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L'extension continue de l'urbanisation constitue un phénomène majeur du XXe siècle, et n'a eu de cesse d'interroger le devenir des fonctions et des activités agricoles des espaces environnants. Au-delà de cette problématique qui concerne autant les gestionnaires des villes que la recherche, se pose la question d'une définition de l'AU. Une recension bibliographique laisse apparaître en effet trois «pôles» ou trois formes distinctes d'entrée dans la problématique de l'AU. Le premier pôle est constitué des publications nord-américaines relativement militantes ou qui étudient les mouvements sociaux en faveur de l'«agriculture urbaine», sous la forme des différents types de «jardins» (collectifs, partagés, familiaux, ouvriers, etc.). Il s'agit avant tout d'urbains qui investissent des espaces délaissés pour se les réapproprier (la réappropriation de l'espace s'accompagne d'une réappropriation de savoirs en rapport avec la nature). Un deuxième pôle est constitué de publications sur les pays du Sud. Dans un contexte de forte croissance urbaine, ces villes sont confrontées avec acuité aux problèmes de pauvreté et de sécurité alimentaire. Enfin, un troisième pôle est constitué de publications portant sur l'agriculture «périurbaine», et l'intégration de ces espaces dans le fonctionnement de la ville. Au-delà de l'hétérogénéité apparente des contextes, nous formulons l'hypothèse d'une convergence des problématiques, dont le regroupement dans une catégorie unique, l'AU, devient légitime. L'émergence de la problématique de la ville durable et des demandes de natures en ville ont conduit à reposer la question de l'agriculture en ville. Parler d'agriculture urbaine induit une approche de la nature en ville qui consiste à ne pas penser celle-ci uniquement pour ses fonctions esthétiques ou comme une nature spontanée qui échappe à l'homme, mais tend à réhabiliter un rapport à la nature qui soit à la fois productif sans être productiviste : c'est là l'enjeu de la «ville durable», qui rend effectif le projet du développement durable.

La référence aux principes du développement durable peut constituer pour les organisations de producteurs (OP) une opportunité d'améliorer leur position. Quelle appropriation ou quelle instrumentalisation opèrent elles pour transformer leurs normes et leurs pratiques ou/et pour modifier les dispositifs locaux d'élaboration des politiques publiques? Les principes et projets du développement durable peuvent également représenter une contrainte pour les OP dans la mesure où d'autres acteurs se réclament de cette notion pour imposer leurs propres valeurs, intérêts et projets. Dans quelles mesures celles-ci sont elles instrumentalisées ou manipulées? Cette communication présente les premiers résultats de projets et politiques de partenariat entre l'état et des organisations d'agriculteurs familiaux au Nordeste du Brésil. Divers exemples sont mobilisés autour d'instruments de crédit, de gestion de l'eau et des semences ou d'appui à la commercialisation de produits organiques. Les auteurs examinent les tensions entre les opportunités de reconnaissance et de mobilisation des organisations rurales que représentent ces initiatives et les contraintes liées aux modalités d'opération des politiques publiques de développement rural.

Des agriculteurs du Nordeste ont développé ces dernières années de nouvelles formes d'action collective au niveau des communautés paysannes et des organisations professionnelles agricoles. L'article analyse l'origine, les facteurs d'émergence et l'impact de ces initiatives locales ou régionales ainsi que leurs relations avec les mouvements sociaux et avec l'État. Ces nouveaux acteurs ou ces nouvelles pratiques correspondent principalement à des dispositifs collectifs de gestion de ressources naturelles (eau, pâturages, semences) et/ou de production de biens publics: formation, information, innovation, accès à des marchés spécifiques. L'article tire quelques leçons de ces expériences.