Esquisse d'un libéralisme soutenable: travail, capacités, revenu de base
In: Génération libre
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International audience ; On deliberation in the public debate, Rawls' approach known as "justice as fairness" has been much more commented that the "difference principle" emerged from there as a major result: even though based on an equal initial position, "justice as fairness" paradoxically justifies an essential benchmark in the debate on inequalities. Indeed, the difference principle compresses many issues: distinguishing between naturel and social matters which both contribute to inequalities, defining a level of permitted inequalities we should have to tolerate not as just but effective ones, preserving market incentives in so far they contribute to value creation, which has later to be redistributed. The paper explores all these questions, that concern the philosophical-economic rationality of the principle and its political-societal applicability as well. In conclusion, its contribution to the debate on inequalities, which is beyond all doubt, seems rather economic than philosophical and is based on a liberal presupposition, which is rarely identified and recognised. ; Sur la délibération dans le débat public, la démarche de Rawls, dite de la « justice comme équité », a été beaucoup plus amplement commentée que le « principe de différence » qui en est pourtant un résultat majeur : bien que fondée sur une position initiale d'égalité, la «justice comme équité» justifie non sans paradoxe un repère essentiel dans le débat sur les inégalités. Le principe de différence condense en effet nombre de questionnements : distinction entre le naturel et le social dans l'origine des inégalités, définition d'un niveau d'inégalités acceptables qu'il serait non pas juste mais efficace de tolérer, préservation du rôle des incitations économiques à l'origine de la création de valeur, qu'il convient ensuite de redistribuer. Autant de questions, explorées dans le présent texte, qui concernent tant la rationalité philosophico-économique du principe que son applicabilité politique et sociétale. En conclusion, son apport ...
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International audience Although they lived a century apart, Hayek might be considered as the liberal counterpart of Marx: not only both carried out transdisciplinary studies but they also used a dialectic approach. According to Hayek, the evolution of human societies cannot remain under control because the "spontaneous social order" is opposed to "organisations", an opposition that rests upon a conflict between two kinds of rationality set at the epistemological level (I). That can only be overcome through the fine tracking of "abstract rules of just conduct" in the legal order (II). However Hayek's pessimistic view holds ground and this is the result of the divergence, in the field of economics, between the rules necessary for market order and a conception of justice within society that is too ambitious and can even be so corrosive as to destroy it (III). To conclude, we shall ask the question what act as safeguard nowadays so as to allow liberal societies to survive, as Hayek sought to guarantee. ; Hayek peut être considéré, à un siècle de distance, comme l'homologue libéral de Marx, non seulement par le caractère transdisciplinaire de la réflexion, mais surtout par le recours à une démarche dialectique. Selon Hayek, l'évolution non maîtrisable des sociétés humaines oppose « ordre social spontané » et « organisations » et repose sur un conflit de « rationalité » d'ordre épistémologique (I). Cette opposition ne peut être surmontée, dans l'ordre juridique, qu'au prix du repérage délicat de « règles abstraites de juste conduite » (II). Le pessimisme propre à Hayek résulte alors, dans le champ de l'économie, de la divergence entre les règles nécessaires à l'ordre du marché et une conception trop ambitieuse de la justice en société qui risque de le détruire (III). D'où l'évocation, en conclusion, de la pertinence aujourd'hui des garde-fous à mettre en place, pour que, selon Hayek, les sociétés libérales puissent malgré tout survivre.
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On deliberation in the public debate, Rawls' approach known as "justice as fairness" has been much more commented that the "difference principle" emerged from there as a major result: even though based on an equal initial position, "justice as fairness" paradoxically justifies an essential benchmark in the debate on inequalities. Indeed, the difference principle compresses many issues: distinguishing between naturel and social matters which both contribute to inequalities, defining a level of permitted inequalities we should have to tolerate not as just but effective ones, preserving market incentives in so far they contribute to value creation, which has later to be redistributed. The paper explores all these questions, that concern the philosophical-economic rationality of the principle and its political-societal applicability as well. In conclusion, its contribution to the debate on inequalities, which is beyond all doubt, seems rather economic than philosophical and is based on a liberal presupposition, which is rarely identified and recognised. ; Sur la délibération dans le débat public, la démarche de Rawls, dite de la « justice comme équité », a été beaucoup plus amplement commentée que le « principe de différence » qui en est pourtant un résultat majeur : bien que fondée sur une position initiale d'égalité, la «justice comme équité» justifie non sans paradoxe un repère essentiel dans le débat sur les inégalités. Le principe de différence condense en effet nombre de questionnements : distinction entre le naturel et le social dans l'origine des inégalités, définition d'un niveau d'inégalités acceptables qu'il serait non pas juste mais efficace de tolérer, préservation du rôle des incitations économiques à l'origine de la création de valeur, qu'il convient ensuite de redistribuer. Autant de questions, explorées dans le présent texte, qui concernent tant la rationalité philosophico-économique du principe que son applicabilité politique et sociétale. En conclusion, son apport indubitable dans le débat sur les ...
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On deliberation in the public debate, Rawls' approach known as "justice as fairness" has been much more commented that the "difference principle" emerged from there as a major result: even though based on an equal initial position, "justice as fairness" paradoxically justifies an essential benchmark in the debate on inequalities. Indeed, the difference principle compresses many issues: distinguishing between naturel and social matters which both contribute to inequalities, defining a level of permitted inequalities we should have to tolerate not as just but effective ones, preserving market incentives in so far they contribute to value creation, which has later to be redistributed. The paper explores all these questions, that concern the philosophical-economic rationality of the principle and its political-societal applicability as well. In conclusion, its contribution to the debate on inequalities, which is beyond all doubt, seems rather economic than philosophical and is based on a liberal presupposition, which is rarely identified and recognised. ; Sur la délibération dans le débat public, la démarche de Rawls, dite de la « justice comme équité », a été beaucoup plus amplement commentée que le « principe de différence » qui en est pourtant un résultat majeur : bien que fondée sur une position initiale d'égalité, la «justice comme équité» justifie non sans paradoxe un repère essentiel dans le débat sur les inégalités. Le principe de différence condense en effet nombre de questionnements : distinction entre le naturel et le social dans l'origine des inégalités, définition d'un niveau d'inégalités acceptables qu'il serait non pas juste mais efficace de tolérer, préservation du rôle des incitations économiques à l'origine de la création de valeur, qu'il convient ensuite de redistribuer. Autant de questions, explorées dans le présent texte, qui concernent tant la rationalité philosophico-économique du principe que son applicabilité politique et sociétale. En conclusion, son apport indubitable dans le débat sur les ...
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On deliberation in the public debate, Rawls' approach known as "justice as fairness" has been much more commented that the "difference principle" emerged from there as a major result: even though based on an equal initial position, "justice as fairness" paradoxically justifies an essential benchmark in the debate on inequalities. Indeed, the difference principle compresses many issues: distinguishing between naturel and social matters which both contribute to inequalities, defining a level of permitted inequalities we should have to tolerate not as just but effective ones, preserving market incentives in so far they contribute to value creation, which has later to be redistributed. The paper explores all these questions, that concern the philosophical-economic rationality of the principle and its political-societal applicability as well. In conclusion, its contribution to the debate on inequalities, which is beyond all doubt, seems rather economic than philosophical and is based on a liberal presupposition, which is rarely identified and recognised. ; Sur la délibération dans le débat public, la démarche de Rawls, dite de la « justice comme équité », a été beaucoup plus amplement commentée que le « principe de différence » qui en est pourtant un résultat majeur : bien que fondée sur une position initiale d'égalité, la «justice comme équité» justifie non sans paradoxe un repère essentiel dans le débat sur les inégalités. Le principe de différence condense en effet nombre de questionnements : distinction entre le naturel et le social dans l'origine des inégalités, définition d'un niveau d'inégalités acceptables qu'il serait non pas juste mais efficace de tolérer, préservation du rôle des incitations économiques à l'origine de la création de valeur, qu'il convient ensuite de redistribuer. Autant de questions, explorées dans le présent texte, qui concernent tant la rationalité philosophico-économique du principe que son applicabilité politique et sociétale. En conclusion, son apport indubitable dans le débat sur les ...
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International audience ; Debates among Liberals on social justice have played a major role in current discussion on basic income (or universal benefit). In this paper, the notion is considered on the basis of the "economics of liberal egalitarianism", for which the anchor point is to be found in Rawls' philosophical works. Although this author certainly does not support basic income, he still provides an appropriate general framework to consider it, in particular through the hierarchy of his principles of justice (I). At the third level of this hierarchy, the interpretation of the "principle of difference" appeared controversial concerning the treatment of "Malibu surfers", through which Van Parijs can have defended the unconditional nature of basic income (II). There remains the transition from the philosophy to the economics of basic income, which allows considering it as a precise alternative of negative income tax. At this stage, a rereading of Friedman's intuition on this topic results in seeing basic income as a "universal tax credit" (III). We conclude with some prospective remarks on a possible implementation of this conception of basic income in the case of liberal democracies and of France as well (IV). ; Les débats entre libéraux sur la justice sociale ont beaucoup alimenté la réflexion contemporaine sur le revenu de base (ou allocation universelle). Cette notion est présentée ici comme relevant de « l'économie de l'égalitarisme libéral », dont le point d'ancrage se situe dans l'œuvre philosophique de Rawls. Celui-ci n'est certes pas partisan de l'allocation universelle, mais sa pensée offre néanmoins un cadre général adéquat pour l'étudier, en particulier par la hiérarchie des principes de justice qu'il défend (I). Au troisième niveau de cette hiérarchie, l'interprétation à donner au « principe de différence » a suscité la controverse des « surfeurs de Malibu », par laquelle Van Parijs a pu défendre le caractère inconditionnel de l'allocation universelle (II). Reste alors à passer de la philosophie à ...
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International audience ; Debates among Liberals on social justice have played a major role in current discussion on basic income (or universal benefit). In this paper, the notion is considered on the basis of the "economics of liberal egalitarianism", for which the anchor point is to be found in Rawls' philosophical works. Although this author certainly does not support basic income, he still provides an appropriate general framework to consider it, in particular through the hierarchy of his principles of justice (I). At the third level of this hierarchy, the interpretation of the "principle of difference" appeared controversial concerning the treatment of "Malibu surfers", through which Van Parijs can have defended the unconditional nature of basic income (II). There remains the transition from the philosophy to the economics of basic income, which allows considering it as a precise alternative of negative income tax. At this stage, a rereading of Friedman's intuition on this topic results in seeing basic income as a "universal tax credit" (III). We conclude with some prospective remarks on a possible implementation of this conception of basic income in the case of liberal democracies and of France as well (IV). ; Les débats entre libéraux sur la justice sociale ont beaucoup alimenté la réflexion contemporaine sur le revenu de base (ou allocation universelle). Cette notion est présentée ici comme relevant de « l'économie de l'égalitarisme libéral », dont le point d'ancrage se situe dans l'œuvre philosophique de Rawls. Celui-ci n'est certes pas partisan de l'allocation universelle, mais sa pensée offre néanmoins un cadre général adéquat pour l'étudier, en particulier par la hiérarchie des principes de justice qu'il défend (I). Au troisième niveau de cette hiérarchie, l'interprétation à donner au « principe de différence » a suscité la controverse des « surfeurs de Malibu », par laquelle Van Parijs a pu défendre le caractère inconditionnel de l'allocation universelle (II). Reste alors à passer de la philosophie à ...
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International audience ; Debates among Liberals on social justice have played a major role in current discussion on basic income (or universal benefit). In this paper, the notion is considered on the basis of the "economics of liberal egalitarianism", for which the anchor point is to be found in Rawls' philosophical works. Although this author certainly does not support basic income, he still provides an appropriate general framework to consider it, in particular through the hierarchy of his principles of justice (I). At the third level of this hierarchy, the interpretation of the "principle of difference" appeared controversial concerning the treatment of "Malibu surfers", through which Van Parijs can have defended the unconditional nature of basic income (II). There remains the transition from the philosophy to the economics of basic income, which allows considering it as a precise alternative of negative income tax. At this stage, a rereading of Friedman's intuition on this topic results in seeing basic income as a "universal tax credit" (III). We conclude with some prospective remarks on a possible implementation of this conception of basic income in the case of liberal democracies and of France as well (IV). ; Les débats entre libéraux sur la justice sociale ont beaucoup alimenté la réflexion contemporaine sur le revenu de base (ou allocation universelle). Cette notion est présentée ici comme relevant de « l'économie de l'égalitarisme libéral », dont le point d'ancrage se situe dans l'œuvre philosophique de Rawls. Celui-ci n'est certes pas partisan de l'allocation universelle, mais sa pensée offre néanmoins un cadre général adéquat pour l'étudier, en particulier par la hiérarchie des principes de justice qu'il défend (I). Au troisième niveau de cette hiérarchie, l'interprétation à donner au « principe de différence » a suscité la controverse des « surfeurs de Malibu », par laquelle Van Parijs a pu défendre le caractère inconditionnel de l'allocation universelle (II). Reste alors à passer de la philosophie à ...
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In: Cahiers d'économie Politique, Band 74, Heft 1, S. 95-138
Sur la justice sociale, Hayek et Sen font preuve d'une proximité méthodologique inattendue, en se démarquant l'un et l'autre du contractualisme rawlsien [Gamel, 2013]. Ils exploitent aussi des « marqueurs » classiques de la pensée libérale (l'œuvre d'Adam Smith, le rôle du marché, le recours au droit), mais en font des usages différents, voire opposés. Ce second paradoxe met en cause le pragmatisme de leur démarche (« évolutionniste » pour le premier, « comparatiste » pour le second), ce qui consolide a contrario l'approche « contractualiste » non pragmatique de Rawls, socle philosophique d'une « économie de l'égalitarisme libéral ».
Whereas liberalism has been long assumed as an emancipatory philosophy of individuals facing with any arbitrary political power, why nowadays is it often considered as the philosophy of the submission to the despotic institutions of the market? This challenge commands to conciliate in a better way political liberalism and economic liberalism, so that the entire proposition has to be at least as consistent as Hayekian neoliberalism, but also it has to be more easily acceptable to individuals and peoples (1.1). We think that liberal egalitarianism with Rawlsian inspiration could give our question a suitable answer, provided that economics extends philosophy (1.2). If we consider contributions of authors as diverse as Sen, Kolm and Van Parijs, we can find analyses which are more or less identified – " equal liberty " of access to employment (2.1) and equalization of " capabilities-potentialities " (2.2)-, at the first two levels of the Rawlsian theory of justice; but, at the last level, the debate on the economics of the difference principle is still open: on one hand, we have the lump sum taxation of the product of the " capacities-resources " (3.1) and, on the other hand, the equalization of the " real freedom " of everyone (3.2). As a conclusion, we notice that others challenges are to be met, namely the findings of potential solutions in the debate on economics of the difference principle (4.1) or of possible implementations here and now of the whole economics of liberal egalitarianism (4.2). ; Pourquoi le libéralisme, longtemps perçu comme une philosophie émancipatrice de l'individu face à l'arbitraire du pouvoir politique, est-il souvent considéré aujourd'hui comme une philosophie de la soumission au despotisme des marchés ? Face à un tel défi, il convient de mieux concilier libéralismes politique et économique, par une réponse au moins aussi cohérente que le néolibéralisme hayékien, mais plus acceptable par les individus et les peuples (1.1). L'égalitarisme libéral d'inspiration rawlsienne pourrait selon ...
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Whereas liberalism has been long assumed as an emancipatory philosophy of individuals facing with any arbitrary political power, why nowadays is it often considered as the philosophy of the submission to the despotic institutions of the market? This challenge commands to conciliate in a better way political liberalism and economic liberalism, so that the entire proposition has to be at least as consistent as Hayekian neoliberalism, but also it has to be more easily acceptable to individuals and peoples (1.1). We think that liberal egalitarianism with Rawlsian inspiration could give our question a suitable answer, provided that economics extends philosophy (1.2). If we consider contributions of authors as diverse as Sen, Kolm and Van Parijs, we can find analyses which are more or less identified – " equal liberty " of access to employment (2.1) and equalization of " capabilities-potentialities " (2.2)-, at the first two levels of the Rawlsian theory of justice; but, at the last level, the debate on the economics of the difference principle is still open: on one hand, we have the lump sum taxation of the product of the " capacities-resources " (3.1) and, on the other hand, the equalization of the " real freedom " of everyone (3.2). As a conclusion, we notice that others challenges are to be met, namely the findings of potential solutions in the debate on economics of the difference principle (4.1) or of possible implementations here and now of the whole economics of liberal egalitarianism (4.2). ; Pourquoi le libéralisme, longtemps perçu comme une philosophie émancipatrice de l'individu face à l'arbitraire du pouvoir politique, est-il souvent considéré aujourd'hui comme une philosophie de la soumission au despotisme des marchés ? Face à un tel défi, il convient de mieux concilier libéralismes politique et économique, par une réponse au moins aussi cohérente que le néolibéralisme hayékien, mais plus acceptable par les individus et les peuples (1.1). L'égalitarisme libéral d'inspiration rawlsienne pourrait selon ...
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Whereas liberalism has been long assumed as an emancipatory philosophy of individuals facing with any arbitrary political power, why nowadays is it often considered as the philosophy of the submission to the despotic institutions of the market? This challenge commands to conciliate in a better way political liberalism and economic liberalism, so that the entire proposition has to be at least as consistent as Hayekian neoliberalism, but also it has to be more easily acceptable to individuals and peoples (1.1). We think that liberal egalitarianism with Rawlsian inspiration could give our question a suitable answer, provided that economics extends philosophy (1.2). If we consider contributions of authors as diverse as Sen, Kolm and Van Parijs, we can find analyses which are more or less identified – " equal liberty " of access to employment (2.1) and equalization of " capabilities-potentialities " (2.2)-, at the first two levels of the Rawlsian theory of justice; but, at the last level, the debate on the economics of the difference principle is still open: on one hand, we have the lump sum taxation of the product of the " capacities-resources " (3.1) and, on the other hand, the equalization of the " real freedom " of everyone (3.2). As a conclusion, we notice that others challenges are to be met, namely the findings of potential solutions in the debate on economics of the difference principle (4.1) or of possible implementations here and now of the whole economics of liberal egalitarianism (4.2). ; Pourquoi le libéralisme, longtemps perçu comme une philosophie émancipatrice de l'individu face à l'arbitraire du pouvoir politique, est-il souvent considéré aujourd'hui comme une philosophie de la soumission au despotisme des marchés ? Face à un tel défi, il convient de mieux concilier libéralismes politique et économique, par une réponse au moins aussi cohérente que le néolibéralisme hayékien, mais plus acceptable par les individus et les peuples (1.1). L'égalitarisme libéral d'inspiration rawlsienne pourrait selon ...
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In: Revue d'économie politique, Band 125, Heft 3, S. 347-392
ISSN: 2105-2883
Dans The Idea of Justice [2009], Sen formule une critique systématique des théories « transcendantales » de la justice, dont l'archétype se trouve dans l'œuvre de Rawls et propose de leur substituer une approche « comparative », plus pragmatique. Dans Macrojustice [2005], Kolm défend une conception du « choix social endogène » qui le conduit, lui aussi, à se démarquer des notions rawlsiennes trop abstraites de « position originelle » et de « voile d'ignorance ». Quant à Rawls lui-même, la formulation philosophique qu'il a pu donner de son second principe de justice (« juste égalité des chances » et « principe de différence ») semble trop floue pour contenir à elle seule des propositions précises de politique économique et sociale. En dépit des profondes différences d'ordre épistémologique sur le sens qu'ils donnent à leur réflexion normative respective, Sen, Kolm et Rawls sont pourtant tous des représentants d'un « égalitarisme libéral », dont l'économie générale reste toutefois à préciser (1) : si la hiérarchie rawlsienne des principes de justice fournit à notre essai son armature générale (2), l'approche des capacités de Sen légitime une conception plus ambitieuse de l'égalité des chances (3) et les transferts redistributifs « ELIE » de Kolm constitue une traduction possible du principe de différence (4). Portée et limites de notre essai font l'objet en conclusion d'un premier examen (5).
In "The Idea of Justice" (2009), Sen firmly criticizes "transcendental" theories of justice, the archetype of which is to be found in Rawls' works and he suggests substituting for them a more pragmatic "comparative" approach. In "Macrojustice" (2005), Kolm defends his conception of an "endogenous social choice", which induces him to keep at a distance Rawlsian concepts, such as "original position" and "veil of ignorance", he considers as too abstract. Concerning Rawls himself, he has offered a philosophical formulation of the second principle of justice ("fair equality of opportunity" and "principle of difference") but that sole formulation remains too vague to contain precise proposals in the field of economic and social policy. In spite of real differences at a epistemological level about the meaning of their own normative ideas, Sen, Kolm and Rawls can be considered as "liberal egalitarians", but economics of this school of thought is still to be specified (1): The Rawlsian hierarchy between the principles de justice would give our essay its general framework (2), whereas Sen's "capability approach" would legitimize a more ambitious conception of "fair equality of opportunity" (3) and Kolm's distributive "ELIE transfers" would be a suitable application of the "principle of difference" (4). As a conclusion, the scope and limits of our essay are subject to a first examination (5). ; Dans "The Idea of Justice" (2009), Sen formule une critique systématique des théories « transcendantales » de la justice, dont l'archétype se trouve dans l'œuvre de Rawls et propose de leur substituer une approche « comparative », plus pragmatique. Dans "Macrojustice" (2005), Kolm défend une conception du « choix social endogène » qui le conduit, lui aussi, à se démarquer des notions rawlsiennes trop abstraites de « position originelle » et de « voile d'ignorance ». Quant à Rawls lui-même, la formulation philosophique qu'il a pu donner de son second principe de justice (« juste égalité des chances » et « principe de différence ») semble trop floue pour contenir à elle seule des propositions précises de politique économique et sociale. En dépit des profondes différences d'ordre épistémologique sur le sens qu'ils donnent à leur réflexion normative respective, Sen, Kolm et Rawls sont pourtant tous des représentants d'un « égalitarisme libéral », dont l'économie générale reste toutefois à préciser (1) : si la hiérarchie rawlsienne des principes de justice fournit à notre essai son armature générale (2), l'approche des capacités de Sen légitime une conception plus ambitieuse de l'égalité des chances (3) et les transferts redistributifs « ELIE » de Kolm constitue une traduction possible du principe de différence (4). Portée et limites de notre essai font l'objet en conclusion d'un premier examen (5).
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