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Créant de nouvelles normes, amenant des institutions à recomposer leurs stratégies, une nouvelle mesure se comporte comme un véritable analyseur lorsqu'elle apparaît dans le champ des politiques sociales. Toute création de mesure ou de dispositif, par les effets qu'elle produit sur le corps social et les modifications des façons défaire ou de vivre de ses destinataires, est un facteur révélateur de notre société. La mise en oeuvre du revenu minimum d'insertion, première mesure sociale d'envergure après la réforme de décentralisation, n'échappe pas à cette logique. On peut même penser qu'elle l'amplifie tant par les dispositifs de recherche qui lui sont associés que par l'ampleur des actions menées et des réactions suscitées dans les différents départements.

Les Français attendent des prestations sociales et familiales qu'elles s'adaptent aux besoins des familles. Si la natalité n'est pas une priorité pour l'opinion, elle appelle de ses vœux le versement des prestations familiales dès le premier enfant, et avec un montant égal pour tous. Si, dans leur grande majorité, les Français soutiennent les plafonnements des prestations familiales, excluant les plus aisés, et la priorité donnée aux plus modestes, ils n'adhèrent pas à la diminution des aides pour les classes moyennes. Renforcer l'offre d'accueil collectif, favoriser la parité et un bon équilibre de vie … sont autant de pistes pour une meilleure adéquation des aides aux besoins des familles actuelles. Les Français aspirent également, en 2020, à davantage de stabilité : le soutien aux réformes touchant les allocations familiales diminue, il n'y a pas d'adhésion forte au calcul plus réactif du montant des aides et l'hypothèse d'un revenu universel divise la population et inquiète les publics cibles. Le contexte sanitaire de confinement n'a pas été sans impact : il a favorisé un retour à des rôles genrés traditionnels (deux fois plus de femmes que d'hommes se sont arrêtés de travailler pour prendre en charge un enfant) et amplifié le besoin de stabilité et de protection. Si le système a su s'adapter dans l'urgence, les craintes pour l'avenir sont réelles.

The paper draws on the LIS data to describe the socio-economic situation of the Middle Classes for a selection of European countries over the last 30 years. The LIS data were used as they cover a wide range of countries, including not only European countries, but also American and Asiatic countries like India, China, Russia, Brazil, Peru or Chile. In addition, for some countries, LIS time series start in the seventies, which is particularly interesting for analysis over time. The paper starts with an historical and sociological review of the middle class concept in France, Germany, Belgium and the United Kingdom. Different options are considered then to define the middle classes, namely using subjective (self-assessment) or more objective criteria like income level, education attainment or type of occupation. The income-based definition is finally chosen as comparative data on income are now available in the European countries from sources like the LIS or EU Statistics on Income and Living Conditions (EU-SILC). Besides, income is generally correlated with socio-economic characteristics like age, education attainment or occupation. Based on this definition, summary statistics (size, mean income.) are produced for the middle class households in European countries. We observe that the situation of middle class households varies from one country to another: the group is getting smaller in some countries, while getting larger in others. With regard to income levels, the mean income of middle class households has been increasing over the last decades. However, it should be noted that the increase was in some key European countries (such as France) slower than the increase for lower class or upper class households.