Changements dans la disponibilité des ressources pastorales et dans les pratiques d'alimentation des ovins, dans le Haut Atlas Central du Maroc, selon l'altitude
International audience ; Au Maroc, l'élevage des petits ruminants constitue la principale source d'occupation de la population rurale dans les zones de montagne. Cet élevage subit de nombreuses pressions dont les aléas climatiques. Notreétude avait pour objectif d'identifier et d'analyser pour l'élevage de petits ruminants, les changements récents en termes de ressources pastorales et de pratiques d'alimentation en fonction de l'altitude, et de discuter des liensentre les deux. Pour cela, des enquêtes ont été réalisées auprès de 50 éleveurs dans trois communes de la province d'Azilal (Haut Atlas Central), situées respectivement en moyenne montagne étage inférieur, moyennemontagne étage supérieur et haute montagne. Dans les années 1970-80, pour ces trois communes, les ressources pastorales étaient abondantes et l'élevage était basé sur une utilisation collective des parcours, moyennant unemobilité des troupeaux. Par la suite, avec les sécheresses répétées entre 1980 et 1995 et l'augmentation du chargement animal soutenue par les politiques agricoles, l'abondance et la qualité des ressources pastorales sesont dégradées, avec une diminution des espèces appétentes. La réduction de la phytomasse et des surfaces boisées a été marquée en basse altitude, alors que l'érosion a touché surtout la haute montagne. En parallèle, ona observé une diversification des systèmes traditionnels avec l'introduction de cultures. En basse altitude, l'élevage s'est intensifié avec une distribution systématique de concentré, le pâturage de jachères et le recours à une raceovine plus productive ; la mobilité des troupeaux y est réduite, et les parcours ne couvrent plus que 55% des besoins du troupeau ovin. En haute altitude, la dimension pastorale a mieux persisté, au prix d'une diversificationdes surfaces pastorales et d'une augmentation de l'amplitude des déplacements ; les parcours, encore gérés collectivement, couvrent 81% des besoins des ovins. Comme les parcours restent la base de l'alimentation despetits ruminants, les changements ...