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Est-il pertinent ou même raisonnable de confronter La Voie cheyenne aux sagas islandaises du Moyen Âge ? Cette question n'a de sens que si l'on se souvient que Karl Llewellyn et Edward Adamson Hoebel firent à plusieurs occasions renvoi à la mémoire de l'Islande médiévale. Ce faisant, ils mirent en parallèle deux modèles supposés de juristique, deux topoï de culture juridique primitive. Pour autant, une telle démarche reflète une méthode singulière, originale mais aussi discutable qui tente de repousser les limites du comparatisme juridique et, au final, comme l'écrivait Claude Lévi-Strauss, qui revient à comparer un alezan et une huître.

Résumé Loup de Ferrières puise dans la Bible le principe que nul conseil ne peut être donné contre le Seigneur. Recommandant au roi Charles le Chauve de veiller au respect de sa fidélité à Dieu, avant toute autre considération politique, Loup tente de limiter l'influence des grands laïcs dont certains n'hésitent pas à usurper les biens monastiques. Dès lors, l'abbé intègre le devoir de prendre conseil au ministère royal et développe une théorie originale des rapports de pouvoir. Ses positions l'amènent à proposer une reconfiguration de l'entourage royal qui puise tant dans l'héritage scripturaire que dans le témoignage laissé par les sources romaines.