Les ex-Economies à Planification Centralisée ont eu massivement recours aux programmes de stabilisation préconisés par le FMI durant les premières étapes de leur transformation économique. Les modèles utilisés reposaient directement sur des hypothèses relevant de la théorie des cycles économiques et les comportements prêtés aux agents. Ils avaient deux buts principaux. Il s'agissait, d'une part, de stopper le niveau initialement élevé d'inflation et, d'autre part, de poser les bases d'une croissance stable à moyen terme. Environ six ans après l'adoption de ces programmes, les économistes libéraux tendent à qualifier la Pologne et la Hongrie de "pays stabilisés". Cependant de nombreux problèmes persistent. Ainsi l'inflation n'a pas été stoppée et la croissance économique est toujours précaire. Au-delà du débat sur les effets des chocs exogènes, la difficulté de déterminer des statistiques fiables de la croissance économique ou l'impossibilité de mener une stratégie alternative, le principal problème concerne l'absence de diagnostic initial spécifique en matière de comportements micro-économiques. Celui-ci était supposé superflu car le (r)établissement des mécanismes de marché devait modifier les comportements et rendre les préceptes libéraux efficients. Dans les faits, l'émergence de comportements "orientés vers le marché", alors que les structures héritées du système socialiste n'ont été que partiellement abolies, a débouché sur des dynamiques complexes non anticipées et mal expliquées par la théorie des cycles.
International audience ; À l'image de la multiplicité des rôles que peuvent tenir les associations et autres organisations non orientées vers le profit dans nos sociétés, les ressources humaines impliquées dans les associations ou autres organisations non orientées vers le profit sont multiples. Dans leurs motivations, leurs compétences, et leurs parcours, les individus qui contribuent à ces organisations sont très différents. Parmi les bénévoles, on peut ainsi dissocier ceux qui administrent ces organisations et ceux qui participent à ce qu'elles produisent, les 'bénévoles de terrain'. Dans ces deux groupes (se recouvrant parfois) on retrouve des figures variées, allant du retraité tentant de conserver une utilité sociale au jeune visant à augmenter son utilité économique. En ce qui concerne les salariés, ceux qui ont des compétences spécifiques au domaine d'activité (ex. les travailleurs sociaux) se différencient de ceux qui ont des compétences génériques (ex. Gestion des Ressources Humaines, management, communication). Parmi ces derniers, on peut trouver des salariés d'entreprises extérieures délégués dans l'organisation au titre du bénévolat de compétences. Enfin aux côtés des bénévoles et des salariés, on peut désormais (de plus en plus souvent) trouver une troisième catégorie, celle des volontaires (en service civique). Ici encore, la variété des parcours et des motivations est marquée (Simonet 2010). Il existe une claire différenciation entre des jeunes diplômés hautement qualifiés, et des jeunes de niveaux de formation plus modestes.Ainsi, on peut voir se côtoyer dans de mêmes activités opérationnelles des personnes liées à l'organisation par des 'contrats' très divers, du simple contrat moral à la charte du bénévole, du contrat de travail à durée indéterminée au contrat d'engagement temporaire, en passant par les conventions de mise à disposition (concernent les volontaires comme les salariés).La manière dont ces différentes ressources humaines se combinent varie elle-même selon la taille et la nature des organisations (Hély 2009) et les secteurs d'activité. Par exemple (au moins en France), le secteur médico-social est fortement règlementé, utilise assez peu de bénévoles exécutants et privilégie des administrateurs spécialisés dans le domaine d'action (collègues) et/ou localement influents (décideurs politiques). À l'inverse, le domaine socioéducatif révèle un mélange de bénévolat administratif militant et de bénévolat opérationnel, ceux-ci pouvant être offerts par des jeunes comme par des personnes retraitées. Il s'y ajoute de la ressource opérationnelle grâce à diverses formes de volontariat (Lebon et Simonet 2012). Dans les secteurs de la culture et des loisirs on trouve une configuration encore différente, où les bénévoles opérationnels sont souvent aussi bénéficiaires et les administrateurs peuvent venir d'horizons multiples. La technicité et l'expertise des salariés n'y sont d'ailleurs pas forcément attestées par des diplômes spécifiques. Toutefois, il semblerait que tous les secteurs ont en commun de recruter (quand la taille de l'organisation le justifie) des professionnels du management qui sont le plus souvent formés de manière générique. Dans certains secteurs, ils amènent une culture organisationnelle différente de celle des 'professionnels du champ', menant parfois à des conflits avec ces derniers.L'hybridité de ces ressources modifie les fonctionnements associatifs et complexifie les rapports au travail. Les espaces de décision et de délibération de l'association sont recomposés, de nouvelles modalités d'échanges entre membres se mettent en place. De nouvelles configurations de la répartition des tâches et des pouvoirs naissent de la complexité de la gestion de cette ressource humaine plurielle. Ces configurations rendent l'organisation plus diffuse, ses contours étant troublés par les multiples appartenances de ceux qui s'y impliquent. Sans prétendre à l'exhaustivité du recensement des causes et des conséquences de cette hybridation, cette communication tentera d'esquisser une caractérisation des dimensions d'hybridité, et des problématiques qui en résultent. Pour cela, elle s'appuiera sur une revue de la littérature et sur 15 entretiens semi-directifs de nature exploratoire menés auprès de salariés, de bénévoles et de volontaires, dans des associations caractérisées par cette hybridation des ressources. Elle tentera aussi de resituer ces phénomènes dans les tendances qui marquent le monde associatif et ses relations avec l'état et ses politiques. L'analyse des forces à l'œuvre dans le secteur associatif montre que nombre d'entre elles convergent vers un fonctionnement de ce secteur à moindre coût : les intérêts individuels, la volonté de survie et/ou de développement des associations, les pressions du mouvement associatif organisé, les objectifs de gestion des ressources humaines et de communication des entreprises capitalistes, et les choix faits par l'État. Une modélisation de nature macro-économique tentera de mettre en évidence les conséquences de ce fonctionnement sur le mode de production des richesses et sur la modification qui en découle quant à leur répartition entre rémunération du travail et du capital.
National audience ; Le monde associatif et particulièrement celui de l'éducation populaire est un terrain très fécond pour étudier les organisations et la façon dont les individus s'y impliquent. L'absence de but lucratif complexifie les modes de régulation qui sont en œuvre car les décisions convoquent à la fois les finalités et les valeurs de l'organisation, tout en étant influencées par des contextes politiques et économiques. La coexistence à l'intérieur des associations de plusieurs types d'acteurs bénévoles, salariés, administrateurs renforce cette complexité. À l'image des changements des modes d'engagement bénévoles qui ont été pointés à l'échelle sociétale , il existe de fortes fluctuations des modalités d'implication des différents acteurs dans une association au cours de la vie de celle-ci. Nous postulons que les modes d'engagement des membres d'une association sont en constante interaction avec la façon dont elle se développe, et que ce sont notamment ces changements qui font que la coexistence entre bénévoles et salariés est souvent empreinte de tensions . L'objectif de ce travail est de montrer comment les différentes phases que traverse une association influencent la nature et la force de l'engagement de ses bénévoles. La transformation sociale qui résulte de la naissance d'une association est généralement portée par une grande énergie résultant des engagements individuels. En effet, le projet associatif résulte de l'identification d'un manque, qui constitue pour les individus une opportunité d'exercer leur agentivité personnelle au service de valeurs et de buts qui sont fortement investis, avec l'attente de résultats visibles qui ont une forte valeur incitative. De plus, le fait que des individus co-élaborent un projet pour satisfaire un besoin nouveau (ou le faire émerger) produit du sens, et donc une adhésion à des valeurs qui entraînent une fort engagement militant. L'action librement mise au service de ces valeurs renforce les attitudes et croyances qui la sous-tendent, et ce de manière ...
International audience ; Résumé Dans le paysage social et socioculturel français, comme dans bien d'autres parties du monde, les associations occupent une place importante. Véritable force utilisée par la puissance publique pour masquer des défaillances imputées au secteur marchand, l'action associative est mise en danger : baisse des financements publics, complexification des procédures et changement des modes d'investissement des bénévoles sont régulièrement évoqués comme sources de leur fragilité (cf.Tchernonog, 2007). Le contexte socioéconomique, qui justifie l'entrée dans la culture de la responsabilisation comptable des politiques publiques, a favorisé des mesures bousculant les critères d'employabilité des vocations associatives. Deux tendances soutenues notamment par des politiques européennes seront ici analysées : le développement du volontariat et la valorisation du bénévolat (tant sur le plan de la communication, par l'instauration de l'année européenne du bénévolat, que sur le plan comptable ou de la formation). Le contexte global a ainsi favorisé l'apparition d'une nouvelle forme d'associations qui visent à organiser, avec des méthodes proches de celles des agences d'intérim, l'engagement bénévole ou le volontariat au service d'actions impactant le champ social, socioculturel ou environnemental. A travers deux analyses de cas, cette communication explore les conséquences de la mise en place de telles agences sur la dynamique des associations et de leurs actions, de l'engagement, ainsi que sur le champ de l'animation professionnelle.
International audience ; Résumé Dans le paysage social et socioculturel français, comme dans bien d'autres parties du monde, les associations occupent une place importante. Véritable force utilisée par la puissance publique pour masquer des défaillances imputées au secteur marchand, l'action associative est mise en danger : baisse des financements publics, complexification des procédures et changement des modes d'investissement des bénévoles sont régulièrement évoqués comme sources de leur fragilité (cf.Tchernonog, 2007). Le contexte socioéconomique, qui justifie l'entrée dans la culture de la responsabilisation comptable des politiques publiques, a favorisé des mesures bousculant les critères d'employabilité des vocations associatives. Deux tendances soutenues notamment par des politiques européennes seront ici analysées : le développement du volontariat et la valorisation du bénévolat (tant sur le plan de la communication, par l'instauration de l'année européenne du bénévolat, que sur le plan comptable ou de la formation). Le contexte global a ainsi favorisé l'apparition d'une nouvelle forme d'associations qui visent à organiser, avec des méthodes proches de celles des agences d'intérim, l'engagement bénévole ou le volontariat au service d'actions impactant le champ social, socioculturel ou environnemental. A travers deux analyses de cas, cette communication explore les conséquences de la mise en place de telles agences sur la dynamique des associations et de leurs actions, de l'engagement, ainsi que sur le champ de l'animation professionnelle.
National audience ; Le monde associatif et particulièrement celui de l'éducation populaire est un terrain très fécond pour étudier les organisations et la façon dont les individus s'y impliquent. L'absence de but lucratif complexifie les modes de régulation qui sont en œuvre car les décisions convoquent à la fois les finalités et les valeurs de l'organisation, tout en étant influencées par des contextes politiques et économiques. La coexistence à l'intérieur des associations de plusieurs types d'acteurs bénévoles, salariés, administrateurs renforce cette complexité. À l'image des changements des modes d'engagement bénévoles qui ont été pointés à l'échelle sociétale , il existe de fortes fluctuations des modalités d'implication des différents acteurs dans une association au cours de la vie de celle-ci. Nous postulons que les modes d'engagement des membres d'une association sont en constante interaction avec la façon dont elle se développe, et que ce sont notamment ces changements qui font que la coexistence entre bénévoles et salariés est souvent empreinte de tensions . L'objectif de ce travail est de montrer comment les différentes phases que traverse une association influencent la nature et la force de l'engagement de ses bénévoles. La transformation sociale qui résulte de la naissance d'une association est généralement portée par une grande énergie résultant des engagements individuels. En effet, le projet associatif résulte de l'identification d'un manque, qui constitue pour les individus une opportunité d'exercer leur agentivité personnelle au service de valeurs et de buts qui sont fortement investis, avec l'attente de résultats visibles qui ont une forte valeur incitative. De plus, le fait que des individus co-élaborent un projet pour satisfaire un besoin nouveau (ou le faire émerger) produit du sens, et donc une adhésion à des valeurs qui entraînent une fort engagement militant. L'action librement mise au service de ces valeurs renforce les attitudes et croyances qui la sous-tendent, et ce de manière favorable au développement de l'action de l'association. L'activité de l'association qui résulte de cet engagement collectif a pour conséquence un besoin de structuration et/ou d'expertise, auquel la plupart des associations répondent par ce qu'elles appellent communément la professionnalisation plutôt que par l'externalisation. Cette professionnalisation influence l'implication bénévole et réorganise l'investissement des administrateurs dans la gouvernance associative, de par la technicité supplémentaire qu'elle requiert. La professionnalisation se traduit aussi par des contraintes plus fortes en termes de financements et de sécurisation de ceux-ci : Les salariés vont être ainsi amenés à générer de l'activité supplémentaire. L'augmentation du volume d'activité de l'association et sa plus grande prise en charge par les salariés amènent à une diminution pour les bénévoles de la visibilité de leur action à l'intérieur de l'association, du sentiment d'agentivité qui en résulte, et modifie ainsi leur engagement. Ces modifications du rapport des bénévoles à l'activité peuvent aller jusqu'à les mettre dans une situation de simples usagers venant consommer une part de leur temps libre auprès d'associations offrant des " services ". Le propos de cette communication utilisera principalement l'analyse de la trajectoire d'une association d'action culturelle agréée d'éducation populaire (et se revendiquant héritière de celle-ci), que viendront conforter divers exemples d'autres associations culturelles. À partir des témoignages recueillis à l'occasion d'un séminaire de réflexion sur le projet associatif parmi les différents types d'acteurs impliqués dans la vie de cette association ('simples' bénévoles, administrateurs, salariés, artistes partenaires, élus du territoire d'action) nous analysons les contributions respectives des différents acteurs dans la gouvernance de l'association, autant dans les décisions concernant l'administration que dans l'évolution du projet associatif lui-même. Cette analyse permet d'esquisser un modèle des changements des modes d'engagement avec la trajectoire de développement des associations qui permet de prédire les lieux potentiels de conflits et de tension. Ce modèle sera remis en perspective vis-à-vis de problématiques qui traversent le champ associatif et particulièrement celui de l'Éducation Populaire, celles de l'engagement, de la militance, et du renouvellement des instances dirigeantes.
Les données collectées lors de cafés participatifs sur les deux terrains de l'étude Biolorec soutenue par l'ADEME (France) et leur analyse grâce à la statistique textuelle ont permis d'identifier les freins et facilitateurs à la mise en place d'une restauration collective de qualité. Entre adhésion consensuelle à une norme sociale et difficultés de mise en œuvre, cette étude permet de mieux comprendre les facteurs de blocage à l'œuvre et le rôle imparti aux politiques publiques dans leur capacité à impacter la structure du marché des produits agroalimentaires et à faire évoluer les représentations et structures des préférences des acteurs et actrices du secteur.
This report is the result of data collection and processing carried out as part of the BIOLOREC research project funded by ADEME. World cafés were organized in two rural municipalities with representatives of the various stakeholders in collective catering in schools. The materials collected were submitted to qualitative and statistical analyses, through the use of the IRaMuTeQ software which made it possible to better understand the dynamics, brakes and facilitators at work in the introduction of products from the organic and/or local agriculture in collective catering services (RC) within the more general framework of reflection on the agri-food transition. ; Ce rapport présente les résultats d'un travail de collecte et d'analyse de données réalisé dans le cadre du projet de recherche BIOLOREC soutenu par l'ADEME. Des cafés participatifs ont été organisés sur deux communes rurales avec des représentants des différents parties prenantes de la restauration collective en milieu scolaire. L'analyse à la fois qualitative et statistique, à travers l'utilisation du logiciel IRaMuTeQ des matériaux collectés, a permis de mieux comprendre les dynamiques, freins et facilitateurs, à l'œuvre dans l'introduction de produits issus de l'agriculture biologique et/ou locale dans les services de restauration collective (RC) dans le cadre plus général d'une réflexion sur la transition agri-alimentaire.
This report is the result of data collection and processing carried out as part of the BIOLOREC research project funded by ADEME. World cafés were organized in two rural municipalities with representatives of the various stakeholders in collective catering in schools. The materials collected were submitted to qualitative and statistical analyses, through the use of the IRaMuTeQ software which made it possible to better understand the dynamics, brakes and facilitators at work in the introduction of products from the organic and/or local agriculture in collective catering services (RC) within the more general framework of reflection on the agri-food transition. ; Ce rapport présente les résultats d'un travail de collecte et d'analyse de données réalisé dans le cadre du projet de recherche BIOLOREC soutenu par l'ADEME. Des cafés participatifs ont été organisés sur deux communes rurales avec des représentants des différents parties prenantes de la restauration collective en milieu scolaire. L'analyse à la fois qualitative et statistique, à travers l'utilisation du logiciel IRaMuTeQ des matériaux collectés, a permis de mieux comprendre les dynamiques, freins et facilitateurs, à l'œuvre dans l'introduction de produits issus de l'agriculture biologique et/ou locale dans les services de restauration collective (RC) dans le cadre plus général d'une réflexion sur la transition agri-alimentaire.
This report is the result of data collection and processing carried out as part of the BIOLOREC research project funded by ADEME. World cafés were organized in two rural municipalities with representatives of the various stakeholders in collective catering in schools. The materials collected were submitted to qualitative and statistical analyses, through the use of the IRaMuTeQ software which made it possible to better understand the dynamics, brakes and facilitators at work in the introduction of products from the organic and/or local agriculture in collective catering services (RC) within the more general framework of reflection on the agri-food transition. ; Ce rapport présente les résultats d'un travail de collecte et d'analyse de données réalisé dans le cadre du projet de recherche BIOLOREC soutenu par l'ADEME. Des cafés participatifs ont été organisés sur deux communes rurales avec des représentants des différents parties prenantes de la restauration collective en milieu scolaire. L'analyse à la fois qualitative et statistique, à travers l'utilisation du logiciel IRaMuTeQ des matériaux collectés, a permis de mieux comprendre les dynamiques, freins et facilitateurs, à l'œuvre dans l'introduction de produits issus de l'agriculture biologique et/ou locale dans les services de restauration collective (RC) dans le cadre plus général d'une réflexion sur la transition agri-alimentaire.
Cet article analyse le projet des fédérations d'éducation populaire de créer un statut de volontaire dans l'animation déconnecté du droit du travail, en le reliant au dispositif du service civique volontaire. Il montre, d'une part, l'inadéquation de ce projet avec les aspirations et les trajectoires professionnelles dans l'animation et, d'autre part, celle du dispositif avec les motivations des jeunes en service civique. De surcroît, il analyse comment la rhétorique plébiscitant l'engagement occulte les enjeux économiques et contribue à une reconfiguration du marché du travail.