Le comité France-Italie, passeur détourné du fascisme ?
In: Parlement[s], Revue d'histoire politique, Band HS 19, Heft 2, S. 45-68
Peut-on être un passeur apolitique du fascisme ? Nombre d'apôtres de la latinité, qui défendaient ardemment un rapprochement franco-italien, prétendaient que cet objectif pouvait être atteint en tenant la politique à bonne distance. L'objectif était en réalité intenable : nourrir des liens, même limités à la sphère culturelle – ce qui était loin d'être le cas – avec l'Italie ne pouvait se faire sans les fascistes. Il serait aisé de conclure à un simple effet d'affichage du comité. Le Comité France-Italie, association qui dépassait de loin ce statut pour se rapprocher parfois du groupe de pression plus que de simple amitié, ne différenciait pas toujours le pays – l'Italie – et l'État – fasciste. Un examen précis des acteurs à l'œuvre et des activités des sections permettra de comprendre comment un acteur collectif peut – ou pas – servir de passeur, qu'il soit volontaire ou non.