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Parler d'innovation dans l'accompagnement de ceux dont les troubles et les symptômes désorientent souvent les professionnels chargés de les aider, les soigner et de les soutenir dans leur autonomie pose la question du sens et de la capacité à assumer la rencontre véritable avec ces personnes. L'observation des pratiques atteste de la créativité et de la préoccupation éthique d'équipes qui, à tous les stades de la maladie, mettent en œuvre des actions les plus diverses pour donner la parole aux personnes diagnostiquées, recueillir leurs écrits, offrir un répit aux proches tout en opérant un changement de paradigme. Pour ce qui est des dispositifs, on ne peut que se féliciter qu'une formule comme l'Accueil de jour ait aujourd'hui trouvé sa juste place dans la gamme des services. Cependant, il est à craindre que cette reconnaissance s'inscrive dans une logique de modélisation et de standardisation qui signerait la fin de pratiques inventives. Le sort des Petites Unités de Vie, reconnues dans d'autres pays, montre à quel point l'étrangeté et la différence font naître méfiance et rejet. Alors innover est certes possible, mais au prix de solides convictions, d'un professionnalisme avéré, et d'une persévérance sans faille de porteurs de projets. Toutefois rien ne sera possible sans l'engagement des pouvoirs publics. Ils doivent quant à eux s'engager avec audace et néanmoins rigueur aux côtés des acteurs de terrain pour que des principes généreux deviennent réalité.

Le secteur social et médico-social vieillesse a été depuis longtemps un terrain d'innovation. Cela se concrétise une fois encore face aux situations auxquelles sont confrontées les équipes qui accompagnent les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés. Les actions innovantes se développent à partir de la réadaptation de l'existant ou par des expérimentations successives et souvent par «une politique des petits pas». Après l'accueil de jour, les initiatives originales de répit sont un bon exemple de la démarche mise en œuvre pour susciter le désir d'une séparation temporaire, apaiser les craintes de l'aidant et de l'aidé. Cependant, quel que soit le dynamisme et l'enthousiasme des équipes, leurs actions ne peuvent aboutir que si l'institution apporte son soutien aux professionnels, et si l'encadrement se montre efficace et à l'écoute des difficultés. La formation initiale et la formation continue sont également des facteurs déterminants, de même que la mise en place de groupe de soutien et de supervision des pratiques. Enfin, pour innover, les professionnels doivent pouvoir compter sur l'encouragement des autorités de contrôle et de tutelles.

Les problématiques du vieillissement en milieu rural sont connues. Aux difficultés identifiées s'ajoutent la survenue éventuelle de troubles cognitifs et leurs conséquences sur la vie quotidienne. Le présent article se propose de présenter des initiatives, en France et à l'étranger, constituant des réponses appropriées pour les personnes malades et leurs familles vivant en milieu rural. Ces actions nécessitent de nouvelles modalités d'intervention pour les acteurs professionnels.