In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 81, Heft 1, S. 155-162
In: La revue internationale et stratégique: l'international en débat ; revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Heft 81, S. 155-162
Résumé En France, la protection sociale repose essentiellement sur des assurances sociales financées par des cotisations sociales et dont les partenaires sociaux sont associés à la gestion. Dès lors, l'action de l'État et des collectivités territoriales vient surtout en complément de celle des organismes de sécurité sociale. Si de façon générale les collectivités locales interviennent pour une part mineure, celle-ci diffère cependant selon les politiques examinées que ce soit la famille, le handicap ou la perte d'autonomie des personnes âgées. En outre, les collectivités locales conduisent des actions facultatives diversifiées en complément de leurs compétences obligatoires le plus fréquemment en direction des personnes âgées mais aussi pour les familles ou encore les per sonnes en difficulté. Depuis 1984, date d'entrée en vigueur de la décentralisation, l'aide et l'action sociales conduites par les départements, acteur majeur parmi les collectivités locales en matière sociale, révèlent d'une part une stabilité du nombre de bénéficiaires de l'aide sociale à l'enfance qui demeure le premier poste de dépenses sociales des départements et, d'autre part, une croissance importante du nombre de bénéficiaires et des dépenses induites par la dépendance des personnes âgées et dans une moindre mesure des personnes handicapées. En outre, la mise en place de la couverture maladie universelle en 2000 a conduit à tarir les dépenses d'aide médicale engagées jusque-là par les départements. Les travaux menés sur les disparités départementales dans le domaine social s'appuient essentiellement sur une mise en regard d'un effectif de bénéficiaires au regard de la population potentiellement éligible. Néanmoins, cette approche, bien que permettant la comparaison de données homogènes, n'inclut pas d'autres facteurs tels que les disparités éventuelles des besoins de prise en charge dans chaque département, les différences de contexte économique ou encore la diversité des priorités des élus ou encore des pratiques des professionnels dans l'utilisation des mesures disponibles éventuellement substituables. L'étude combinée de ces facteurs doit donc être développée afin de permettre une meilleure compréhension des disparités départementales.
Résumé La comparaison de l'évolution du financement de la protection sociale au Royaume-Uni, au Danemark et en France permet de distinguer une première période pendant laquelle de simples ajustements sans remise en cause structurelle sont mis en œuvre. À partir du début des années quatre-vingtdix, des réformes fiscales importantes interviennent pour faire face à la crise économique. L'analyse des réformes intervenues souligne l'importance du path dependancy dans les choix opérés par les gouvernements (fiscalité écologique, création de cotisations sociales, instauration de la CSG…). Néanmoins, au-delà de ces différences, les défis similaires auxquels ils sont confrontés (croissance tendancielle des dépenses, ralentissement de l'évolution de la masse salariale) semblent avoir entraîné une convergence vers une diversification de l'assiette du financement de la protection sociale sans que soient nécessairement concomitamment réformés le mode de régulation du système de protection sociale ou les conditions d'ouverture des droits.
Résumé L'analyse des trajectoires d'insertion de jeunes bénéficiaires du Fonds d'aide aux jeunes (FAJ) est un outil indispensable pour mesurer l'effectivité des objectifs assignés à ce dispositif : favoriser l'insertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté âgés de 18 à 25 ans et accorder des aides financières directes aux jeunes pour une durée limitée, et à titre subsidiaire, ainsi que des actions d'accompagnement. Les trente-cinq entretiens réalisés en face-à-face montrent que le FAJ constitue une aide indispensable quelle que soit la situation des bénéficiaires au regard de l'emploi et permet de pallier les carences d'autres dispositifs tels que les bourses pour les étudiants, l'absence de revenu minimum pour les jeunes ou encore l'impossibilité de recourir à la solidarité familiale. Enfin, ces jeunes disposent d'une faible connaissance du dispositif du FAJ en particulier et des autres aides en général. Ceci renforce leur sentiment d'opacité et d'arbitraire quant aux critères d'attribution des aides de ce dispositif. Plus généralement, l'insuffisante lisibilité des dispositifs d'aides pénalise ceux qui ne disposent pas des clefs de lecture et peut peser sur les choix en terme de formation et d'accès au monde du travail.
Résumé Le « minimum vieillesse » constitue le premier minimum social, dont l'objectif vise à garantir un minimum de ressources aux personnes âgées ne disposant pas d'une pension ou ayant de faibles ressources par l'octroi aux ménages d'une allocation différentielle sous conditions de ressources. Composé de nombreuses allocations créées à partir de 1941, ce dispositif a fait l'objet d'une première réforme en 1956 avec l'instauration d'une allocation supplémentaire pour tous les bénéficiaires afin de leur garantir un niveau de revenu minimal identique. Une nouvelle réforme en 2004 a permis de simplifier notablement ce système complexe. Depuis le début des années soixante-dix, avec l'arrivée à maturité des régimes de la sécurité sociale, le nombre de ses bénéficiaires n'a cessé de décroître pour ne concerner que 6 % des personnes âgées de plus de 65 ans en 2005. S'interrogeant sur les personnes concernées par cette assistance, l'étude montre que la majorité des allocataires sont des femmes et des personnes isolées. Destiné à lutter contre la pauvreté des personnes âgées, le minimum vieillesse a constitué le dispositif essentiel de protection sociale des personnes âgées de sa création jusqu'au début des années soixante-dix. Toutefois, la situation financière des bénéficiaires, qui a cessé de s'améliorer depuis 2000 relativement à l'ensemble de la population ou des seuls retraités, demeure encore aujourd'hui étroitement associée à la configuration familiale du ménage. Les femmes très âgées le plus souvent isolées connaissent, en effet, des conditions de vie plus difficiles.