographique et la fréquence des contacts, l'investissement des générations de 50 à 70 ans dans le réseau familial apparaît toujours aussi fort même si les rapports entre générations ont fortement changé au cours des dernières décennies. En effet, si les générations étudiées dans l'enquête «Biographies et entourage» ont initié de nouveaux comportements familiaux (cohabitation hors mariage, divorce, etc.), la majorité d'entre elles ont su dans leur maturité développer des relations différentes au sein de la famille. Mais ces transformations ne doivent pas masquer les continuités des liens familiaux ni les ruptures qui ont pu s'opérer dans certaines familles.
Résumé L'espace dans lequel s'organisent les relations de parenté est devenu l'une des approches fécondes pour étudier le fonctionnement de la famille contemporaine. Cet article propose d'établir une « sorte de carte théorique des lieux de famille » à partir des lieux d'origine et des lieux de la parentèle que viendra compléter une carte des lieux réellement mobilisés que sont la résidence secondaire et les autres lieux fréquentés régulièrement. À partir des données de l'enquête Biographies et entourage la mosaïque de lieux qui compose l'univers géographique de l'enquêté est reconstituée par touches successives afin de montrer comment se construit le territoire des familles. Ayant confronté le territoire familial électif constitué des lieux fréquentés à l'espace de référence des enquêtés que représentent les lieux d'origine, les lieux définis par les résidences des membres vivants de la lignée, un territoire qui s'étend au-delà de la région se dessine.
Au cours de la dernière décennie, les méthodes d'analyse biographique, dites aussi de durée de séjour ou encore de survie, se sont diffusées rapidement en démographie. Ces méthodes permettent en effet de répondre aux besoins de l'analyse démographique, en particulier en présence de données d'enquêtes longitudinales. Cet article présente les perspectives nouvelles qui s'offrent aux chercheurs dans ce domaine méthodologique en étayant l'exposé d'exemples concrets tirés d'analyses originales d'enquêtes ou de projets de recherche en cours. Les auteurs développent ainsi quatre nouveaux aspects : l'utilisation de données incomplètes ou incorrectes et de données plus complexes et enfin l'interaction entre phénomènes.