Le SPD et la construction européenne de 1949 à 2005
International audience ; Lorsque le gouvernement chrétien-démocrate de la RFA, emmené par le chancelier Adenauer, se lança dans la construction européenne en vue de reconquérir in fine la souveraineté et l'unité allemandes, le SPD de Kurt Schumacher et Erich Ollenhauer s'inscrivit dans une démarche d'opposition fondamentale : il critiquait l'orientation occidentale et libérale du projet qui allait nécessairement contrecarrer les espoirs de recouvrer l'unité et la souveraineté nationales. Plus aux prises avec les réalités du terrain, le responsable social-démocrate berlinois, Willy Brandt se rangea dès les années 1950 à la stratégie d'Adenauer. Il fit partie de ceux qui impulsèrent la transformation du SPD d'un parti ouvrier en un parti populaire (Volkspartei) lors du congrès de Bad Godesberg en 1959. En tant que ministre des Affaires étrangères en 1966 puis en tant que chancelier en 1969, Brandt développa la nouvelle Ostpolitik qui fut paradoxalement une continuation de l'intégration à l'Ouest. De plus, il œuvra à l'élargissement de la CEE à la Grande-Bretagne et aux pays scandinaves en 1973. Son successeur, Helmut Schmidt, dut composer avec la crise économique après 1973 et s'attacha à approfondir l'intégration européenne en matière monétaire et financière. Pour sa part, le chancelier Gerhard Schröder, fort de la pleine souveraineté de l'Allemagne à la suite de la réunification nationale de 1990, tâcha d'adapter le fonctionnement de l'Union européenne en vue de l'élargissement de l'Union européenne à l'Est. Ce faisant, il tenta en vain d'accroître l'influence allemande au détriment de la France.