Au-delà du consensus patrimonial: résistances et usages contestataires du patrimoine
In: Civilisations 61.2012,1
44 Ergebnisse
Sortierung:
In: Civilisations 61.2012,1
In: Archives de sciences sociales des religions: ASSR, Heft 192, S. 133-135
ISSN: 1777-5825
In: Lusotopie: enjeux contemporains dans les espaces lusophones, Band XVII, Heft 1, S. 182-185
ISSN: 1768-3084
In: Revue européenne des migrations internationales: REMI, Band 33, Heft 4, S. 206-207
ISSN: 1777-5418
In: Archives de sciences sociales des religions: ASSR, Heft 176, S. 251
ISSN: 1777-5825
International audience ; Le rapport que les sociétés européennes et nord-américaines ont entretenu avec les monuments et le souvenir du passé s'est fondé sur la mise en relation d'un héritage pensé comme collectif et des groupes nationaux identifiés et légitimés. Ce cadre a promu des modèles de sélection, de gestion, de sauvegarde et de transmission de ce que l'on entend aujourd'hui par patrimoine, qui se sont diffusés dans toutes les sociétés contemporaines. Musées, bibliothèques, archives, conservatoires, parcs naturels, listes de biens d'exception, appellations d'origine comptent parmi ces dispositifs d'entretien et de conservation des choses du passé. Le terme patrimoine fait ainsi référence à un corpus d'objets, d'espaces et d'édifices sélectionnés afin d'incarner les symboles d'une appartenance collective présente, notamment la nation. Il tend cependant à étendre son empire bien en dehors de ses limites premières et l'anthropologie permet de saisir les enjeux que pose le patrimoine aux sociétés contemporaines. Un corpus patrimonial en expansion À partir des richesses archéologiques, artistiques et naturelles que les pouvoirs politiques héritiers des Lumières avait protégées à partir du XVIII e siècle, la fin du XX e siècle et le début du XXI e siècle ont considérablement étendu la typologie des biens que l'on entend mettre hors de danger de disparition. Elles ont également diffusé une idéologie patrimoniale de conservation et de sauvegarde qui dépasse le cadre strictement occidental et régalien. Les savoirs érudits et les savoir-faire artisanaux, les stocks génétiques végétaux, les performances rituelles, musicales ou culinaires sont maintenant dignes d'être préservés, et les groupes ethniques en diaspora, les ensembles régionaux transfrontaliers ou des associations de citoyens sont devenus des acteurs du patrimoine. En prenant l'UNESCO comme référence, le champ patrimonial est ainsi passé des vestiges remarquables du passé national (convention sur le patrimoine mondial de 1972) à un ensemble de savoirs et de pratiques culturelles (convention de 2003 sur le patrimoine culturel immatériel) démontrant à la fois leur spécificité locale et leur commune humanité. Ces changements s'expriment aujourd'hui à travers des institutions intergouvernementales ou des conventions régionales, comme celle de Faro de 2005 émanant de la Commission européenne. Ces cadres légaux internationaux promeuvent aujourd'hui des activités de conservation de la culture humaine se rapprochant de l'acception anthropologique du concept de culture, constituée non seulement de réalisations matérielles, de sites et de paysages, mais également de performances, de croyances et de savoirs.
BASE
International audience ; Le rapport que les sociétés européennes et nord-américaines ont entretenu avec les monuments et le souvenir du passé s'est fondé sur la mise en relation d'un héritage pensé comme collectif et des groupes nationaux identifiés et légitimés. Ce cadre a promu des modèles de sélection, de gestion, de sauvegarde et de transmission de ce que l'on entend aujourd'hui par patrimoine, qui se sont diffusés dans toutes les sociétés contemporaines. Musées, bibliothèques, archives, conservatoires, parcs naturels, listes de biens d'exception, appellations d'origine comptent parmi ces dispositifs d'entretien et de conservation des choses du passé. Le terme patrimoine fait ainsi référence à un corpus d'objets, d'espaces et d'édifices sélectionnés afin d'incarner les symboles d'une appartenance collective présente, notamment la nation. Il tend cependant à étendre son empire bien en dehors de ses limites premières et l'anthropologie permet de saisir les enjeux que pose le patrimoine aux sociétés contemporaines. Un corpus patrimonial en expansion À partir des richesses archéologiques, artistiques et naturelles que les pouvoirs politiques héritiers des Lumières avait protégées à partir du XVIII e siècle, la fin du XX e siècle et le début du XXI e siècle ont considérablement étendu la typologie des biens que l'on entend mettre hors de danger de disparition. Elles ont également diffusé une idéologie patrimoniale de conservation et de sauvegarde qui dépasse le cadre strictement occidental et régalien. Les savoirs érudits et les savoir-faire artisanaux, les stocks génétiques végétaux, les performances rituelles, musicales ou culinaires sont maintenant dignes d'être préservés, et les groupes ethniques en diaspora, les ensembles régionaux transfrontaliers ou des associations de citoyens sont devenus des acteurs du patrimoine. En prenant l'UNESCO comme référence, le champ patrimonial est ainsi passé des vestiges remarquables du passé national (convention sur le patrimoine mondial de 1972) à un ensemble de savoirs et ...
BASE
In: Anthropos: internationale Zeitschrift für Völker- und Sprachenkunde : international review of anthropology and linguistics : revue internationale d'ethnologie et de linguistique, Band 111, Heft 2, S. 673-674
ISSN: 2942-3139
In: Archives de sciences sociales des religions: ASSR, Band 166, Heft 166, S. 181-198
ISSN: 1777-5825
In: Ethnologie française: revue de la Société d'Ethnologie française, Band 43, Heft 1, S. 77-84
ISSN: 2101-0064
Résumé À partir de l'ethnographie d'un ancien hameau de migrants piémontais, cet article tente de décrire comment les façons de transmettre la mémoire de la migration et de négocier la place des descendants de migrants s'incarnent, le jour de la fête annuelle, dans le hameau devenu un dispositif nostalgique. Mobilisant les concepts de nostalgie structurelle, d'hétérotopie et d'espace, il s'agit d'énoncer les conditions de création, de transmission et d'efficacité de la nostalgie à travers la construction d'un espace du passé.
In the political organisation of the villages of southern France, the mayor is one of the most important elements of the clientelist system. He builds an affective link with local people, through his knowledge of collective history and local identity. In this context, heritage is used by politicians as a legitimate tool of local power, especially during the official speeches of the patron saint festivals. In what way does the heritage discourse contribute to the empowerment of the mayor? How does the political speech link the affective dimension of the mayor-people relationship with the heritage discourse? Based on fieldwork in a border village between France and Italy, I analyze the relations connecting individual political power, public heritage policies and affective patterns of clientelism.
BASE
Since it has always been a region of movement and inter-action between peoples, the Mediterranean is seen by the social sciences as a vast arena, full of contrasts. It is a region strongly marked by history – a history shared by the many cultures which have always intermingled, crossed paths – and sometimes swords – here. While some of its peoples are the result of peaceful inter-breeding and others the fruit of a political will to expand and dominate, all the populations bordering the Mediterranean can claim religious or cultural distinctiveness. By maintaining specific identities, such as laying claim to a certain group of symbols, they rely on the legacy of the great civilizations of the past which flourished on their territories. From the earliest times the region had been criss-crossed by people, but this way of seeing Mediterranean cultures came largely from a discovery of a Mediterranean by men of learning – archaeologists, travellers and the military – who described, drew and studied what they found. From the invention of the Mediterranean as a place of monuments to the current management of heritage resources, the way the Mediterranean heritage is used offers a good perspective from which to question the ways certain images of the Mediterranean are re-enforced and how the ideology at the root of heritage preservation is put into practice in this very specific space.
BASE
In: Anthropos: internationale Zeitschrift für Völker- und Sprachenkunde : international review of anthropology and linguistics : revue internationale d'ethnologie et de linguistique, Band 107, Heft 1, S. 284-286
ISSN: 2942-3139
In: Ethnologie française: revue de la Société d'Ethnologie française, Band 39, Heft 3, S. 483-493
ISSN: 2101-0064
Résumé Dans le village de Tende, à la frontière entre la France et l'Italie, quelques hommes se réunissent les jours de fêtes pour chanter dans les bars. Présenté comme une pratique collective et festive emblématique, le chant est aussi lié à deux types de danses locales. L'ensemble apparaît comme l'héritage, toujours reconstruit, des ancêtres ayant migré au début du siècle depuis l'autre côté de la frontière. Ce texte tente de saisir les enjeux musicaux, sociaux et mémoriels de cette pratique vocale, dont elle semble être à la fois le symptôme et la revendication.
Hertz's analysis of the Alpine cult of Saint Besse apparently marks a break from his studies of death, sin and the left to folkloric studies. This analysis helps one to understand the personality of Robert Hertz. His sociological curiosity about folklore reveals his ambiguous position in social sciences at the beginning of the twentieth century. His text appears to be a variation from the Durkheimian norm, but another reading could suggest that Hertz continued and went beyond Durkheimian thought to something between sociology of the modern world and engaged socialism. Through this study, Hertz linked his political ideals, his work in ethnology and his desire for social involvement. The cult of Saint Besse perpetuated as much religious tradition as local identity. The Alpine people were presented in the text as wilful perpetuators of an ideal social order, whose loss for his contemporary city dwellers Hertz feared. The alpine Other, marked by a material and moral backwardness, represented for activist and socialist Hertz one of the paths of balanced social organization that stabilized the identity of a group across time if it fit rather well into the folkloric stereotypes of the beginning of the twentieth century. Finally, by linking events in Herz's life (e.g., the accidental Alpine death of his father), this article suggests that the legend of Saint Besse embodied several recurring motifs in Hertz' career: the accidental deaths of saint and father by falls, the military role of the saint and of Hertz himself.
BASE