L'acceptabilité sociale des tirs de loups
In: Histoire & sociétés rurales, Band 47, Heft 1, S. 99-136
ISSN: 1950-666X
Canis lupus fait partie des espèces protégées. La mise à mort intentionnelle de loups est donc interdite mais des dérogations à ce principe sont possibles lorsque les dégâts causés à l'élevage sont trop importants. La réglementation prévoit une gradation des interventions : dissuasion par effarouchement, tir de défense du berger pour protéger son troupeau et prélèvements de l'État portant sur un nombre de loups annuellement déterminé. Or, ces tirs font l'objet de violents désaccords entre les acteurs qui sont partie prenante de la politique du loup en France, comme en témoigne la multiplication des recours devant les tribunaux administratifs. La question de l'acceptabilité sociale des tirs de loups est donc au cœur des arbitrages que l'État doit faire pour trouver un juste équilibre entre les intérêts du monde rural et la conservation de la biodiversité. Pour faire le point à ce sujet et examiner les pistes d'un éventuel consensus, une enquête sociologique a été menée auprès de 1 752 personnes : éleveurs, chasseurs, maires, agents publics et associations de protection de la nature.