Using forests for recreational purposes is not new. These uses are various and differ in their visibility. Furthermore, time spent in these spaces is thought to be one of the many manifestations of a need for nature that forests appear to be able to adequately meet. However, institutional recognition of these "recreational services" (to borrow a fashionable term) is still limited, making the task more difficult for foresters who must devise novel management methods. How can this gap that persists between the desires of users, the needs of forestry and forest policy be bridged? Research in social sciences provides a number of answers. In this paper, we propose a brief overview of recent work (mainly in economics and sociology) centring on this theme. They all emphasize the richness of the social ties that unite forests and our modern societies. ; Les usages de la forêt à des fins de loisirs ne sont pas nouveaux. Les formes en sont variées et plus ou moins visibles. Plus encore, la fréquentation de ces espaces serait une des multiples manifestations d'un besoin de nature à laquelle la forêt semble bien en mesure de répondre. Néanmoins, la reconnaissance institutionnelle d'une telle offre de « services récréatifs » (pour reprendre une terminologie en vogue à l'heure actuelle) reste aujourd'hui encore limitée, ce qui ne facilite pas la tâche des forestiers qui doivent imaginer des modes de gestion inédits. Comment remédier à ce décalage qui perdure entre les aspirations des usagers, les besoins des forestiers et les politiques forestières ? Les recherches en sciences sociales apportent un certain nombre de réponses. Dans cet article, nous proposons un rapide panorama de travaux récents (principalement en économie et en sociologie) autour de ce thème. Tous soulignent la richesse des liens sociaux qui unissent la forêt et nos sociétés modernes.
International audience ; Since 2009 wood stumps are considered as one of the recognized sources of biomass to be used in the process of national energy transition in France. So far, stump harvesting has only been implemented in the Landes area in the southwestern part of the country. The aim of this paper is to identify the mechanisms underpinning this innovation. For this we used an analytical framework inspired by Science and Technology Studies. We show how the local pulp and paper industry has ensured the safety of its own supply agendas by promoting adjustments to renewable energy policies. These same firms took advantage of the two major storms which occurred in 1999 and 2009. Our study traces the development of a "local"wood energy policy aimed at consolidating well established firms and intensifying silvicultural management practices, which raise a number of questions regarding the true potential for energy transition gained from such a system ; En France, les souches forestières font désormais partie des gisements de biomasse ligneuse identifiés pour contribuer à la transition énergétique. Mais la récolte de cette partie basse et souterraine des arbres est pour l'instant limitée à la forêt cultivée des Landes de Gascogne. Cet article se propose d'analyser les ressorts de cette innovation territoriale en mobilisant un cadre analytique et méthodologique issu du champ « sciences, technologies et société (STS) ». Les auteurs montrent ainsi que la valorisation de cette nouvelle ressource est portée par des industries de la filière bois-papier soucieuses de préserver leurs matières premières usuelles et d'ajuster le développement des politiques de soutien aux énergies renouvelables. Ils soulignent aussi que ce travail d'innovation a bénéficié du concours inattendu mais décisif de deux tempêtes majeures (1999 et 2009). Leur analyse dévoile in fine la construction d'une politique « locale » du bois-énergie qui, orientée vers le renforcement d'industries déjà bien établies et l'intensification des pratiques ...
International audience ; Si les énergies renouvelables offrent des opportunités de développement aux territoires ruraux, leur déploiement dépend d'orientations technologiques, économiques et politiques qui engagent une pluralité d'échelles et fluctuent dans le temps. Afin de questionner leurs modalités de territorialisation, cet article propose de suivre les assemblages construits autour du bois-énergie en Aquitaine. Inspirée des approches sociotechniques, la grille d'analyse permet d'appréhender la persistance de trajectoires de développement diversifiées plus de trente ans après les premières initiatives. Elle souligne le rôle des héritages territoriaux dans le dimensionnement des projets mais aussi la fragilité de certaines expériences rurales face à l'emprise croissante des référentiels énergétiques. Au final, elle invite à définir les territoires de l'énergie comme des ensembles instables naviguant entre processus de stabilisation et redéfinition de leurs contours et composants.
Cet article étudie l'impact de la combinaison d'espaces forestiers et non forestiers sur la valeur économique d'un site récréatif. Nous utilisons une extension de la méthode d'évaluation contingente visant à présenter sept occasions de choix dichotomiques. Lors de ces questions d'évaluation, chaque enquêté est invité à choisir entre une politique d'amélioration de la qualité du site et la situation de référence. Les politiques se composent de plusieurs programmes et chacun de ces derniers est lié à la qualité récréative d'un espace naturel. Les résultats montrent que les personnes interrogées différencient les politiques selon le nombre de programmes qu'elles comportent. Néanmoins, un effet de " substitution " se produit lorsque tous les programmes sont mis en oeuvre. Les consentements à payer individuels s'échelonnent de 6,51 (ou 55,35 kilomètres par groupe-véhicule) lorsque seule la forêt est visée à 18,11(ou 153,9 kilomètres par groupe-véhicule) lorsque la totalité des espaces présents profite de l'amélioration. Nos résultats soulignent la nécessité de replacer les forêts dans leur environnement immédiat et, plus généralement, l'intérêt d'utiliser des approches multi-attributs pour estimer la valeur économique de sites récréatifs aux environnements variés. / This paper explores the possible impact of the combination of forest and non-forest settings on recreation values. We extend the traditional contingent valuation method by introducing seven dichotomous choice occasions. To answer each valuation question, each respondent is asked to choose between a policy scheme and the status quo. Each scheme is composed of various programmes while each programme is linked to the recreational quality of one natural area. An extra distance is used as a proxy of the bid. The results show that respondents distinguish between schemes according to the number of programmes included. Nevertheless, a "substitution effect" occurs when all programmes are supposed to be implemented. Individual WTP ranges from 6.51 for the forest ...
Cet article étudie l'impact de la combinaison d'espaces forestiers et non forestiers sur la valeur économique d'un site récréatif. Nous utilisons une extension de la méthode d'évaluation contingente visant à présenter sept occasions de choix dichotomiques. Lors de ces questions d'évaluation, chaque enquêté est invité à choisir entre une politique d'amélioration de la qualité du site et la situation de référence. Les politiques se composent de plusieurs programmes et chacun de ces derniers est lié à la qualité récréative d'un espace naturel. Les résultats montrent que les personnes interrogées différencient les politiques selon le nombre de programmes qu'elles comportent. Néanmoins, un effet de " substitution " se produit lorsque tous les programmes sont mis en oeuvre. Les consentements à payer individuels s'échelonnent de 6,51 (ou 55,35 kilomètres par groupe-véhicule) lorsque seule la forêt est visée à 18,11(ou 153,9 kilomètres par groupe-véhicule) lorsque la totalité des espaces présents profite de l'amélioration. Nos résultats soulignent la nécessité de replacer les forêts dans leur environnement immédiat et, plus généralement, l'intérêt d'utiliser des approches multi-attributs pour estimer la valeur économique de sites récréatifs aux environnements variés. / This paper explores the possible impact of the combination of forest and non-forest settings on recreation values. We extend the traditional contingent valuation method by introducing seven dichotomous choice occasions. To answer each valuation question, each respondent is asked to choose between a policy scheme and the status quo. Each scheme is composed of various programmes while each programme is linked to the recreational quality of one natural area. An extra distance is used as a proxy of the bid. The results show that respondents distinguish between schemes according to the number of programmes included. Nevertheless, a "substitution effect" occurs when all programmes are supposed to be implemented. Individual WTP ranges from 6.51 for the forest ...
Le volet 1 du rapport final du projet CONSORE comporte 5 chapitres. Le chapitre 1 revient sur plusieurs fondements économiques du développement territorial du BE. Les chapitres 2 et 3 examinent plus particulièrement le caractère multi-scalaire des processus à l'½uvre, avec d'une part, le travail politique entrepris par les papetiers dans le cadre de la mise en ½uvre du plan « Energie Climat » et, d'autre part, une analyse de la politique bois énergie à l'aune de la coévolution des politiques et énergétiques et forestières. Les chapitres 4 et 5 analysent les comportements des propriétaires forestiers, acteurs clefs s'il en est de la mobilisation. Deux zones d'études sont comparées dans ce cadre, une au sein du massif Gascon, l'autre à l'extérieur de celui-ci (propriétaires du Sud Adour). Parmi les éléments à retenir en Aquitaine, le BE a connu une croissance accélérée ces dernières années. En l'absence d'observatoire disponible au moment de l'étude, notre propre base nous a permis d'évaluer une demande annuelle supérieure à 1,2 millions à la fin 2012. L'analyse de la structure confirme tout d'abord la forte concentration de la consommation entre quelques gros industriels de la filière bois papier, en même temps qu'elle souligne une réelle diversité des trajectoires. Certaines zones pourtant bien « dotées » sur le plan forestier (notamment dans les Pyrénées Atlantiques) restent à l'écart de ce développement, tandis que d'autres, au contraire, révèlent des situations où les acteurs innovent afin de s'accommoder de contextes a priori peu favorables. Plusieurs des projets que nous avons rencontrés semblent effectivement avoir activé des ressorts territoriaux (Dordogne, entre deux Mer, Massif Landais…). En mobilisant différentes formes de proximité, les acteurs impliqués ont progressivement élaboré des « ressources spécifiques » à partir desquelles ils ont pu assoir leur développement. Cette « spécificité » a parfois trouvé à s'incarner dans des actifs forestiers, mais pas toujours. Dans ce contexte, la construction territoriale n'est pas l'apanage du tertiaire puisque des industriels (au sein de la filière bois papier y compris) s'inscrivent tout à fait dans cette veine. A l'inverse, de plus en plus de projets tertiaires (dans les grands centres urbains) se tournent vers des stratégies privilégiant la généricité, ce qui tendrait à affaiblir leurs liens potentiels avec les territoires environnants. La relation supposée vertueuse entre le développement territorial et le développement soutenable est loin d'être acquise, car les exigences en termes de qualité et de performance énergétique peuvent aller à l'encontre des leviers territoriaux. Dans ce contexte, l'atout de la proximité (de l'approvisionnement) peut « sauter » face aux impératifs de la transition énergétique. De même, certaines stratégies locales freinent voire empêchent l'entrée de nouveaux arrivants. Les échelles pertinentes de l'analyse vont bien aux delà de la question des rayons d'approvisionnement car les acteurs mobilisent des ressources (cognitives, institutionnelles, financières…) disponibles à d'autres niveaux. De nouveau, ces phénomènes ont été mis en évidence aussi bien dans l'industrie (cas du travail politique des papetiers Landais) que dans le tertiaire (Plan Bois Energie de la Dordogne). Ces organisations multi-scalaires sont, de plus, évolutives, ce qui contraint parfois les acteurs à redéfinir leurs stratégies au gré des changements plus ou moins anticipés. En témoigne l'évolution des politiques de soutien à la production de chaleur renouvelable : si les premières expérimentations accordaient une large place à la co-construction des initiatives par les territoires (comme nous l'avons constaté en Dordogne), ce processus a conduit à la création (au niveau national) d'un dispositif (le Fond Chaleur) nettement plus axé aujourd'hui sur les notions de performances environnementales et économiques. Enfin, force est de constater que le développement du BE en Aquitaine est aujourd'hui largement impulsé par la demande et que les sylviculteurs restent en retrait. Les freins constatés sont autant d'ordre individuels (mauvaise image du BE, définition technico économique, manque de visibilité) qu'organisationnel (hétérogénéité des acteurs, structuration défavorable des débouchés, opacité des transactions). Dans ces conditions, les propriétaires sont souvent amenés à agir dans un environnement dont les contours ont été façonnés par d'autres acteurs qu'eux-mêmes et dont les intérêts leur échappent.
Le volet 1 du rapport final du projet CONSORE comporte 5 chapitres. Le chapitre 1 revient sur plusieurs fondements économiques du développement territorial du BE. Les chapitres 2 et 3 examinent plus particulièrement le caractère multi-scalaire des processus à l'½uvre, avec d'une part, le travail politique entrepris par les papetiers dans le cadre de la mise en ½uvre du plan « Energie Climat » et, d'autre part, une analyse de la politique bois énergie à l'aune de la coévolution des politiques et énergétiques et forestières. Les chapitres 4 et 5 analysent les comportements des propriétaires forestiers, acteurs clefs s'il en est de la mobilisation. Deux zones d'études sont comparées dans ce cadre, une au sein du massif Gascon, l'autre à l'extérieur de celui-ci (propriétaires du Sud Adour). Parmi les éléments à retenir en Aquitaine, le BE a connu une croissance accélérée ces dernières années. En l'absence d'observatoire disponible au moment de l'étude, notre propre base nous a permis d'évaluer une demande annuelle supérieure à 1,2 millions à la fin 2012. L'analyse de la structure confirme tout d'abord la forte concentration de la consommation entre quelques gros industriels de la filière bois papier, en même temps qu'elle souligne une réelle diversité des trajectoires. Certaines zones pourtant bien « dotées » sur le plan forestier (notamment dans les Pyrénées Atlantiques) restent à l'écart de ce développement, tandis que d'autres, au contraire, révèlent des situations où les acteurs innovent afin de s'accommoder de contextes a priori peu favorables. Plusieurs des projets que nous avons rencontrés semblent effectivement avoir activé des ressorts territoriaux (Dordogne, entre deux Mer, Massif Landais…). En mobilisant différentes formes de proximité, les acteurs impliqués ont progressivement élaboré des « ressources spécifiques » à partir desquelles ils ont pu assoir leur développement. Cette « spécificité » a parfois trouvé à s'incarner dans des actifs forestiers, mais pas toujours. Dans ce contexte, la construction ...