La sorcellerie en Lorraine du XVIe au XVIIe siècle : un phénomène politique, social et religieux dans les massifs vosgiens
International audience ; Depuis toujours, la sorcellerie fascine les hommes. C'est encore le cas, notamment au cinéma avec Les Sorcières d'Eastwick ou Le projet Blair Witch, à la télévision avec Ma sorcière bien aimée ou Charmed, Buffy contre les vampires ou dans les livres avec Harry Potter. Phénomène international, son folklore est toujours présent. Mais si l'image de la sorcière est maintenant associée à des héros sympathiques, elle cache celle, plus ancienne, du Diable, ange déchu qui défia Dieu.En effet, dans toute l'Europe occidentale, du XVIe siècle et au milieu du XVIIe, une multitude de gens avoue leurs relations avec le Démon : il apporte les moyens de nuire aux hommes et aux bêtes et les assemblent dans des Sabbats. Cette « épidémie » de sorcellerie, constitue un des plus curieux épisodes de l'histoire des peuples. Les historiens ont beaucoup disserté à son propos, en fonction de leurs croyances ou de leurs passions. La contagion n'épargna pas la Lorraine. Elle coïncide avec la période brillante du règne de Charles III (1545-1603) et aboutit à la mise à mort d'un grand nombre de sorciers et de sorcières. Leur persécution commence au XIIIe siècle, mais c'est aux alentours des 1450-1480 que les sorcières « surveillées et méprisées », sont perçues comme « marquées du sceau du Diable ». Elles sont alors poursuivies collectivement et non plus individuellement, l'apogée étant atteint entre 1580 et 1630. 75 % des morts se concentrent dans trois régions, liées au Saint Empire romain germanique : l'Allemagne, la Suisse et l'ancienne Lotharingie (Bourgogne et Lorraine).