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Les généalogies sociales se distinguent des généalogies classiques par deux caractères. D'abord elles relèvent systématiquement les données permettant de préciser la position sociale des générations successives et son évolution. Ensuite elles sont rayonnantes. Elles partent d'un noyau central, le couple de départ. Elles s'attachent à rechercher les ascendants de chacun des deux époux. Elles relèvent intégralement les enfants et petits-enfants du couple central, les frères et les sœurs des deux époux et leur postérité. L'attention portée à la ligne féminine, aux cadets et aux collatéraux permet d'apprécier les réalités et le mécanisme des changements de condition ainsi que de mesurer le rôle des circonstances, des individus et des réseaux de relation dans l'évolution ou la permanence des structures sociales. En annexe, est donnée une fiche de dépouillement. Ces fiches s'appliquent à des cas particuliers et constituent le matériel d'une analyse quantitative.

L'Historien Des Faits Sociaux nous paraît exposé à deux tentations : étudier des cas particuliers et retracer certaines carrières prétendues typiques ; ou s'appuyer sur des recensements établis par les contemporains à des fins le plus souvent démographiques, fiscales ou électorales. La première méthode pose le problème du passage du particulier au général, la seconde décrit des groupes, permet d'établir des statistiques et de marquer des évolutions chronologiques, mais élimine les destinées individuelles. Comment retrouver l'homme dans la masse, comment intégrer dans une courbe générale les étapes de la vie personnelle et familiale ? Certains documents répondent à, ces exigences, monographies assez nombreuses pour avoir une valeur statistique, établies par exemple à partir des dossiers de faillite ou des archives notariales.